Défi de Nina8801 :

Résumé : Le jour des 17 ans de la fille Potter, elle reçoit un héritage magique qui est autre que sa mémoire d'une vie antérieure: sa mémoire où elle était nul autre que la grande et ténébreuse Morganne La Fey. Elle devra choisir entre la lumière qu'elle était destiné à sauver en tant que l'élue et les ténèbres dont elle est la créatrice. Choisira t'elle ses amis ou l'amour qu'elle ressent pour Voldemort. Mais il existe une question qui subsiste: qui est la réincarnation de Merlin?

Il s'agit d'un Harry fille.

Histoire d'amour entre "Harry" et Voldemort

Dark Ron/Hermionne

Regulus et Sirius sont vivant, ainsi que Dumbledore.


Prologue Ma terrible vengeance

En l'an 973, dans un royaume perdu de l'Angleterre.

Morgane de Cornouaille avait toujours détesté deux choses depuis son enfance : la première était qu'on la sous estime parce qu'elle était née femme et la deuxième était qu'on la dérange en pleine nuit alors qu'elle dormait paisiblement. Or, c'était justement ce que son stupide demi frère et ses chevaliers s'apprêtaient à faire, accompagnés par un homme à l'apparence toujours jeune mais dont le savoir démontrait un grand âge : Merlin, le Prince des enchanteurs. Elle ignorait la raison de leur arrivée mais elle savait que ce n'était pas à son avantage. Pestant, Morgane quitta sa chambre à regret afin d'aller accueillir ce cortège qui ne lui plaisait guère, tout en se demandant la raison de leur venue. Quelques minutes plus tard, après s'être arrangée et revêtu une longue cape de laine, elle vit Arthur Pendragon descendre de son cheval avec toute la prestance qui le distinguait, et, malgré la nuit, put admirer sa beauté, héritée de leur mère, la douce Ygerne.

Aussi étonnant que cela puisse être, ils étaient tous deux très différents : Arthur était aussi blond que les blés qui poussaient dans les champs et ses yeux faisaient penser à la couleur des lacs profonds, tandis que Morgane avait les cheveux d'un noir de jais qui rappelait son animagus corbeau et ses yeux étaient aussi verts que les émeraudes qui brillaient sur la couronne royale. Rien n'aurait pu penser qu'ils avaient tous deux un lien de sang.

- Arthur, mon cher frère, que me vaut l'honneur d'une telle visite, et en compagnie de Merlin ; dit elle en les saluant respectueusement.

- Une affaire des plus graves, Morgane. J'aurais aimé attendre le matin pour en discuter avec vous mais on m'a poussé à vous voir immédiatement.

- Et bien, parlez donc puisque c'est si important.

- Est-il vrai, madame, que vous avez empoisonné Urien, votre époux, et que vous ayez tenté d'assassiner son fils ? Celui-ci est arrivé à Camelot en délire, vous accusant de sorcellerie et de fratricide.

- Et bien, s'exclama la belle jeune femme, voila une accusation des plus vil ! Me pensez vous capable d'une telle monstruosité ? Urien et moi ne nous entendions pas toujours, je l'avoue, mais de là à me calomnier… mon époux a reçu une blessure de guerre qui s'est infectée, je n'ai donc rien à voir avec son trépas.

- En êtes-vous sûr, Morgane ? demanda Merlin avec gravité.

- Je ne mentirais pas sur un tel sujet, mon maitre ; répondit elle avec calme et assurance.

L'enchanteur regarda son ancienne élève férocement, essayant de chercher dans son esprit les preuves de son mensonge. Longtemps le sage magicien avait regretté d'avoir appris à cette femme, aux charmes tentateurs et à l'esprit vil, les secrets de ses lointaines connaissances. Elle usait de sa science pour faire le mal autour d'elle, Merlin en était persuadé mais il n'en avait aucune preuve par ailleurs, il l'a suspecté de créer une forme de magie très dangereuse, une magie qu'il qualifiait de ténébreuse, qui se nourrissait de tous les maux de ce monde, tels que la haine, la vengeance, la violence et autres fléaux. Viviane elle-même en avait peur et n'osait lui refuser les portes d'Avalon sous peine de mourir. Le plus ironique était que Merlin avait éprouvé un profond désir pour cette femme si belle et si intelligente, les nuits qu'ils avaient passées ensemble étaient les plus belles de toute sa vie. Mais son mariage avec Urien de Gorre avait tout gâché aussi, par pudeur et déférence envers son roi, Merlin avait mis un terme à leur relation, au grand désespoir de Morgane qui s'était aigrie avec le temps.

- Puis je connaître le nom de celui qui me porte tellement de haine pour vous pousser à venir me déranger en pleine nuit ? questionna la dame des ténèbres avec innocence.

- Dame Guenièvre, avoua Arthur après une seconde de silence.

- Evidemment, j'aurais dû me douter que votre épouse était derrière ces bassesses. N'avez-vous pas encore compris que cette pauvre fille vous manipule, mon frère ? Qu'attendez-vous pour la chasser de Camelot ?

- Suffit, Morgane ! Guenièvre est votre Reine et vous lui devez allégeance et respect !

- Pourquoi m'inclinerais-je devant une femme qui ne cesse de me jalouser ? siffla Morgane. Cette petite dinde n'a aucun scrupule à me dénigrer devant vos gens et vous pousse à écouter ces fanatiques du Christ. N'avez-vous donc pas encore compris qu'elle met la magie en péril ?

- Taisez-vous, par Dieu, ou je vous enferme dans mes geôles !

- Très bien, je me tais puisque vous l'ordonnez, mais je ne vous suivrez pas, Arthur. Votre aveuglement sera votre chute et vous n'aurez alors plus que vos yeux pour pleurer.

Puis, sur ces mots, la belle veuve tourna le dos au petit groupe, poussant un soupire de dédain, et s'en retourna à son château, leur refusant ainsi le droit d'hospitalité.

- Cela arrive de plus en plus souvent, grogna le roi.

- Quoi donc, mon ami ? demanda Merlin

- Ma sœur me cherche querelle constamment et se montre insolente. J'ai beau tenter de la résonner, j'ai peur qu'elle ne tourne mal. La mort d'Urien doit en être la cause, je pense. Peut être se sent elle seule ?

Merlin n'osa pas lui avouer que cette colère et cette rancœur était en partie sa faute. Comment réagirait-il en apprenant la courte liaison entre sa grande sœur et son magicien ? Morgane était de sang royal, et lui un fils de démon, leur liaison était une grave erreur. Il avait bien fait d'y mettre un terme.

- Partons, ordonna Arthur. Nous n'avons plus rien à faire ici.

Obéissant, tous se remirent en selle et repartirent pour la grande cité. En chemin, Merlin repensa au parole de son ancienne maitresse, cette dernière avait évoqué un point sensible mais, hélas, très réaliste : depuis quelques temps, la reine Guenièvre se laissait aller aux enseignements de cette nouvelle religion, celle du Dieu Unique, à tel point qu'elle essayait de convaincre son mari de s'y plier également. Arthur avait beau être un grand roi, il était faible face aux décisions de sa femme et Merlin craignait qu'elle ne l'influence. Si cela venait à arriver, la sorcellerie serait en danger et les créatures magiques également. C'était une chose qu'il allait devoir remédier… et le plus vite possible.

Pendant ce temps, Morgane regardait le départ de son demi-frère et de son amant avec rancœur. Elle savait où Merlin se rendait, à Avalon, auprès de cette détestable femme qui régnait en ce lieu magnifique. Elle n'était pas dupe, elle avait appris par les prêtresses que Merlin entamait une union avec la dame du lac, et cela la mettait dans une rage sans nom. Jamais elle n'aurait cru que Merlin la trahirait de cette façon, elle lui avait pourtant donné ce qu'elle avait de plus cher, son amour et sa confiance, et voila comment il la traitait : en fricotant avec une autre !

Elle voulait qu'ils paient, tous ! Son frère, Guenièvre, Viviane, les chevaliers, Merlin… elle voulait les voir périr, elle exigeait réparation et vengeance. C'était dans ce but qu'elle avait créé ce nouvel aspect de ses pouvoirs : la Magie Noire. Une forme très instable, terriblement dangereuse mais aussi incroyablement envoutante. A peine y avait-elle gouté qu'elle s'en était éprise. Elle savait qu'elle tenait sa revanche grâce à cela, et bientôt elle gouvernerait tout le royaume.

Oh oui, elle allait devenir la grande souveraine, tous se prosterneront devant elle, et tous la supplieront pour épargner leur misérable vie. Elle ne serait plus la sœur du roi, mais la Haute Reine. Ils pleureront des larmes de sang et de repentir. Et son très cher Merlin reviendra prés d'elle en rampant.

Sur ces agréables pensées, elle retourna dans son lit et ses fourrures, appréciant la douce chaleur qui s'en dégageait et se laissa bercer par le sommeil.

En l'an 976, à Avalon.

Il fallut trois ans à Morgane pour parvenir à ses fins. Trois longues années qui lui permirent de peaufiner d'innombrables sorts de Magie Noire dont elle était très fière. Elle avait enfin réussi… ou presque. A défaut d'être la souveraine de Camelot, elle était devenue la nouvelle Reine d'Avalon et ses ennemis subissaient sa colère les uns après les autres : Guenièvre, malgré ses plaintes et ses crises, n'était pas parvenue à donner un seul descendant à son époux, jetant la honte et le déshonneur sur sa lignée, et se plaisait désormais à rester enfermée dans la chapelle royale. Arthur voyait les invasions saxonnes se multiplier et Excalibur ne cessait de s'affaiblir à cause du manque de volonté de son porteur. La Dame du Lac, quand à elle, avait commis la pire erreur de sa vie : de peur qu'une autre femme ne lui vole le cœur de Merlin, elle l'avait emprisonné grâce à un puissant sortilège et ne parvenait plus à l'en défaire, malgré toute sa puissance et son repentir. Celle-ci se mourrait à petit feu par la honte et la frustration. Une belle et douce vengeance.

Un Seul problème gâchait sa joie : les hommes et les femmes se détournaient de la magie et s'adonnaient au Dieu Unique.

Désormais, il y avait deux clans : les Moldus et les Sorciers.

Morgane mettait tout en œuvre pour qu'ils se réunissent à nouveau, comme autrefois, mais il y avait maintenant trop de différences entre eux. Les Moldus voyaient les sorciers comme des démons et les Sangs Purs considéraient ces derniers comme des choses indignes et dépourvues d'intérêt. Un véritable ennui. Si les deux parties ne s'entendaient plus, elle ne pourrait plus que régner sur les Sorciers et pas sur le monde entier. Comment allait-elle pouvoir régler ce conflit ? Peut être en soumettant les Moldus à l'esclavage ? Ou bien en transformant certains enfants de Moldu en Sorcier ? Oui, elle devait penser à cette éventualité.

Soupirante, elle quitta son trône en noisetier et se balada sur les terres de l'ile d'Avalon. Les centaures et les licornes commençaient à se faire rares aussi, ces créatures ne supportaient pas la Magie Noire, ils la fuyaient comme la peste. Heureusement, ce n'était pas le cas de toutes qui s'en accommodaient ou n'y prêtaient guerre attention. Une bonne chose.

Alors qu'elle s'apprêtait à écourter sa promenade, elle rencontra sur son chemin un très jeune et étrange sorcier qui tentait tant bien que mal d'apprivoiser un serpent blanc. Un peu étonnée, elle s'approcha de lui et lui demanda :

- Et bien, Sorcier, que cherches tu à faire ?

- Oh, Dame Morgane, pardonnez mon insolence, je ne vous avais point vue dit en se prosternant.

- Je te pardonne, mais réponds moi plutôt. Que veux-tu à cet animal ?

- Depuis mon enfance, je me passionne pour les serpents. Je les trouve incroyables, fascinants et magnifiques. Hélas, ils ne semblent guère m'apprécier.

- Rien d'étonnant. Le Basilic, le Roi des Serpents, déteste les humains. Il les trouve méprisants et indignes de son attention. Seule, je peux l'approcher car je connais sa langue.

- Je vous envie, Dame Morgane, j'aurais aimé pouvoir en faire autant.

Intéressée et prenant pitié de lui, la dame des Ténèbres posa sa main sur le front du plus jeune et décela en lui un don important pour la magie. Abasourdie, curieuse de voir ce sorcier à l'œuvre, elle prononça quelques formules et s'éloigna.

- Je viens de te faire don de ce que tu envies tant. Je t'ai donné la capacité de parler aux serpents, cela s'appelle le Fourchelangue.

- Madame, c'est un cadeau inestimable ! se réjouit-il.

- Seulement, il ne sera efficace que très peu de temps. Je te donne trois semaines pour trouver le Basilic et le convaincre de t'apprécier. Si tu y parviens, les serpents deviendront tes alliés et tu pourras continuer à leur parler, tes descendants auront le même don et ce pour l'éternité.

- Et si j'échoue ?

- Alors le Basilic te dévorera. N'oublies pas que tu as trois semaines pour me satisfaire. Je te souhaite beaucoup de chance.

Ainsi, elle quitta le dit sorcier et repartit sur son trône, se demandant s'il parviendrait à cette rude tâche. Trois semaines passèrent, trois semaines sans obtenir la moindre nouvelle de ce jeune sorcier. Au début, Morgane pensa qu'il avait raté sa mission, mais quand elle vit, le soir même, accompagné d'un œuf de Basilic, elle comprit qu'il avait réussi là où tous avaient échoué. Elle le félicita pour sa force et sa ruse, et le récompensa comme promis.

- Quel est ton nom, Sorcier ? Je ne te l'ai pas encore demandé.

- Je m'appelle Salazar, Dame Morgane.

- Désormais, tu seras Salazar Serpentard, le sorcier qui parle et contrôle les serpents. Et comme tu me sembles puissant et digne, je te prends comme apprentis. Je vais t'apprendre ma propre magie, sois en reconnaissant.

- Je le serais promit il.

- Alors, dès demain, tu commenceras ton baptême de Magie Noire.


Merlin, toujours emprisonné par le sortilège qui lui avait lancé Viviane, n'était plus que l'ombre de lui-même. Ses forces l'abandonnaient et, bientôt, il n'aurait plus la force de pratiquer le moindre sortilège. Pourtant, Merlin avait encore une tâche à accomplir avant de disparaître : il devait tuer Morgane. Il avait sous estimé son importance et ses pouvoirs, par cette faute, le monde magique allait tomber dans les ténèbres. Il devait absolument empêcher ce désastre. Il ne lui restait plus qu'une chose à faire, la télépathie.


Arthur Pendragon sortait de la chambre de son épouse, de très mauvaise humeur et pestant contre tous les Dieux possibles et existants. Guenièvre n'était toujours pas enceinte et passait beaucoup trop de temps auprès des prêtres que de concevoir. Jamais encore il n'avait éprouvé une telle honte, on chuchotait dans les couloirs qu'il était stérile et que sa femme le trompait avec son loyal Lancelot. C'était la pire des déchéances.

Anéanti, il se mit sur un tabouret au coin du feu et commença à caresser Excalibur afin de se repaitre de sa force et de son pouvoir. Comme le bon vieux temps lui manquait, là il était encore un roi respecté et admiré. Il aurait tout donné pour y parvenir de nouveau.

- Mon Seigneur, l'interrompit un de ses chevaliers. Pardonnez mon insolence, mais Dame Viviane veut vous voir immédiatement, pour la survie de Royaume apparemment.

- Fais la entrer dit-il, étonné par cette brusque apparition.

La Dame du Lac, aussi belle qu'elle ne l'était dans ses souvenirs, apparut dans une majestueuse robe de soie verte et, après l'avoir salué correctement, lui annonça d'une voix grave :

- Mon Roi, je viens de la part de Merlin. Celui-ci se meurt par ma faute mais il m'a chargée d'une dernière mission, j'ai besoin de vous et de votre épée pour y parvenir.

- Quelle mission ?

- La mort de votre demi-sœur.


Morgane de Cornouaille, assise devant son miroir afin de coiffer sa belle chevelure, chantonnait quelques airs sur un ton particulièrement joyeux, ignorant sa servante qui la regardait avec désespoir. Depuis quelques mois, la sorcière des Ténèbres était de très bonne humeur, et pour cause, Salazar Serpentard, son actuel disciple, se révélait être un excellent sorcier, des plus prometteur, et elle avait sincèrement hâte de le voir accomplir sa grande destinée. Jamais encore elle n'avait eu un élève aussi passionné par son art, il avait toujours soif d'apprendre et voulait tout savoir. Il s'imprégnait des cultures d'Avalon et des traditions que lui enseignait le Basilic. Il en était impressionnant et réclamait toujours plus. Au rythme où cela allait, elle n'aurait plus rien à lui enseigner dans les semaines à venir. Oui, elle était vraiment satisfaite.

Ce fut à ce moment qu'un bruit sourd et des cris se firent entendre dans le couloir, ainsi que des gémissements et des fracas d'épée. Stupéfaite, et comprenant qu'on livrait bataille dans sa propre demeure, elle se précipita vers les lieux du combat, bien déterminée à tuer ceux qui osaient la défier et imposer sa suprématie à ces vermines. Une fois sur place, elle découvrit Arthur, l'épée et les vêtements ensanglantés, les yeux remplis de fureurs et de tristesse mal contenue.

- Mon frère ! Qu'êtes-vous en train de faire ? Seriez-vous devenu fou !

- Au contraire, c'est moi qui vais mettre un terme à votre folie.

Avant que Morgane n'eut le temps de comprendre ou de conjurer le moindre charme, elle ressentit une vive douleur qui lui traversa le corps et la fit vaciller, l'enchainant brutalement avec des chaines solides et magiques. Avec difficulté, elle se retourna et vit sa vieille ennemie et rivale, occupée à lui jeter un sort.

- Toi ! cracha-t-elle. Espèce de garce, de quel droit…

- Silence ! coupa Arthur d'un ton sans réplique. Je t'interdis de parler, Sorcière ! Nul n'est sensé parler lors de son châtiment !

- Châtiment ? questionna Morgane en ressentant une boule d'angoisse se former au creux de son estomac. Mais pourquoi ?

- Pour trahison ! Pour avoir entrainé mon royaume dans les ténèbres, pour avoir conspiré contre moi et pour avoir perverti mes sujets !

- C'est faux ! Je n'ai rien fait de tout cela ! protesta-t-elle vaillamment.

- Merlin, dont la sagesse et la vérité ne peuvent être mises en doute, t'a longuement surveillé. Il m'a tout avoué, tout ! Il m'a montré ce que tu complotais et l'horreur de ce que tu as déjà accompli.

- Merlin a disparu !

- Merlin est toujours parmi nous, et il veille sur le bien être de ce royaume ! C'est comme ça qu'il a découvert tes sombres desseins. Et aujourd'hui, il est de mon devoir de te punir.

- Mensonge… c'est impossible !

- Morgane de Cornouaille, sorcière d'Avalon, pour ta félonie je te condamne à mort. Nul ne saura jamais ce qui adviendra de ton corps et de ta puissance, tu tomberas dans l'oubli absolu. En tant que Roi, et en tant que frère, je me charge de te répudier et d'être ton bourreau.

- Vous n'êtes pas sérieux ? hurla Morgane de terreur qui tentait de se débattre du sortilège qui la retenait prisonnière. Pitié, Arthur, mon frère, ne faites pas ça ! Je vous en conjure ! Je n'ai rien fait !

- Dire que je vous faisais confiance! cracha le roi. Jamais je n'aurais pu croire que vous me trahiriez. Vous avez tellement semé le malheur autour de vous… jamais je ne pourrai réparer une telle erreur.

Sur ces mots glacials, il plaça Excalibur au niveau du cou de sa sœur, et, dans un élan de pitié, lui demanda :

- Avez-vous un dernier mot à ajouter, un dernier souhait à formuler ?

Comprenant que plus rien ne pourrait l'aider, que tout était désormais perdu, elle se mit à pleurer des larmes de rage et de désespoir, puis cria avec férocité :

- Allez en enfer, Arthur, vous et tous les autres ! Je vous maudis tous jusqu'au dernier ! Vous pensez me vaincre mais, un jour, je renaitrai de mes cendres ! Je reviendrai d'entre les morts pour achever mon œuvre ! Peu importe le nombre d'années ou de siècle à s'écouler, ma haine survivra, et j'accomplirai mon devoir ! Je suis Morgane la Fée ! Je suis la Reine d'Avalon et des Ténèbres ! Je me vengerai pour tout cela !

Il n'en fallut pas plus pour Arthur. Sans attendre d'avantage, il leva son épée et, dans un bruit cruel de chair tranchée et d'os découpés, décapita net celle qui fut sa sœur ainée et adorée. La tête roula un peu plus loin, sous une longue trainée de sang, et le corps retomba brutalement au sol. Pourtant, alors que la vie de Morgane venait de lui être arrachée, on pouvait entendre ses derniers mots.

« Je suis Morgane la Fée et je reviendrai »


Plus de 1000 plus tard, au 4 Privet Drive, dans le Surrey, Aline Liliane Potter, âgée de 16 ans, la-fille-qui-a-survécut, l'élue de la lumière, et ennemie de Voldemort, hurlait dans sa petite chambre à la fenêtre barricadée, face au terrible cauchemar qu'elle venait d'avoir, se réveillant brusquement, la main autour de sa gorge, le visage baigné de sueur et de terreur. Perdue, complètement désemparée, elle ne remarqua même pas les tremblements qui la secouaient ou les larmes qui coulaient sur son beau visage. Elle n'entendit même pas son oncle qui tempêtait en cognant contre la porte comme un demeuré. Seule cette phrase revenait continuellement dans son esprit… toujours la même malgré les siècles passés.

« Je suis Morgane la Fée et je reviendrai »

(à suivre...)