Bonjour tout le monde,

Je tiens à préciser que les chapitres de cette histoire ont été corrigé par Elindra et qu'ainsi, cette fic n'est pas dûe à mon seul travail.

Merci Elindra.

Bonjour tout le monde.

Une petite note importante avant de commencer:

Dans la version anglaise de Harry Potter, L'anagrame qui caractérise le vrai nom de Voldemort et son pseudonyme est le suivant:

Tom Marvolo Riddle = I am Lord Voldemort, ce qui en français, donne : je suis Lord Voldemort.

Dans la traduction française qu'en fait Jean-François Ménard, l'anagrame devient le suivant:

Tom Elvis Jedusor = Je suis Voldemort

C'est en soi une bonne traduction dans le sens où on retrouve l'anagrame principal. De plus, «riddle» en anglais, signifie plus ou moins «énigme», ce qui a un lien avec «Jeu du sort»(Jedusor)et qui a permis de traduire plus facilement le premier chapitre du tome 4 dont le titre est «La maison des "jeux du sort"».

On remarque tout de même que dans l'anagrame de la version anglaise, les lettres réassemblées du vrai nom de Voldemort donne la phrase Je suis Lord Voldemort et nom pas Je suis Voldemort.

J'ai donc décidé de faire ma propre traduction. J'ai décidé de gardé le prénom «Tom», comme dans la traduction officielle et la version originale. J'ai également gardé la phrase «Je suis Lord Voldemort», le deuxième prénom et le nom de famille sont donc différents de la traduction qu'en a fait Jean-François Ménard.

Voici les résultats obtenus:

Tom Devillus Jedosorr = Je suis Lord Voldemort

Le nom de famille «Jedosorr» a une sonorité assez proche de «jeu du sort» - bien que moins proche que «jedusor» - les jeu de mots concernant le concernant demeurent donc possibles. La racine du deuxième prénom vient de l'anglais «devil», qui signifie «démon» ou «diable».Enfin, la terminaison en -us donne au nom une sonnorité latine; vous aurez surement remarquer plusieurs autre nom appartenant à la version originale dans le même cas:

Albus Dumbledore Sirius Black Remus Lupin Severus Rogue Filius Flitwick Rubeus Hagrid Seamus Finigan Marcus Flint Lucius Malfoy Regulus Arcturus Black, etc...

Je tiens à faire remarquer que la plupart des nom choisis par J. ont une origine mystique, que ce soit mythologique ou légendaire. Je m'explique: certains noms sont tirés de la mythologie greco-romaine, comme "Minerva" qui est un dérivé de "Minerve", une déesse.

Les noms de certains membres de la famille Weasley proviennent des légendes du roi Arthur. Le père, patriarche de la famille et, dans la culture européenne, celui qui commande et dirige, s'appelle "Arthur", du nom du roi, dirigeant d'un royaume. Une coïncidence? Peu probable quand J. elle-même fait remarquer s'être inspirée de légendes et de mythologie pour créer le monde d'Harry Potter qui regorge de symboles.

D'autre part, deux autres membres, au moins (à ma connaissance, je ne suis pas omnisciente, loin de là...) portent des noms qui viennent de cette légende. Percy est le diminutif de Percival, un des chevaliers de la table ronde. On remarque que son caractère pompeux et son intelligence contestable s'allient très bien avec le caractère du chevalier qui porte le même nom...

Enfin, Ginny est le diminutif de Ginevra, dérivé du nom Guenièvre. Guenièvre est la compagne du roi Arthur, le héro de la légende. Or, quelle est la place de Ginny dans le roman de J.? Elle est la compagne de Harry Potter, le héro de notre histoire...

Comme je le disais, beaucoup de symboles, beaucoup de symboles, et il y en a plein, plein d'autres.. Mais je m'égard et il est temps de commencer notre histoire.

P.S: Pour ceux qui se le demanderaient, oui, mon baccalauréat est un bac Littéraire...

Chapitre 1

Jedosorr, père et fils

Jeudi 16 Août 1979

Un homme marchait dans le village de Pré au Lard, enrobé par l'air tiède que dégageait la nuit estivale. Le bruit de ses pas claquait contre le pavé et résonnait contre les murs des maisonnettes de pierre. De temps à autre, le hululement d'une chouette ou le miaulement d'un chat solitaire venaient troubler la litanie que formaient les échos de ses semelles frappant le sol. L'air de la nuit embaumait les fleurs et la pureté, si tant est que la pureté puisse être pourvue d'une odeur, comme une chose matérielle. Les étoiles brillaient au-dessus de la tête du vieux sorcier, diamants étincelants pailletant l'étoffe de velours bleu marine de la robe dont les cieux se parent chaque fois que le soleil s'évanouit derrière l'horizon occidental. La lune en était à son premier quartier, souriant aux habitants de la nuit.

Albus Perceval Wulfric Brian Dumbledore, car tel était le nom de cet homme, avait une apparence bien singulière. Il était grand, mince et vieux, comme en témoignaient la couleur blanc-argentée de sa barbe et de ses cheveux qui lui descendaient jusqu'à la taille. Il était vêtu d'une longue robe orange brodée de petits griffons et de petits phénix écarlates, d'une cape jaune moutarde qui balayait le sol et de bottes pourvues de talons hauts et de nœuds papillons sur le devant. Ses yeux bleus brillants étincelaient derrière des lunettes en demi-lune aux montures d'or qui reposaient sur son long nez crochu qui donnait l'impression d'avoir été brisé à plusieurs reprises.

Cet accoutrement et ce physique insolites auraient pu s'expliquer par le simple fait que cet homme était un sorcier. Pas un magicien qui fait des tours truqués dans des théâtres, non, cet homme était un véritable sorcier. Mais un tel costume était très étrange, même pour un sorcier. Albus Dumbledore avait toujours eu le don de se faire remarquer, et ce, depuis sa plus tendre enfance.

Lorsqu'il avait huit ans, il avait un jour emprunté la baguette magique de sa mère et métamorphosé ses cheveux en lianes carnivores qui tentaient de mordre tout ce qui passait à leur portée. Le reste de sa carrière remarquable, dans tous les sens du terme, pouvait se résumer à ce qui était inscrit au dos des cartes de chocogrenouille qui lui étaient dédiées:

"Albus Dumbledore, actuel directeur du collège Poudlard.

Considéré par beaucoup comme le plus grand sorcier des temps modernes, Dumbledore s'est notamment rendu célèbre en écrasant en 1945 le mage Grindelwald, de sinistre mémoire. Il travailla en étroite collaboration avec l'alchimiste Nicolas Flamel et on lui doit la découverte des douze propriétés du sang de dragon. Les passe-temps préférés du professeur Dumbledore sont le bowling et la musique de chambre."

Pour tout sorcier, ce récit voulait tout dire, mais pour les moldus – les gens dépourvus de pouvoirs magiques – cela ne signifiait pas grand chose. Voici donc quelques explications. Pour commencer, il fallait savoir que la "chocogrenouille" dans laquelle on pouvait trouver cette fameuse carte était une friandise sorcière. Ces fameuses "chocogrenouilles" n'étaient heureusement pas de vraies grenouilles, mais des grenouilles en chocolat ensorcelées afin d'être capables de faire un unique bond. Chaque paquet de chocogrenouille contenait une carte sur un sorcier ou une sorcière célèbre. Les enfants sorciers en faisaient souvent collection.

Le collège Poudlard était en fait la plus grande et la plus prestigieuse école de sorcellerie de Grande Bretagne, fondée plus d'un millénaire auparavant par les quatre plus grands sorciers de l'époque.

Grindelwald était un mage noir, l'un des plus puissants et des plus redoutés de l'histoire.

Nicolas Flamel était le seul alchimiste étant parvenu à fabriquer la pierre philosophale, une pierre ayant la propriété de transformer n'importe quel métal en or pur et de produire l'élixir de longue vie rendant immortel celui qui avait la chance d'en boire. Il était intéressant de constater que l'alchimiste et sa femme étaient toujours vivants après une vie longue de plus de six siècles.

Le sang de dragon avait plusieurs propriétés qui entraient notamment dans la confection de plusieurs potions curatives.

Enfin, tout le monde – les moldus cette fois-ci, pas les sorciers – savait ce qu'était le bowling et la musique de chambre.

Albus Perceval Wulfric Brian Dumbledore était donc, comme les moldus l'auront à présent compris, un homme brillant, puissant, à l'humour assez développé, et cependant dangereux lorsqu'il se trouvait être votre ennemi (relation déconseillée par le narrateur, soit dit en passant). Il possédait plusieurs titres officiels: directeur du collège Poudlard, école de sorcellerie, Commandeur du Grand Ordre de Merlin, première classe, Docteur en sorcellerie, Enchanteur-en-Chef, Président-sorcier du Magenmagot et Manitou suprême de la Confédération internationale des Mages et Sorciers.

Cet homme, donc, marchait présentement dans les rues de Pré-au-Lard, unique village de Grande Bretagne dont la population était exclusivement magique et qui ne se trouvait qu'à quelques centaines de mètres du parc de Poudlard. Avançant le long de la grand-rue, il passa bientôt devant le magasin de farces et attrapes de Zonko avant de bifurquer dans une petite rue latérale au bout de laquelle se trouvait une petite auberge. Une vieille enseigne en bois, suspendue à une potence de fer rouillée, montrait la tête tranchée d'un sanglier qui imbibait de sang le linge blanc sur lequel elle reposait. L'inscription "La Tête de Sanglier" était écrite avec de la peinture écaillée d'un rouge écarlate au-dessus du dessin qui l'illustrait.

Dumbledore pénétra dans le pub, abandonnant la douce ambiance de la nuit estivale. La salle était petite, miteuse, crasseuse, et imprégnée d'une forte odeur qui faisait penser à des chèvres. Les fenêtres en saillies étaient incrustées de saletés et les torches accrochées aux murs poussiéreux n'éclairaient que faiblement la pièce. Accoudé au comptoir, un homme vêtu d'une cape noir au capuchon dissimulant son visage sirotait un wisky-pur-feu dans un verre grisâtre. Il ne se retourna pas en entendant Dumbledore entrer.

Le barman sortit bientôt d'une arrière-salle et s'approcha de lui en marchant en crabe. C'était un vieil homme à l'air revêche et renfermé, pourvu d'une imposante barbe grise et de longs cheveux de la même couleur. Mais ce qui se remarquait le plus dans son anatomie était ses yeux: deux iris d'un bleu saisissant, semblables en tout point à ceux de l'homme qui lui faisait face. Le nom du barman était Abelforth Dumbledore, c'était le frère cadet d'Albus.

Les deux frères s'observèrent un moment en silence, attendant que l'autre prenne la parole. Cela faisait une éternité qu'ils ne s'étaient pas parlé. Et même lorsque cela arrivait, ils ne disaient pas grand chose ni l'un ni l'autre. Depuis la mort de leur petite sœur, Ariana, ils étaient brouillés.

Enfin, Albus prit la parole:

- Je suis ici pour m'entretenir avec Sybille Trelawney, une de tes pensionnaires. Elle doit m'attendre.

- Bien, suis-moi.

Ce fut tout ce que les deux hommes prononcèrent. Abelforth guida son frère à travers les étages de l'auberge, soulevant de petits nuages de poussière chaque fois que ses bottes rapiécées s'abattaient sur le plancher aux lames grinçantes. Il s'arrêta devant une porte en bois au vernis écaillé et dit sèchement:

- C'est là.

Puis il tourna les talons et s'en fut, laissant son frère seul devant la porte de la chambre 36. Albus Dumbledore leva la main droite et frappa trois coups, attendant qu'on lui dise d'entrer. Il y eut un bruit de pas étouffés derrière le battant de bois, puis un bruit de serrure et la poignée bascula, révélant une femme par l'entrebâillement. La femme le reconnut, ouvrit la porte en grand, le laissa entrer dans la pièce, et referma le battant.

Le physique de cette femme ne rappelait qu'une seule chose au professeur Dumbledore: une mante religieuse géante. Sybille Trelawney était très mince, les yeux agrandis par de grosses lunettes et enveloppée par une multitude de châles multicolores. Une quantité impressionnante de chaînes et de perles de pacotille entouraient son coup décharné, et ses bras et ses mains débordaient de bagues et de bracelets.

Elle alla s'asseoir sur le lit aux draps infestés de punaises qu'elle jeta à terre d'un geste de la main. Les ressorts du sommier grincèrent sous son poids. Puis elle reporta son attention sur son honorable visiteur et s'exclama d'une voix douce, un peu voilée aux accents qu'elle s'efforçait de rendre mystérieux:

- Bienvenue, professeur. Mon troisième oeil vous avait vu arriver, mais je suis heureuse de vous voir enfin dans le monde physique. Je vous en prie, assez-vous.

Elle lui désigna une chaise branlante dressée en face du lit. Dumbledore prit place, sceptique. L'arrière arrière-grand-mère de Sybille Trelawney était une voyante reconnue, mais il doutait que sa descendante ait hérité de son don. Et ce n'était pas son "troisième oeil" qui le lui soufflait.

- Dîtes-moi, Mademoiselle, pourriez-vous me donner quelques exemples de prédictions que vous auriez faîtes et qui se seraient réalisées? Demanda-t-il.

- Oui, bien entendu, professeur. Comme je le disais, je vous ai vu arriver à l'avance.

- Certes, mon enfant, mais je vous avais envoyé une lettre vous prévenant de mon arrivée.

- Oh, mais j'ai su que votre lettre arriverait et ce qu'elle contenait avant qu'elle ne me parvienne, professeur. Comme je le disais, mon troisième oeil est très développé.

Dumbledore, toujours aussi sceptique quant aux prétendus dons de son interlocutrice, s'apprêtait à lui poser une nouvelle question lorsqu'un événement des plus étranges se produisit.

Sybille Trelawney s'était figée sur son lit, le regard vague, la mâchoire pendante. Ses yeux se mirent soudain à rouler dans leurs orbites. Dumbledore, inquiet, s'approcha d'elle et l'attrapa par les épaules. Elle semblait sur le point de faire une crise de quelque chose. Puis, la femme prit la parole, d'une voix dure et sonore, qui différait totalement de celle qu'il l'avait entendue utiliser jusque là. Il recula et se rassit dans sa chaise, stupéfait, fixant Trelawney et l'écoutant débiter une prophétie qui changerait le court de l'histoire.

- Celui qui a le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres approche... il naîtra de ceux qui l'ont par trois fois défié, il sera né lorsque mourra le septième mois...

A cet instant, on entendit un vacarme assourdissant et des cris derrière la porte de la chambre. Mais Trelawney continua sa litanie, imperturbable:

- ...et le Seigneur des Ténèbres le marquera comme son égal mais il aura un pouvoir que le Seigneur des Ténèbres ignore...et l'un devra mourir de la main de l'autre car aucun d'eux ne peut vivre tant que l'autre survit... Celui qui détient le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres sera né lorsque mourra le septième mois...

La tête de la femme tomba sur sa poitrine. Elle laissa échapper une sorte de grognement, puis, soudain, elle se redressa.

- Je suis désolée, professeur, dit-elle, comme perdue dans un rêve, j'ai peur de ne pas avoir entendu votre dernière question. J'ai eu un léger vertige, la faim, sans doute...

Dehors, les éclats de voix continuaient. Puis, on entendit un cri de douleur et la porte s'ouvrit brusquement, révélant un homme d'une vingtaine d'années, au nez crochu, à la peau grisâtre et aux cheveux longs, noirs et gras. Son nom était Severus Rogue. Il était accompagné par Abelforth Dumbledore qui paraissait très en colère et s'exclama d'une voix dure:

- Je l'ai surpris derrière la porte de la chambre, Albus. Je crois qu'il écoutait votre conversation, à tous les deux.

Le professeur se tourna vers le jeune homme, un mangemort reconnu, paniqué, bien qu'il ne le montra pas. Qu'avait entendu Rogue de la prophétie relatant l'éventuelle défaite de son maître? Rogue, tremblant, réfuta les accusations d'Abelforth:

- C'est faux, je n'écoutais pas. Je me suis simplement trompé de chemin et je me suis arrêté afin de m'y retrouver. Je n'ai rien entendu du tout.

Albus tenta de sonder l'esprit du jeune homme grâce à la légilimentie mais s'aperçut à sa grande surprise qu'il ne pouvait entrer. Rogue était un occlumens confirmé, ce qui signifiait qu'il possédait des barrières mentales interdisant toute intrusion extérieure. Ne pouvant prouver que le jeune homme mentait, il se résigna à le laisser partir. La logique voulait qu'il n'ait entendu que le début de la prophétie, les bruits de dispute ayant débuté à ce moment là.

- Très bien, à présent, quittez cette chambre.

Après cet épisode, le professeur Dumbledore offrit le poste de professeur de divination à Sybille Trelawney, afin de la mettre sous sa protection. Sybille Trelawney ne sut jamais ce qui s'était réellement passé cette nuit là, ni pourquoi elle avait obtenu ce poste.

Mercredi 7 novembre 1979

Tom Devillus Jedosorr, alias Lord Voldemort, mage noir le plus puissant et le plus craint de tous les temps – c'était du moins ce qu'il aimait à penser – avait tout pensé et préparé minutieusement. Lorsque Severus Rogue, l'un de ses fidèles nommés Mangemorts, lui avait rapporté ce qu'il avait entendu de la prophétie, et ce dans le plus grand secret, il était entré dans une colère noire. Il ne voulait pas y croire. Personne n'avait et n'aurait jamais le pouvoir de le vaincre, il était immortel! Il avait torturé Rogue pour avoir été le messager d'une telle nouvelle.

Puis, il s'était calmé et s'était mis à réfléchir. Il ne pouvait pas agir avant d'avoir entendu la fin de la prophétie. Seulement deux couples correspondaient à la description de la prophétie, seulement deux couples avaient osé le défier par trois fois: les Potter et les Londubat. Ces quatre personnes devaient être les seules à connaître le contenu de la prophétie en dehors de Dumbledore.

Il ne pouvait pas leur retirer l'information de force. Il avait appris que les torturer ne servait à rien. Leur stupide moralité et leur courge ridicule les empêcheraient de parler. Leur faire boire une potion de vérité était trop risqué, s'ils s'échappaient, ils courraient tout droit voir le vieux fou et lui dire qu'il était au courant de la prophétie. Il fallait donc leur subtiliser l'information subtilement. Ses Mangemorts ne pouvaient pas se charger d'une telle mission. Aucun d'entre eux ne devaient jamais avoir vent de l'existence d'une telle prophétie. Il devait s'en charger lui-même.

Il avait formé plusieurs plans au cours des semaines suivantes et s'était décidé pour l'un d'entre eux., le moins risqué. Il se ferait passer pour l'un des hommes des deux couples et séduirait sa femme pendant son absence. Les confessions se font nombreuses sur l'oreiller, c'est bien connu. Il avait passé encore quelques jours à décider de quel homme il prendrait l'identité. Après plusieurs jours de recherche, il avait découvert que Lily Potter ne travaillait pas le mercredi après-midi et rentrait chez elle, seule, alors que son mari, James Potter, ne terminait sa journée qu'à sept heures du soir. C'était le moment idéal pour agir.

Il avait dû mettre au point une version modifiée du polynectar, une potion qui permettait de prendre l'apparence de quelqu'un d'autre. Les effets de la version originale s'estompaient au bout de seulement une heure, ce qui n'était pas assez long pour ce qu'il avait à faire. Après plusieurs semaines et avec l'aide de Severus Rogue, un maître des potions excessivement doué, il devait bien l'admettre, il était enfin parvenu à un résultat satisfaisant. Chaque gorgée de potion avalée équivalait à une heure de transformation.

Il avait ensuite dû se procurer l'ingrédient principal de cette potion: un petit morceau de celui dont il voulait prendre l'apparence. Cela avait été une opération périlleuse mais la chance lui avait souri. Peter Pettigrow, un ami très proche des Potter était entré dans les rangs de ses Mangemorts. C'était lui qui lui avait fourni l'ingrédient nécessaire: une mèche de cheveux qu'il avait volé sur le peigne de James Potter. Et aujourd'hui, après deux mois et trois semaines de travail, il était enfin près.

Il s'avança dans les rues de Godric's Hollow sous les traits de James Potter, marchant d'un pas souple et déterminé, plein d'assurance. Les vitrines des magasins moldus portaient encore les traces des décorations d'Halloween. De fausses toiles d'araignée s'étendaient sous les auvents, surplombant les dessins de sorcières au nez crochu montées sur des balais volants collés sur les vitres. Le ciel était couvert d'une multitude de nuages d'un gris sombre et orageux, tandis qu'une pluie fine s'abattait sur le pavé et les toits de tuiles des maisonnettes du village.

Lord Voldemort pressa le pas lorsqu'il sentit la pluie s'intensifier et entendit le grondement du tonnerre au loin. Il arriva bientôt sur la place centrale située au pied de l'église et de son cimetière. Un monument aux morts se dressait là, dégoulinant d'eau sous le regard sombre du ciel de novembre. Il contourna le cimetière et s'engagea dans une petite rue, passant devant un pub et se dirigeant vers l'extérieur du village. Là, il s'arrêta. Les maisons sorcières étaient regroupées à cet endroit précis. Il regarda les noms inscrits sur les portes, lisant ceux de quelques personnes connues, comme Bathilda Tourdesac, historienne réputée. Enfin, il arriva sur le seuil de la demeure qu'il recherchait. Les Potter.

Les rideaux n'étaient pas fermés et il voyait très bien Lily Potter évoluer dans un petit salon chaleureux. Elle tricotait un chandail, assise dans un fauteuil à bascule au coin du feu. Il ouvrit le petit portail qui se trouvait devant la maison et s'engagea dans ce qui tenait lieu de jardin. Arrivé sous le porche, il leva le poing droit et cogna deux coups contre le battant de bois. Des pas se firent entendre à l'intérieur et la porte s'ouvrit bientôt, révélant une jeune femme d'une vingtaine d'année, aux longs cheveux roux foncés et aux grands yeux d'un vert étincelant qui s'étiraient en amande.

La femme le fixa d'un air intrigué et suspicieux. Forçant un sourire espiègle sur son visage d'emprunt, Lord Voldemort releva son capuchon et s'exclama d'un ton faussement enjoué:

- Surprise!

- James! S'écria Lily. Mais qu'est-ce que tu fais là?

- J'ai fini plus tôt aujourd'hui, je voulais te faire la surprise, répondit Lord Voldemort en prenant la sang-de-bourbe dans ses bras.

Il pénétra dans la maison, enlaçant la jeune femme et referma la porte derrière lui. Avant qu'elle n'ait le temps de prononcer une parole, il posa ses lèvres sur celles de la jeune femme, l'embrassant passionnément. Tous devinent ce qu'il s'ensuivit.

Cela faisait une éternité que Tom Jedosorr n'avait pas partagé le lit d'une femme. Cet acte ne lui avait cependant pas manqué, de telles sensations au caractère dégradant appartenant aux plus faibles que lui. Chaque fois qu'il s'était "accouplé", c'était par pur intérêt, dans des situations semblables à celle de ce jour là. Il devait tout de même admettre apprécier de tels moments et se sentir reposé lorsqu'il en avait terminé. Mais cette fois-ci était différente, car c'était le lit d'une sang-de-bourbe qu'il se devait de partager. C'était malheureusement un acte nécessaire et il l'accomplit avec le plus profond des dégoûts.

Plusieurs heures plus tard, allongé aux côtés de Lily, il entreprit de lui parler de la prophétie. Mais il fut bien vite évident que Dumbledore n'avait pas révélé son existence aux Potter ou aux Londubat. Furieux, Voldemort se rhabilla, modifia la mémoire de la jeune femme, lui faisant croire qu'elle avait passé son après midi à tricoter et sortit à grands pas de la maison.

Inutile que ce soir là fut de triste mémoire pour les mangemorts.

Jeudi 31 juillet 1980

Lily Potter donna naissance ce jour là à un petit garçon qu'elle nomma Harry. Quelques chambres plus loin, dans la maternité de l'hôpital de Sainte Mangouste, Alice Londubat donna-t-elle aussi naissance à un petit garçon qu'elle nomma Neville.

Quelques jours plus tard, les deux familles se trouvaient sous la protection du sortilège de Fidelitas. C'était un sortilège d'une grande complexité. Il s'agissait d'un procédé magique destiné à cacher un secret au cœur d'un être unique. L'information était dissimulée à l'intérieur même d'une personne choisie, nommée le Gardien du Secret. Alors, le secret devenait impossible à découvrir, sauf, bien sûr, si le Gardien décidait de le divulguer. Ainsi, tant que le Gardien du Secret refusait de parler, l'information détenue était un secret absolu. Sirius Black était le Gardien du Secret des Potter et Bartemius Croupton Junior celui des Londubat.

Bartemius Croupton Junior était un mangemort, l'un des plus fidèle, et s'empressa de rapporter à son maître le secret de la localisation des Londubat. Si Voldemort éprouvait le plus grand désir de se débarrasser du couple d'aurors et de leur rejeton le plus vite possible, il lui était cependant impossible d'agir tant qu'il ne connaissait pas la location des Potter. Il devait exécuter les deux bébés le même jour, afin que Dumbledore ne se doute de rien et ne puisse agir pour protéger les Potter en se chargeant lui-même d'être le Gardien du Secret des Potter.

Samedi 31 octobre 1981

Voldemort était extatique. Enfin, enfin, il avait pris connaissance de la localisation de la maison des Potter. Peter Pettigrow s'était une fois de plus montré utile. Les Potter en avait fait leur Gardien du Secret, pensant le tromper lui, Lord Voldemort, et lui faire croire que Sirius Black était celui détenant l'information qu'il recherchait ardemment. Pettigrow s'était empressé d'aller rapporter la nouvelle à son maître. Voldemort s'était donc immédiatement rendu à Godric's Hollow.

Il faisait nuit. Une nuit humide et venteuse. Sur la place, deux enfants déguisés en citrouille marchaient d'une démarche chaloupée dans sa direction; les vitrines des magasins étaient couvertes d'araignées en papier, on voyait partout les ornements de pacotille dont les moldus se servaient pour évoquer un monde de sorciers auquel ils ne croyaient pas...Voldemort marchait d'un pas souple avec cette détermination, cette puissance, cette certitude d'avoir raison, qu'il éprouvait toujours en de semblables circonstances. Ce n'était pas de la colère... Il fallait laisser cela aux âmes plus faibles que la sienne... Mais une sensation de triomphe, oui... Il avait attendu ce moment, il l'avait espéré...

- Joli déguisement, monsieur! Lui dit l'un des enfants-citrouille qui étaient à présent arrivé à sa hauteur.

Il vit le sourire de l'enfant s'effacer lorsque celui-ci fut suffisamment près pour regarder sous le capuchon de la cape, il vit la peur assombrir son visage maquillé. Puis l'enfant fit volte-face et s'enfuit en courant... Sous sa robe de velours noir, il tourna sa chère baguette entre ses doigts... Un simple mouvement et l'enfant-citrouille ne retournerait jamais auprès de sa mère... mais c'était inutile, tout à fait inutile...

Il s'engagea dans une autre rue plus sombre. A présent, enfin, sa destination était en vue, le sortilège de Fidelitas brisé, mais eux ne le savaient pas... Ses pas souples, sa démarche féline faisaient encore moins de bruit que les feuilles mortes aux reflets de feu qui glissaient sur le trottoir lorsqu'il parvint à la hauteur de la haie au feuillage sombre et jeta un coup d'œil par-dessus...

Ils n'avaient une fois de plus pas fermé les rideaux, il les voyait nettement dans leur petit salon, l'homme de haute taille, avec ses lunettes et ses cheveux bruns, faisant jaillir du bout de sa baguette des volutes de fumée colorées pour amuser le petit garçon en couche-culotte et aux doux cheveux bruns légèrement ondulés. L'enfant riait et essayait d'attraper la fumée, de l'enfermer dans son petit poing...

Une porte s'ouvrit et la mère entra. Elle prononça des paroles qu'il ne pouvait entendre, ses longs cheveux acajous lui tombant sur le visage. Le père, à présent, avait pris l'enfant dans ses bras et le tendait à la mère. Il jeta sa baguette sur le canapé puis s'étira en bâillant...

La porte du jardin grinça un peu lorsqu'il la poussa, mais James Potter ne l'entendit pas. La main blanche aux doigts arachnéens de Voldemort sortit la baguette magique de sous sa cape et la pointa vers la porte de la maison qui s'ouvrit à la volée.

Il avait franchi le seuil quand James arriva en courant dans le hall. C'était facile, trop facile, il n'avait même pas pensé à récupérer sa baguette...

- Lily! Prends Harry et va-t'en! C'est lui! Va-t'en! Cours! Je vais le retenir...

Le retenir sans baguette à la main! Il éclata de rire avant de jeter le sort de la mort...

- Avada Kedavra!

Une lumière verte emplit le hall exigu, elle éclaira le landau rangé contre le mur, elle se refléta sur les barreaux de la rampe d'escalier qui étincelèrent comme un paratonnerre frappé par la foudre et James Potter tomba, telle une marionnette dont on aurait coupé les fils...

Il entendait crier la femme à l'étage, elle était prise au piège mais si elle se montrait raisonnable, elle, au moins, n'avait rien à craindre... Severus Rogue lui avait demandé de l'épargner, il désirait la sang-de-bourbe et lui, Lord Voldemort, avait accepté afin de récompenser l'un de ses plus fidèles mangemorts... Il monta les marches, écoutant avec un léger amusement ses efforts pour se barricader... Elle non-plus n'avait pas de baguette là-haut... Comme ils étaient stupides, trop confiants, pensant que leur sécurité était garantie par leurs amis, qu'on pouvait se séparer de ses armes, ne serait-ce que quelques instants...

D'un petit coup de baguette nonchalant, il força la porte, repoussa la chaise et les boîtes hâtivement entassées pour essayer de la bloquer... et elle était là, tenant l'enfant contre elle. Lorsqu'elle le vit, elle laissa tomber son fils dans le petit lit, derrière elle, et écarta les bras, comme si cela pouvait l'aider, comme si en cachant le bébé à sa vue, il la choisirait elle plutôt que lui...

- Pas Harry, pas Harry, je vous en supplie, pas lui!

- Pousse-toi, espèce d'idiote... Allez, pousse-toi... s'exclama-t-il, tentant en vain de la préserver d'une mort qui n'allait sûrement pas tarder à arriver si elle persévérait à vouloir protéger l'enfant.

- Non, pas Harry, je vous en supplie, tuez-moi si vous voulez, tuez-moi à sa place...

- C'est mon dernier avertissement...

- Non, pas Harry! Je vous en supplie... Ayez pitié... Ayez pitié... Pas Harry! Pas Harry! Je vous en supplie... Je ferai ce que vous voudrez...

- Pousse-toi, idiote, allez, pousse-toi...

Il aurait pu l'écarter de force du berceau, mais il semblait plus prudent, alors, d'en finir avec tout le monde...

Un nouvel éclat de lumière verte illumina la pièce et elle tomba comme son mari. L'enfant n'avait pas du tout pleuré pendant tout ce temps: il parvenait à se tenir debout, accroché aux barreaux de son petit lit, et regardait le visage de l'intrus d'un air radieux et intéressé, pensant peut-être que c'était James qui se tenait sous la cape et faisait jaillir d'autres lumières de sa baguette, que sa mère se relèverait d'un instant à l'autre, en riant...

Il pointa soigneusement la baguette magique sur la tête de l'enfant : il attendait ce moment, la destruction de ce danger unique, inexplicable. Le petit garçon se mit à pleurer : il venait de se rendre compte que ce n'était pas James. Il n'aimait pas l'entendre pleurer, il n'avait jamais supporté les cris et les gémissements des tout-petits, à l'orphelinat...

Il s'apprêtait à lancer le sortilège de la mort lorsqu'il remarqua un détail insolite sur le corps du bébé. Une tache de naissance semblable en tous points à un serpent s'étalait sur son flanc gauche. Une marque qu'il avait déjà vu, qu'il connaissait si bien, sa marque, sur son corps, située exactement au même endroit...

Saisi d'un doute affreux, la baguette magique toujours aussi soigneusement pointée sur la tête de l'enfant, il prononça la formule du lignage, celle qui lui avait permis de connaître le nom de ses propres parents:

- Parenti Linae!

Un fil de lumière rouge sang sortit de la pointe de la baguette et se dirigea vers le petit garçon, qui, voyant une nouvelle lumière, cessa de pleurer et se mit à rire à nouveau. Le fil de lumière s'enroula autour du petit corps puis se divisa en deux, formant des lettres au-dessus de la tête de l'enfant. Deux noms apparurent bientôt, ceux des parents du bébé. Celui de la mère à gauche et celui du père à droite:

Lily Evans Potter Tom Devillus Jedosorr

Les yeux aux iris écarlates de Lord Voldemort s'écarquillèrent sous le choc. Des souvenirs d'un certain après-midi de novembre, deux ans plus tôt, défilèrent devant ses pupilles verticales... Une mission... Une femme aux cheveux roux foncés et aux yeux émeraudes qui le prenait pour son mari... Un lit partagé sous l'identité d'un autre... Et la conséquence, là, sous ses yeux... Un enfant qui ressemblait à Tom Jedusorr comme deux gouttes d'eau... Les mêmes cheveux, le même menton, la même bouche pulpeuse, le tout atténué par les rondeurs de l'enfance... Seuls les yeux différaient... Des yeux d'un vert éclatant, transperçant, qui semblait pouvoir voir jusqu'aux tréfonds de votre âme... Les yeux de sa sang-de-bourbe de mère...

Lord Voldemort avait un fils! Un enfant, né d'un moment fugace partagé en toute ignorance dont sa mère ne s'était jamais souvenu... Un bébé qui irradiait déjà du même pouvoir que son père, de la même puissance... Lord Voldemort éclata d'un rire exultant, criant son triomphe, sa joie malsaine au ciel...

Puis il rangea sa baguette magique dans sa cape et se baissa vers son fils. Il tendit les bras vers le bébé qui le regardait innocemment et enferma son petit corps dans l'étau de ses grandes mains blanches et osseuses. Il le souleva et le serra contre lui, observant avidement les traits du petit, son fils, sa chair et son sang.

Un doux sourire étira ses lèvres tandis que les prémices d'un sentiment jamais éprouvé jusqu'alors se faufilaient jusqu'à son cœur. Cet enfant était sien et il éprouvait le désir de le protéger à tous prix, de s'occuper de lui, de l'élever au rang qui était le sien par la naissance, par le sang...Descendant du Grand Salazar Serpentard, fils et héritier de Lord Voldemort...

Il lui fallait tout d'abord un nouveau nom, autre que celui, indigne et dégradant, que lui avait choisi la sang-de-bourbe et son mari amoureux des moldus... Plusieurs se présentèrent à son esprit: Julius, parce que l'enfant était né en juillet... Devillus, le nom de son grand-père... Salazar, pour honorer leur vénérable ancêtre... Mais son choix se fixa sur Aurelien, un nom impérial, digne de son fils...Ce nom était un dérivé de Marc-Aurel, l'un des plus grands empereurs romains dont le nombre de conquêtes et de victoires se perdaient tant il y en avait... Oui, ce nom était parfait...

- Tu t'appelleras Aurelien Marcus Tom Devillus Jedosorr, mon fils. C'est le nom que ton père t'a choisi, ton vrai nom... Nous allons faire de grandes choses, toi et moi, tu verras, de grandes choses...Nous régnerons sur le monde et les moldus et les sang-de-bourbe seront remis à leur place... Ils seront nos esclaves... Tous nous craindrons et nous deviendrons les maîtres du monde magique, les maîtres du monde...

Lord Voldemort fit apparaître une robe et une couverture brodées au nouveau nom de son fils et en enveloppa l'enfant. Il sortit ensuite de la maison, enjambant les deux cadavres, et l'incendia. Aurelien regarda ce spectacle, fasciné par le jeu des lumières et des ombres que le feu produisait, blotti bien au chaud contre la poitrine de son père.

Lord Voldemort transplana ensuite dans un petit village du Yorkshire où résidaient les Londubat. Le village ressemblait énormément à Godric's Hollow, avec ses rues serpentines et ses magasins décorés pour la fête d'Halloween. Il s'avança le long d'une petite colline herbeuse puis s'engagea dans une ruelle grimpante, sur sa droite. A gauche de cette petite rue goudronnée se dressait fièrement un ancien couvent de pierre reconverti en orphelinat. Un peu plus loin, sur la droite, se dessinait la silhouette de la demeure des Londubat.

Frissonnant de dégoût à la vue d'un orphelinat moldu, Voldemort déposa son fils sur le seuil de la porte principale, ne voulant pas le mettre en danger lorsqu'il irait tuer les traîtres à leur sang et leur abjecte descendance. Puis il se dirigea vers la maison des Londubat dont il ouvrit la porte d'entrée à la volée. Le père se précipita, baguette en main, dans le hall. Il n'eut pas le temps de prononcer une parole. Lord Voldemort avait déjà murmuré les mots scellant sa mort et il s'écroula à terre à la manière d'une poupée de chiffon.

Il s'engagea alors dans la pièce adjacente, la salle à manger, vide... Des pas retentirent dans les escaliers, sur sa gauche... Quelqu'un descendait... Une voix de femme s'exclama:

- Frank? Tu vas bien? Qu'est-ce qui s'est passé? J'ai entendu du bruit...

Puis la femme apparut, portant un petit garçon dans ses bras. Elle avait de longs cheveux châtains attachés en queue de cheval, un visage rond et ouvert. Lorsqu'elle l'aperçut, ses yeux noisettes s'arrondirent de stupeur... Puis, l'étincelle de la peur brilla dans son regard... Elle déposa l'enfant à terre et le protégea de son corps, exactement comme la sang-de-bourbe, quelques minutes auparavant... Elle tenta d'attraper sa baguette, dont le manche dépassait de la poche de sa robe, mais ne fut pas assez rapide...

Lord Voldemort leva sa baguette magique et la pointa sur la femme, d'un geste plein d'assurance, d'impatience et d'exaltation...

- Avada Kedavra!

La lumière verte éclata et incendia la pièce de reflets et d'ombres macabres tandis qu'elle se dirigeait vers sa victime. Elle toucha Alice Londubat en plein cœur, ne lui laissant aucune chance de survie... L'aurore s'écroula sur le sol... Il écarta son corps d'un coup de pied, révélant l'enfant assis par terre, derrière elle. Il se mit à gémir et à pleurer lorsqu'il vit son visage...Exaspéré, Lord Voldemort pointa d'un geste mortellement gracieux sa baguette sur le front du bébé...

- Avada Kedavra!

Il fut alors brisé: il n'était plus rien, plus rien que douleur et terreur et il devait se cacher, non pas ici, dans les ruines de la maison détruite où l'enfant hurlait, pris au piège, mais loin... très loin...Là où il serait en sécurité... Là où il pourrait attendre l'arrivée de ses serviteurs... Attendre de revenir et d'élever son fils... son fils...Aurélien...

Dimanche 1er novembre 1981

Rubens Hagard arriva dans les ruines de la maison des Londubat et prit l'enfant dans ses bras. Le petit garçon ressemblait énormément à sa mère, mais une cicatrice en forme d'éclair fendait son front. Il émit un reniflement, tentant de ne pas pleurer la mort des Londubat, en vain... Puis il ressortit, l'enfant dans les bras, et alla accomplir sa mission... Neville Londubat serait à présent sous la responsabilité de sa grand-mère.

A quelques mètres de là seulement, ignoré de tous, se trouvait un autre petit garçon. Il était enrobé dans une couverture portant son nom, allongé sur le seuil d'un orphelinat. Lorsqu'on le découvrit, on le prit pour un enfant abandonné. C'est ainsi qu'Aurélien Marcus Tom Devillus Jedosorr fut recueilli par l'orphelinat Saint Jean, dans un petit village du nom de Wintervillage.