Me revoici avec une nouvelle fic !

Alors je tiens à dire quelques petites choses avant de commencer.

Cette fic est basée sur un thème qui m'est cher, à savoir la relation difficile entre Naruto et Sasuke et je me suis inspirée, sans pour autant copier et avec son accord, de l'histoire d'Hadchan, « Ton antipathique douleur », que je recommande vivement d'ailleurs.

J'en ai beaucoup apprécié l'ambiance et comme je voulais travailler en profondeur sur la relation à proprement parler, à l'extérieur de tout autre élément, j'ai profité de l'état d'avancement quasi-inexistant de mon autre fic, faute d'inspiration, pour écrire celle-ci.

C'est aussi Hadchan qui fait mes corrections donc merci à elle de prendre ce temps pour m'aider dans ma rédaction.

Pas de lemon, pas la peine de le demander, ce n'est pas pour cette fic mais la prochaine marquera la transition.

Pour le contexte, l'histoire se déroule plusieurs années après la dernière entrevue entre Naruto et Sasuke dans le manga donc il y a sûrement du spoil même si ce n'est pas l'objet de l'histoire. Donc, si vous ne lisez pas les scans et même si le spoil n'est pas très présent, ne lisez pas.

Il faut également que je cite Sermina dont je me suis légèrement inspirée de sa fic « Ode », pour un petit passage en forme de poésie dans le second et le cinquième chapitre. J'espère qu'elle ne m'en voudra pas ou pas trop.

Euh …je crois que j'allais oublier Monsieur Masashi Kishimoto qui est l'auteur de ce manga dont je suis une fan assidue et qui j'espère, même si je suis certaine qu'il a autre chose à faire que tourner sur un site français de fanfictions, ne m'en voudra pas trop de lui emprunter ses personnages…Merci donc, Kishimoto-sama !

Voilà, fini de vous soûler !

Pour ceux qui ne me connaissent pas, je publie en fonction des comms.

Pour cette fic, je posterais au moins une fois par semaine (mardi ou mercredi suivant possibilités) et voire plus si cette histoire vous plaît.

Si vous voulez vous mettre dans l'ambiance, écoutez « Mad World » de Gary Jules (version originale)

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ENSEMBLES

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Chapitre 1 : Juste un moment.

Face à face.

Destinée ? Simple hasard ? Nul n'aurait su le dire.

Ils étaient là, recouverts du sang de leurs précédents combats : le sang de leurs victimes. Frais, suintant, symbole de cette violence quotidienne.

Mission pour l'un.

Commande pour l'autre.

Aléa, accident… Peu importait à cet instant.

Ils ne se lâchaient pas des yeux. Ils ne pouvaient se le permettre ; question de survie. Ils guettaient chacun des gestes de l'autre, évaluant forces et faiblesses.

Ils se fixaient sans se regarder. Leurs yeux épiaient machinalement mouvements, gestes et postures de son vis-à-vis.

L'habitude de ceux qui tuent.

Ils se tenaient debout l'un devant l'autre. A peine quelques mètres les séparaient. Si peu de distance.

En apparence.

Les années s'étaient écoulées. Ils ne s'étaient pas revus depuis longtemps. Si longtemps.

Pourtant, l'uniforme ne les avaient pas empêchés de se reconnaître. Peut-être aurait-il mieux valu…

Une rencontre aberrante, une anomalie dans l'ordre cosmique des possibilités. Coïncidence ou concours de circonstances, ça n'avait finalement pas d'intérêt. Le résultat était là, avec ces conséquences…et ces implications.

Il fallait agir, réagir. Alors, pourquoi semblaient-ils paralysés, figés…en attente ?

Un doute, une hésitation ?

Le combat semblait, non, était inévitable.

Comment en aurait il pu en être autrement entre le Jinchuuriki de Kyûbi et un membre de l'Akatsuki, nukenin de rang S ?

Deux êtres opposés, antinomiques. Entente impossible et même utopique… L'issue était simple.

Qui aurait pu croire qu'ils avaient été équipiers, presque...amis ?

Avant.

Il leur semblait qu'il s'agissait d'une autre vie. Une autre époque, définitivement disparue mais pas révolue comme ils auraient sans doute du le faire. Au lieu de cela, ils n'avaient fait que taire leurs souvenirs, les reléguant dans un recoin reculé de leurs têtes.

La solution était d'une implacable évidence: ils étaient ennemis. Rien de plus, rien de moins.

Pas de sentiments, pas d'émotions. Leur raison le leur hurlait. Ils se devaient de l'écouter.

De faire leur devoir.

Il s'imposait : lucide, froid et calculé. Ils avaient choisis leurs camps et ceux-ci étaient incompatibles.

De la mort de l'un dépendait la survie de l'autre.

C'était inéluctable et pourtant aucun d'eux ne bougeait.

Comment en étaient-ils arrivés là ?

La question flottait, n'appelant pas de réponse. Quelle importance, ici ?

Discrètement, ils s'étudiaient. Ils ne purent que constater à quel point ils avaient changé.

Car ils avaient changé, c'était naturel, dans l'ordre des choses... Mais déstabilisant.

Comme si rien n'aurait du changer. Pour rester conforme aux souvenirs. Purs, innocents et encore non souillés par la vie. Par cette vie, cette guerre.

De longues minutes s'écoulèrent ainsi. Le temps semblait suspendu, attendant que le cycle reprenne son cours. Qu'ils fassent ce qu'ils devaient. Qu'ils agissent comme il fallait.

Soudain, l'équilibre éphémère, instable…fut rompu.

En un instant fugace mais décisif.

***

Leurs yeux se croisèrent, enfin.

Ils se voyaient. Vraiment. Au delà des faux-semblants.

On peut croiser des milliers de fois le regard d'une personne sans pour autant la percer à jour, parce qu'il y a des choses que l'on ne peut ou ne veut pas voir et encore moins savoir.

Mais il existe des personnes face auxquelles toute résistance est inutile. Car leurs yeux nous transpercent et nous laissent sans défense, sans rien pour se protéger.

Et lorsque deux personnes en font l'expérience, celle-ci s'avère rude, brutale. C'est presque une violation de l'intimité d'autrui. C'est ce qui survint entre les deux guerriers endurcis qui se retrouvaient ce jour-là.

En effet, leurs âmes brisées furent soudain mises à nues. Exhumant tout ce qu'ils tentaient de cacher. Exposant sans complaisance leurs tourments. Sondant leurs esprits jusqu'aux tréfonds de leurs êtres.

C'était étouffant, cruel. Mais surtout terriblement facile.

Comment l'autre pouvait s'arroger le droit de lire en soi comme ça ?

Rage. Confusion. Peur.

Cet alter ego leur renvoyait leurs propres douleurs, ces souffrances tuent, rendues muettes par le poids des années et des responsabilités. L'autre était le miroir auquel ils refusaient de se confronter depuis si longtemps. Il fallait faire taire ce trop plein de cris refoulés, de haine et de frustration ainsi renvoyés.

Amertume. Ecœurement. Déchirement.

Le regard céruléen retrouvait la solitude qui ne l'avait jamais quitté dans les prunelles d'onyx. Les obsidiennes étaient paralysées par le reflet de sa propre détresse.

Ils étaient deux anges sacrifiées sur l'autel des désillusions.

Opposés mais identiques. Image honnie d'eux-mêmes, elle était insupportable.

Intolérable.

Envie de fuir. Besoin de reculer pour ne pas constater ce que les années, les expériences, les mensonges, leurs avaient coûté. Pour ne pas reconnaître qu'ils s'étaient perdus en route, égarés dans une destinée qu'ils ne maîtrisaient plus, qu'ils subissaient à présent, résignés à s'y conformer car aucune alternative n'était envisageable.

Aucune sortie possible.

Bien sûr, l'histoire n'était pas la même. Passés différents mais conséquences semblables. Humains se voulant forts pour cacher leurs faiblesses, ne pouvant oublier, refoulant, bannissant tout ce qui les y ramenaient constamment, dans un combat perdu d'avance contre eux-mêmes.

Ils se comprenaient. L'autre savait.

D'un coup, l'absurdité de la situation leur sauta aux yeux. Ils ne voulaient pas se battre. Ce serait futile, tellement inutile de s'entretuer. Ce serait vain, stérile. Ça n'avait pas de sens, plus maintenant. En avait-ce, d'ailleurs, jamais eu ?

Ils étaient juste fatigués de cette vie, de cette pression constante qui leur pesait.

Rien qu'un moment, juste une fois, ils voulaient vivre, respirer…exister pour autre chose que pour des ordres et des idéaux auxquels ils ne croyaient même plus. Juste un moment dans ce monde de chaos, de violence et de mort.

Bien sûr, cela ne pouvait durer. La trêve prendrait fin et il faudrait décider, faire un choix. Mais pas maintenant.

Ils n'en avaient pas la force. Laisser tomber les masques, être soi…parce que devant l'autre, il y avait cette certitude que faire semblant n'était plus nécessaire.

Ils ne disaient rien. Les paroles n'auraient pas pu les aider.

Les mots sont vides de sens. Ils ne traduisent pas ce que vivent les cœurs, ils expriment si maladroitement les sentiments. Ils n'y a que les yeux qui sont les véritables messagers des âmes car ils ne peuvent mentir.

Lentement, ils se rapprochèrent sans se lâcher du regard, lâchant leurs armes, déposant leurs masques. Se dépouillant de tout ce qui assurait leur protection, tant physique que psychique. Vulnérables.

Ils prirent place sur le sol de la clairière, leurs visages baignés par la lumière d'un soleil qui , à cet instant, ne semblaient briller que pour eux, pour tenter de réchauffer leurs âmes profanées.

C'était difficile d'abandonner cette coquille sans vraiment savoir ce que l'on allait pouvoir retrouver en dessous. Y avait-il seulement encore quelque chose à trouver ?

Angoisse.

***

La chaleur ambiante les atteignit soudain. Cette rencontre impromptue avait interrompu leur course. Ils avaient soif. Leurs corps les ramenaient aux nécessités terrestres, les éloignant des questions dérangeantes qui ne trouvaient pas de réponse.

Dans un accord tacite scellé d'un bref échange, le blond prit doucement son paquetage et le posa entre eux pour exposer clairement son contenu à l'autre. Ils tentaient de masquer leurs tremblements sans pouvoir y parvenir vraiment, mais laissant croire à l'autre qu'il y arrivait.

Fierté et orgueil, sans doute mal placés.

Le blond sortit un thermos et deux tasses. Il en posa une devant lui et tendit la seconde au brun. Celui-ci s'en saisit précautionneusement, évitant soigneusement tout contact, et attendit patiemment que le blond ne la remplisse.

Acte anodin, geste banal du quotidien pour les éloigner de leurs pensées. Pour masquer ou essayer de dissimuler ce malaise de savoir des éléments sur l'autre que l'on voudrait ne pas avoir su, tout en étant certain que l'autre en savait autant sur soi.

Egalité dans le trouble occasionné. Besoin…d'oublier, d'évacuer, de se rassurer.

Le silence accompagna la dégustation et les détendit un peu. C'étaient un moment unique. La présence de l'autre suffisait car elle n'exigeait rien. C'était…apaisant. C'était comme ôter une masse de leurs épaules qu'ils n'auraient pas eu conscience de porter auparavant. Ne pas être sur ses gardes constamment même s'ils ne parvenaient pas à se décontracter tout à fait.

On dit souvent que le réconfort existe dans l'acceptation de sa douleur par autrui. C'est ce qu'ils avaient trouvé aujourd'hui, l'un auprès de l'autre, même si ce n'était que provisoire.

Une brise légère accompagnait ce début de printemps, semblant vouloir les laver de leurs erreurs, rédemption illusoire mais bienvenue. Ils étaient loin. Ils étaient seuls. Ils en profitaient tant qu'ils le pouvaient, sans penser à la suite, délestés de la culpabilité, des responsabilités et du devoir. Pas de spectateurs. Pas de juges.

Les tasses furent bientôt vides. Le blond se résigna à les récupérer et les rangea soigneusement, avec lenteur. Parce que la fin approchait, épilogue d'un instant de sérénité et d'insouciance.

Se cherchant inconsciemment, leurs iris se retrouvèrent. Les poings se serrèrent dans leurs paumes. La décision était prise. Ils ne combattraient pas. Pas aujourd'hui.

Malgré leurs passés, les regrets étouffés et les rancœurs non formulées, l'autre était le seul à pouvoir comprendre, partageant de ce fait le même fardeau. Le rendant moins lourd, presque supportable.

Ils détournèrent leurs corps et leurs regards, s'écartant de ce moment précieux.

Soudain, comme mus par un commun accord, ils stoppèrent. Leurs têtes se tournèrent pour se contempler une dernière fois. Un sourire incertain naquit sur leurs visages. Ils ressentaient déjà le manque de la séparation.

L'heure du départ avait sonné. Il fallait se quitter, s'éloigner, reprendre le cours de cette vie abhorrée. Malgré cela, quelque chose les retenaient encore.

Ce fut le brun qui rompit les tergiversations.

-Dans 5 semaines, au tiers du nouveau croissant de lune, au pays des vagues…je serais à 2 kms nord-nord-ouest de Kiri gakure no satô…dit-il dans un souffle.

-Oui, répondit simplement le blond.

***

Oui.

Deux individus meurtris par la vie, qui devraient se haïr, chercher à se détruire jusqu'à ce que mort s'ensuive ; ces deux êtres avaient besoin l'un de l'autre.

Inconsciemment car c'était inavouable. C'était se rendre faible et l'admettre.

Ils avaient besoin de se revoir. Peut être pas pour guérir mais au moins pour continuer à survivre, pour ne pas se perdre tout à fait.

Juste un moment.

***

Ca vous a plu ?

Si oui, laissez un comm et peut-être que j'ajouterais la suite plus tôt que prévu…

Et puis, j'ai besoin de votre avis parce que je fais les corrections avec Hadchan actuellement sur les chapitres suivants et donc, votre avis est bienvenu tant sur la forme que sur le fond….

A bientôt !