Petite tchatche : Les personnages de Gundam ne sont pas à moi, toussa, toussa. C'était un vieux brouillon qui traînait sur mon PC. J'espère qu'il vous plaira même si c'est très court. Contexte inspiré par une chanson que j'affectionne particulièrement et par la phrase "If Solo's with me, we'll be Duo." Mais j'arrête là sinon j'vais spoiler ^^.

Timeline : 187AC, lors du virus qui a ravagé la colonie sur laquelle vivait Duo.

It's probably me

Lové dans ses bras, Solo se laissa aller contre lui. Lone s'était installé dans son dos et l'appuyait contre son épaule gauche tout en sortant la seringue de la valisette à son côté. Il avait déjà injecté le vaccin aux autres gosses et c'était à son tour. Le sérieux de son expression le fit sourire un instant et il se permit de le dévisager ouvertement. Le gamin avait horreur de ça en temps normal mais quand on est bouffé par la maladie ça donne des excuses et il savait qu'il ne lui en voudrait pas. L'enfant avait placé la seringue dans sa bouche, pour pouvoir utiliser ses mains avec plus d'aisance le temps de lui remonter le pull jusqu'au-dessus du bras. Ses yeux bleus se remplissaient de larmes mais il les retenait tant bien que mal, les essuyant de temps à autres d'un revers de poignet.

Lone semblait resplendir avec la lumière qui jouait dans ses longs cheveux châtains, à la lueur des derniers rayons de soleil qui se frayaient un chemin dans le grand hangar désaffecté. Au moins ils étaient à l'abri, ils ne crèveraient pas dans la rue entre deux poubelles. Des bruits de toux s'élevaient de temps en temps et une ambiance de mort régnait mais avec un peu de chance les injections feraient effet.

Solo tendit son bras et le gamin prit la seringue dans sa main. Il commença à détailler tout haut ce qu'il allait faire. Ce n'était pas tant pour rassurer Solo que se rassurer lui-même et être sûr de bien suivre les instructions à la lettre.

« C'est une injection intramusculaire. Je vais donc te piquer le bras bien perpendiculaire. »

Il sourit en voyant que l'enfant avait bien appris sa leçon. Il y a seulement quelques heures, il aurait parié qu'il n'avait jamais utilisé le mot 'perpendiculaire' et il était certain que ce n'était pas lui qui le lui avait appris parce qu'il n'avait pas la moindre idée de ce que ça pouvait bien signifier. Le gamin porta le capuchon de la seringue à ses lèvres et le coinça entre ses dents. Il sentit une petite piqûre précise quand la voix s'éleva à nouveau.

« Che t'ai piqué dans le muscle normalement mais che vais vérifier pour être sûr que che chuis pas là où y faut pas. »

Solo regarda l'aiguille aspirer légèrement mais ne vit rien de significatif alors il tourna à nouveau la tête vers l'enfant pour lire sur son expression si c'était bon ou non. Le sourire de triomphe le rassura et Lone commença à lui injecter le vaccin.

« Là, ch'est bon, ch'ai pu qu'à appuyer et ch'est fini. »

Il reboucha la seringue et la jeta dans la valisette une fois l'opération terminée.

« Bon, normalement c'est pas vraiment fini. L'infirmière passait un petit coton dessus et mettait un pansement, mais j'ai pas pensé à en piquer, pis c'est pas vraiment utile, c'est le vaccin et la manière de l'injecter qui est importante. Elle a même filé un bonbon à un gamin qui pleurait, mais t'as pas pleuré alors t'y a pas droit. »

Un petit rire s'échappa des lèvres de Solo.

« Parce que t'avais un bonbon pour moi si je pleurais ? »

« Non ! Tu pleures jamais alors j'ai pas piqué de bonbon. Maintenant tu te reposes et tu laisses le produit agir. »

Solo retint une quinte de toux et obéit. Si on lui avait dit il y a quelques mois qu'il obéirait à un môme, il aurait éclaté de rire, et pourtant, du haut de ses sept ans, il avait réussi un exploit que ses vénérables douze ans ne lui avaient pas permis de réaliser en allant voler cette valisette.

« Je reviens »

Le gamin le reposa délicatement sur le sol, relevant sa tête avec un pantalon plié pour lui servir d'oreiller de fortune et rejoignit Vetem qui lui avait fait signe quelques instants auparavant. La fillette l'emmena vers les autres enfants et Solo déduisit à son juron que le vaccin était arrivé trop tard pour l'un d'entre eux. Le jour déclinait rapidement et les ombres allongées lui firent entre-apercevoir le gamin qui trainait une masse hors du hangar. Il commença à fatiguer et écouta un long moment les toux des mômes en fixant le plafond sale. Il avait senti que quelqu'un l'avait recouvert avec son blouson quand il sombra dans le sommeil.

- à suivre