AN: Encore une fic un peu kleenex... J'en suis désolée mais mon état actuel ne me permettait pas d'écrire autre chose. Et il me fallait exorciser ce final qui me rend dingue et faire souffrir un petit peu Finch.
Et j'avoue que la chanson de Celine Dion que j'ai découverte y'a pas longtemps a contribué à écrire ça. Alors finalement prenez vous en à elle! lol (d'où le titre)
Se passe directement à la fin du dernier épisode de la saison 5 (donc SPOILER).
Merci à Isatis pour sa correction: désolée Miss d'avoir épuisé tes kleenex.
Promis les prochaines seront plus sympa. Bonne lecture.
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Harold était assis sur un banc à côté de Grâce, ils étaient venus prendre l'air dans le parc. C'était à la demande de la dame car Finch ne voulait plus sortir, ou très peu.
- "Tu vois ? Ça fait du bien un peu d'air frais."
- "Je sais bien Grâce, je ne suis plus autant attiré par les parcs que je ne l'étais autrefois. "
- "C'est compréhensible, mais tu ne dois pas non plus te renfermer. "
Il inclina la tête, bien conscient que depuis les événements de New York il n'était plus le même homme. Mais la vue des parcs lui rappelait bien trop monsieur Reese, leurs promenades avec Bear, les numéros, tout le passé qu'il cherchait à oublier pour ne plus souffrir.
- "Ce n'est pas comme ça que tu vas te relever de tout ça tu sais. Crois moi je sais par quoi tu passes."
Harold pivota la tête et lui lança un regard plein de culpabilité.
- "Sauras-tu jamais me pardonner de t'avoir fait autant souffrir ? "
Elle attrapa sa main et lui sourit.
- "Penses-tu que je serais assise là, aujourd'hui si ce n'étais pas déjà le cas ? "
- "C'est ce que j'ai toujours aimé chez toi, ta gentillesse et ton empathie. Tu es une femme exceptionnelle tu sais ? "
Grâce serra un peu plus sa main et tourna son regard en face d'elle, les yeux perdus dans le vague. Puis elle fronça les sourcils, et regarda Harold.
- "Il y a une femme là-bas qui ne cesse de te regarder depuis que nous sommes installés. Elle n'a pas bougé d'un centimètre…. Elle me fait peur. "
Finch tourna la tête pour regarder dans la direction indiquée par Grâce et fut à la fois surpris et heureux de constater que Shaw se tenait à quelques mètres devant eux, le visage fermé comme à son habitude et tenant Bear en laisse semblant attendre son aval pour foncer sur son ancien maître. Il lui sourit.
- "C'est mademoiselle Shaw."
Grace chercha qui elle était à travers l'histoire que lui avait raconté l'informaticien. Puis elle se rappela de la description qu'il avait faite d'elle : "au premier abord, elle est inquiétante, jamais souriante et on a toujours l'impression qu'elle va te sauter dessus pour t'étrangler au mieux, sinon te tuer. Et en fzit c'est une femme qui donnerait sa vie pour les autres si elle croit que la cause est juste. »
Shaw s'avança vers eux. Grâce se leva.
- "Je vais vous laisser, vous avez sans doute beaucoup à vous dire. A plus tard ? "
Elle se pencha et déposa un baiser sur la joue d'Harold. Shaw lui lança un regard assassin. Finch lui fit signe de venir. Lorsqu'elle fut à portée elle lâcha Bear qui fit le fou autour d'Harold.
- "Bonjour toi. Oui, oui, je t'ai vu, moi aussi je suis content de te voir."
Mais malgré lui une boule à l'estomac fit son apparition. Il leva la tête pour voir Shaw.
- "Bonjour miss Shaw. "
- "Je ne sais pas trop si j'ai envie de vous flinguer ou de vous dire bonjour. J'hésite encore."
Finch fit un maigre sourire, conscient qu'elle devait lui en vouloir d'être parti comme un voleur, les laissant, elle et Fusco, dans l'ignorance quant à sa mort éventuelle.
- "Je comprends. Pour ma part, je suis heureux de vous voir et de savoir que vous allez bien."
- "Lionel et moi on aurait bien aimé savoir aussi que vous étiez en vie."
- "Je sais. Je suis désolé. Comment m'avez-vous retrouvé ?"
- "La machine."
Harold haussa les sourcils, surpris.
- "Si vous étiez resté vous auriez su qu'elle s'était réinstallée. Mais elle ne voulait pas que vous le sachiez de toute façon. Il a fallut que je la menace pour qu'elle veuille bien me dire si John et vous étiez encore en vie. "
A l'évocation de son ami le regard de Finch devint sombre. Il ne dit rien et se pencha pour caresser Bear.
- "Je suis désolée Finch. "
Il redressa la tête et tenta de refouler les larmes qui s'apprêtaient à couler.
- "Je le suis aussi miss Shaw, pour nous deux. "
Il faisait référence à Root. Shaw choisit enfin de s'asseoir à côté de lui.
- "Ouais. Quand j'ai su que vous étiez en vie, il fallait que je vous retrouve. Votre machine ne voulait pas, et je n'ai pas trop compris pourquoi. Jusqu'au moment où elle a bien voulu me dire où vous étiez. J'avoue que j'étais folle de rage. Et je le suis encore. "
Finch chercha à comprendre. Il ne dit rien sachant qu'il était rare de Sameen s'ouvre aussi facilement. Mais il se rendit compte que malgré leur différence, leur passé, ils avaient tissé un lien très fort.
- "Comment avez-vous pu nous laisser sans rien dire, abandonner Bear et la rejoindre ?"
Harold eut un mince sourire, sachant que peut être un jour il aurait à répondre à ces questions.
- "Ne pensez pas que tout cela a été simple pour moi. D'abord je n'étais pas sûr que vous étiez en vie."
- "Ouais et bien si vous aviez cherché, vous auriez eu une réponse. "
- "Je sais. Mais après ce qui venait de se passer…. Avec John, j'avais peur d'apprendre que j'étais le seul survivant.
- "Je ne vous aurais pas cru aussi trouillard."
Il se retourna pour la regarder et lui laisser lire toute sa détresse dans son regard.
- "C'était trop difficile miss Shaw. En si peu de temps j'ai… nous avons perdu des personnes qui avaient de l'importance pour nous. Et j'ai été le témoin de la mort de chacun d'eux."
- "Fusco m'as dit pour Root. J'étais avec John quand on nous a dit qu'elle n'avait pas survécu."
- "Je vous dois des explications. "
- "Non Finch. Je ne veux pas savoir. Elle est morte, point barre. Mais j'ai eu le type qui me l'a prise. "
A nouveau les larmes tentaient une échappée devant la franchise de son amie. Il enviait parfois sa froideur, se disant que les choses auraient été sans doute plus simples pour lui. Mais au fond de lui il savait qu'elle souffrait, sinon elle ne serait pas venue.
- "Pourquoi vous avez laissé Bear ? "
- "Je n'ai pas eu la force. Quand je le vois…"
Il ne parvint pas à terminer sa phrase, elle le fit pour lui.
-" Il vous rappelle John. "
Harold inclina la tête.
- "Vous lui manquez vous savez ? "
Il sourit sachant très bien que c'était une phrase déguisée.
- "A moi aussi. "
Ils restèrent ainsi quelques minutes en silence. Puis elle revint à l'assaut avec ses questions.
- "Et Elle ? Je ne comprends pas que vous soyez venu la rejoindre."
Harold se tourna surpris.
- "Pourquoi donc ?"
- "Finch, vous allez pas me faire croire qu'il n'y a jamais rien eu avec John. "
Il sourit. Il n'avait pas envie de se cacher. Plus maintenant. Il s'était fait la promesse d'être sincère maintenant. D'arrêter les secrets.
- "Il n'y a rien eu miss Shaw. Et je le regrette. "
- "Vous l'aimiez pas vrai ?"
- "Oui. "
Il fut surpris d'arriver à le dire aussi clairement. Mais avec ses amis il y avait toujours ce lien qui faisait qu'ils se connaissaient presque par cœur et cela ne valait plus les mensonges.
-"Alors pourquoi ? "
-" Je voulais qu'elle sache enfin la vérité. J'en ai eu assez de mentir."
Il regarda le sol cherchant la force d'avouer.
-" Et je crois que c'est ce que John voulait... il m'a toujours dit que je pouvais la retrouver si je voulais mais..."
Sameen caressa Bear.
-" Alors vous avez enfin une vie normale?"
Harold rit.
-" Je ne suis pas sûr de savoir ce que cela signifie Miss Shaw."
-" Avec elle au moins vous avez quelque chose"
-" Elle a refait sa vie."
Shaw hocha la tête ne sachant pas quoi dire. Harold brisa le silence, fixant un point dans le vide en face de lui.
-" Je donnerais n'importe quoi pour avoir ne serait-ce qu'une heure avec chacun d'eux. Pour pouvoir leur dire tout ce que je n'ai jamais réussi à leur avouer."
Elle fit la grimace en cherchant encore quoi lui répondre.
-" Vous n'avez pas à me dire quoi que ce soit Sameen. Je sais pertinemment que si vous le pouviez aussi, vous les prendriez ces quelques heures."
-" Je n'ai pas dit au revoir à John."
Il tourna son corps pour la regarder.
-" J'espère que vous savez à quel point elle vous aimait."
- "Pas sûr que la réciproque soit vrai."
Il prit la main de son amie, même si il savait qu'elle n'aimait pas ça. Mais elle ne bougea pas. Finalement, elle était venue chercher du réconfort, chercher avec qui partager l'absence de celle qu'elle aimait. Et Harold était le seul à pouvoir comprendre par quoi ils étaient passés. Le seul à ne pas la juger, à ne rien lui dire.
-" Elle le savait aussi croyez-moi... nous avons oublié le temps qui passe, et quelque part, j'ai toujours cru au fond de moi, que nous nous en tirerions toujours. Que dire nos sentiments n'était pas nécessaire, que demain serait un jour de plus où il serait encore temps."
-" C'est comme ça."
- "J'aurais aimé une pause dans le temps vous savez... j'ai juste pu dire à John... quel ami formidable il était devenu."
Il lâcha la main de Shaw et se retourna pour ne pas affronter son regard.
-" J'ai été un imbécile."
-" On commet tous des erreurs. Je n'ai rien dit à Root non plus. Elle m'a juste dit qu'elle avait finalement eu la vie qu'elle voulait... grâce à vous."
-" Mais son seul attachement à la vie, c'était vous. Quand vous avez été faite prisonnière par Samaritain, elle n'a jamais cessé de vous chercher, peu importe ce qu'il en coutait. Elle avait une foi inexorable en votre survie. Elle aurait remué ciel et terre. Vous étiez sa vie Sameen."
-" Aujourd'hui tout ce qu'il me reste c'est votre maudite machine qui a prit sa voix. Vous le saviez ça?"
Il lui sourit.
-" Oui."
-" Tu parles d'un cadeau."
Le silence s'installa à nouveau. Reparler de tout ça, même si quelque part cela leur faisait du bien, remuait des plaies qui n'étaient pas prêtes de cicatriser. Et cela ramenait tellement de souvenirs douloureux. Ce fut une fois de plus, Harold qui mit fin au silence.
-" Pourquoi êtes vous venue?"
Elle se tourna pour le regarder. Elle lui sourit.
-" Honnêtement, pour plusieurs raisons. D'abord parce qu'à la base, j'étais venue pour vous descendre de ne pas nous avoir donné signe de vie. Ensuite parce que c'était fun de faire paniquer votre machine, je dois l'avouer."
Finch sourit devant l'humour de son amie. Heureux qu'elle soit restée la même. Elle lui faisait tellement penser à Reese parfois. Les taquineries. Elles lui manquaient. Puis il vit quelque chose passer dans son regard: de la tristesse. Jamais auparavant il n'y avait lu cette émotion. Et cela lui brisa le cœur. Elle tourna la tête.
-" C'est pas mon genre de me lamenter hein?! Mais... j'avais besoin de parler avec vous de tout ça. Lionel est plutôt saoulant à la longue vous savez? Et je voulais savoir pourquoi vous aviez fuit sans rien nous dire."
- "Je voulais vous préserver."
-" Nous préserver de quoi Finch? Tout est fini. Enfin presque."
-" Je pensais que vous faire croire à ma mort, vous aiderez à faire autre chose."
-" Et bien c'est raté. Votre machine, elle, ne m'a pas laissée tomber."
Harold souffla, sachant très bien qu'à un moment donné elle allait lui envoyer son venin à la figure. Mais il l'accepta, parce que c'était la vérité. Il avait abandonné tout le monde. Comme à chaque fois, pour les protéger. Comme il avait fait avec Grace, comme il avait voulu faire avec John dans cette banque. Non, il n'arrivait pas à tirer des leçons de ses erreurs. Mais il était comme ça. Il ne dit rien.
-" Mais vous savez quoi? Je comprends un peu mieux. Et puis sans votre gros bras ce n'est plus pareil."
Finch déglutit difficilement, sentant à nouveau l'émotion le rattraper, se reprenant en pleine figure que l'homme au costume n'était plus là. Il finit par admettre presque dans un murmure:
-" Il me manque."
Shaw fouilla dans son sac et en sortit un téléphone.
- " La dernière raison pour laquelle je suis là, c'est pour vous remettre ça."
Elle lui tendit le portable.
-" Elle m'a dit que vous refusiez tout téléphone ou ordinateur. Alors elle voulait finalement que je vous remette ça."
-" Je ne reviendrais pas Miss Shaw. Tout ça, les numéros, c'est terminé pour moi. Je ne veux plus revivre ça."
Elle se leva, prête à partir.
-" Ce n'est pas pour ça. Elle a dit que vous devriez écouter le message."
Harold attrapa le téléphone soudain piqué par la curiosité. Shaw s'accroupit devant Bear et le caressa frénétiquement, lui faisant un câlin.
- " Allez mon gros. Promets-moi d'être sage hein?"
Bear lui lécha le visage mais resta allongé prés d'Harold.
-" Je vous le rend Finch. Vous lui manquez. Il a déjà perdu son premier maitre alors vous lui devez au moins ça. Pas vrai mon grand?"
- "Miss Shaw, je ne crois pas que..."
Elle lui mit la laisse sur les genoux. Et se releva.
-" Ce n'est pas négociable Harold."
Il fut surpris de l'entendre pour la première fois prononcer son prénom, conscient qu'elle lui faisait comprendre quels amis ils étaient devenus.
-" Et ne me faites pas regretter de vous l'avoir laissé."
Harold attrapa la laisse et se leva. Il fit face à Shaw, puis s'approcha d'elle, et l'encadra de ses bras dans une étreinte amicale. Shaw se laissa faire et tenta tant bien que mal de lui rendre ses sentiments en tapotant dans son dos.
-" Prenez soin de vous Sameen. Profitez de la vie."
Elle se détacha de lui, cherchant à briser ce moment qui lui semblait bizarre. Puis elle lui tapota le bras.
-" Vous aussi Harold, vous aussi. Et si l'envie vous prend..."
Il lui sourit et lui fit signe que oui, de la tête.
-" Je n'y manquerais pas."
Elle se pencha pour donner une dernière caresse à Bear et se retourna. L'informaticien la regarda partir, et avant qu'elle ne disparaisse complètement il l'a vit lever le bras, sans se retourner, pour lui faire un dernier au revoir.
Harold regarda Bear qui attendait patiemment ses ordres.
-" Et bien, nous revoilà réuni. J'aurais aimé que John soit là avec nous."
A l'évocation du prénom de son autre maitre, Bear dressa les oreilles. Il mit le téléphone dans sa poche et fit signe à Bear qu'ils partaient.
-" Te souviens-tu de la première fois où l'on s'est rencontré?"
Bear marcha à côté de lui.
-" Evidemment tu ne vas pas me répondre."
Il se mit à rire en se souvenant de ce moment.
Ils arrivèrent chez Finch. Il détacha le malinois qui partit renifler partout et faire le tour de la maison. Harold posa son manteau, puis il s'arrêta en fixant la poche. Comme si une bombe était à l'intérieur. Mais la curiosité était plus forte que lui. Il attrapa l'objet et se dirigea vers son canapé où il s'assit.
Que pouvait bien vouloir dire ce téléphone, quel message pouvait il contenir ? Il observa l'écran et vit un message de la machine:
Ecoutez le message vocal 001.
Il souffla, prit par une angoisse soudaine. Ses mains tremblaient plus qu'à l'accoutumée. Il inspira un bon coup et tapota sur l'écran à la recherche du message. Puis cliqua dessus. Il porta le téléphone à son oreille, anxieux de ce qu'il allait entendre. Il entendit des bruits de ferrailles puis la voix de Root, ou plutôt de la machine.
"Il ne veut pas que vous y alliez. C'est pour ça qu'il vous a enfermé. Je ne peux pas aller contre sa volonté."
Et soudain ce fut le choc. Il ferma les yeux et sentit immédiatement les larmes lui monter. Il entendit la voix de John, et comprit qu'il s'agissait du moment où il avait enfermé son ami dans la banque. Il l'entendit frapper sur la grille.
" Il ne va pas s'en sortir alors ouvre-moi!"
" Je ne peux pas."
" Ouvre-moi cette putain de grille! Il faut que je l'arrête, tu entends?"
"Il a décidé de le faire lui-même."
Il entendit John frapper à nouveau la grille et gémir.
" Je m'en fou. De toute façon, c'est moi qui ai la bonne mallette. Alors ouvre, on n'a pas de temps à perdre."
Harold appuya sur pause, incapable d'en entendre d'avantage. Les larmes coulaient désormais sur son visage, lui remémorant cet évènement et comprenant enfin comment son ex agent avait fait pour sortir et à quel moment il avait échangé les mallettes.
-" Oh John..."
Il se mit à sangloter sans pouvoir s'en empêcher. Puis il eut envie de comprendre la suite.
" Il n'acceptera pas votre sacrifice."
" Tu as été conçu pour le protéger, et il m'a engagé pour ça aussi. Alors laisse-moi faire mon travail. Je lui dois tout. Je refuse qu'il se sacrifie."
"Pourquoi?"
"Parce que c'est mon devoir."
"Pourquoi?"
Il entendit un bruit de pas et le bruit de la mallette qui s'ouvre.
"Si tu n'ouvres pas cette maudite porte je détruis tout ce qu'il y a la dedans!"
Harold ferma les yeux, la gorge prise dans un étau, le ventre noué. Il reconnut la persévérance de son ami, sa ténacité.
"Pourquoi?"
Il ne comprit pas pourquoi la machine ne faisait que lui poser cette question.
" Il est tout pour moi et tu le sais. Tu crois que c'est le moment?"
" Pourquoi?"
Harold fronça les sourcils devant l'obstination de la machine. Que cherchait-elle à savoir? Il n'entendit plus rien pendant quelques secondes. Il imaginait John en train de réfléchir. Quand il entendit à nouveau sa voix, plus faible, cette même voix qu'il avait toujours entendu au creux de son oreille. Il remarqua un léger soupir et ce qu'il dit fini de l'achever:
-" Parce que j'ai des sentiments pour lui..."
Et à nouveau le silence.
" Maintenant, je t'en prie ouvre-moi, je ne peux pas accepter qu'il meure, et tu ne devrais pas non plus. Je suis prêt à tout."
Harold lâcha le téléphone prit de tremblement et éclata en sanglot. Les larmes qui n'avaient toujours pas coulées depuis que John était mort. Impossible de laisser éclater sa peine. Et aujourd'hui une explosion d'émotions le faisait sombrer.
Il entendit le téléphone bipper. Il retira ses lunettes, et s'essuya les yeux mais continua à sangloter. Il attrapa le telephone et vit le message de la machine.
Il le sait aussi. Je le lui ai dit.
Harold laissa éclater sa peine. Il posa son visage dans ses mains, et se laissa aller. Bear vint immédiatement contre lui, sentant la détresse de son maitre. Voilà comment la machine avait laissé sortir John. Parce qu'elle savait. Pourquoi n'avait-il jamais rien dit? A cet instant précis il s'en voulait de n'avoir pas eu le cran de le lui avouer, pour pouvoir avoir quelques instants avec lui. Un soir peut-être? Une heure encore? Cela n'aurait pas été grand chose, un rien du tout, pour pouvoir tout se dire, ou bien juste se taire et tout lire dans son regard. Et peut-être avoir l'espoir de caresser, juste un baiser. Mais tout ça s'était envolé.
Il se réveilla quelques heures plus tard avec une migraine terrible. Il chercha ses lunettes à tâtons. Il les trouva sur le sol à côté du canapé.
Il se massa les tempes, mais fut reprit par un sanglot. Il respira fort et chercha à se calmer. Il fallait qu'il trouve comment se calmer, comment gérer ce flot d'informations qui lui étaient tombés dessus. Bear vint lui lécher la main.
-" Oh Bear! On s'est manqué... on ne devrait pas attendre que les gens disparaissent pour leur dire qu'on les aime."
Le malinois posa sa gueule sur la jambe de son maitre sentant la détresse d'Harold. Soudain l'informaticien comprit pourquoi Shaw lui avait laissé le chien. Pour l'aider à surmonter ça. Pour avoir un lien avec John. Harold se colla contre Bear, cherchant du réconfort.
-" Il me manque tellement..."
Quelques mois plus tard. New-York, restaurant O'Malley.
-" Lionel retouche encore à mes frites et je te fais bouffer l'assiette par les trous de nez, t'as compris?!"
-" T'es gonflé, tu m'as piqué ma saucisse! Alors partage un peu."
Shaw protégea son assiette avec son couteau. Fusco se mit à rire devant l'attitude de son amie.
-"T'es complètement cinglée tu sais ça?"
-" Ouais, mais tu m'aimes bien, avoue!"
-" Plutôt mourir!"
- "Bonjour."
Shaw et Fusco se retournèrent en même temps, surpris d'entendre cette voix si familière.
-" Hey, le binoclard!"
-" Finch!"
Harold sourit en voyant le sourire de ses amis.
-" Puis-je me joindre à vous?"
Shaw tourna la tête à droite et à gauche.
-" Ca dépend! Qu'est-ce que vous avez fait du chien?"
Fusco se décala pour laisser une place à l'informaticien qui s'installa immédiatement.
-" Ne vous en faites pas Miss Shaw. Je l'ai laissé dans mon appartement."
Lionel se tourna vers lui, un sourcil levé.
-" Vous êtes de retour?"
-" Vous manquiez à Bear."
Leur dit-il en regardant Shaw droit dans les yeux. Elle lui sourit comprenant qu'il parlait de lui, et parce qu'il reprenait sa phrase. Fusco frappa amicalement l'épaule de l'informaticien.
-" Bon retour parmi nous binoclard!"
Finch inclina la tête en signe de remerciement.
Ils mangèrent ensemble dans la bonne humeur. Finch expliquant qu'il voulait les aider de quelque manière que ce soit mais en restant tout de même un peu à l'écart afin de ne pas retomber dans le même schéma qu'avant. Puis il rentra chez lui. Il mit la clé dans la serrure, ouvrit la porte et fut accueillit par son chien. Il respira un grand coup l'air de l'appartement. Il posa sa veste et alla dans le dressing. Il l'ouvrit et sourit. Accroché à la porte trônait une photo de John et lui. Prise sûrement par Root, un jour où ils ne regardaient pas. Ils avaient l'air...complice. Il passa les doigts sur la photographie.
Cette photo, c'était John qui l'avait accroché là, dans son dressing, dans son loft. Celui-là même que Finch lui avait offert. Harold l'avait récupéré, cherchant à tout prix à garder le plus de souvenirs possibles de celui avec qui il avait partagé tant de choses mais dont il avait raté peut-être le plus important: leur amour.
Mais l'informaticien s'était promis une chose: il ne ferait plus les mêmes erreurs, et il vivrait. Parce qu'il devait sa vie à John Reese, qui avait donné la sienne en échange. Il referma son dressing et regarda Bear.
-" Allez viens, on va se faire un festin. C'est moi qui t'invite."
Le chien remua la queue en signe d'approbation. La vie allait reprendre son cours, parce que c'était ainsi, qu'il fallait continuer à avancer, et qu'un jour où l'autre il faudrait à son tour, laisser sa place.
The End.
