Disclaimer :

Si tant est qu'il y en ait un à faire, tout ce beau monde est tombé dans le domaine public depuis des lustres.

Notes :

Si l'on m'avait dit que je passerais sur cette section de FFnet ! Comme quoi, tout est vraiment possible. (En plus j'ai aussi écrit sur Dionysos et Apollon, c'est la fête.) Je tiens à remercier MikaWings pour m'avoir inspirée par ses propres récits, et si vous avez l'occasion de lire ses fics, foncez.

Contexte :

Ceci est donc ma version de l'Enlèvement de Perséphone par Hadès, ou encore de l'arrivée de Perséphone aux Enfers. Je me suis pas mal documentée, notamment par mes cours de Culture Antique (apprenant par exemple que Perséphone est parvenue à faire pousser un magnifique jardin de fleurs de pierres précieuses dans le Royaume d'en Bas), mais ce n'est pas pour autant un gage de qualité. Je me suis pas relue du tout en fait, parce que maladie+flemme=BLEH. Tout de même, enjoie.

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.: RÉSOLUE :.

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Lorsqu'elle est arrivée, elle a embrassé les pierres du regard, noires et glacées comme l'étaient ses mains. Elle a fait quelques pas sur le sol des morts, sombre et dur comme sa volonté. Elle a avancé jusqu'à toucher le trône de métal, s'est brûlé les paumes sur son froid, arraché la peau sur le relief. Mais son cœur battait toujours aussi fort, rouge sous l'épiderme pâle, et sa beauté était toujours sans pareille, Sicile magnifiquement voilée par la voûte.

Ô Coré qui n'a connu que l'innocence, es-tu pourtant bien sûre de ta résolution ? a demandé derrière elle le maître des lieux.

Elle se baisse, cueille dans la roche une amarante de rubis, une spirée de quartz blanc, et se tourne vers lui. Coré n'est plus mon nom : je suis fille du Styx à présent, dit-elle de sa voix douce. Pourquoi regretter ce que j'ai voulu ?

Le Seigneur des Enfers lui prend les fleurs des mains, en contemple les gemmes. Faire pousser des joyaux a trait au miracle. Faire grandir une telle affection dans le cœur du grand Hadès tient de cela également. Lui appartient-il d'enfermer ce prodige, cette femme plus belle que le jour, aux confins du monde ?

Il est une puissante divinité, mais le choix lui appartient-il vraiment ?

D'aucuns me considèrent comme le plus riche des dieux, dit-il alors, cependant sans toi ce royaume m'était vide. C'est amèrement que je prononce ces mots, car je veux que tu t'en ailles à présent, je veux te rendre à ta mère.

Elle rit presque, embrasse ses phalanges. Elle observe autour d'elle, étreint du regard la nuit. Pourquoi croire qu'elle ne se plairait pas ici ?

Elle rit cette fois, vraiment, des lapis-lazuli coulent de sa gorge d'ambre. Un éclat de lumière. Délicate comme toujours, elle emmène la main de son Autre jusque son sein, lui fait sentir son cœur qui bat plus fort que tout — concession du dieu, sur cette terre où pas un battement n'est censé résonner. Je ne reviendrai plus là-haut, que Déméter m'en sois témoin, déclare-t-elle alors. Je te l'ai pourtant dit, je ne suis plus Coré. L'obscurité est plus belle que je ne le serais jamais. Elle l'est plus encore avec toi.

Je suis Perséphone à présent — mon bien-aimé, ne me fais plus l'affront de douter de moi.