COMME UNE ADDICTION
Fiction courte (comme ma… hein, quoi ?) sur SysyTheHotdog et DidiChandouidoui, eh oui, encore une, on change pas une équipe qui gagne ! [Sydi]
Là encore on est dans les 6-7 chapitres, mais plus longs que ceux de la précédente ;)
Nota Beignet (haha lolilol quel humour) :
Les deux personnes réelles qui inspirent cette histoire ne m'appartiennent évidemment pas, j'ai inventé une partie de leur personnalité pour les besoins de cette fiction. Voilà, ça tombe sous le sens mais je le précise pour la forme.
Et euh… Les gars, si vous tombez là-dessus (pour de vrai, du coup)… Je suis navrée x)
Bonne lecture, les gens ! :)
Arcs-en-ciel, pandas et licornes x3
Chapitre 1 : Fin de soirée
Nous sommes tous réunis aujourd'hui... Non, pas pour célébrer le mariage de qui que ce soit, perdu ! Bref, nous sommes tous réunis chez moi pour fêter dûment l'anniversaire de Nini. Et ça, ça ne se fait pas à moitié ! De la musique, des cadeaux, du manger (beaucoup), de l'alcool (sûrement un peu trop), et deux trois joints qui circulent, je me dois de l'avouer, mais des bons, et pas beaucoup, promis ! Enfin, aussi et surtout la belle brochette de winners que nous sommes. Quoi de mieux pour cet événement que le quatuor d'enfer, le quatuor d'honneur, le quatuor de la mort qui tue ? Non, je n'exagère pas du tout.
Contrairement à ce qu'on pourrait croire, ça n'arrive pas si souvent. Alors, quand on se retrouve tous les quatre, et pour une telle occasion, on en profite au mieux. Conversations improbables, blagues d'un niveau que je préfère ne pas qualifier, câlins inopinés, danses bizarres entre deux pogos à quasiment chaque musique de metal qui passe, sur lesquelles on chante-hurle plus qu'autre chose. Et, même si on termine la soirée dans un état d'ébriété certain, on en profite vraiment. Bon, le niveau a bien baissé, mais...
« - Et là, l'autre lui répond : C'est parce que je suis un kiwi, connard ! »
Ouais, le niveau a sacrément baissé. On en arrive à éclater de rire à la blague de l'œuf poilu, qu'on a tous entendue des dizaines de fois et qui en temps normal ne nous amuserait pas plus que ça. Enfin, si, mais surtout parce que, justement, elle est naze. Et encore, on n'en arriverait pas à ce point. Mais l'éthanol amplifie bien des choses. Et la beuh, oui, j'admets.
« - Bah alors, Kéké, tu dors ? »
Toujours en train de rire, Nini se penche vers la loque effondrée dans le canapé. Oui, visiblement, il dort, ou en tout cas, il n'est plus vraiment opérationnel. Bon, il faut dire qu'il était déjà bien fatigué avant de venir, mais il n'allait certainement pas rater ça.
« - Ah beh oui, il fait dodo.
- Vu la voix que t'as, tu vas pas tarder non plus.
- Maaaaaaais ! »
Devant ce si puissant argumentaire, je me remets à rire comme un con, ce qui me vaut une tape sur l'épaule. Mesquin, j'en profite pour l'attraper par les épaules et lui ébouriffer les cheveux, au prix d'un cri aigu juste à côté de mon oreille.
« - Bon, c'est fini, vous deux ?
- Voui papaaa !
- Je sais que je suis vieux mais quand même.
- Bah, 24 ans, c'est rien ! C'est juste... Presque le quart de siècle.
- Espèce de… Raclure !
- Moi aussi je t'aime très fort.
- Sale teigne !
- Trop d'amour, je vais imploser.
- Grognasse !
- Mais c'est beaucoup trop romantiiiiiiique ! »
Entre Sysy qui continue à jouer les énervés et à sortir des insultes farfelues, Nini qui part dans des tons théâtraux devant ce soit-disant excès d'amour, et Kéké qui ne réagit plus à rien, je me retrouve à m'étouffer à moitié tellement je ris. Ils me font tellement délirer, tous les trois, je les aime tant, je ne pourrais pas me passer des grands moments de ce genre, même si c'est terriblement ridicule et désespérant. Après tout, c'est ça l'amitié, c'est être ridicules et désespérants, mais tous ensemble.
« - Bon, sur cette magnifique déclaration, on va peut-être pas continuer sans Kéké ? Ce serait dommage qu'il loupe trop de nos conneries.
- Ouais, je suis d'accord.
- Eh, mais tu m'as coupé en plein élan d'insultes !
- C'est pour mieux t'emmerder, mon enfant.
- Ah ? Je pensais que c'était pour me prouver ton amour inconditionnel ?
- Ouais, aussi. Les deux vont de paire, tu sais.
- Dites, les amour-haineux, vous avez fini ?
- Ben quoi, bébé, t'es jaloux ? »
J'ai à peine le temps de réagir à cette question étrange de Sysy qu'il se jette sur moi pour me planter un énorme bisou beaucoup trop sonore sur la joue. J'ai encore moins le temps de protester, Nini se rue elle aussi sur moi, et me voilà prisonnier de ces deux tarés et de leurs bisous partout sur ma tronche. Une fois qu'ils se sont calmés, je reprends mon souffle et me redresse, libéré d'un poids certain.
« - Je suis pas forcément jaloux, mais du coup vous êtes pas très fidèles dans votre… Amour-haine, ou je sais pas…
- Bah mon bichon, tu sais bien que ça existe, le polyamour ! »
« Mon bichon » ? Il est sérieux ? Oh là là, on a vraiment pas mal picolé, quand même…
« - Ouais m'enfin quand même…
- Bon allez, c'est pas que je vous aime pas… Enfin si, du coup. Bref, si on allait se coucher ? C'est plus sûr, je pense.
- T'as raison ma Nini. Qui veut dormir avec la loque ici présente ? »
Mes deux interlocuteurs se regardent longuement, essayant de faire comprendre à l'autre qu'ils ne voulaient pas et qu'ils ne céderaient pas. Du coup, maintenant, ils me regardent moi.
« - Eh, c'est hors de question !
- Bah quoi ? Faut bien que quelqu'un le fasse.
- Ouais mais… Je suis chez moi, je vous rappelle !
- Et merde, c'est vrai… Bon allez, je me dévoue, sinon on va y passer la nuit.
- Il est déjà deux heures du mat', ma grande.
- Euh… T'étais pas censé me couvrir de tendres insultes ?
- Ah si, pardon. Hem… Il est déjà deux heures, connasse !
- Merci. »
Non mais je rêve, ils sont fous ! Ah oui, c'est pour ça que je les adore.
« - Bon allez, je vous dis bonne nuit, du coup. Vu que je reste avec le… Le tapis, là.
- Fais attention, quand même. »
A ces mots, je la prends dans mes bras en guise de bonne nuit. Amusée, elle me tapote le dos et embrasse ma joue, puis se recule pour faire un câlin de bonne nuit à Sysy. Avant qu'on ne quitte la pièce, elle nous regarde avec un immense sourire.
« - En tout cas, merci beaucoup. Pour tout.
- Bah c'est normal, aujourd'hui c'était toi la reine !
- Oh, t'es trop mignon mon Didi ! Non, franchement, merci beaucoup beaucoup, vous êtes vraiment géniaux, je vous aime putain ! »
Sur ces mots, elle nous reprend dans ses bras, tous les deux en même temps.
« - Nous aussi on t'aime, ma Nini.
- Enfin moi, je te déteste, hein.
- Je sais, vieille serpillière. »
Elle finit par nous relâcher et nous allons à ma chambre, la laissant seule avec l'épave qu'est devenu Kéké, probablement plus à cause de sa fatigue de base que du reste, même si ledit reste nous a tous bien entamés.
Une fois près de mon lit, je m'empresse de m'y asseoir, laissant retomber d'un coup toute l'euphorie de la soirée. Un peu de calme et d'obscurité ne fait pas de mal. Bon, on n'est pas totalement dans le noir, la lumière est éteinte mais la lune éclaire la chambre par la fenêtre.
Alors que je ne bouge presque plus, le regard dans le vide, l'esprit embrouillé par les effets de l'alcool, des quelques taffes et de la fatigue, Sysy vient s'asseoir à côté de moi, tout aussi vaseux… Enfin, un peu moins, apparemment.
« - Ça va, mec ?
- Ouais… »
Tout semble silencieux, tout d'un coup. Bon, toutes les bonnes choses ont une fin… Mais là, ça me laisse une drôle de sensation. Pas forcément positive, malheureusement. En fait, la soirée tombait à point nommé, car je suis un peu dans une phase sombre. Rien de bien grave, rien de dangereux, mais je n'ai pas le moral au plus haut. En conséquence, cette soirée arrivait au bon moment. Je l'ai passée à ne plus penser à tout ça, à faire abstraction de ce malaise inexpliqué, à profiter de mes trois meilleurs potes réunis sous mon toit pour l'occasion.
J'aurais pu en parler, vider un peu mon sac, même pendant pas longtemps. Mais je suppose que le fait de vouloir éviter de gâcher l'anniversaire de mon amie a joué un rôle important là-dedans. Et, de toute façon, j'ai conscience que tout ça se passe surtout dans ma tête, que dans le fond je n'ai pas de raison d'aller mal. Je ne suis pas malade, ma famille et mes amis vont bien, je ne suis pas dans une merde noire financièrement, ma chaîne va bon train, ma communauté est toujours sur le qui-vive pour me donner un coup de pouce ou m'envoyer des petits mots gentils et encourageants.
« - Eh ! Tu dors assis ?
- Gneh, quoi ? »
La voix de Sylvain me tire de ma rêverie assez brusquement. Amusé par ma réaction, il pouffe de rire et me tapote le dos.
« - Allez, on va dire que oui.
- Mmh…
- Bah qu'est-ce qui se passe, mec ? »
Bon, il ne m'avait pas tant sorti de ma torpeur que ça. Toujours songeur, le regard dans le vide, je commence à repartir dans de grandes réflexions. Comment peut-on avoir le moral presque dans les chaussettes alors que tout est fait de sorte qu'on se sente bien ? Comment ai-je pu retomber dans ces pensées sombres alors qu'on vient tout juste de passer une soirée qui aurait dû me laisser un sentiment positif pendant des heures ?
« - Oh ! Me réponds pas, surtout.
- Hein ? Euh… Pardon, je…
- T'étais ailleurs, oui, ça se voit. Qu'est-ce qui te tracasse ?
- Rien…
- Me prends pas pour une huître. Qu'est-ce qui se passe ?
- Mais rien ! Je suis juste…
- Quoi ? »
A la fois agacé de son insistance et frustré de ne pas savoir comment lui expliquer, je soupire longuement, cachant ma tête entre mes mains.
« - Je sais pas, et ça me saoule. Je devrais être au top et… Je suis là, à… Je sais pas…
- Mec, on a fait les couillons toute la soirée, on a un peu picolé et fumé un poil. C'est normal que tu sois pas super en forme. D'ailleurs, je sais même pas comment on arrive encore à avoir des conversations qui ont du sens. L'habitude, sûrement…
- Non mais… Je parle pas de ça. »
Je laisse retomber mes bras mollement sur mes cuisses, la tête toujours basse.
« - Ah, je vois. »
Ce n'était pas bien difficile pour lui de comprendre, il savait déjà dans quel état j'étais avant la soirée, et pour cause, c'est lui qui est arrivé en premier. En fait, il est arrivé bien avant, en début d'après-midi, pour m'aider à tout préparer.
Bref, étant donné que nous n'étions que tous les deux pendant une bonne partie de la journée, j'ai eu l'occasion de lui expliquer… Cette chose que je n'arrive pas à expliquer, justement. Je suppose que c'est un début…
« - Mais pourquoi tu y repenses maintenant ?
- Franchement ? Je sais pas.
- J'avoue, là je comprends pas…
- C'est peut-être parce que j'y ai pas pensé de la soirée.
- Oui, sûrement. Mais… Qu'est-ce qui te turlupine autant ?
- Mais j'en sais rien, enfin ! Et ça me fait chier ! »
Conscient que je suis en train de m'énerver tout seul, j'essaie tant bien que mal de me calmer. Mine de rien, la main de Sylvain qui frotte doucement mon dos pour me réconforter aide pas mal. Même si je me sens ridicule, pathétique, agacé de moi-même.
« - Tu te prends beaucoup trop la tête, mec. Je sais qu'on en a parlé cette aprem, mais si tu continues à te déprimer parce que justement tu déprimes déjà de base, à t'énerver de plus en plus à cause de ça, t'as pas fini.
- Je sais…
- Bon, alors c'est pas le moment d'en rajouter une couche. On a fait une super soirée pour Nini, on a passé la moitié de la journée à tout préparer, ça lui a fait plaisir, ça nous a fait plaisir, on s'est éclatés comme des grands gamins. Faut pas gâcher tout ça.
- Moui… »
Le pire, c'est que j'ai parfaitement conscience de tout ça. Ce qui m'irrite encore plus contre moi-même. Bref, un cercle vicieux, un délire sans fin. Parce que oui, c'est clairement un délire, je n'ai aucune raison rationnelle d'être mal. Tout est dans ma tête, et tout s'amplifie dans ma tête. Certes, il y a parfois des symptômes, comme des montées de stress, des maux de ventre, des vertiges presque imperceptibles. Mais tout part de ma tête.
Je sais que ça va s'arranger, que ça passera avec le temps, surtout que je suis toujours bien entouré. Mais voilà, je suis dans une mauvaise passe, et là, au lieu de me repasser les meilleurs moments de cette soirée, je suis en train de retomber dans de sombres pensées.
« - Tu sais… En vrai, j'aurais pu tout préparer tout seul. Mais… Du coup, bah y aurait eu personne avec moi, ça aurait fait un peu… Vide…
- Ah… ?
- Au départ je voulais pas forcément d'aide, surtout que tu habites pas tout près. Mais voilà, ça m'évitait d'être seul. Et puis parce que c'est plus amusant, aussi. Et puis parce que c'est toi, donc je risquais pas de m'ennuyer.
- Attends, t'aurais fait tout ça… Tout seul ?
- Bah, c'était pas grand-chose. Mais j'avais besoin de… Me changer les idées. Et c'est plus facile à faire quand on n'est pas tout seul. »
Je ferme longuement les yeux, profitant du calme, appréciant les allers-retours de sa main sur mon dos. J'ai un peu la tête qui tourne à cause des effets des substances plus ou moins légales, ce qui me fait finalement rouvrir les yeux, par réflexe.
« - J'admire ta patience… T'aurais pu ignorer et te coucher sans te prendre la tête pour mes conneries, mais t'es resté…
- Bah, c'est normal. Depuis quand je t'ignore ? »
A court d'arguments, je hausse les épaules, puis nous restons quelques instants sans rien dire. Jusqu'à ce qu'il s'approche à nouveau de moi, posant sa main sur mon bras.
« - Donc là, t'as encore besoin de te changer les idées, alors… ?
- Ouais, un peu. »
TADAAAAAAAAAM ! Oui j'arrête juste là. Haha, ouais j'suis une connasse 8D Bon, restez calmes, la suite est déjà écrite donc elle ne va pas tarder ;)
