Bonjour à tous, j'ai le plaisir de poster ma première fanfiction. Je pensais que ma timidité ne serait pas un problème sur internet et sous anonymat, mais le fait est que poster ce que j'écris n'est absolument pas plus facile que d'aller parler à un inconnu qui fait deux fois ma taille. Voilà. Je voulais juste partager ma façon d'écrire pour une fois, sans trop me demander ce que je suis entrain de faire. Alors je vais mettre en ligne tout ça rapidement avant que je ne change d'avis.

Je voulais aussi préciser que je n'utilise généralement pas les personnages déjà existant d'un fiction en temps que personnages principaux, tout simplement parce que j'aime l'idée d'écrire quelque chose de nouveau sans être coincée par les caractères de ces personnages.

Bonne lecture.

Prologue

Elle les voit. Elle les voit tous. Mais elle, qui la voit ? Elle se demande souvent comment faire, comment sortir de l'ombre. Puis elle se rappelle. Elle ne veut pas en sortir, elle ne l'a jamais voulu. Comment parvenir à renvoyer l'image que l'on veut aux autres quand on ne sait pas qui l'on est soit même ? Elle est intelligente pourtant, elle le sait, on le lui a dit. C'est peut-être bien la seule chose qu'on lui ait jamais dite. Mais elle ne sait pas vraiment qui elle est. Elle se demande si elle l'a jamais su et si elle le saura jamais. Quelque fois elle se demande si renvoyer une image erronée n'est pas mieux que de ne rien renvoyer. Puis elle se rappelle à nouveau qu'elle renvoie déjà une image ici, dans cette école. Et ceci en dépit de sa propre volonté, depuis sa première année et malgré tout ce qu'elle fait pour être la plus neutre possible, le blason cousu sur son uniforme est un rappel constant de son échec. Il fait ce qu'elle ne veut pas ou ce qu'elle est incapable de faire. Il la définie, il lui donne une image aux yeux des autres, un reflet. Un reflet dont elle ne connaît pas l'exactitude. Au fond, peut-être est elle ce que dit ce blason d'elle. Peut-être est elle ce que les autres pensent d'elle quand ils la croisent dans les couloir et qu'ils voient ces couleurs. Et elle voudrait tellement savoir qui elle est. Elle est plus que des couleurs, qu'un blason ou même qu'un nom. Mais pour l'instant elle se sent tellement moins que ça. Alors elle observe. Elle observe les interactions des autres. Ils sont généralement plus amicaux et plus ouvert avec ceux qui portent les même couleurs et essayent de garder des relations plus ou moins amicales avec ceux qui en portent d'autres même si quelques fois leurs yeux reflètent la haine.

Elle n'a jamais vraiment compris le pourquoi de cette distance entre les différentes maisons de Poudlard. Personne ne sait d'où viennent ces tensions et généralement c'est plus personnel qu'autre chose. Qui appartient à quelle maison au fond, cela n'a jamais été le problème, ni la question. Malheureusement, il est pratiquement admis comme une des règles implicites de l'école que les différentes maisons ne se mélangent pas. Et même si Poufsouffle, Gryffondor et Serdaigle arrivent plus ou moins bien à communiquer et à créer certaines amitiés, Serpentard est de manière certaine mise à l'écart. Cela à toujours été le cas, et ça le sera sûrement pour toujours malgré les efforts de certains. Elle, elle observe ces comportement, essayant de trouver une logique à tout cela, de trouver sa place. Ce n'est pas aussi facile que ce qu'elle aimerait mais elle essaye. Cependant, quand on ne se comprend pas soit même, il est plus que difficile de comprendre les autres. Pourtant, elle voit dans leurs yeux de certains la même incompréhension que celle qu'elle cache. Au court de ses années ici, à observer, elle s'est rendue compte qu'elle n'était pas la seule à traîner ce fardeau, cette incrédulité face au monde qui les entoure. Ils étaient plusieurs, dispersés dans les quatre différentes maisons, et le fait de le savoir la faisait se sentir moins seule. Même si elle n'avait jamais approché aucun d'entre eux. Peut-être devrait-elle le faire. Ou pas. Ils survivaient tous plus ou moins bien, mais séparément. C'était sûrement une très mauvaise idée d'aller les voir. Ils feraient sûrement sauter sa propre couverture. Celle qui la faisait passer pour une fille sans intérêt. A vrai dire, ils passaient tous pour des gens sans intérêt mais si huit personnes sans intérêt se regroupent, cela attirerai forcément l'attention. Et ce n'est sûrement pas ce qu'elle veut, non, loin de là. Elle ne veut surtout pas se faire remarquer. Ce serait trop de difficultés d'essayer de maintenir une certaine image, une image qui correspondrait à sa maison mais qui ne lui correspondrait pas à elle. Elle ne peut pas faire semblant, elle ne peut plus en tout cas. Elle savait le faire avant. Mais plus maintenant. Plus depuis qu'il l'a convaincue qu'elle valait quelque chose.

C'était étrange à dire, mais il avait pris le contre-pied de son père. Son père qui ne la voyait qu'à travers ses performances scolaires et l'image de jeune fille sage et docile qu'elle renvoyait en sa présence. Il savait pourtant, qu'elle n'était pas comme ça, qu'elle cherchait une signification plus profonde à tout ça, à la vie qu'elle devait mener. Son père ne s'intéressait pas vraiment à elle. D'ailleurs, si ça n'avait tenu qu'à elle, elle ne serait sûrement pas restée à Poudlard. A vrai dire, elle avait faillit partir l'année dernière. Mais lui l'avait retenue, en lui demandant ce qu'elle comptait faire dans le monde sorcier sans diplôme. Et quand elle lui avait dit qu'elle voulait aller dans le monde moldu, il avait rit et lui avait dit que sans parcours ni scolaire ni professionnel et, de plus, sans documents officiels, elle n'irait pas loin. Elle l'avait fixé puis, après quelques secondes, s'était mise à rire elle aussi. Puis elle avait balayé sa propre idée d'un haussement d'épaule et ils avaient repris leur discution, comme si de rien n'était, comme si elle n'avait pas parlé de partir à l'autre bout du monde, et comme si elle n'avait pas vu la lueur de désespoir qui était passée rapidement dans les yeux de l'autre. Cependant, elle avait du mal à l'oublier cette lueur là. Elle ne comprenait pas ce qu'elle signifiait. En essayant d'en faire abstraction, elle parvint presque à se convaincre qu'elle avait rêvé cette lueur... Presque. Et ça la tourmentais sans qu'elle n'arrive à en parler à son camarade. Pourtant, il n'y avait que très peu de chose desquelles ils ne parlaient pas. Ils ne parlaient pas, par exemple, de leur malaise quand ils surprenaient des altercations entres membre de différentes maisons. Ce qui arrivait bien plus souvent que quiconque ne voudrait bien l'avouer. Ils ne parlaient pas non plus de leur envie de tout casser quand le poids de ce qu'ils pouvaient supporter se faisait trop lourd et trop étouffant. Il ne parlaient pas de futur.

Leur amitié était quelque chose de particulier. Elle leur attirait des regards curieux qui se désintéressaient cependant rapidement. Aucun d'eux deux n'était intéressant. Pas de ragots, pas de potins, alors elle pouvait gérer, cette amitié là ne disait pas grand chose d'elle à vrai dire. Aucun d'eux ne renvoyaient plus que ce que leur maison disait d'eux. Parce qu'aucun d'eux ne savaient ce qu'ils voulaient renvoyer. Ils s'étaient rencontrés un matin, tôt, bien avant le début des cours. Elle était dans le parc, au bord du lac. Son sac ne contenait que deux ou trois livres sans aucun rapport avec les cours, ainsi qu'un cahier et un stylo bic. Elle ne portait pas son uniforme, et le pull qu'elle portait pour se protéger du froid qu'apportait l'aube n'avait pas les couleurs de sa maison. Il ne reflétait rien d'elle, c'était juste un pull. Elle regardait distraitement le lever du soleil se refléter sur l'étendue noire du lac, les couleurs pâles de cette heure matinale illuminer doucement les arbres autour d'elle lorsqu'il était arrivé. Elle ne l'avait pas entendu approcher. Elle était seule, l'instant d'après, il était là, à contempler le même spectacle qu'elle. Il ne portait pas non plus son uniforme.