Après avoir lu de nombreuses histoires sur ce site j'ai souhaité à mon tour partager un récit.

Je ne peux annoncer par avance à quel rythme je publierais car cela dépendra du temps que je pourrais consacrer à l'écriture qui reste pour moi un loisir.

En évoluant dans l'histoire le contenu deviendra explicite avec le passage en rating M, je conseille donc aux homophobes de passer leur chemin.

Les personnages et l'univers appartiennent à JK Rowling.


Hermione était allongée sur l'un des lits de l'infirmerie, entourée par un épais rideau de tissu. Les yeux clos, elle réfléchissait. Elle avait toujours aimé les chats… Ces animaux à la fourrure brillante, à la silhouette fine et souple, persuadée de leur intelligence, elle aurait souhaité en avoir un. Mais quelle différence entre avoir un chat et en devenir un !

Son visage couvert de poils la dégoutait, elle se retenait de se gratter jusqu'au sang que par un effort de concentration constant, ayant conscience que cela ne changerais pas la situation. Les moustaches la chatouillaient, lui donnant envies d'éternuer dès qu'elles s'agitaient. Sa tête lui semblait lourde et disproportionnée par rapport à son corps. Aucune élégance en comparaison de ces petits êtres à fourrure qu'elle admirait. Tout était différent, il n'y avait pas que son apparence qui avait été modifié par le polynectar. Suite à des effets inattendus, elle percevait les sons et les odeurs avec une assiduité déconcertante. Son esprit n'arrivait à trouver le repos tandis que ses sens étaient en éveil. Elle se forçait pourtant à ignorer ces sensations qui l'envahissaient. Garder les yeux fermés, penser suffisamment fort pour ne pas se laisser emporter…

Afin de ne pas se laissait distraire, elle se récitait mentalement le dernier livre qu'elle avait lu sur l'étude comparative des vertus médicales des plantes subaquatiques d'Ireland. Passionnant… Mais la sensation d'être observée, les picotements qu'elle ressentait à l'arrière de la nuque ne la quittait pas. Il était bientôt deux heures du matin et elle savait qu'il était inconcevable qu'un élève se promène encore dans les couloirs de l'école. Et même si cela arrivait, que serait-il venu faire à l'infirmerie. Elle n'avait entendu aucun pas, aucun grincement de porte. Elle remuât les oreilles, rien. Non, cela devait simplement être dû aux effets de la potion. Elle n'osait pas se retourner dans le lit afin de trouver une position plus confortable qui lui permettrait d'éloigner cette sensation désagréable. Quelle plaie cette queue dont elle ne savait quoi faire… Remuant légèrement, elle se reconcentra sur la suite des définitions de l'ouvrage :

« La Branchiflore est originaire du bassin de la méditerranée mais depuis quelques décennies une variante est apparue dans la baie de Strangford. Elle a l'apparence d'un enchevêtrement de queues de rat grises et gluantes que l'on peut aisément confondre avec certaines algues. Pour la récolter, il faut attendre la marée basse lors d'un premier quart de lune avant le solstice d'hivers pour que ces propriétés magiques soient à leur paroxysme. Elle permettra alors de donner à la personne qui l'ingurgite des branchies pour respirer sous l'eau ainsi que des mains et pieds palmés pour nager. Les effets de la Branchiflore durent environ une heure. Ramassée à une autre période de l'année, elle peut être utilisée pour des infusions aux vertus curatives pour les problèmes respiratoires. De nombreux établissement l'utilise comme ingrédient dans la constitution de soda, couplée à de l'oignon et du miel. Ces boissons rencontrent un vrai succès l'hiver, car elles renforcent de manière durable le système immunitaire. La Branchiflore peut également être utilisé dans la constitution de baume… »

Rien à faire, la sensation ne disparaissait pas. Dans un accès de mauvaise humeur, elle se redressa. La silhouette qui se dessina sur les rideaux à la lumière de la lune n'arrangea pas son état. Quand est ce que la décoction donnée par Madame Pomfresh commencerait enfin à agir ? Elle en avait marre d'attendre dans ce lit sans pouvoir dormir. La belle affaire d'avoir choisi un animal dont l'activité principale est nocturne… Elle se redressa, le sol était froid sous ses pieds. Assise sur le bord du lit elle entrouvrit le rideau. Elle savait qu'en dehors d'elle personne n'occupait l'infirmerie ce soir. Ses pupilles ne mirent pas longtemps à s'adapter à l'obscurité, elle voyait les choses différemment, avec une netteté étrange, son attention repérant le moindre mouvement dans son champ visuel élargi. En se levant sa queue la déséquilibra légèrement, mais elle retrouva son équilibre en lui influant un léger mouvement de balancier. Elle ne mit que quelques instants à repérer la petite boule de poil perchée sur le rebord de la fenêtre qui semblait l'observer, immobile. Sa silhouette fine se découpait dans la lumière blanche de la lune.

Hermione ressentis soudain un élan de jalousie pour ce petit chat, venait il donc la narguer, lui montrer comme elle était pataude dans cette apparence qui ne lui correspondait pas. Agile, l'animal se redressa et d'un bond élégant atterrit sur le sol. Son regard ambré, la pupille dilatée, il ne quittait pas la jeune fille du regard, comme hypnotisé. Hermione ne se sentait pas à l'aise sous ce regard inquisiteur. Sans oser faire fuir l'animal, car en cet instant elle se sentait bien trop proche de lui, elle tomba lentement à genoux sur le sol froid. Quelle idée elle avait eu de suivre les garçons dans ce plan foireux. Bien sûr, elle aurait dû vérifier l'origine des cheveux qu'elle pensait avoir récoltés, se douter qu'ils étaient trop court, trop clair, pour appartenir à Pansy. Elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même… Des larmes commencèrent à naitre au coin de ses paupières.

En la voyant s'effondre ainsi, le chat eu un premier mouvement de recul. Il se colla au sol dans une position défensive, observant la suite des évènements. Mais rien ne se passa. La jeune fille ne bougeait plus, la tête baissée, les bras pendant négligemment jusqu'au sol. Doucement il se releva et s'approcha de quelque pas. D'instinct, il sentit sa tristesse, ne comprenant pas son origine. C'était la première fois qu'il voyait un être humain lui ressembler autant. Il huma l'air. Même son odeur lui était familière. Confiant, il s'avança de nouveau avant de grimper avec une lenteur calculée sur ces genoux. De son petit museau moustachu, il leva la tête vers elle et lui donna un coup de langue sur le nez.

Hermione était toujours amorphe. Ne réagissant pas à la présence du chat sur ses genoux. Comme perdu dans ses pensées, elle ne réagit pas au baiser impromptu de ce petit insolent. Le chat s'étonnait de l'immobilité de la jeune fille. Il la regardait sans broncher comme s'il avait une grande habitude des hommes. Doucement Hermione reprit ces esprits tandis que les larmes continuaient de couler lentement sur son visage sans qu'elle ait l'envie de les arrêter ou de les essuyer.

-Tu me regardes ? On se connaît ?

Question stupide à laquelle elle n'attendait cependant aucune réponse. Elle renifla puis elle leva doucement le bras jusqu'à être à portée de main du petit animal. Le comportement du chat était décidément très étrange. Aucune peur, aucune méfiance, aucun de ces signes ordinaire que l'on voit chez les chats sauvage lorsqu'ils croisent un inconnu. Peut-être appartenait-il à un élève qui le laissait sortir la nuit… Elle tendit la main et à sa grande surprise le chat se laissa caresser. Il ronronna même et Hermione eut l'impression que le chat n'avait attendu que cela. Que son immobilité de la soirée était en fait une invitation. Au fil des caresses, et du ronronnement apaisant, Hermione commença à lui parler doucement.

-Qu'est-ce que tu fais là ? Tu t'es égaré ?

Comme elle s'y attendait le chat ne lui répondit pas, mais il leva la tête vers elle. Il y avait une douceur, une bonté même dans ces yeux qui troubla la jeune fille. Un sourire très doux vint s'épanouir sur son visage. Elle laissa les sens qu'elle avait tenté de réprimer un peu plus tôt l'informer sur la présence chaude qui reposait contre son ventre. Un parfum qu'elle n'aurait su reconnaître lui chatouilla le nez. C'était agréable, une odeur qui l'a renvoyé à son enfance, un sentiment maternel peut-être. Elle sentait ses muscles tendus et ses petits os sous ses caresses, lui donnant envi de protéger ce petit être. Son pelage était soyeux, et elle sut, par un étrange instinct, qu'il était plein de vie et en bonne santé malgré son apparence frêle. C'est avec une confiance totale en ce petit chat qu'elle se laissa aller un peu plus à pleurer. Comme si l'affection qu'il lui offrait en ce moment où elle se détestait elle-même pouvait atténuer sa douleur et sa solitude.

Elle le prit délicatement dans ces bras et monta sur le lit. S'allongeant en chien de fusil, pour laisser sa nouvelle queue libre de tout mouvement, elle plaça le chat contre elle. Ce dernier se faufila jusqu'à son visage et d'un coup de langue râpeuse et agile essuya une des larmes qui perlait sur sa joue. Puis il gigota quelques instants le temps de trouver une position confortable. C'est en caressant le petit animal, qu'Hermione finit par fermer les yeux et s'endormir paisiblement.

Le lendemain en se réveillant, elle senti un vide à ses côtés. Se redressant rapidement elle réalisa qu'elle avait retrouvé son apparence initiale, mais le petit animal avait quant à lui disparu. Fermant les yeux un instant, elle éprouva un sentiment de perte et de tristesse. Oui, elle avait toujours rêvé d'avoir un chat et durant une nuit ce rêve était devenu réalité.