Ceci est une fanfic qui se passe dans le monde de "Buffy contre les vampires", entre la saison 6 et la saison 7. Il y a des spoilers sur toutes les saisons. Les personnages ne m'appartiennent pas, sauf Neil, David, et quelques figurants. C'est une fanfic d'aventure, centrée sur le devenir d'Ethan Rayne, méchamment embarqué par l'Initiative dans la saison 4. Mais on y retrouve beaucoup d'autres personnages de la série. En second roles.

"Agent Ethan Rayne!"

L'agent sus-nommé s'approcha du bureau de son supérieur, dans une attitude tout sauf militaire. Il se fit remettre en place par un regard impérieux, et réussit de façon magistrale à améliorer nettement sa tenue, tout en la laissant encore à cent lieues de la perfection réglementaire.

Son vis-à-vis ne sembla pas s'en formaliser plus. C'était un homme d'une quarantaine d'années, aux cheveux noirs et courts, au visage sévère. Il était assis sur un fauteuil de cuir, devant un bureau qui ressemblait à une table en bois massif. Cependant, vu de l'endroit où il se tenait, il pouvait aisément contrôler les nombreux boutons et écrans discrètement incrustés dans le bord opposé du meuble. Il consulta un dossier placé devant lui d'un regard flou.

"Agent Ethan Rayne, j'ai devant moi vos états de service. Vous avez été capturé par l'Initiative, à Sunnydale, au printemps 2001, il y a un peu plus de deux ans. Après avoir été transféré dans notre prison du Nevada, vous avez accepté d'entamer la procédure de réhabilitation, c'est-à-dire d'obtenir une liberté partielle contre de menus services. Vous avez accepté de collaborer avec nos savants, ce qui nous a permis d'obtenir de très utiles renseignements sur la structure de la magie. Vous avez également capturé par vous-même vingt-sept entités subterrestres, et avez aidé à doubler le système de reconnaissance vocale de nos bases par un système de reconnaissance magique très efficace. Tout cela vous a valu d'être considéré comme un de nos meilleurs agents, et certainement le plus efficace à n'avoir encore personne sous ses ordres. Avez-vous quelque chose à ajouter?

- Rien de spécial, boss."

Ce terme n'était pas très exactement militaire non plus. Peu de gens en ce lieu se permettaient de pareilles libertés avec leurs supérieurs. Encore moins avec celui-là, David MacMillan, un des rares militaires de l'Initiative à n'avoir à rendre de comptes qu'à l'armée régulière, un des quatre plus haut placés de la branche d'étude et d'exploitation des phénomènes subterrestres.

Ethan l'avais déjà rencontré plusieurs fois, et ils commençaient à bien se connaître. Mais son supérieur semblait toujours prendre plaisir à l'énumération de tout ce qu'il avait été forcé de faire, de tout ce à quoi il avait du se soumettre afin de ne pas être traité comme un animal en cage. Mais cette fois, il semblait avoir l'intention de pousser l'interrogatoire plus loin :

"Puis-je me permettre de vous demander pourquoi une telle application? Soyez honnête.

- Eh bien, je ne voue pas à l'honnêteté une passion sans limite. Mais je ne vois pas l'intérêt de vous cacher cette réponse-là, boss : je veux que mes états de service soient le plus rapidement possible suffisants pour me permettre de prendre une retraite anticipée, et de quitter votre maudit temple de l'Ordre."

David sourit, d'un souraire tranquille et assuré.

"Je peux même vous dire pourquoi vous êtes dans ce boulot, boss, puisque nous sommes entre gens honnêtes. Vous cherchez le pouvoir. Vous n'avez aucun souci de la protection des citoyens innocents, ni des progrès de la science. Sur ce point, d'ailleurs, nous pourrions nous entendre, Malheureusement, tout ce qui vous intéresse est d'avoir des gens sous vos ordres, ce qui est pour moi...

- Je vous interromps tout de suite, agent Rayne. La sincérité est une vertu, mais sans excès. Comme tout. Et elle doit être partagée, c'est donc mon tour : vous rappelez-vous que, pour assurer votre fidélité envers notre organisation, une puce explosive a été implantée dans votre cerveau, et que c'est moi qui en ai le détonateur?

- C'est le seul motif qui m'empêche de choisir moi-même la date de ma retraite anticipée, boss."

Ethan fit de son mieux pour afficher un sourire éclatant, alors que David approchait sa main d'un bouton particulier sur son écran de contrôle, tournait autour, semblant jouer avec l'idée d'appuyer dessus.

- Savez-vous le bien que cela peut faire, d'avoir la vie de quelqu'un entre ses mains? De pouvoir y mettre fin à n'importe quel moment? Surtout quand cette personne le sait.

L'imitation de décontraction d'Ethan était cette fois saisissante, ce qui gâcha légèrement le plaisir de son interlocuteur.

"Puisque vous en parlez, c'est justement une joie que j'ai eu de nombreuses fois l'occasion d'expérimenter. Je ne saurais dire à quel point je partage votre opinion."

David se remit à sourire. "Il me semble que d'une certaine façon, nous avons beaucoup à partager, Agent Rayne. Nous nous comprenons très bien l'un l'autre. Une dernière chose : avez-vous eu l'occasion d'expérimenter la franchise dont vous faites preuve en ce moment avec vos autres collaborateurs?

- Quelquefois, je dois vous l'avouer. J'ai ainsi acquis la réputation d'avoir un excellent sens de l'humour. Encore que, quand j'y pense... Ce que j'ai fait avec les hallucinogènes dans les chocolats de la Saint-Valentin doit avoir joué aussi.

- C'est une réaction naturelle.

- Ne vous flattez pas, boss. C'est une réaction naturelle seulement pour qui ne sait pas l'histoire de la puce explosive. Il devient ainsi beaucoup plus difficile de mettre en rapport mes vantardises avec mes états de service. Or, il me semble que peu de vos subordonnés sont au courant que ces méthodes sont utilisées sur les agents, et non seulement sur les entités sub-terrestres.

- Vous avez mis le doigt sur le point précis qui fait que personne ne vous croira, si vous essayez de parler de moi.

- Mais, très cher boss, pourquoi m'avez-vous fait appeler? je comprends votre plaisir à ressasser des évidences, mais j'ai du mal à croire que ce soit le seul but de ma venue ici.

- Et vous raisonnez bien, agent Rayne. J'ai une mission pour vous. Vous avez été choisi pour vos connaissances mystiques et votre familiarité avec le lieu des opérations : il s'agit de Sunnydale. Nous avons déjà pu constater que vous connaissez bien le lieu.

- J'y suis en effet allé quatre ou cinq fois. J'ai même travaillé en sous-traitance pour le Maire Richard Wilkins III. Vous auriez du me demander mon curriculum vitae avant de m'engager : je suis sur que cela ne peut être qu'un point positif pour un représentant de l'autorité tel que vous. Au fait, c'est quoi le job, boss?

- Il s'agit d'aller assassiner un lanceur de sorts, qui a glissé dans la magie noire. Vous serez chargé de la partie magique de l'enquête - le retrouver, éventuellement neutraliser ses sorts. Je ne vous cache pas qu'il est très puissant, et très dangereux.

- Un adepte de la magie noire, vraiment?" fit-il en fronçant les sourcils. "Me permettrais-je de considérer cette mission comme une attaque personnelle?

- Vous pourriez. C'est en effet avec joie que je vous aurais assigné une telle mission. Mais je n'en suis même pas le responsable. l'agent Finn a refusé de prendre part à cette mission, et lui peut se le permettre. Il nous faut au moins deux personnes familiarisées avec les lieux. Vous êtes le deuxième choix effectué par l'ordinateur.

- Vos arguments sont tellement convaincants que je ne peux refuser. Mais je suis sur que vous excuserez une légère baisse d'efficacité par rapport à mes mission ordinaires, connaissant ma position face à la magie noire.

- Il serait décevant que vous échouiez dans une telle mission. Bien sur, si vous deviez mourir, vous seriez aisément pardonné. Vous êtes en situation de faiblesse. Votre magie est, après tout, limitée. Comparée à celle d'une sorcière qui a failli détruire le monde. Même si nous vous fournissons les meilleures garanties technologiques en assaistance, peut-être avez vous peur d'affronter Mademoiselle Rosenberg..."

A ce nom, Ethan leva un sourcil.

"Rosenberg? Willow Rosenberg?

- C'est cela même.

- Oubliez tout ce que j'ai dit, boss." dit-il en essayant de dissimuler une lueur dans son regard. " Je prends le travail."