Bonjour les gens ... première fois que je poste ici ... c'est mon baptême ^^ sur ce, cette histoire est issue du défis de kokoyume intitulé La pierre de résurrection, dont j'ai changé le titre sur conseil de l'auteur xD

Bon et bien ... bonne lecture ^^

Emeraudes.

Le professeur McGonagall discutait au détour d'un couloir avec le professeur Slughorn du « cas Rogue ». Intrigué, Harry Potter, qui venait d'accepter le poste de professeur de Défense contre les Forces du Mal, s'arrêta juste avant le croisement et suivi la conversation de loin.

- Il m'inquiète, répétait Slughorn, je ne l'ai jamais vu comme ça, même du temps où les jeunes Potter et Black s'en servaient comme cobaye.

- Oui, je m'en souviens aussi … argua McGonagall. Il ne sort même plus faire ses rondes, plusieurs fois déjà, j'ai remarqué qu'une lueur étrange perçait sous la porte de ses appartements …

- Son cas m'inquiète aussi, fit Slughorn, c'était un élève brillant, très brillant même, quoiqu'un peu sombre, et j'ai peur que la Magie Noire n'en ait pas fini avec lui …

- Quelqu'un devrait aller lui parler, proposa McGonagall.

Il n'en fallu pas plus au Survivant, pour balayer ses doutes, le soir même, il irait voir son ancien professeur de potion, depuis le temps qu'il voulait lui parler sans jamais réussir à se décider vraiment. Il ne lui avait pas sauvé la vie pour qu'il finisse comme ça. Il se fichait d'un merci, il savait de toute manière qu'il n'en aurait pas. Il soumit son idée à Ron et Hermione qui émirent quelques réserves, mais qui ne l'empêchèrent pas d'y aller, ils savaient à quel point c'était important pour lui. Lui en revanche avait du mal à se rendre compte de l'importance nouvelle qu'il lui accordait. Il ne savait pas trop ce qui le poussait à faire ça, mais il ressentait au plus profond de lui qu'il en avait besoin, que tout ça, quelque part le concernait. Aussi, il avait hâte que la journée finisse.

Le soir, au dîner, il fut incapable de décrocher son regard de son professeur de Potion, qui gardait ses yeux profondément ancrés dans son assiette, il ne mangeait pas, buvait à peine et il semblait plus décharné qu'à l'accoutumé. Harry tourna ses pensées vers lui, espérant qu'il l'entendrait, il avait fait énormément de progrès en légimancie. Il n'eut pas à attendre longtemps avant que le Maître des Potions ne lève les yeux vers lui, plongeant ses yeux d'ébène dans l'émeraude liquide des yeux d'Harry.

- Vous inquiétez tout le monde, professeur, pensa Harry.

- Ça ne vous concerne pas Potter, répliqua Rogue, hargneux. Et je ne suis plus votre professeur, fort heureusement pour mes nerfs …

- Severus ?

- Ne m'appelez pas comme ça !!! tonna la voix du maître des potions dans la tête du brun.

- Severus, pouvons-nous parler ailleurs ? insista Harry.

- Je n'ai pas de compte à vous rendre, Potter, siffla Rogue.

- Bien, comme vous voudrez … mais je me méfierais des autres professeurs à votre place, et votre regard sur moi pourrait être très mal pris, prévint Harry, une pointe de malice dans la voix.

- Vous ne perdez rien pour attendre, Potter.

Puis la connexion fut coupée, et les deux décroisèrent leur regard. Harry se jura de rendre visite à son ancien professeur ce soir même, qu'importe ce qu'il dirait. Il sortit sans un mot de la Grande Salle, puis il prit la direction de ses appartements chercher sa cape d'invisibilité, qui lui servait toujours autant qu'au temps de sa scolarité, sans un mot ni un regard pour Ginny qui passait par là. La jeune fille leva les yeux vers lui, mais elle se fit ignorer superbement.

Harry parcouru les couloirs de l'école dans un silence anxieux, caché sous sa fidèle cape, il avait un peu peur de ce qu'il allait découvrir dans les appartements de Rogue. Mais depuis qu'il lui avait montré ses souvenirs de sa mère et lui, il le voyait … différemment. Quelque chose s'était brisé en lui, il ne savait pas quoi, mais ses certitudes s'effritaient. Il avait convaincu le corps enseignant de garder le Maître des potions, bien contre l'avis du dit Maître des Potions, qui se tuerait plutôt que de le remercier. Mais Harry s'en contentait. Un léger sourire flottait sur ses lèvres, il s'était habitué aux répliques cinglantes de son ancien professeur. Ça ne lui faisait plus rien, il avait l'habitude d'être pris pour son père.

Il soupira, il recommençait. Il arrivait bientôt aux appartements de son professeur. Et soudain l'évidence le frappa. Comment allait-il s'y prendre pour entrer ? Comment n'y avait-il pas pensé plus tôt ? Il s'arrêta net au milieu du couloir.

- Langue de vipère, lança une voix dans son dos.

Le professeur Rogue revenait de la Grande Salle. Harry sourit. Il suivit son ancien professeur dans ses appartements sans se faire repérer, du moins l'espérait-il. Il le suivit jusque dans son salon, prenant le temps pour la première fois de détailler ce qu'il voyait. Un immense canapé de cuir noir trônait au milieu, juste devant lui une table basse, vert sombre, presque noir, plus loin, sous l'unique fenêtre de la pièce se trouvait un buffet noir, sur lequel trônait sept groupes de copies. Les devoirs surement. Il n'y avait pas d'autre meuble dans la pièce, étonnamment chaude et accueillante. Si ce n'est la cheminé, immense dont les ornements étaient de petits serpents qui ondulaient autour avec langueur et paresse. Un feu brûlait dans l'âtre aussi grand qu'Harry et large d'au moins un mètre cinquante.

Mais ce qui attira le regard d'Harry, c'était la petite pierre, une émeraude surement qui était posé sur le rebord de la cheminée. Et tout autour de la pierre qui luisait dans la pénombre, des photos. Deux enfants devant une balançoire, deux adolescents devant le Poudlard Express, deux adolescents devant Poudlard, à leur première sortie à Pré-aux-Lards, pendant une bataille de boule de neige, sur le Chemin de Traverse. C'était toujours les mêmes personnes. Une jeune fille rousse aux yeux profondément vert, un jeune garçon brun aux cheveux longs et au nez visiblement cassé au moins une fois dans sa vie et aux yeux aussi sombre qu'une nuit sans lune. Etrangement, les photos ne semblaient pas allées plus loin que leur 5ème année. Lily et Rogue. Sa mère et son professeur. Un profond soupire de lassitude souleva sa cape. Il se reprit en songeant qu'il n'était pas seul. Il fit brusquement volte face, son professeur à quelques centimètres de lui. Heureusement pour lui, on frappa à la porte, et il soupira de nouveau quand le Maître des Potions alla ouvrir sa porte au professeur McGonagall.

- Bonsoir Severus, sourit cette dernière.

- Que me vaut l'honneur de vous accueillir ici, Minerva ? fit froidement Severus.

- Simple visite de courtoisie … sourit la directrice des Gryffondors.

- Je n'ai pas envie de parler, siffla le Serpentard.

Harry vit clairement son professeur de Métamorphose hausser les épaules et se tourner dans sa direction.

- J'ai bien peur, Severus, que vous n'ayez pas le choix, il vous faudra bien le faire un jour ou l'autre, fit McGonagall, avec un clin d'œil dans la direction d'Harry. Bien, puisque vous ne voulez pas me parler, je vous laisse avec vous-même …

Aussitôt dit, aussitôt fait, le professeur McGonagall disparut dans les ombres des cachots. Rogue referma la porte et se tourna vers l'intérieur de ses appartements. Harry ne chercha pas à se cacher et retira sa cape, apparaissant devant la cheminée, la pierre verte dans les mains.

- Potter ? s'étonna le Maître des Potions.

- Avant que vous ne vous fâchiez, j'aimerais que nous parlions … je … je voudrais que vous me parliez de ma mère … demanda Harry, avec une audace qu'il ne se soupçonnait pas.

Si Rogue était surpris, il ne le montra pas.

- C'est la pierre de Résurrection, fit Harry en désignant la pierre dans ses mains. Et j'ai en mémoire les souvenirs que vous m'avez offert, je pense savoir ce que vous voulez en faire …

- Ne vous mêlez pas de ça, ça ne vous concerne pas !!! tonna Rogue.

- Bien sur que si ça me concerne, vous essayez de ramener ma mère !!! s'écria Harry. Si, ça me concerne …

Harry s'assit, n'en supportant pas plus. Il ne savait pas trop comment il devait prendre ça. Il se disait qu'il serait plus qu'heureux de pouvoir connaître sa mère, mais il aimerait aussi connaître son père. En fait il avait l'impression qu'il avait subit une énorme injustice. Sirius et Remus lui avaient toujours parlé de James, mais assez peu de Lily, et la tante Pétunia ne semblait pas lui ressembler. Il serra la pierre dans ses mains, alors que Rogue prenait place en face de lui dans un fauteuil qu'il venait de faire apparaître.

- Écoutez-moi bien, Potter … commença Rogue.

- Harry, coupa celui-ci. S'il vous plaît … appelez moi Harry … je ne veux plus être comparé à mon père … je veux que vous ne voyez pas le fantôme de mon père en moi … je veux que vous me voyez, moi. S'il vous plaît …

Rogue sursauta violemment. Il se prit pour la première fois à observer Harry avec attention. L'image de Lily se superposa à celle de son fils. Puis celle de James. Non, décidément, Harry n'était pas Harry. Harry était le fils de Lily, et incontestablement celui de James.

- Vous m'avez pendant presque 7 ans rabaissé autant qu'il vous était possible, dans le simple but de rabaisser mon père … mais je ne suis pas lui, vous m'entendez, je ne suis pas James !!!

Harry avait attrapé son professeur par les épaules et le secouait comme un prunier, il faisait sortir ce qu'il contenait depuis 7 ans.

- Tout le monde dit que je ressemble à James, sur bien des points. Je suis d'accord, j'ai hérité beaucoup de chose de lui, mais j'ai … j'ai besoin d'entendre que je ressemble aussi à Lily … je ne suis pas que le fils de James, je suis aussi celui de Lily, Lily que vous …

- Arrêtez, Potter … Arrêtez … supplia le Maître des Potions. Cela suffit, vous entendez … Pourquoi a-t-il fallu que ce soit à moi que vous demandiez ça … pourquoi moi ?

- Parce que c'est vous qui connaissez le mieux Lily !!! s'écria Harry, vous la connaissez depuis votre enfance, vous la connaissez mieux que personne !!!

C'est la première fois que Rogue se rendait compte à quel point Harry avait les yeux de sa mère. Il croyait presque l'avoir sous les yeux. En fait, Harry était James, avec les yeux de Lily. Et Rogue ne supportait pas ça. Il ne supportait pas de voir Lily vivre sur le visage de James. Le gamin lui en demandait trop.

- Vous savez … il y a des fois où je me demande comment tout cela ce serait passé si c'est vous qui étiez sortis avec Lily, si … si ça avait été vous, mon père …

Nan, mais il lui faisait quoi là ? Pourquoi Harry lui disait-il cela ? Il avait pourtant conscience de retourner le couteau dans la plaie. Mais il voulait le faire réagir, il savait que Rogue n'avait jamais rien dit à Lily. Au fond, Harry savait ce qu'il voulait faire en essayant de ramener Lily. Mais Rogue ne répondit pas. Il ne cédera pas au gamin.

- Je ne vous demande que de me parler de ma mère … je veux juste savoir ce que j'ai raté …

Rogue soupira. Le gamin réussissait mieux que personne à le faire se sentir coupable, même Dumbledore n'avait pas réussi à le faire si bien, en si peu de temps.

- S'il vous plaît, supplia Harry.

C'était étrange, James le suppliait. Non, pas James, son fils. Quelle douce vengeance. Après toutes ces années de torture. Rogue soupira de nouveau. Peut-être le môme avait raison, peut-être McGonagall avait raison elle aussi.

- Faites revivre ma mère, dans vos souvenirs, fit Harry tout bas.

- Ne confondez pas tout, Potter, fit par cracher Rogue.

- HARRY !!! je vous ais déjà dis de ne plus m'appeler Potter … Et je ne confonds pas tout, je suis bien placé pour savoir que quelque soit la magie, la puissance ou la volonté qu'on y mettra, rien ne pourra jamais ramener un mort …

Comment ce gamin en était-il venu à haïr le nom de son père ? se demanda Rogue en le fixant, faisant fi de sa deuxième phrase. Il se souvenait de sa propre aversion pour son nom, mais lui avait une bonne raison. Harry se rendit bien vite compte qu'il n'obtiendrait rien, s'il ne donnait rien.

- Je ne veux plus qu'on m'appel par mon nom, c'est celui de James, et les gens me confondent avec lui …

- Comme Black … ironisa Rogue.

Harry se contenta d'encaisser. Rogue soupira.

- Mes souvenirs ne vous suffisent pas ? remarqua-t-il soudain.

- Ça n'est pas pareil … dans vos souvenirs, je vois ce qu'elle a fait sans en comprendre la porté … expliqua Harry, je ne vois pas comment vous expliquez ça … je ne peux pas poser de question à vos souvenirs.

- Pas faux, pensa le professeur pour lui-même. Il soupira et prit sur lui-même.

- Bon très bien, Po … Harry, se reprit-il sous le regard noir du jeune homme. Que voulez vous savoir ?

- Tout … j'en ai assez qu'on me parle de mon père …

- Vous savez que parler de Lily entraine indubitablement de parler de Potter, fit remarquer Rogue.

Harry se contenta de hausser les épaules et de se rasseoir, il avait eut raison, quand on l'appelait par son nom, on ne faisait pas la différence entre lui et son père. Il se demandait encore ce qu'il lui prenait, mais il était content que son professeur ne l'ai pas fichu à la porte.

- Je veux savoir comment elle était, quel genre de personne était-ce ? Pourquoi … non comment en être tombé amoureux …

Aussi surprenant que cela puisse paraître, le maître des potions éclata d'un rire clair. Harry ne l'avait jamais, jamais entendu rire, au mieux il avait eu droit à un ricanement moqueur. Il fut surpris d'une telle hilarité, il en avait les larmes aux yeux.

- Tout le monde était amoureux de Lily … Lily la Tigresse, l'indomptable Gryffondor … rigolait-il, il se reprit. Lily répondait vertement à Lucius du haut de ses onze ans. Lily ne se laissait marcher sur les pieds par personne, elle était décidé à montrer qu'elle valait mieux que tout le monde, à montrer aux Sangs Purs qu'ils n'avaient qu'à bien se tenir en sa présence, à leurs risques et périls.

Harry sourit. Il ne pensait pas ça de sa mère.

- En fait, durant toute sa première année, le seul qui ai pu l'approcher sans un aller simple pour l'infirmerie c'était moi … enfin, même moi, elle arrivait à m'envoyer à l'infirmerie. Mais surtout, c'était une jeune fille qui avait le cœur sur la main, toujours prête à aider les plus faibles, qu'ils le veulent ou pas d'ailleurs, c'était une forte tête, et très vite, elle a mis les points sur les « i », je ne dirais pas que tout le monde avait peur d'elle, mais elle faisait le vide des imbéciles autour d'elle. En revanche, elle n'a jamais pu se débarrasser des quatre imbéciles qui se prenaient pour ses chevaliers servants.

- Les Maraudeurs ? osa demander Harry.

- Oui, Black en fait … elle représentait tout ce qu'il voulait devenir, pouvoir faire le vide et s'imposer, sans que tout le monde ne le voit comme un tyran. C'était le secret de Lily, elle dirigeait, mais c'était la première à se battre et la dernière à partir, toujours. Elle connaissait le programme de la première année par cœur, et me l'avait accessoirement rentré dans la tête aussi, du même coup.

Rogue s'arrêta, pour reprendre son souffle et observer le jeune homme en face de lui. Il serrait la pierre dans ses mains. Il avait le regard dans le vide. Là, maintenant toute suite, il ressemblait tellement à sa mère quand elle était perdue. Rogue ferma les yeux et chassa l'image de Lily qui se superposait à celle de son fils. Il se leva et alla s'asseoir près d'Harry, en faisant disparaître le fauteuil.

- Vous savez, vous lui ressembler plus que vous ne l'imaginez, Harry, souffla Rogue, d'une voix étonnamment douce.

- Puis-je vous demander pourquoi vous ne m'avez pas mis à la porte ? demanda Harry, d'une voix étranglée.

- N'écoutez vous donc jamais ce qu'on vous dit ? réprimanda Rogue.

- Me dire que je lui ressemble ne fais pas de moi … son fils … j'ai tellement l'impression que tout le monde préfère que je sois juste le fils de James … je suis perdu, est-ce que je ressemble vraiment à ma mère ? Est-ce que je suis digne d'elle ? Je ne sais même si elle serait fière de moi …

- Elle le serait, croyez moi … sourit gentiment Rogue.

- Vous devenez gentil … se moqua gentiment Harry.

Rogue sursauta, et rigola doucement. Vraiment, ce gamin était incroyable.

- Dis donc, vous êtes venu pour qu'on parle de votre mère, pas de moi …

- Vous êtes aussi intéressant qu'elle, sourit Harry, se tournant vers son professeur.

Il s'assit en tailleur, invoquant un oreiller rouge carmin très foncé presque noir, aux coutures d'or. Rogue apprécia le geste.

- Vous avez fait apparaître le même coussin que votre mère quand elle venait me voir, fit Rogue, plongé dans ses souvenirs. Elle avait affreusement peur de se retrouver seule dans un monde qu'elle ne connaissait pas du tout, même si elle en savait autant que moi, elle se montrait forte et sûre d'elle, mais au fond elle était terrorisée, et les seules personnes avec qui elle s'entendait étaient précisément des Sangs Purs, Sirius, Narcissa, James, aussi surprenant que cela puisse paraître, elle s'entendait pas trop mal avec lui, au début. Il y avait moi bien sur, et puis Remus, Alice, Frank, les parents de M. Longdubat. Elle s'entendait très bien avec Arthur et Molly, je crois que les autres avaient trop peur d'elle. Je ne sais pas comment vous expliquez ça, mais Lily attirait la sympathie tout en faisant très attention à ne pas avoir de mauvaises surprises …

- Et vous ? vous vous êtes perdus de vue à partir de votre 5ème année …

- Hum … elle savait pourquoi je faisais ça … Lily me comprenait mieux que personne … je crois qu'elle comprenait plus particulièrement ceux qui se prenaient pour des monstres … Elle rassurait, aidait à faire face, si les Maraudeurs faisaient rire, elle était le rayon de soleil de l'école, n'importe qui pouvait lui demander de l'aide, quel que soit sa maison, elle acceptait toujours.

- Comment … comment vous vous êtes séparés ? demanda Harry.

- Je ne lui ais jamais parler de ce que je lui ai dis lors … lors de …

- Votre mauvais souvenir ?

- Oui … je ne me suis jamais excusé … mais c'était le seul moyen que j'avais de la protéger de moi … de moi et mon père … de moi et la magie noire …

- Vous avez été le seul qu'elle n'a jamais pu sauver ?

- Oui, on peut dire ça comme ça … en même temps, nous n'étions pas dans la même maison, et je pense que fréquenter les Serpentard à longueur de temps n'as pas été pour m'aider.

Il avait l'air de profondément regretter ce qu'il avait fait. Après tout, tout avait commencé à partir de là. Harry posa une main sur son avant bras, l'empêchant de le retirer, et lui sourit gentiment. Il espérait en savoir plus. En fait, il ne savait pas trop ce qu'il attendait de lui, il y avait tellement de chose qu'il voulait savoir, il ne savait par où commencer. Il ne savait plus où donner de la tête. Son professeur sembla le comprendre. Il soupira, et décida de faire tomber les masques. S'empêchant par tous les moyens possibles et inimaginables de rougir, il lui ouvrit ses bras et le jeune homme, d'abord surpris, finit par s'y blottir.

- Vous savez, physiquement, vous tenez plus de votre père qu'autre chose, fit Rogue, pour briser le silence qui s'était installé. En revanche, vous semblez plus proche de votre mère en ce qui concerne votre mentalité … Vous avez les mêmes gestes, les mêmes paroles, que votre mère, vous avez la même façon de vous concentrer, la même façon de vous exprimer rien qu'avec un regard … Elle n'aimait qu'on lui dise qu'elle était aussi facile à lire qu'un livre ouvert … En fait, ce n'était le cas que pour ceux qui étaient capable de lire les écritures …

Harry sourit. Il était content, il avait entendu ce qu'il voulait entendre. Il était bien le fils de Lily.

- Merci, professeur … merci … souffla Harry.

Le professeur de Potion garda le silence, que dire de plus ? Qu'avait-il à ajouter de toute manière ? Il se contenta de serrer le corps de son élève contre lui.

- Severus, finit-il par murmurer.

- Hein ? s'étonna Harry.

- Vous m'avez demandé de vous appeler par votre prénom, faites en autant avec moi, expliqua Severus.

Harry leva les yeux vers lui, surpris. Il se heurta au sourire de son professeur. Il lui sourit à son tour, il ne se ferait jamais au sourire de Rogue, c'était tellement étrange, après 7 ans de méprises et de haine, il lui souriait comme un père à son fils. Il balaya ses pensées, c'était le fils de James avant tout.

- Dites, je peux rester ce week end ? demanda Harry.

- Hein ?

- C'est le week end de commémoration de la Dernière Bataille, je n'ai pas envie d'y aller …

- Vous y serez le héros pourtant, s'étonna le professeur.

- Vous aussi …

- Personne ne veut m'y voir …

- Je ne veux voir personne … et personne ne viendra me chercher ici …

Le gamin avait raison. Mais quand même, pouvait –il vraiment faire ça ? En plus de ses recherches ?

- Professeur ? Qu'avez-vous à dire à mère qui mérite que vous vous sacrifiez totalement ?

- Vous osez la poser la question ?

- Je veux l'entendre.

- En fait, je n'en sais strictement rien … j'avais juste envie de la voir …

- Et vous risquez votre âme pour ça ? s'étonna Harry, plus que surpris que son professeur n'agisse aussi inconsciemment que pour un coup de tête.

- Comme si j'en avais encore une … soupira le professeur de Potion.

Harry se redressa d'un seul coup et planta un regard noir dans le regard d'ébène de son Maître des potions.

- Je vous défends de dire ça !!! Vous avez fait tellement pour nous … Et puis vous êtes vivant et en bonne santé …

Harry se retenait à grande peine de le gifler, comment pouvait-il encore dire ça ?

- J'ai déçu bon nombre de personne … votre mère pour commencer … et le monde sorcier ne me voit que comme un criminel dont il faut se méfier …

- On s'en fiche des sorciers … et s'il n'y a que ça, vous pouvez toujours vous réfugier chez les moldus …

Rogue éclata de rire.

- Nan mais vous vous entendez ? se moqua-t-il avec un sourire carnassier et méprisant.

- Je suis sérieux … et je pense que je vais faire la même chose … j'ai besoin de partir … j'ai besoin de recommencer …

Ça faisait déjà un moment qu'il y pensait. Il avait été des plus récalcitrants à retourner à l'école, mais il avait fait ça pour Molly, pour Ron, Hermione, Ginny, et pour le souvenir du professeur Lupin, de Sirius, de ses parents qui auraient aimés le voir finir ses études. Il avait fini par avoir son diplôme, mais tout ça n'avait que peu de valeur à ses yeux. Il voulait aller quelque part où personne ne saurait qui il était et ce qu'il avait fait. Il avait prévu d'en parler aux Weasley et aux autres juste après les examens de fins d'année.

Rogue n'en revenait pas, il était des plus sérieux. Ça ne l'étonnait pas, lui aussi avait eu envie de tout reprendre à zéro, mais à son âge, ce n'était plus possible, et il avait tellement de souvenirs ici. Poudlard était sa maison depuis toujours. Il n'avait rien en dehors de l'école.

- Venez avec moi, proposa Harry dans un sourire.

- Hein ? Nan mais vous n'êtes pas bien, je ne peux pas abandonner tout ça … j'ai tellement de chose ici … Poudlard a toujours été tout ce que j'avais … j'ai tellement de souvenirs ici …

- Moi aussi … mais j'ai besoin de changer d'air, je n'ai pas dis que c'était définitif non plus … Et puis, vous n'êtes pas obligé de me répondre toute suite.

Rogue garda le silence. Cette offre était des plus tentantes, mais pouvait-il vraiment tout abandonner pour les beaux yeux de ce gamin ? Même s'il avait les yeux de Lily, il ne pouvait pas les confondre, il y avait une différence profonde entre elle et son fils, il ne saurait l'expliquer, mais pour lui il y avait une différence monumentale entre les deux. Et puis pourquoi le gamin était venu le voir à la base ? Le monde ne tournait plus tout à fait rond. Draco s'était rapproché de la dernière des Weasley, Parkingson de Granger, il ne dirait pas qu'ils sont les plus grands amis du monde, mais quand même, il y avait eu d'énormes changements depuis la Dernière Bataille. Il soupira, et se cala dans son canapé, faisant apparaître une bouteille de Whisky Pur Feu et un verre, alors que celui qui avait survécu s'allongeait, posant sa tête sur ses cuisses. Le gamin le fixait d'un drôle d'air, faisant tourner la pierre verte entre ses doigts fins.

Harry aimerait tellement faire disparaitre la ride de contrariété qui creusait le front de son ancien professeur, entre ses sourcils. Il aimerait tellement lui retirer un poids du cœur, l'aider à porter son fardeau. Il était persuadé que son professeur le suivrait dans sa fuite et sa quête de quiétude. Ne serait-ce que pour avoir une chance de repartir à zéro. De pouvoir tout effacer. De pouvoir tout recommencer. Mais avant, il avait besoin de parler à Lily. Pour apaiser sa conscience, se disait Harry. Il ne voyait que ça comme explication.

Le silence les enveloppait, et Harry finit par s'endormir, alors que son professeur enchaînait les verres. Las, il s'arrêta au dixième. Il avait la tête légèrement plus lourde et l'esprit délier, embué par des pensées incohérentes. Il regrettait tellement de chose. Il se rendit soudain compte qu'il aimait enseigner. Même à cet imbécile de Neville. Il avait progressé, certes, même si ça n'était jamais assez bon, n'oublions pas que c'est un Gryffondor non plus. Mais quand même, depuis la première fois qu'il avait mis les pieds dans son cachot, il l'avait reconnu à sa maladresse, exactement comme sa mère. Ou Draco, le portrait cracher de son père, la même arrogance, la même prestance, mais indéniablement pas la même manière de diriger. Lucius ne se servait que peu de son nom, contrairement à son fils. Il passa en revu chacun des élèves dont il avait plus ou moins bien connu les parents.

Il laissa tomber sa tête en arrière, en soupirant. Il avait inconsciemment posé une main sur le ventre du Survivant, juste en dessous de la pierre, et quand il la frôla une chaleur s'en dégagea. D'abord surpris, il retira sa main en sursautant. La pierre luisait avec plus de puissance, mais la lueur tremblota et finit par diminuer pour redevenir comme il l'avait toujours vu, juste une lueur au fond de la pierre. Il repassa alors sa main sur la pierre pour l'en dégager de l'emprise du gamin, mais la pierre eut la même réaction. Il en conclue qu'il fallait qu'ils la touchent tous les deux. Il replaça alors la pierre dans les mains d'Harry, et posa la sienne par-dessus. A nouveau la lueur et la chaleur irradièrent sa paume et celles du Survivant. Il entendit alors deux voix. Des voix qui se disputaient et qu'il n'aurait jamais cru un jour entendre à nouveau.

- James, enfin, il faut qu'on lui parle, il a sauvé Harry de nombreuses fois …

- Pff tu parles, Dumbledore lui avait toujours demandé de le faire, répliquait l'autre.

- S'il n'avait pas voulu le faire, il ne l'aurait pas fait … fit la première voix pleine d'assurance.

Alors deux silhouettes floues apparurent dans son salon. Une dont il se serait bien passé et l'autre qu'il chérissait depuis si longtemps. James, fort peu content d'être là, et Lily, toujours aussi souriante lui faisaient face. Il mit un certain temps à se rendre compte que Lily le saluait, et que James la priait de revenir, qu'ils ne pouvaient pas rester là.

- Je voulais te remercier, Severus, pour tout ce que tu as fais pour lui … merci du fond du cœur …

- Lily, rentrons, on ne peut pas rester là, on va se faire taper sur les doigts …

- C'est un Maraudeur qui dit ça, ironisa Severus, retrouvant son sourire moqueur et mesquin.

- Snivillus, t'es gentil, tu te mêles pas de ça … On en reparlera quand tu seras mort, ok …

- Arrêtez tous les deux, vous allez le réveiller … mon petit ange … tempéra Lily, se penchant au dessus de son fils.

- Lily, fit Severus, pardon pour tout … je suis désolé …

- De quoi, Severus ? s'étonna Lily.

- Je t'ai fais tellement de mal …

- C'est plutôt à moi de te dire ça, fit Lily, soucieuse.

- N'importe quoi, contredit vivement Severus, resserrant la pierre et les mains d'Harry dans les siennes.

- Ne t'en fais pas pour ça, Severus, j'avais compris, tu sais, même si c'était débile, je n'avais pas besoin de ça pour me protéger …

- Et puis si tu ne l'avais pas fait, Lily me serrait jamais tomber dans les bras, fit James dans un demi sourire. Je suppose qu'il faut que je te remercie aussi …

- J'aurais aimé que tout soit différent … se lamenta Severus, au bord des larmes.

- Ah non hein … je ne suis pas venu pour t'entendre te plaindre sur le passé, ce qui est fait est fait, point, l'arrêta James, peu enclin à voir son ennemi de toujours pleurer. Tu n'as rien à rattraper, Severus … Tu as fais exactement ce qu'il fallait quand il le fallait, tu n'es pas parfait et nous non plus …

- Comment c'est ? ignora Severus, notant quand même que James l'avait appelé par son prénom.

- Ennuyeux … pas de bombe à mousse, pas de Peeves, pas de Snivillus à embêter, pas de profs qui s'arrachent les cheveux, pas d'heure de colle ou de loup garou pour nous tenir compagnie, narra James, avec son habituel détachement.

Severus en aurait presque rit.

- Bon, il faut qu'on te laisse … dis à Harry qu'on l'aime très fort, dit Lily.

- Et qu'il est le meilleur attrapeur de tous les temps !!!

- Veilles sur lui, Severus, il a besoin de toi, plus que tu ne le crois …

- Pourquoi ne pas avoir demandé à Lupin ?

- Remus avait d'autres soucis, répondit James en s'évaporant.

- Et surtout qu'Harry ne l'aime pas comme toi il t'aime … fit Lily, en disparaissant à son tour.

Severus se retrouva à nouveau seul, les mains d'Harry dans les siennes, la pierre verte avait perdu tout son éclat, et s'était fissurée, ça n'était plus qu'un vulgaire émeraude à présent. Severus se sentit soudain extrêmement fatigué, et il se laissa aller dans les bras de Morphée.

Ce n'est que bien plus tard dans la nuit, quand il sentit quelque chose de doux, de chaud et de légèrement humide sur ses lèvres, qu'il se réveilla. Enfin pas entièrement, il ne prit pas la peine d'ouvrir les yeux, il en était incapable, ses paupières étaient encore trop lourdes de sommeil. Des lèvres, identifia-t-il, jouaient avec les siennes avec une douceur incomparable, c'était une caresse légère et amoureuse. Rêvait-il encore ? Ou était-ce la réalité ? Et puis à qui appartenait ces lèvres si douces ? Alors les évènements de la veille lui revinrent en mémoire. Harry. Lily. James. La pierre.

Il ouvrit en grand les yeux, pour tomber dans deux émeraudes ensommeillées. Elles ne semblaient pas tout à fait réveillées, en revanche, lui l'était parfaitement. Il avait un de ses anciens élèves sur les genoux, qui l'embrassait comme jamais personne ne l'avait fait auparavant. Et cet élève semblait à peine conscient de ce qu'il faisait.

- Potter, puis-je vous demander ce que vous faites ? s'enquit Severus de sa voix habituelle, froide et distance.

- Je pourrais vous retourner la même question, professeur, répondit effrontément Harry.

Severus se rendit alors compte qu'il n'était pas en meilleure position que son élève. Déjà son bas ventre s'enflammait, et il avait ses mains nichées sur la chute des reins de son élève. Il se dégagea, comme s'il avait été brûlé.

- Vous sembliez pourtant satisfait … remarqua Harry, avec calme.

- Là n'est pas la question, vous êtes élève, je suis professeur, vous êtes jeunes, je pourrais être votre père, et par Merlin, nous sommes deux hommes !!! fit-il en mettant le plus de distance en lui et Harry, qui s'approchait plus il s'éloignait.

- Je ne suis plus votre élève, j'ai toujours préféré les gens matures, quand au fait que nous soyons deux hommes, je ne vois pas le problème si nous en avons envie tous les deux …

- Mature ? nan mais vous m'avez regardé un peu ? je suis plus que mature, j'ai plus du double de votre âge et on ne peut pas vraiment dire que je sois un modèle à suivre …

- J'ai dit mature pas parfait … remarqua Harry. Et puis vous avez à peu de chose près le même discours que Remus a eut pour Tonks.

- Ne me confondez pas avec eux, la situation n'est absolument pas la même.

Ils avaient fait le tour de la pièce en jouant au chat et à la souris. Rogue se trouvait à présent acculer à la porte d'entrée de ses appartements. Harry en profita pour fondre sur sa proie, plongeant son regard ardent sur celui paniqué de son professeur. Il s'approcha jusqu'à pouvoir embrasser son menton et sa mâchoire, ce qu'il ne se priva pas de faire.

- Vous savez, je vous ai toujours aimé … souffla-t-il entre deux baisers. Vous êtes le seul à ne pas m'avoir vu comme une célébrité … vous m'empêchiez de prendre la grosse tête, vous haïssiez cette célébrité que je n'avais jamais demandé …

- Potter, arrêtez ça toute suite …

Severus venait de comprendre la différence entre les yeux de Lily et ceux d'Harry. Lily avait toujours eut le regard clair, froid par moment. Harry avait les yeux sombres de ceux qui en ont trop vu, de ceux qui ont grandi trop vite. Des yeux qu'il aimerait voir sourire. Alors il céda, au diable la société, un méfait de plus ou de moins à son compte, quelle différence ? Il attrapa les lèvres de son élève entre les siennes, partageant cette douceur qu'il n'avait offert à personne, pas même à Lily. Lily … Il venait de comprendre ses derniers mots … Il ne t'aime pas comme il aime Remus … Fichu pierre, ce n'était pas Lily qu'il voulait ramener, mais les yeux rieurs qui lui avait tellement manqué, pour qu'Harry ressemble vraiment à Lily, il lui fallait ses yeux … Mais Harry n'aurait jamais les yeux de sa mère, tout simplement parce que dans ses yeux brillaient une lueur que Severus n'avait jamais vu dans ceux de Lily, à part quand elle regardait James.

Alors, alors ? verdict ? je sais qu'il doit rester des fautes malgré mes relectures ... enfin ... je me suis éclatée à l'écrire, j'espère que vous vous êtes éclatés à le lire ^^