Pour l'instant je le poste en tant qu'OS, mais si je vois que ça plaît (je remarque ça d'après les reviews, pas d'après le nombre de vues, de followers ou de favoris, je dis pas ça pour vous influencer hein, n'allez surtout pas croire ça) Donc je disais, si je vois que ça plaît, Peut-être que j'écrirai une suite (sûrement même, je suis tellement influençable...). Mais bon, ça dépend de vous.
D'ailleurs, même si vous ne voulez pas de suite, laisser une review pour dire ce que vous en avez pensé ou si vous avez aimé (ou pas), c'est vraiment très bien accueilli ( pitié?).
Sinon, je salue le valeureux Seth Sieben qui n'a pas encore corrigé ce chapitre là mais qui le fera sûrement quand il en aura le temps, ainsi que tous mes autres chapitres venus, ou à venir. (oui, c'est mon bêta, mais j'attend pas forcément ses corrections, qui sont pourtant rapides, pour poster, alors c'est normal s'il y a des fautes ^^')
Je dédie ce truc à Emy Ocrist parce que je sais qu'elle a pris goût au FilixBilbo (pairing très rare) et que ça fait longtemps que je lui ai dit que j'en ferai un autre. J'en profite pour dire qu'une autre fic sur ce pairing est en cour d'écriture (j'en avais déjà parler de celle là, un machin avec un nain qui compte apprendre à un hobbit à se battre à l'épée). Ca ne devrait plus tarder à arriver et en plus, j'ai déjà le titre: La morsure du hobbit.
Et puis c'est tout.
Bonne lecture.
Gokash
Cuvée prestige
Cela faisait des années qu'il la choyait cette bouteille. Elle faisait partie de son héritage du côté Touque, léguée par sa mère.
Dès qu'il avait des invités, une occasion ou un événement, il se rendait au cellier pour déboucher de quoi fêter la chose. A chaque fois, il s'arrêtait sur celle-là, avec son étiquette jaunie par les âges, portant uniquement l'année de sa cuvée et le nom du récoltant : Taureau Rugissant, aïeul de Bilbo. Faite à partir d'un raisin poussé sur les coteaux de Touque, juste avant que les invasions de gobelins ne les réduisent en cendre, gorgés de soleil et de pluie, l'une des meilleurs récolte de toute l'histoire de la Comté.
C'était la bouteille ultime, passée de génération en génération, devenue tellement précieuse que plus personne n'osait l'ouvrir, aucun événement semblait suffisamment hors du commun pour satisfaire un tel nectar. Même la victoire contre l'invasion des loups, les innombrables mariages ou les anniversaires ne trouvèrent grâce aux yeux des différents propriétaires de cette bouteille sur les différentes générations.
A chaque fois que Bilbo se trouvait dans le sellier, devant elle, ses mains se tendaient pour l'attraper, puis se recroquevillaient comme si elles avaient touché des braises.
« Pas celle là, se disait-il, pas maintenant, le moment ne la vaut pas ».
Et il prenait un autre vin de moindre cru qu'il offrait à ses invités.
Mais une chose était certaine : c'était Bilbo qui l'ouvrirait cette bouteille, un jour ou l'autre. Il le voulait de tout son cœur. Elle lui mettait l'eau à la bouche et il ne voulait pas mourir tant qu'il n'avait pas gouter à ce vin.
Il rêvait de faire tourner cette robe légère dans le verre qu'il avait acheter spécialement pour l'occasion, il se demandait si son corps serait plutôt rouge carmin comme les tulipes du pays de bouc ou bien s'il tirerait plus vers le pourpre, couleur du lac de Lezeau à l'heure du soleil couchant.
Puis ensuite viendrait la texture en bouche. Serait-ce un vin velouté ? Apre ? Aurait-il vieillit ? Aurait-il madérisé come ces vieux vins qui deviennent imbuvables? Bilbo se doutait que, au contraire, la texture serait parfaite, équilibré et que le goût sera à la hauteur de l'attente.
Il voulait réellement le savoir et serait prêt à boire ce Touque seul sans partager si cela était nécessaire, d'ailleurs, il était tout simplement près à tout pour en goûter ne serait-ce qu'une gorgée.
Lorsque son Smial se trouva envahi de nains, la première chose qu'il fit, après rouspéter contre tous ceux qui entraient, fut d'aller mettre le joyau de Cul-de-sac à l'abri. Le cacher dans un lieu introuvable.
Les choses se déroulèrent ensuite de manière plus ou moins agréable pour le hobbit : d'abord on le prit pour un cambrioleur, ensuite on lui reprocha de ressembler à un épicier. On lui pilla son garde-manger et son sellier. Ses précieuses tomates de concours y passèrent de même que ses courgettes de collection. Et Bilbo alla plusieurs fois vérifier que la bouteille resta bien cachée, on ne savait jamais.
Le hobbit supporta donc la soirée comme il le put avec plus ou moins d'honneur et de vaillance. En se répétant que tout cela n'était qu'une mauvaise farce et que le lendemain, tout le monde aura disparu.
Sauf que, au moment où il parti se coucher, un son le glaça d'effroi. Le son d'un bouchon qui saute. Et pas n'importe quel bouchon: un bouchon scellant un vin de non pas plusieurs dizaines d'années, mais plusieurs centaines d'années !
Le cœur du hobbit cessa de battre.
- Hey mon frère il faut que tu goutte ça, c'est un délice ! Je ne savais pas que les hobbits étaient si doués dans l'art de la distillerie !
- NOOON !
Bilbo s'éjecta dans le couloir à temps pour voir le nain blond qui l'avait pris un peu plus tôt comme un porte couteau attraper agilement LA bouteille déjà à moitié vide que lui lançait le brun et la porter à sa bouche pour descendre ce qu'il restait.
Le semi homme se jeta sur lui et voulut lui arracher son trésor des mains mais, le guerrier, plus vif, la mis hors d'atteinte.
Les autres nains, attirés par le bruit, s'approchèrent pour regarder le spectacle et furent surpris de voir que le petit cambrioleur qui ressemblait à un épicier se trouvait actuellement dans ce qui ressemblait à une colère draconique et que Fili ne passerait surement pas la nuit.
- Cette bouteille n'était pas destinée à des soiffards tel que vous ! Rendez la moi ! Immédiatement ! C'est un ordre !
D'une main, Fili parvenait à maintenir le hobbit à distance, l'autre tenait la bouteille suffisamment haute pour que le plus petit ne puisse l'atteindre.
- Un tel nectar, ça se partage.
- Vous venez d'en boire la moitié à vous tout seul, ne venez pas me parlez de partage ! Il s'agit d'une cuvée exceptionnelle et c'en est la dernière bouteille ! Elle est d'une valeur inestimable ! Rendez la moi !
Bilbo voyait ce qui restait de son précieux Touque onduler dans la bouteille et se dit qu'il avait encore une chance de pouvoir y gouter, c'était tout ce qui comptait: goûter ça avant que ça ne disparaisse. Il fallait juste que l'autre empaffé la lui rende.
Fili jeta un œil autour de lui et se rendit compte que toute la compagnie était là. Il croisa le regard de Thorin qui se tenait au bout du couloir et qui acquiesça de la tête. C'était le moment ou jamais de voir ce que leur cambrioleur avait dans les tripes, même si cela se fera au péril de la vie du blond. Fili hocha la tête envers Thorin et, avec un sourire machiavélique, porta le récipient à la bouche et avala tout le contenu, jusqu'à la dernière goutte.
Gandalf leva les yeux au ciel tandis que Bilbo se figea d'horreur. Son vin ! LE vin ! Celui que TOUS les membres de sa famille avaient choyé sur plusieurs générations. Ce n'était pas possible, ça ne pouvait pas finir ainsi ! Il crut qu'il allait se consumer de rage et se voyait déjà réduire cet arrogant nain en charpie, mais une autre petite voix dans sa tête lui dit qu'il était encore temps, qu'il lui restait une chance de goûter à ce nectar.
Il ne perdit pas de temps, à peine Fili avala la dernière goutte que, sans réfléchir, Bilbo sauta sur le blond, noua ses jambes autour de sa taille et lui attrapa la nuque des deux mains.
Et le nain fut trop surpris pour réagir. Tout le monde fut trop surpris pour réagir.
Surtout lorsque le hobbit écrasa ses lèvres sur celles du guerrier et qu'il le força à ouvrir la bouche d'une langue avide.
Fili, qui était un nain plutôt opportuniste, ne chercha pas à empêcher le plus petit de prendre possession de sa cavité, au contraire, il lui attrapa les cuisses pour le porter et ouvrit plus encore la mâchoire pour lui offrir un meilleur accès, il ne fut pas déçu.
La langue de Bilbo tenta de laper tout le liquide qui restait dans sa bouche, de récupérer ce bouquet enivrant de la meilleure cuvée qu'il n'aurait jamais pu savourer.
Le goût était comme il l'avait imaginé, peut-être même meilleur, voire même absolument divin comme jamais il n'aurait pu l'espérer : racé et noble malgré un arrière gout agressif qui lui retirait son amabilité.
Il pencha la tête sur le côté pour approfondir le baisé, il y avait un parfum qu'il n'arrivait à définir, lui qui était pourtant expert en œnologie. Quelque chose de suave, un gout sauvage et une texture extrêmement capiteuse que Bilbo ne parvenait pas à identifier. Il ne savait pas d'où pouvais provenir cette fragrance, généralement, les vins Touques étaient connus pour leur vivacité et leur caractère canaille : des vins secs et nerveux extrêmement désaltérant.
Celui-là avait un fond de caractère troublant que le Hobbit qualifierait plutôt comme plaisant et discret : charmeur, tout en restant distingué avec un panache que Bilbo n'avait encore jamais goûté. Et il trouva cela exquis.
Il fut déçu de ne pas avoir pu constaté le corps du vin un peu avant, il le devinait ferme et équilibré et ne semblait pas madérisé. Il serra les jambes et se colla plus encore à Fili qui prit appui sur le mur pour supporter ses assauts.
Autour d'eux, les membres de la compagnie ne savaient pas sur quel pied danser. Gandalf récupéra une bourse d'or auprès de Balïn parce qu'il avait parié que le cambrioleur les surprendrait avant la nuit. Dori plaça ses mains sur les yeux chastes d'Ori, Thorin fut très frustré de ne pas avoir pu gouter à ce vin qui, il le devinait à l'étiquette, était surement une merveille et les Valars seuls savent à quel point il était amateur de ce genre de breuvage.
Bofur aussi fut un peu déçu et il lorgna la bouteille que Fili avait encore dans ses mains pour voir s'il ne restait pas un fond que lui aussi pourrait boire pour que le hobbit lui saute dessus et lui faire subir ce qu'il infligeait à Fili. Quant à Kili et Dwalin, ils étaient tous simplement en train de rouler par terre tellement ils riaient : voir le grand, fier et noble Fili se faire sauter dessus ainsi alors que, normalement, c'était plutôt lui qui s'emparait de ce qu'il voulait, était plutôt comique, surtout lorsque son assaillant ressemblait plus à un épicier qu'à un chasseur de dragon.
Et le reste de la compagnie était tout simplement partie chanter une chanson près du feu parce que ce genre d'histoire, ils en avaient rien à faire.
Kili finit par s'appuyer sur le mur en séchant ses larmes, il avait un peu la tête qui tournait, il faut dire que, l'autre moitié de la bouteille, c'est lui qui l'a bue et son gout capiteux ne quittait plus sa bouche.
Il réfléchissait frénétiquement à LA réplique qu'il pourrait balancer à son frère pour l'enfoncer lorsqu'il senti une poigne puissante s'emparer de sa taille, le faisant glapir de surprise, pour l'entrainer dans un recoin sombre, très sombre, et qu'une voix grave roula à son oreille,
- Moi aussi je veux goûter à ce vin...
Bilbo avait empoigné la nuque du blond et sa langue essayait de s'approprier de la moindre saveur qui trainait encore sur le palais de Fili qui, lui, commençait à avoir un peu chaud et pas seulement à cause du peu d'alcool qui coulait dans ses veines. Il raffermit sa prise sur le hobbit et, sans vraiment y penser, il repoussa la langue du plus petit de la sienne pour envahir sa bouche. Mais Bilbo ne se laissa pas faire. Plus ça allait et plus la fragrance troublante qu'il n'arrivait pas à définir s'affirmait, le chatouillait et lui faisait tourner la tête.
C'était une saveur entêtante, enivrante, puissante, quelque chose qui ne venait pas des coteaux Touque, quelque chose qui n'appartenait pas à la Comté, qui venait de bien plus loin, qui était bien trop sauvage pour être apprivoisé. C'était le goût de Fili.
Lorsqu'il le comprit, le futur cambrioleur tenta d'approfondir plus encore le baiser, si possible, pour s'accaparer de cet arôme. Puis, sa poigne sur la nuque de Fili se fit moins lourde et devint plus caressante, plus douce, l'espace de quelques instants. Le baiser lui même perdit en brutalité, un peu. Bilbo finit par abandonner la bouche du blond pour suçoter ses lèvres. Il en définit le contour de sa langue puis ouvrit sa propre mâchoire franchement pour que Fili puisse enfin répliquer. Ce dernier n'en attendit pas plus.
Le nain, le tenant d'une main, passa ses doigts dans les cheveux bouclés pour lui maintenir la nuque tout en prenant possession de la cavité, inondant Bilbo de ce parfum si grisant. Les langues dansèrent ensembles, les lèvres jouèrent entre elles puis, avec la même brusquerie qu'il l'avait commencé, Bilbo cessa le baiser et se dégagea des bras de Fili. Enivrer bien plus que de raison.
- Vous me devez une bouteille.
- Les caves d'Erebor sont remplies de vins bien plus âgés et plus nobles que celui-ci, croyez moi, vous pourrez vous servir à foison une fois que vous nous aurez aidez à reconquérir notre royaume.
- J'y compte bien !
Et Bilbo parti se coucher sans un regard pour personne, la tête haute et le pas décidé.
Il allait les accompagner à Erebor, il allait pourrir la vie de ce nain blond durant TOUTE l'aventure et de TOUTES les manières possibles, puis il le trainera dans le cellier de la Montagne Solitaire et le forcera à boire tous les vins de manière à ce qu'il puisse les goûter ensuite, en profitant de cet incroyable arrière gout savoureux qu'offrait la bouche de Fili.
Le blond le regarda s'éloigner, un léger sourire prédateur aux lèvres puis, son regard porta sur les membres de la compagnie présents, un regard chargé d'avertissements menaçants : Le hobbit est pour moi, personne n'y touche.
Certains grommelèrent, d'autres haussèrent les épaules.
Il s'attendit aussi à entendre une réplique de Kili, il savait que son frère avait surement prit le temps de lui préparer une bonne vanne, mais, curieusement, le plus jeune semblait avoir totalement disparu de la circulation, de même que son oncle.
Il haussa les épaules et parti en direction de la bibliothèque. Il avait aperçu des bocaux de pêches au sirop qui y étaient cachés et qui semblaient dater de plusieurs décennies. Un délice que le hobbit gardait surement précieusement pour pouvoir les déguster le moment venu.
Il comptait en embarquer quelques uns pour le voyage, on ne sait jamais, ça pourra toujours servir.
