Chapitre 1 : Etudes
Mes premiers mois en tant que vampire avaient été les plus difficiles, malgré l'aide que m'avaient apporté Edward et Jasper, le spécialiste des nouveaux nés, et bien que j'eu été extrêmement sage quand il était question de sang humain. Cela faisait maintenant un peu plus d'un an que ma transformation avait été effectuée, un an qu'Edward était mien pour toujours, un an que Renesmée était née. Cette dernière donnait l'impression qu'elle était une petite fille de 5 ans, elle n'en avait en réalité qu'un. Elle parlait à présent parfaitement bien, mais elle préférait encore utiliser son moyen de communication initial, par l'esprit. Elle grandissait à une vitesse ahurissante, si bien qu'Edward et moi n'avions pas tardé à remplacer son lit de bébé dans le cottage par un lit de petit enfant.
Il était prévu qu'Edward et moi allions étudier à Dartmouth à la rentrée scolaire prochaine, puisque j'arrivais à suffisamment me contrôler pour côtoyer des hommes à longueur de journée, à mon plus grand bonheur puisque je pouvais garder contact avec Charlie et Renée ainsi qu'avec mes amis sans les mettre en danger.
J'entendis Jasper discuter tout bas mais vivement avec Carlisle. J'avais l'impression qu'ils oubliaient que j'étais à présent vampire moi aussi, et que je les entendait parfaitement, bien qu'ils se trouvaient dans le bureau de Carlisle, un étage plus haut.
-Je ne crois pas que cela soit très prudent, s'exclama Jasper.
Je pouvais deviner dans sa voix une once d'anxiété.
-Ne t'inquiète pas, Jasper. Tu vois bien toi aussi que Bella arrive très bien à se contrôler, et qu'elle est parfaitement capable d'entamer une année d'études a Dartmouth, renchérit Carlisle.
-Oui mais…
-Oui mais rien du tout, le coupa Carlisle. Et puis si il arrive quoi que ce soit, Edward sera là pour régler le problème et aider Bella d'accord ?
Je cessai d'écouter. Nous en avions discuté des centaines de fois, pourtant Jasper semblait toujours réticent à m'envoyer fréquenter des humains vingt-quatre heures sur vingt-quatre, dans une université à des kilomètres d'eux.
Me mouvant aussi rapidement que je pouvais, je m'empressai de retrouver Edward au cottage. Il tentait d'endormir Renesmée, qui se trouvait désormais assez grande pour veiller aussi tard que ses parents. Ce qui était impossible puisque ni Edward, ni moi, ni aucun autre membre de la famille ne dormait. Je laissai Edward seul un moment avec la petite, puis le retrouvai dans la chambre. Lui tenant la main, je déposai un baiser sur le front de ma fille.
-Dors Renesmée, il faut que tu te reposes. Demain nous irons chasser.
Rassérénée par cette promesse, elle se blottit dans un coin du lit, près du mur, enroulée dans sa couverture, et s'endormit aussitôt.
-Tu trouves toujours les bons mots, me chuchota Edward dans l'oreille.
Je me dirigeai vers notre chambre, sachant pertinemment qu4edward m'y suivrais. Je sentis ses mains puissantes mais désormais à température égale s'enrouler autour de ma taille. Il me tourna vers lui.
-Quelque chose ne va pas ? me questionna-t-il.
Sa faculté à lire dans les pensées des personnes qui l'entouraient ne s'appliquait pas à moi, à son grand déshonneur. Je dois avouer que cela m'arrangeait quelque fois.
-Jasper m'énerve. Il est persuadé que je ne suis pas capable d'aller à Dartmouth à la rentrée. Mais je peux le faire, n'est-ce pas ? Je peux le faire ! m'emportai-je.
-Bien sûr mon amour, ne t'inquiète pas. J'ai confiance en toi. Et Carlisle, Esmé, Alice aussi. Tout le monde. C'est juste que Jasper est un peu déstabilisé. Tu sais, il a toujours connu des nouveaux-nés dangereux et sanguinaires, alors l'exception que tu es réduit à néant toutes les théories qu'il avait crées au long de sa vie...
-Mouais… bougonnai-je. Il ne me fait pas confiance. Je pensais qu'une fois transformée, ses sentiments à mon égard changeraient. Il a toujours été froid et distant avec moi. Il ne m'aime pas.
-Arrête de dire des bêtises Bella. Jasper est comme ça avec tout le monde d'accord ? Alors ne te prend pas la tête à cause de lui.
Mes lèvres cherchèrent les siennes, embrassant au passage son épaule, son cou. Il me porta dans ses bras et me posa sur le lit. Je me pelotonnai contre son torse de marbre, caressant le contour de ses muscles. Il était toujours aussi beau, mais je finissais par m'habituer à l'idée qu'il était mien, que j'étais sienne, qu'il m'avait choisie. J'étais la femme (vampire !) la plus comblée du monde : j'avais une fille et un mari magnifique que je pourrais aimer jusqu'à l'éternité, une famille aimante, et j'allais faire mes études dans une des universités les plus prestigieuses des Etats-Unis. Que demander de plus ?
Le temps passait lentement. Parfois, avoir l'éternité pour soi était une bonne chose, parfois non. J'étais trop frustrée pour faire quelque chose avec Edward cette nuit là. Il fallait que je trouve un moyen de convaincre Jasper. Bien que son avis ne changerait pas à la décision prise par la famille, obtenir sa confiance ma paraissait indispensable. J'aimais Jasper comme un frère, mais je n'avais pas l'impression que c'était réciproque.
Donnant un baiser rapide à Edward, je me levai et sortis dans le jardin. A la lisière de la forêt, j'aperçus Jacob, sous sa forme lupine, qui somnolait en ronflant. Mon meilleur ami. Il avait failli être plus que ça pendant une petite période, jusqu'à ce qu'il s'imprègne de Renesmée. Ma fille de un an. Il était bien décidé à l'attendre autant qu'il faudrait pour pouvoir l'aimer pleinement. En attendant, il passait ses journées en notre compagnie, ne supportant pas d'être éloignée d'elle plus de quelques minutes. Renesmée s'était elle aussi tellement habituée à lui que tout ce qu'elle faisait devait être approuvé et suivi par Jacob. Il était pour l'instant son ami, mais dans quelques temps il serait sûrement plus. L'idée que Renesmée puisse un jour sortir avec JACOB m'étais difficile à accepter, la différence d'âge entre eux étant trop importante à mon goût.
Je regagnai la maison familiale et m'installai à côté d'Esmé sur la grande table du salon. Elle travaillait sur le projet d'une nouvelle petite maison au bord de la rivière, Emmett et Rosalie ayant émis l'envie de vivre un peu à l'écart de la famille, à l'instar d'Edward et moi. Admirant ses plans, je me mis à fredonner. Moi qui chantait comme une casserole durant ma vie humaine, je m'étais à présent découvert une réelle passion pour le chant lyrique. Edward étant un virtuose du piano, nous donnions quelques fois de petits récitals au bonheur de Carlisle, grand amateur de musique.
-Cela te plaît ? me demanda Esmé, en désignant ses plans. Tu crois que ce sera au goût d'Emmett et Rosalie ?
-Bien sûr Esmé ! Tout ce que tu réalises est magnifique, qui pourrait ne pas aimer ce que tu fais ?
-Merci ma chérie, me répondit-elle, en m'embrassant sur le front. Je t'aime. Et au fait, je crois qu'Alice voulait te parler. Elle a vu quelque chose d'intéressant à propos d'elle et toi dans le futur, m'informa-elle avec un petit sourire malicieux.
Je soupirai puis allai trouver Alice dans sa chambre.
