Salut à vous, amis lecteurs!
Me revoilà avec une nouvelle fic. Une idée toute bête, qui m'est venue comme ça.
Une fic sur GW, évidemment. Un univers alternatif.
Les persos ne m'appartienne pas, ce n'est pas nouveau.
L'histoire, oui.
Rating: M (à venir au fur et à mesure des chapitres)
Perso principal: Duo Maxwell, mon chouchou.
Pairing: vous verrez bien.
Résumé: Duo est étudiant, il vient à Paris pour poursuivre ses études. Et il cherche une colocation (hé oui, pas de mystère avec le titre de cette fic!). Vous imaginez la suite? Moi, oui!
Avertissements: Yaoi à prévoir. Langage pas à son summum de la classe. Ambiance décontractée et sans prise de tête.
Bref, à lire tranquillement, pour se détendre en cette période de reprise-rentrée pour nous tous!
Chapitre 1: Duo cherche une coloc. Mise en place du décor et des personnages!
Reviewez si vous voulez, ça me fera plaisir ;)
Bonne lecture!
Chapitre 1
Blasé, avec des fourmis qui me mordillaient les jambes d'avoir tant piétiné, je jetais un énième coup d'œil aux multiples panneaux, désespéré par la multitude d'affichettes qui s'étalaient devant mes yeux.
Des centaines et des centaines d'annonces. Manuscrites, ou faites à l'ordinateur. En format A4 ou de la taille d'un timbre-poste. Rédigées en français ou dans un 'je ne sais quoi' approximatif.
Une incroyable variété, condensée sur quelques mètres carrés de liège. De quoi trouver son bonheur, statistiquement parlant.
Et pourtant.
Rien.
Quetchie.
Nada.
Pas l'ombre du bout d'une piste.
Le désert absolu, et ce n'était pas faute de m'échiner à lire ces fichus panneaux. Il aurait pu être en sanscrit que ça n'aurait rien changé.
Je n'étais pas si difficile pourtant! J'avais juste un minimum de prérequis. Des exigences qui m'avaient paru bien légitimes quand j'en avais dressé la liste dans le train. Des exigences que moi, petit provincial en provenance de la banlieue lyonnaise, j'avais scrupuleusement notées dans mon carnet, avant de rejoindre la capitale.
Autant dire qu'ici, face à la réalité du marché, elles semblaient démesurées. Mais quand même, il y avait des désidératas non négociables, non ?!
Géographique en premier lieu. Pas question de faire trois heures de route pour aller en cours, Paris, OK, passer ma vie dans les transports, non. J'avais mieux à faire quand même, genre réviser, dormir, sortir. Vivre quoi.
Hygiénique ensuite. Toute cohabitation avec des espèces animales, quelles qu'elles soient, était prohibée. Cela excluait aussi les colocataires trop velus ou peu adeptes du balai. Je n'avais pas l'âme du Conchita qui s'ignore, autant se le dire de suite !
Et surtout, des pré-requis financier. C'était même la principale exigence, fallait pas se leurrer. Ben ouais, mon budget rachitique d'étudiant boursier ne permettait pas grande folie.
J'avais déjà laissé tomber le côté 'sympa, ludique, fun' de l'affaire.
Pas dans mes moyens, ça m'avait vite sauté aux yeux.
Ça commençait sacrement à me gonfler et mon pied battait maintenant furieusement la mesure sur le carrelage sale.
La Quête de la colocation parfaite, perdu au milieu des milliers d'autres étudiants. Quinze jours avant le début des cours seulement !
Bordel, mais qu'est-ce que je foutais là ?!
D'une, je détestais Paris et ses bobos de merde, tous ces péquenots qui espéraient trouver un Eldorado dans la capitale, près à vivre dans un trou à rat pour avoir une adresse qui pète, à prendre un petit boulot pour pouvoir aller voir des pièces de théâtres dites alternatives – comprendre pouraves – et à manger au rabais juste pourvu que ce soit sur les Champs Élysées.
N'importe quoi ! Le Graal, à côté, c'était de la gnognotte ! Pouvaient aller se rhabiller, Alexandre Astier et ses emmanchés de la table ronde…
Dire que j'étais là, moi aussi, parmi cette foule de mutants que je ne comprenais absolument pas, que je méprisais limite, à devoir faire comme eux : me prostituer pour trouver un toit. Bon, c'est vrai, j'exagérais un peu. Mais j'étais à bout de patience et atterré par tout ce que je voyais autour de moi.
Pire qu'un entretien d'embauche, pire qu'une soutenance de stage. C'était…. La Quête de la colocation!
Fallait se vendre, non vraiment !, sans pudeur, ni scrupule et avec beaucoup d'imagination. Je n'avais pas pris l'option tapin deuxième année, j'étais donc clairement désavantagé par rapport à certains (comprendre certaines, qui exhibaient fièrement leur 95D. Sûr que c'était un atout majeur pour une bonne colocation…). Pauvre homme que j'étais, ça m'handicapait sacrement, et ce, dès le départ.
On pourrait en reparler, de l'égalité homme-femme ! J'avais un avis bien tranché sur la question, surtout en cet instant.
Bref, je n'étais tout de même pas un rebelle, j'avais suivi gentiment les consignes fournies par l'école lors de mon inscription. J'avais attendu sagement ce foutu salon, j'avais pris mon ticket et lu les directives des organisateurs.
Donc, toujours aussi docile, j'ai préparé, comme le demandaient les règles du salon, une petite feuille qui récapitulait mes gouts et caractéristiques, selon une trame fournie sur place, et qui était sacrement exhaustive d'ailleurs !
Il y avait tout là-dessus. Pire qu'une feuille de Sécu.
Mon pédigrée quoi. Autant dire que je n'étais pas un chien de concours ! Mon 'CV personnalisé' - comme ils l'appelaient avec cette espèce de diplomatie légendaire qui m'échappait totalement - avait été scruté à la loupe par les éventuels intéressés, ce qui n'était pas déjà des plus agréables mais la honte ultime restait leurs questionnaires.
Visiblement, eux ne s'étaient pas coltinés de trame commune!
Ceux-là - comprendre ceux qui détenaient un appartement - étaient pires que tous les autres. Des mères Maquerelle en puissance.
Tout y passait. Habitudes alimentaires, rythme de vie, loisirs, projets personnels et professionnels. Ça incluait aussi les préférences sexuelles dans la plupart des cas.
J'avais juste halluciné quand le premier mec avec lequel j'avais discuté avait abordé ce sujet.
Bon, j'avoue, je me considère plutôt comme quelqu'un d'ouvert donc, quand il m'avait demandé de quel bord j'étais – non sans avoir lancé un regard dubitatif sur ma longue chevelure tressée – je ne m'étais pas formalisé plus que cela et avais dit la vérité.
Visiblement ma bisexualité n'avait pas été problématique, quoique le petit haussement de sourcil genre 'encore un dépravé' ne m'avait pas trop plu mais bon, je n'étais pas à ça près.
Le reste du questionnaire par contre…
Quelle est la fréquence de vos rapports ?
Sont-ils bruyants ?
Utilisez-vous des accessoires ?
Combien de partenaires par rapport ?
Combien de partenaires en général ?
Combien de temps en moyenne entre la rencontre et l'acte ?
Avez-vous déjà été tenté par des relations zoophiles ?
Avez-vous un profil type ?
Et l'échangisme, vous en pensez quoi ?
Si j'avais ri jaune aux premières questions, masquant ma stupeur derrière une grimace, j'avais franchement ri aux dernières.
Ouvertement, sans complexe, à gorge déployée.
Et je m'étais barré en donnant une petite tape sur l'épaule du mec, clin d'œil à l'appui.
Pas débile quand même !
Hélas, les autres entretiens ne s'étaient pas mieux passés.
J'avais eu droit au duo de copines hystériques, qui cherchaient un homme 'viril mais pas trop', qui soit 'protecteur mais pas trop' et de préférence, 'un peu gay mais pas trop'.
Inutile de dire que je m'étais sauvé au plus vite. J'étais fou mais pas trop !
Ensuite, j'avais rencontré un étudiant en littérature française qui avait visiblement bouffé le petit Larousse et s'amusait à placer les mots les plus complexes dans une conversation des plus banales.
Et la culture, c'est comme la confiture…
Ma dégaine de geek n'avait pas trouvé grâce à ses yeux, et ce n'était pas plus mal, j'avais déjà la migraine après cinq minutes de blablas.
Je passai sans m'arrêter sur les étudiantes étrangers/étrangères. Les premiers cherchaient des types sympas qui pourraient accessoirement se substituer à eux pour payer le loyer et leur servir de guide touristique, les secondes cherchaient plutôt un mari et un visa de séjour indéterminé, ce qui revenait au premier cas.
Rien que je puisse leur offrir, en tous les cas.
Le gouffre du désespoir n'était donc plus très loin et j'envisageais de plus en plus sérieusement de tout planter là et de retourner vivre chez ma mère.
Si, si, j'en étais presque là.
Je soupirai une énième fois devant le panneau maudit quand une main s'est posée sur mon épaule droite, me faisant me retourner pour découvrir un mec blond, environ vingt-cinq ans qui me sourit aimablement.
Un polo Ralf Lauren. Un jean Levis. Une paire de chaussures de marque indéterminée.
Une gueule de jeune premier. Friqué, bien habillé, propre sur lui.
Je le détestais déjà.
« Tu cherches une colocation ? »
« Non, des partenaires pour une partie de catch. » Rétorquai-je, plutôt sèchement.
Question con, réponse con ?
L'autre haussa un sourcil et son sourire s'élargit.
Il avait de l'humour, le bougre.
« Ouais, j'avoue, mauvaise introduction. Vu que le salon s'appelle 'Le jeudi de la Colocation', ça semble assez évident. »
Je ne pus m'empêcher d'émettre un petit sourire narquois. Ken admettait ses torts, c'était déjà pas mal.
Mais l'autre ne lâcha pas l'affaire.
« Je recommence ! Je m'appelle Quatre, enchanté de te connaitre. »
Ça m'a plu et j'hésitais à peine avant de saisir la main tendue. Après tout, j'étais là pour ça, non ? Il avait bien fait de me le rappeler. J'étais pas différent du reste de la foule, fallait pas que je l'oublie.
« Duo. Enchanté également. T'es en rade d'appart toi aussi ?! » Demandai-je, avec commisération.
« Pas vraiment. J'ai l'appart déjà et deux colocataires, reste à trouver les deux autres. »
Il m'intéressait encore davantage, soudainement et je l'ai détaillé de plus près. Il avait l'air à peu près normal, c'était déjà un bon point ! (oui, mes critères chutaient nettement pour tendre vers les basiques essentiels : ne pas avoir de colocataire psychopathe ou sociopathe, au choix et surtout pas les deux !).
« Une coloc à cinq ? »
Je n'étais pas fondamentalement contre. Mais bon… Plus on serait, plus ça risquait d'être le bordel.
« Oui. Ça te poserait éventuellement un problème ? »
L'autre me scrutait intensément. C'est seulement là que j'ai remarqué.
Putain, il avait de ces yeux !
Bleu, mais d'un bleu incroyable !
Ça me rappela la vision de mon fond d'écran un atoll vu depuis le ciel de la Polynésie.
Le rêve.
Et je ne parlais pas que de l'écran.
J'ai eu du mal à reprendre le fil de la conversation.
« Euh… J'avais pensé à une coloc à trois, histoire d'éviter les embrouilles, en fait. Je cherche quelque chose de simple, pas de prise de tête. Réglo quoi. Tu vois ce que je veux dire. » Expliquai-je, en faisant une petite moue, histoire de bien montrer que j'avais conscience qu'il ne s'agissait là que de mes rêves les plus fous et terriblement optimistes, j'en convenais.
« L'avantage d'être cinq, c'est clairement la superficie. » Me répondit l'autre, poursuivant son idée. « Plus de place, plus de confort. Perso, je préfère. »
Il avait préparé son argumentaire. Et pourtant, avec une gueule pareille, il aurait pu faire sans.
« Mec ou nana ? » Demandais-je prudemment. Non, parce que la mixité, c'est bien sur le papier, en cours ou dans le bus, mais au quotidien, ça pouvait être galère. Une fille, ouais à l'extrême limite, on pourrait faire avec, deux, adios ! Moi, misogyne ? Pas du tout, juste célibataire et content de l'être.
« Mecs exclusivement. » Précisa Quatre avec un petit sourire en coin. Il semblait partager ma pensée, tout en aillant la classe de ne pas la formuler à haute voix.
Décidément, ce type m'intéressait. Ma foi …
« Bon, allez, vas-y, fais péter le questionnaire. » Lançais-je, prêt à me dévoiler à nouveau et répondre de mon mieux à toutes les questions qu'il jugerait bon de me poser. En espérant que celui-ci ne soit pas trop gratiné…
Mais le blond haussa les épaules négligemment.
« Oh, oublie ça. »
J'ouvris de grands yeux. Pas de questionnaire ?
« Tu recrutes sur quoi, alors ? Je veux dire, tu prends n'importe quel pinpin qui passe et c'est tout ? » Je me mordis la langue aussitôt. Ce n'était pas très aimablement formulé tout ça. La faute à ma spontanéité naturelle….
Mais il ne se vexa pas. Lui semblait avoir de nombreuses qualités.
« Le feeling en premier. Je t'ai observé pendant un bon quart d'heure, j'avoue. Et j'ai trouvé que tu avais l'air plutôt sympathique, ouvert et… » Son regard pétilla de malice. « Un peu innocent aussi. J'ai trouvé cela engageant. »
J'ai failli rougir de honte. Innocent… Bouseux quoi ! J'en avais un peu conscience, m'enfin, j'aurais préféré qu'il ne soulève pas ce point.
Mais bon, la franchise, c'est comme les boomerangs, ça finit toujours par nous revenir en pleine tête.
Il a poursuivi son explication.
« Passée cette première prise de contact, on sent vite si les affinités sont là et si les attentes sont en phase. Tu sais, il s'agit d'un contrat de vie commune en quelque sorte. Il faut voir ce que les deux parties ont à gagner en s'associant. Ça, c'est la deuxième étape. On va y venir mais je crois qu'on devrait s'en sortir sans difficulté. Puis vient la formalisation de tout ça. Et les détails de paperasses administratives qui vont avec, bien sûr. Tout sera super cadré, afin d'éviter tout problème. Tu sais, engagements pour le loyer, les charges, règles de vie à respecter. Des grandes lignes bien définies et pour le reste, chacun fera à sa sauce. C'est ma méthode. »
J'hochai la tête, approbateur en dépit de l'avalanche d'infos qu'il balançait à la seconde. Ce mec était un maniaque de l'organisation, ça se sentait.
Et bizarrement, ça me plaisait. Je trouvais même cela rassurant.
Je devenais complétement barge !
« Bonne technique. » Commentai-je, en me demandant vaguement comment j'aurais fait si la situation avait été inversée. Tellement peu probable que j'étais incapable de me projeter. « Et cet appart, il est où ? »
Il était temps d'avoir un peu plus d'infos sur cette merveille. Inutile de perdre du temps s'il ne collait pas avec mes critères.
C'était la phase 2, n'est-ce pas !
On s'est assis à une table et Quatre sortit son iPad, le posant devant moi. J'ai réprimé un sourire moqueur, mon côté geek se rebellant intérieurement contre le lobbyisme de la pomme croquée.
Ça n'a pas échappé à mon vis-à-vis et on a échangé un premier regard complice. Lui paraissait assumer clairement ses choix en matière de marketing. Moi aussi. Et peu importait que ce ne soit pas les mêmes.
« J'ai quelques photos. » Précisa-t-il avant de les faire défiler devant mes yeux.
Oh my god…
Haussmannien, gigantesque, moulures et parquet, hautes fenêtres, cuisine ultra moderne toute équipée, frigo géant. Le salon était de taille respectable.
Le tout déjà meublé.
Il était trop bien. Trop, trop bien !
« Et euh… Il fait quelle surface exactement ? »
Celle d'un super marché ?D'un terrain de foot ? Plus grand qu'une petite planète ?
« Deux cents mètres carrés habitables. »
Pour le coup, j'ai carrément poussé un petit sifflement.
Unbelievable.
« Plus de surface, n'est-ce pas ? » Les yeux bleus étaient légèrement moqueurs, et son ton, un brin victorieux. Il était sûr de son petit effet, le mec.
Il avait de quoi.
« Et il est où ? »
« Rue notre Dame des Champs. »
Mon dieu, j'étais amoureux. De cet appart.
« Mon école est dans la même rue. » Murmurai-je.
C'était le méga, super pied.
Quatre m'offrit un sourire lumineux.
« Vraiment ? Ça tombe très bien alors ! J'en conclue que tu es partant ? »
Il concluait bien, le bougre ! Je grimaçai, sentant qu'un coup dur risquait de mettre à terre mon beau château de cartes.
Parce qu'il restait un point à valider, et pas des moindres.
« Et le prix ? Loyer et charges, hein ? » J'osai à peine poser la question, sentant que cela allait définitivement briser mon rêve de la coloc parfaite.
« Cinq cents euros par mois, hors charges usuelles de la colocation. »
J'en suis resté perplexe. Pas complètement assommé en fait, je rêvais encore…
A bien y réfléchir, ce n'était pas si énorme, surtout au vu des prestations proposées. Et pourtant, c'était trop pour moi.
Et merde… J'avais un budget de trois cent cinquante euros maximum par mois. Une paille pour la Capitale ! C'était dans ses moments que je maudissais mes désidératas professionnels et l'obligation d'aller à Paris pour avoir une formation décente, porteuse et qui m'éviterait peut-être le chômage. J'ai bien dit peut-être.
Enfer et damnation. Pourquoi est-ce rien ne pouvait être simple ? Pourquoi ?
Cet appart était tout ce que je voulais, tout.
Et j'allais devoir le laisser passer ? Avais-je vraiment un autre choix de toute manière ?
Je n'allais quand même pas…
« C'est bon pour moi ! » Lâchai-je d'un coup.
Si, visiblement, j'allais faire comme tous les autres débiles ici présents, j'allais me sur-endetter pour avoir un toit.
Mais quel toit ! Dieu, qu'il était beau !
« Nickel ! Plus qu'un à trouver et on sera bon ! Et ne t'inquiète pas pour ce qui est du reste du 'groupe', on va mettre une clause de période d'essai dans le contrat de location, d'une durée d'un mois. Comme cela, on aura le temps de voir si cela fonctionne et que tout le monde joue le jeu! Mais je n'ai pas d'inquiétude. »
Je ne pus qu'hocher la tête, encore abasourdi d'avoir si vite cédé. J'étais une catin de l'immobilier. Shame on me.
Quatre se leva et me tendit un petit formulaire.
« C'est l'adresse ainsi que la liste des pièces à ramener pour finaliser le contrat. Y'a aussi mon numéro de téléphone portable, ça servira forcement à un moment ou à un autre. On se retrouve demain, 19 heures là-bas ? »
La chaleureuse poignée de main qu'il me donna avant de partir, assortie d'un sourire tout aussi caliente, acheva de me faire quitter le sol.
« Ouais, ça marche, à demain. »
Et je retrouvais seul, au milieu d'une foule de jeunes paumés comme moi. Sauf que moi, j'avais peut-être trouvé le Gaal !
Le soir même, 23 heures 49
Mon frère et sa femme venaient enfin de se coucher, me laissant seul dans le salon qui faisait office de chambre d'ami pour la nuit.
J'ouvris mon ordinateur portable et en profitai pour jeter un œil à mon futur appart. Merci google street view !
RAS.
Pas de boite de nuit, de café ou de restaurant branché.
Pas de chantier de construction, ni de route passante.
Ça avait l'air au top. Je détaillai de nouveau la liste de documents à fournir que m'avait filée Quatre. Un point restait à compléter. Le garant.
Un gros souci pour ma part. Ledit garant devant gagner trois fois le montant du loyer soit mille cinq cents euros net.
Je n'avais pas cet atout dans ma manche. Parents divorcés, une mère qui joignait les deux bouts mais pas suffisamment pour ces chers proprios.
Sans déconner, ils ne voulaient pas une copie de mon dossier médical non plus ?!
Hors de question que je laisse passer cet appart pour une broutille de ce style.
J'ouvris le scan de l'avis d'imposition de ma mère. Bien, il allait falloir être créatif.
Photoshop n'avait pas de secret pour moi.
Trente minutes plus tard, j'avais une nouvelle maman avec l'adresse qui va bien et surtout, le gagne-pain qu'il fallait.
Tranquille quoi.
De toute manière, ce garant, c'était du flan. Ma mère se saignait déjà assez pour m'envoyer un peu de sous pour bouffer, j'allais ne pas en plus lui faire payer mon loyer.
Il faudrait que je me trouve un taf pour pallier aux frais supplémentaires et faire en sorte d'assurer côté finances.
Faire un faux aurait-il dû me poser un cas de conscience ? Je crois plutôt que ce sont ces connards de proprios élitistes qui auraient dû en avoir avant d'établir des critères aussi drastiques !
Perso, j'étais en mode survie Kho Lanta, les doigts dans le nez et plutôt crever que de retourner vivre chez maman. Je l'aime, qu'on se le dise. Mais à distance et un week end sur deux, c'était mon max désormais.
J'avais été accepté sur dossier dans une super école loin de chez moi, pour suivre un cursus qui devrait – normalement toujours - m'éviter le chômage et des allers retours vers Pôle Emploi, ô spectres infâmes qui hantent les âmes des jeunes diplômés !
Et pour cela, j'étais prêt à prendre des risques.
Et puis, qui s'en rendrait compte ?! J'étais vraiment doué. La supercherie resterait indécelable.
A une heure du mat, mon dossier était prêt. Parfait et impeccable.
J'étais le candidat rêvé.
Au moins sur le papier.
A l'Appartement, vers 20 heures
Assis dans le salon, je ne pouvais pas m'empêcher de détailler avec admiration les lieux. Tout était bien fini, propre. Les pièces étaient immenses, bien aménagées.
J'étais impatient de m'installer ! J'allais vivre ici, vraiment ! C'était mieux que tout ce que j'avais pu imaginer.
Quatre avait vérifié mes documents avec attention mais n'avait rien décelé. Semblait que j'avais été bon sur ce coup-là. Je venais de faire mes premières armes de faussaire avec brio.
Ensuite, il me présenta ce qu'il appelait la charte du colocataire.
« Tu excuseras ce côté un peu formel. Mais cela me parait nécessaire. » Plaida-t-il avec une moue d'excuse.
Avec des yeux pareils, j'aurais dit oui à tout.
Mais j'étais d'accord, y compris sur le fond.
Je pris le document que je parcourus en diagonale. Obligation de payer son loyer, de maintenir les parties communes propres, de participer aux taches ménagères et aux dépenses liées à la communauté. Pas de bruit entre minuit et sept heures sauf en cas de consensus général.
« J'en rajouterais bien une. Pas d'animaux. » Suggérai-je.
Quatre leva la tête, interrogatif.
« Euh… Ouais, effectivement, je n'y avais pas pensé… »
Je soupirai.
« Je suis allergique. » Précisai-je, histoire d'être clair.
Non, je n'avais pas la phobie des bestioles, c'est juste que je devenais blanc puis rouge dès qu'un mammifère rentrait dans un périmètre de moins de trois mètres autour de moi. Les plumes me rendaient malades également et déclenchaient des crises d'asthme, et la nourriture à poissons me filait des nausées.
Mais ça, je préférais ne pas le dire trop haut…
Le blond approuva sans insister.
« Je vais rajouter ce point, ce serait dommage que tu tombes malade! En plus, ce sera plus simple pour récupérer la caution. » Marmonna-t-il en gribouillant une phrase en bas de la feuille.
« Alors, c'est bon pour toi ? »
Il me tendit un exemplaire et en conserva un. Sa méticulosité me fit sourire mais je me gardai bien d'exprimer ma pensée. Pour le moment, je ne savais pas trop sur quel pied danser avec lui. Il avait l'air cool et en même temps, quelque chose me retenait.
Peut-être une 'petite' différence de milieu social, allez savoir. A moins que ce ne soit ma timidité naturelle qui refasse surface…
A voir, j'aurai l'occasion de mieux le connaitre par la suite.
« Je peux emménager quand ? » Les cours commençaient dans deux semaines mais j'avais hâte de prendre possession des lieux.
Quatre sortit son agenda électronique.
« Semaine trente-six, donc d'ici dix jours. Les autres arriveront cette semaine-là également. »
« On est au complet ? »
« Yes ! Ça n'a pas été sans mal mais c'est bon, on sera cinq, comme prévu. »
Il avait l'air satisfait.
Son regard se posa chaleureusement sur moi.
« Je suis content que tu te joignes à nous Duo. J'ai l'impression qu'on va bien s'entendre. »
J'avais la même impression.
Et voilà pour ce premier chapitre, une petite mise en jambes!
On continue?
A très vite! :)
