[« Sakura aimait se laver dans le poste de pilotage du vaisseau. La vue y était magnifique, avec cette immense baie vitrée de sept mètres sur deux de laquelle on pouvait admirer les étoiles.
C'était à la fois une chance et une malédiction que d'être ici. »
Perdue au fin fond de l'espace, seule, Sakura s'organise pour survivre après l'extinction de son espèce. La jeune femme attend qu'on la trouve, essayant d'échapper à ses démons, aux ''ombres'' qui se cachent dans chaque recoin du vaisseau spatial et semblent vouloir la faire sombrer dans la folie.]
Voilà ma première fanfiction publiée, j'espère qu'elle n'est pas trop mal. J'ai un peu de mal avec le découpage temporel, les chapitres serons donc surement inégaux. Bien entendu, tout commentaire et le bienvenue, même juste deux mots à la vas vite. Comme dit dans le résumé les couples ne sont pas vraiment définis, même si j'ai ma petite idée la dessus. Désolé pour les amateurs mais pas de Sasu/Naru. Quoi que, sait-on jamais hein... Enfin voilà. Pour l'instant les couples sont basiques, mais vont peut être changer, qui sait.
Je fait des efforts pour l'orthographe, vraiment, mais ce n'est pas trop mon truc alors n'hésitez pas a faire des remarques.
Comme c'est bientôt les vacances pour moi, je pense poster rapidement, et j'ai déjà quelques chapitres d'avance.
Ah oui, et pour le titre, dernière chose, il est emprunté à la magnifique chanson de Aaron- Last Night Throughts. J'expliquerais peut être mon chois plus tard, je laisse deviner pour l'instant.
Bande-son du chapitre:
My Morning Jacket - Touch Me I'm Going To Scream (partie 2)
Jeff Buckley – Hallelujah
Katy Perry – E.T
M83 - Midnight city
Mika - Happy Ending
Bonne lecture~
Chapitre premier
Où sont les autres ?
Sont corps se fracassa au sol dans un bruit mou. La chute, bien qu'amortie par l'épais liquide qui l'entourait, n'en demeura pas moins brutale. Sa tête rencontra violemment terre, et ce fut un miracle qu'elle ne perde pas connaissance quand le choc se propagea à travers ses os.
Du peu qu'elle voyait, tout était noir autour d'elle.
Les mains tremblantes, elle réussit à dégager ses cheveux de son visage poisseux.
Son corps subissait encore les échos du heurt précédant, sous la forme d'une douleur pulsant à l'arrière de son crane, tandis que son esprit, lui, en restait confus.
Elle ne put se lever et rampa, terrorisée. Le sol dur et métallique était glacial, la nuit effrayante de par son calme abyssale.
Il régnait autour d'elle un silence absolu, régulièrement entrecoupé de grincements sourds, comme ceux que l'on pourrait entendre dans la cale d'un bateaux qui se brise.
Mais le pire était sans doute ce calme plats là, dans sa tête.
Elle ne les sentait plus.
Elle eu beau appeler, leur crier sa présence, les chercher, elle était seule.
Le vide s'imposait en elle, insoutenable, tellement douloureux qu'elle crut en devenir folle.
Et le froid autour d'elle semblait rentrer par tous les pores de sa peau. Il glaçait son sang, s'enroulait autour de son estomac et anesthésiait son esprit. Il l'engloutit encore plus férocement que l'ombre englouti la lumière, ne laissant rien d'autre qu'une carcasse froide sur le sol, recroquevillée dans sa propre crasse. Son cerveaux semblait s'être éteint, comme si quelqu'un avait pressé le bouton off, comme si tout ses neurones étaient morts d'un coup.
Où êtes-vous ?
Il ne restait plus que la douleur dans son ventre, dans sa tête, dans son cœur. Juste la douleur.
Elle s'évanouit.
Sakura s'était réveillée quelques heures plus tard, l'esprit encore abruti de peine. Quand elle eut repris pleine conscience de la situation, les sanglots la déchirèrent. Ce fut comme un retour en enfance, quand, encore si petite et si faible, elle n'arrivait pas à calmer les brusques spasmes qui tordaient son corps et raidissaient ses muscles. Sa respiration était comme folle, et l'air n'arrivait qu'avec peine à passer sa gorge crispée. L'horrible boule qui logeait dans sa trachée l'empêchait presque totalement de déglutir, et était si douloureuse qu'elle aurait aisément justifié à elle seule les larmes de la jeune fille. Jamais elle n'avait éprouvé un sentiment si intense que celui qui l'écrasait maintenant. Sa peine était une déchirure insupportable que ses plaintes n'arrivaient pas à refermer:
elle criait, elle hurlait de douleur, se tordait comme une possédée.
Où êtes vous ? Où êtes vous ?
Il n'y avait plus personne. Le lien qui la reliait aux autres individus de son espèces avait été arraché, et plus personne ne répondait à son appel. Ils étaient tous morts. Tous, et ne subsistait qu'un néant dans sa tête, là ou autrefois leurs présences la réchauffaient doucement. Comme avec un membre arraché, il n'y avait plus là qu'une douleur fantôme, souvenir de ce qui avait été.
Et Sakura ne savait même plus comment respirer sans ce lien. Il avait toujours existé, durant chaque instant de sa vie, durant chaque seconde elle l'avait senti.
Comment vivre maintenant qu'il n'était plus là? Maintenant qu'ils n'étaient plus là ?
Mais peu à peu les plaintes de la jeune femme cessèrent, et l'instinct reprit le dessus.
Elle cessa de pleurer.
Il fallait survivre. Oui, elle aurait toujours mal, et ce jusqu'à la fin de ces jours, mais la vie devait reprendre ses droits. Ils n'étaient plus là, et il fallait qu'elle se débrouille, malgré le chagrin, malgré l'envie dévorante de se laisser choir au sol en attendant que la fin soit là, que le folie l'emporte.
Alors Sakura repoussa tout cela au fin fond d'elle, loin, très loin, presque jusqu'au déni, et essaya de réapprendre à respirer seule.
Elle avait rampé jusqu'à atteindre un mur, puis avait fait le tour de la pièce. L'obscurité était si complète qu'elle ne pouvait distinguer sa main, que celle-ci soit à vingt ou à deux centimètres de son visage. Tenter de se lever avait été une très mauvaise idée. Des objets étaient entreposés dans la pièce, et elle était de nouveau tombée, faisant saigner la blessure qu'elle s'était faite au crane la première fois.
Elle avait réussi à trouver un couloir, guidée par de minuscules lueurs. Le mur était aussi froid que le sol contre sa peau nue, mais elle s'y était appuyée pour se relever.
Et elle avait vu.
Tout: le monde, les étoiles, les planètes; la vie dans toute sa splendeur.
C'était l'espace.
Le ballet des corps célestes était paisible, si beaux. Les astres se mouvaient lentement, dans une mécanique universelle et parfaitement rodée, qui accordait avec majesté la danse du moindre grain de poussière.
Sakura se dit que tout cela était là depuis si longtemps qu'elle ne pouvait même pas se l'imaginer, et que tout cela lui survivrait. Elle se remplit les yeux de cette beauté parfaite, de l'obscurité qui régnait en maitre calme sur tout ce qui existait.
Ici, la création était aussi sublime que la destruction était splendide, et la jeune fille en restait émerveillée. Tout était magique, épatant de beauté : des étoiles, milliard de milliard de points fixes blancs, qui brillaient comme jamais rien n'avait brillé, au silence. Ce silence presque assourdissant tant il était absolu.
Peut être...peut être qu'ils sont quelque part là, perdue dans l'univers. Ils serraient si loin que je ne pourrait pas les sentir, mais ils serraient là. Et je ne serrais pas seule.
Mais le vide à l'arrière de sa tête et dans son cœur ne soufrait d'aucun défaut. Elle oublia vite cette idée.
Après quelques heures d'errance durant lesquelles elle se déplaça de hublot en hublot, Sakura trouva un panneaux de contrôle. Elle ne pouvait pas remettre le vaisseau en marche, il n'était sans doute d'ailleurs plus en état, mais la lumière s'était allumée après quelques tentatives hasardeuses.
Les ampoules avaient grésillé, puis avaient jeté leur lumière cru sur les longs couloirs labyrinthiques de l'immense appareil.
Dans la clarté artificiel, seules les ombres étaient là pour lui tenir compagnie, et Sakura se sentit plus seule que jamais, perdue au fin fond du cosmos, ou tout était soigneusement enveloppé de silence.
Toute fuite était impossible.
Tout d'abord, et simplement, car Sakura ne savait pas piloter ce genre d'engin. Le vaisseau était une énorme machine, peut être militaire, peu être scientifique, et c'était à peine si Sakura comprenait le quart des boutons présents sur le tableau de bord. Bien sûr, elle avait pensé à mettre en marche le pilote automatique, ou à chercher un système d'urgence comme il en existait sur la plupart des vaisseaux civils, mais après mure réflexion, et deux ou trois essais soldés par de lourds échecs, elle avait abandonné l'idée. Notamment, et surtout, à cause de cette alarme stridente qui avait résonné quand elle avait, par mégarde, abaissé un petit levier jaune.
La jeune femme réussit cependant à apprendre qu'elle était seule dans le bâtiment, et qu'il n'y avait pas d'autres personnes mises en ''hibernation'' comme elle l'avait été. De plus, elle comprit le fonctionnement d'un ou deux systèmes, comme celui qui gérait l'eau, l'électricité ou encore sa situation géographique.
Ce n'est pas qu'elle se trouvait loin de tout, mais simplement que le vaisseau avait dérivé jusqu'à un endroit particulièrement vide et inintéressant de la voie lactée, ou sans doute personne n'avait mis le nez depuis des décennies.
Elle avait essayé de garder son calme en comprenant cela, mais la peine avait prit le dessus, et les larmes avaient de nouveaux coulé.
Sakura n'avait jamais été une jeune fille prompt à la colère dans les situations de crises, et cédait vite à l'abattement. Elle essayait de ne pas être ''une petite geignarde'', comme sa meilleur amie l'appelait autrefois, mais vouloir n'était pas forcément synonyme de pouvoir. Alors elle pleurait, rageait intérieurement de sa propre faiblesse, de sa nullité.
« Mais bouges toi Sakura ! » hurla elle tout d'un coup. Le son d'une voix était assez troublant dans la tranquillité triste et presque effrayante du bâtiment, et Sakura frissonna.
Elle n'avait pas parlé depuis longtemps, et s'entendre aussi distinctement était plutôt gênant. Elle avait l'impression qu'émettre trop de bruit allait réveiller des fantômes endormis, et un poids glacé s'installa tout d'un coup dans son ventre. La peur la fit frissonner.
A partir de cet instant là, elle demeura totalement silencieuse.
Le tour du vaisseau avait été vite fait, car Sakura n'avait pas visité les cales et les salles des machines. Ces pièces lui donnaient la chaire de poule dès qu'elle s'en approchait, et glaçaient son sang dans ses veines. Elle en avait bloqué l'accès sans regret, et évitait d'en approcher les portes de trop près. À proximité des ces endroits elle se faisait discrète, encore plus invisible qu'elle ne l'était déjà, comme pour se fondre avec le décore. L'oreille tendue, elle guettait le moindre bruit, le moindre chuchotement qui pourrait trahir une présence autre que la sienne.
Elle se sentait ridicule.
Sur sa planète, Tecla 3, beaucoup de monde était athée, et la plupart des gens ne croyaient plus aux fantômes depuis des siècles. Son peuple était dans les plus avancés existant. Son père, scientifique, lui avait toujours dit que la logique était la clef de tout.
Alors elle faisait de la logique. Au moindre bruit suspect, au moindre grincement un peu trop sinistre du vaisseau. Elle ordonnait ses pensées, listait ses connaissances.
Il fallait commencer par le plus simple, par les choses triviales.
Je m'appelle Sakura.
J'en suis au deuxième quart de ma sixième luna, soit dix huit ans.
Je suis teclin, de la planète Tecla 3.
Je suis seule. J'ai peur.
C'était sa manière de se rassurer, de penser à autre chose et de retrouver ses esprits.
Mais aussi d'éloigner l'ombre froide de la folie qui rodait à chaque coin de couloir.
Sakura ne se souvenait pas vraiment de ce qu'il s'était passé. Elle avait le vague souvenir d'une épidémie, de sa terre natale ravagée par la mort. Les téclins étaient en général des gens bons et calmes, mais au bout de trois semaines, ce fut la psychose générale. L'état ne contrôlait plus rien, tout était parti en vrille.
Tecla 2 avait menacé d'envoyer La Bombe sur sa planète, si celle-ci ne stoppait pas immédiatement toute tentative d'échange physique.
Ça criait de partout dans la ville, et il s'était rependu dans l'aire une vague odeur de brulé. Au loin, depuis sa maison sur les auteurs de Lazubé, la capitale, Sakura pouvait voir une multitude de taches mouvantes rouge-jaunes. Les feux étaient déclenchés par le groupe extrémiste de la ''flamme violette'': flamme de part leur méthode qui consistait à bruler les maisons des malades – ou terriens – et de leur famille pour ''purifier'', violette pour la couleur officiel du corps médical. Depuis deux jours, le gouvernement avait totalement perdue la maitrise de leurs actions, et la ville était en proie aux incendies criminels de façon continue. De plus en plus de gens se joignaient à ces actions de violences collectives, dans lesquelles ils semblaient trouver exutoire à leurs peurs, à leur sentiment d'impuissance et au stress qu'engendrait la situation.
Sakura réajusta son masque sur son nez.
Quelque part, elle comprenait, et cela la révoltait encore plus que de voir ces gens se comporter comme des animaux. Elle restait loin de tout cela, de peur qu'assister à l'un de ces buchers ne fasse éclater tout ce qu'elle gardait au fond. Toutes ses émotions sales et lâches qu'elle avait, comme la peur, l'impuissance, le dégout. Sakura craignait que devant cette déferlante de folie, elle ne se laisse elle-même submerger. Le lien était puissant, et les foules avaient un pouvoir d'attirance extraordinaire, surtout sur les adolescents.
D'ici, elle pouvait sentir la colère, le haine et la peur de ces gens, de ses compatriotes.
Mais cette masse, cette vague d'émotion animal, n'arrivait cependant pas à recouvrir complètement ces êtres qu'elle sentait parfois.
Par moment, elles étaient là, ces personnes, ces malades victimes de la folie et de la haine. Leur souffrance était si aigüe qu'elle transperçait la croute de sentiments sale, et Sakura ressentait leur terreur, leur souffrance et leur tristesse. Elle pleurait presque avec eux, pleurait d'incompréhension, de désespoir et de douleur, alors qu'on les traquait comme des bêtes, les traitait tel des parias, des monstres qui ne méritaient plus de vivre.
Les nuit étaient étouffante, mais la jeune femme ne prenait pas le risque d'ouvrir la fenêtre, de peur des pillages. Alors dans la chaleur de sa chambre, quand l'insomnie était là, cramponné à elle, elle discernait presque la chaleur des flammes lécher sa peau, et les hurlements d'agonie des condamnés au buché résonner dans ses oreilles.
Si l'on comptait une douche tous les deux jours, deux litres pour boire et deux pour cuisiner journalièrement, il restait assez d'eau à Sakura pour tenir à peut près cinq années. L'électricité, quand à elle, n'était pas limitée, provenant des micro-cellules photovoltaïques recouvrant entièrement le vaisseau spatial. La nourriture non plus ne posait pas problème: l'engin avait été prévu pour accueillir près de cinq cent personnes, les réserves étaient donc immenses. Cependant l'oxygène, lui, était limité: trois années, au mieux.
En verrouillant étanchement certaines pièces, il était possible de couper leur alimentation en O2. Sakura pourrait grâce à cette technique gagner deux ou trois années, tout au plus.
Elle se suiciderait. Voilà ce qu'elle avait décidé.
Si elle venait à manquer d'oxygène, elle s'injecterait un poison dans les veines. Elle en avait trouvé à l'infirmerie, et cela ne serait pas bien difficile. La situation lui échappait complètement, sa vie ne reposait que sur la chance, alors c'était sa manière de garder le contrôle. Au moins pourrait-elle décider de sa fin. Mourir de la manière que l'on avait choisi était un droit fondamental sur Tecla 3, et allait de paire avec le respect de la dignité des personnes.
Le temps n'existe pas dans l'espace. Les heures, les journées et les mois sont des unités propres aux êtres pensant, créées de toute pièce. Chaque planète développe donc un système particulier pour essayer de maitriser la passé, le présent et le future.
Les habitants de Tecla 3 utilisaient les states, l'équivalent d'environs deux minutes trente-cinq, puis les setates, qui regroupaient cent states. Les journées sur la planète d'origine de Sakura duraient l'équivalent d'un peux plus de trente-neuf heures, soit dix setates.
Afin de simplifier les échanges entre planètes, quelle qu'elles soient, il avait été décidé en 2309 par l'O.C.U – l'Organisation des Civilisations de l'Univers (les terriens voulaient ''unies'' à la base) – que l'unité de temps en vigueur serrait l'unité terrestre, car considérée comme simple et précise. Les enfants apprenaient donc à l'école le système de temps propre à leur planète, aussi bien que le système de temps terrien.
Sakura avait quitté sa planète aux alentours du 52 Quintuante de la Septième Ère, soit du 15 Janvier 2630 dans le calendrier Terrien. Le tableau de bord du vaisseau indiquait que l'on était le 5 Juin 2752.
Cent vingt-deux ans. Elle était restée cent vingt-deux ans en hibernation dans ce cocon artificiel.
Sakura ne savait pas trop quoi penser.
C'était sans doute stupide, mais devait-elle considérer avoir cent trente-neuf ans, ou toujours dix-sept ? Parce que si l'on y pensait, logiquement, elle avait vécue,''existé'', durant cent trente-neuf années. Mais son corps et son mentale en étaient encore à ses dix-sept ans. Ces cellules avaient dix-sept ans.
Elle se sentait à la fois si jeune et si vieille.
Son amertume et sa nostalgie était celle d'une personne ayant vécue, et – Oh mon dieu – qu'est ce qu'elle avait vécue.
La période la plus triste de l'histoire de sa civilisation, la dernière période. Elle avait vue sont peuple mourir, s'éteindre en pleine gloire, être décimé comme une papillon sortant de sa chrysalide mais tout de suite écrasé.
Cependant il y avait ça, cet espoir un peu irraisonné, celui des personnes n'ayant plus rien à perdre, que quelqu'un vienne. Elle était perdue, autant physiquement que mentalement, triste, mais pas pour autant désespérée.
Quelqu'un allait venir. C'était obligatoire, et le contraire était impensable.
