Bonjour à tous ! L'histoire que je publie aujourd'hui est une participation au projet "Luna au fil des saisons" du fanclub Cueilleurs d'étoiles, sur HPFanfiction. Pour le projet, il fallait choisir une saison, une époque et un mot dont la première lettre est contenue dans le prénom de notre Luna préférée. J'ai donc la combinaison : Printemps - après les études - nuit, que je conserve pour mes deux chapitres.

Ce chapitre a été écrit en une heure, dans le cadre de la nuit du 23 juillet 2016, sur HPFanfiction. Le premier chapitre aujourd'hui, je publierai sans doute le seconde au courant de la semaine prochaine.

J'espère que ça vous plaira, et que je n'ai pas trop dénaturée notre chère Luna !

Bonne lecture !


C'est une étrange nuit de printemps. L'air sent l'herbe fraîche et la pluie, la lune brille si fort qu'elle éteint les étoiles.

Au milieu de cette clarté nocturne, une silhouette aussi lumineuse que la lune, à sa façon. Entre ses mains, un carnet relié de cuir et une plume. Elle est assise à l'ombre – une nuit si brillante qu'il y a de l'ombre, si ce n'est pas étrange... – d'un arbre immense et bruissant.

Elle n'a pas encore ouvert le carnet, mais la brise s'en charge pour elle. Au hasard. Et sur le parchemin blanchi par la lune, juste des mots, jetés çà et là, écrits à l'envers et à l'endroit. Ils se suffisent à eux-mêmes, pourquoi les lier entre eux ?

Ils n'ont rien de commun, et alors ? Brebis, synecdoque, amoureusement, nocturne, ronfler, nargole, philtre, toge, cochenille...

Luna n'écrit qu'en ces nuits où la lune éclipse les étoiles. Elle remplace les astres disparus par des constellations de mots, simplement parce qu'elle les trouve beaux. Elle ne connait pas toujours leurs sens, parfois même, elle est certaine qu'ils n'en ont pas. Elle en invente, elle en retrouve, elle mélange les langues, quelle importance ?

Souvent, avant de les écrire, elle les crie à haute voix, elle les chuchote, elle les chante... Parce qu'un mot est beau lorsqu'il est prononcé mais il l'est aussi lorsqu'il est écrit.

Elle n'écrit jamais la date des constellations qu'elle sort de son imagination. Mais, quand elle ouvre son carnet au hasard, un matin, un soir, un mois, un an plus tard, jamais elle ne doute. Oh, elle ne pourrait sûrement pas donner la date exacte, mais la saison, et même le temps, ne sont jamais des secrets pour elle...

Elle écrit quand il neige, elle écrit quand il pleut, elle écrit quand la chaleur étouffe les sorciers aux préoccupations futiles. Il ne lui faut que la lune, après tout... La lune et une absence d'étoiles pour conséquence.

Mais cette nuit-là est une nuit exceptionnelle. L'air sent l'herbe fraîche et la pluie, la brise amène du bout du monde des senteurs florales qui feraient verdir de jalousie les plus grands parfumeurs... Luna respire à pleins poumons, quand elle ferme les yeux, le paysage est toujours présent. Sous la lune, ses cheveux ne sont plus emmêlés, ils ne sont plus blond sale, non... Ils forment autour de son visage une couronne d'argent.

Elle se sent bien, elle se sent à sa place. Et ces moments sont rares, elle les goûte comme il se doit. Elle se trouve loin de tout, loin de sa maison, loin des moqueries et des regards agacés. Elle est seule avec la lune et la brise printanière.

Certaines nuits, il lui arrive de noircir des pages et des pages, d'écrire si petit que, de loin, on pourrait croire qu'il ne s'agit pas de simples mots jetés là, mais un texte compact et construit. D'autres nuits, elle n'écrit qu'un seul mot, ou deux.

Mais cette nuit-là, parce qu'elle est douce, parce que c'est le printemps, parce la brise est chargée de parfums, a quelque chose de spécial. La lune brille d'une présence inexplicable.

Comme cela arrive parfois, il ne vient qu'un seul mot à l'esprit de Luna.

Pandora.

Mais cette nuit-ci, elle n'écrira pas. Certains mots doivent être dits, d'autres doivent être criés, hurlés, chuchotés ou écrit. Mais à trop répéter on perd la saveur et la force.

Pandora.

L'aube n'a pas encore montré le bout de son nez. Mais Luna s'en va, le cœur bouleversé. Elle n'a rien écrit.

Pandora

La page reste blanche mais la nuit crie silencieusement ce nom qu'elle a voulu taire.

Pandora.