Titre: Silver and cold
Auteur: Shima-kyuuketsuki
Source: The GazettE + quelques guest
Genre: Drame, romance
Disclaimer: Pas à moi, même pas un tout petit bout xD mais l'histoire m'appartient ^^
Musique: Let the record show - Emilie Autumn / Resonance & Judea - Exist trace
Chapitre I
Aux yeux des gens, je suis un monstre, je ne devrais pas exister, je suis un être contre-nature...
Fin du XIXème siècle, sur un bateau reliant le Japon à la France.
Le voyage était long, les sièges inconfortables, de plus, la manière dont le bateau tanguait sur les vagues me rendait malade. Ma tête était lourde et j'avais l'impression que mes organes jouaient à chat dans mon corps. Je ne cessais de me plaindre, ce qui me valait d'être réprimandé de nombreuses fois par ma mère: « Uruha, tu sais très bien que ce voyage n'est qu'une épreuve! Allons, tu es un grand garçon maintenant, alors cesse de te lamenter ainsi! Pense à notre vie une fois arrivé, nous serons très heureux là-bas! Crois-moi, tu t'y plairas! » Ses paroles me laissaient sceptique, aller vivre dans un nouveau pays où je ne connaissais personne ne me plaisait pas vraiment, mais le sourire enjoué qu'avait ma mère en parlant de notre vie là-bas me réchauffait le cœur.
A mon grand étonnement, les paroles de ma mère se révélèrent exactes. Les dix années qui suivirent furent remplies de moments que jamais je ne pourrais oublier. J'appris à lire, à écrire, je me fis aussi de nombreux amis, la main d'une jeune demoiselle de bonne famille m'avait même été accordée, je devais la rencontrer dans la semaine qui suivait. En d'autres termes, ces dix années furent synonymes de joie et de bonheur. Ma vie me plaisait telle qu'elle était, j'aurai aimé qu'elle dure ainsi éternellement.
Une nuit, alors que je me préparais pour le coucher, un cri de douleur retentit dans la maison, je descendis en toute hâte l'escalier qui menait au salon et découvris ma mère allongée par terre, en nage et se tenant le ventre. Mon père était à ses côtés et lui rafraîchissait le front à l'aide d'un linge humide. « Uruha! S'il te plaît cours chercher le médecin! Il arrive! » Elle essaya d'articuler au mieux ces paroles entre deux gémissements de douleur. J'enfilai rapidement des vêtements et me précipitai hors de la maison. Il pleuvait cette nuit-là, mes chaussures glissaient sur les pavés des rues et je devais faire bien attention à ne pas tomber! Les rues étaient sombres et désertes, ce qui donnait une atmosphère quelque peu angoissante. Instinctivement, mon pas s'accéléra. J'étais pressé de trouver le médecin, pour ne plus être seul au milieu des sombres rue de Paris au beau milieu de la nuit. Un bruit assourdissant me fit sursauter, mon pouls s'accéléra, ma respiration se coupa et mes sens étaient aux aguets, guettant la moindre chose anormale qui pourrait se profiler à l'horizon. Le même bruit résonna de nouveau dans les rues. Mon angoisse se dissipa aussitôt lorsque je réalisai qu'il ne s'agissait en fait que des cloches de l'église qui indiquaient l'heure. Mentalement, je me traitai d'imbécile. Je n'avais aucune raison de m'inquiéter! Même seul à cette heure-ci, je n'avais rien à craindre! Ma paranoïa n'avait aucun lieu d'être! Bien que j'essayais de me rassurer, mon inquiétude ne s'envola pas totalement.
Au détour d'une rue, je percutai par inadvertance une petite fille qui tomba à la renverse.
« Veuillez me pardonner jeune demoiselle, je ne regardais pas où j'allais!
- Ce n'est rien »Me dit-elle en se relevant à l'aide de la main que je lui avais tendu.
Elle ne devait pas avoir plus de huit ans, son visage était encore enfantin, mais son regard semblait étonnement vide. Elle possédait de longs cheveux bonds légèrement bouclés, qui encadraient un visage d'une peau diaphane, dont les rayons de la lune accentuaient la pâleur. Elle portait une robe ornée de dentelle et de rubans. Elle était la parfaite représentation de la petite fille fragile et innocente. Cependant, quand mon regard croisa le sien et que ma peau rencontra celle de sa main, je sentis qu'elle dégageait quelque chose d'inquiétant qui remettait en question la fragilité qu'on lui aurait attribué au premier coup d'œil. De plus, qu'est-ce qu'une petite fille faisait dans les rues au milieu de la nuit et apparemment seule?
Elle continuait de me fixer avec un sourire angélique, mais un regard impassible. Elle me mettait mal à l'aise. Je décidai de reprendre la parole, autant pour essayer de chasser mon malaise que pour en finir au plus vite et continuer ma route afin de chercher et conduire le médecin à la maison.
« Ne vous êtes-vous pas fait mal en tombant?
- Je ne crois pas, m'adressa-t-elle avec un charmant sourire. Je pense que les jupons ont amorti le choc!
- Si je puis me permettre, personne ne vous accompagne-t-il?
- Non pourquoi?
- Eh bien une fillette seule dans les rues à cette heure-ci, voilà qui n'est pas prudent! N'avez-vous pas eu vent de cette terrible histoire qui s'est déroulée à Londres il y a de cela quelques mois?
- Oh! Celui que l'on surnomme Jack?
- Oui, cela n'a-t-il donc pas effrayé vos parents que des crimes aussi atroces puissent-être commis, pour qu'ils vous laissent sortir seule au beau milieu de la nuit?
- Et bien disons que je n'ai plus vraiment de parents depuis bon nombre d'années, de plus je ne suis pas une prostituée, je n'ai rien à craindre de Jack!
- Là n'est pas la question, il reste qu'il est dangereux pour vous de vous promener dans les rues de Paris, seule la nuit !
- Si vous le dites... Quel est votre nom?
- Uruha.
- Moi c'est Claudia!
- Enchanté mademoiselle Claudia! »
Elle m'adressa un sourire que je ne parvins pas à déchiffrer. Son index s'amusait avec l'une de ses boucles alors qu'elle se balançait doucement d'un pied sur l'autre, comme si elle hésitait à me demander quelque chose. Elle finit par s'arrêter et me fixer droit dans les yeux.
« Dites Uruha, savez-vous pourquoi je n'ai pas peur de me balader seule? Murmura-t-elle
- Non, répondis-je incertain de savoir si je voulais vraiment en connaître la raison.
- C'est un secret mais... »
Elle laissa sa phrase en suspend et s'amusa de nouveau à tortiller ses longues boucles blondes. Au bout d'un moment, elle leva vers moi ses yeux enfantins, mais je pus y déceler quelque chose que je n'arrivais pas à identifier, une fois de plus. Ses longs doigts fins s'amusaient toujours à tortiller ses cheveux quand un des rubans ornant sa chevelure tomba à terre. Par galanterie, je m'accroupis pour ramasser le petit morceau de tissu, mais à peine avais-je mis un genou à terre que Claudia se colla à moi, elle m'agrippa les épaules avec une force inouïe pour une fillette, puis plongea son visage dans mon cou, je sentis soudain une douleur vive. Par déduction, je compris que ses dents, pointues et parfaitement aiguisées venaient de pénétrer dans la chair de mon cou. J'entendis Claudia avaler, de plus en plus avidement ce qui devait être mon sang. Je tentai de me dégager de son emprise, mais la fillette avait une force déconcertante. J'essayai de crier, de me débattre, mais rien n'y faisait. J'étais prisonnier de cette inquiétante fillette et ne pouvais rien faire alors qu'elle se nourrissait de mon sang. Doucement, ma tête commença à tourner, sans que je puisse les en empêcher, mes yeux se fermèrent lentement. Au loin, j'entendis vaguement quelqu'un appeler Claudia. La fillette sembla surprise puisqu'elle ôta immédiatement ses crocs de mon cou et me lâcha, je tombai lourdement au sol sans pouvoir me rattraper, mon corps ne me répondait plus. Dans mon dernier moment de lucidité, je l'entendis se pencher au-dessus de moi et me chuchoter: « Dorénavant, évite les rayons du soleil mon petit Uruha. » Puis je sentis les ténèbres m'envahir.
Alors... Ce chapitre est un peu court, je sais, mais je ne voyais que cet endroit pour couper ^^
Les deux premiers chapitres seront une sorte de prologue à l'histoire, ils permettent juste de planter le décor et de mieux comprendre Uruha par la suite n_n
Les autres personnages apparaîtront à partir du 3ème chapitre.
Alors, qu'en avez-vous pensé? ^^
