CHAPITRE 1: NEW RECORD

" - Bon, on reprend... 2ème jour après l'accident, aller, à toi!

- Enfin je vais pouvoir reprendre mon récit! J'espère que ta caméra est assez chargée!

- Vas-y je te dis! "

Alors ou en étions-nous? Ah oui! Le resto abandonné! Ca commençait à faire un moment que nous étions coincés entres ces murs. La tempête ne semblait pas être prête de cesser et nous étions gelés. Bah oui! Faut savoir que ça faisait un moment que le chauffage était coupé là-dedans! Trempés comme nous étions, on était sûrs d'être couchés le lendemain avec 40 de fièvre! Des idées foireuses j'en ai eues dans ma vie, mais celle-là elle figure dans mon top 10 c'est certain! Enfin quoi qu'il en soit, une fois reposé je fis faire le tour du propriétaire au petit, comme promis. Ses yeux d'enfant devaient s'imaginer toutes les bétises qu'on avait pu faire étant mômes. Même si nos conneries les plus mémorables ne se sont pas passés durant notre enfance à Fred et moi! Mais ça c'est une autre histoire! Ah! Sacré Fred, va! Toi et tes conneries me feront toujours autant marrer! Donc comme je le disais, on fit vite le tour du propriétaire, le gosse et moi. Soudain je me souvins d'une chose! D'une vieille armoire scellée! Notre trésor à l'époque! Les grands-parents de Fred nous l'avait laissé à l'occasion de l'ouverture de leur nouveau resto. À l'époque on rêvait d'en faire des comme lui plus tard. Ce qu'on a fait d'ailleurs, quelle idée on a eue... Je décidai donc de retrouver cette armoire, la dernière fois que nous étions venus Fred et moi, elle y était toujours! - Pourvu qu'elle y soit encore! - Pensai-je. Je couru comme un dératé, lâchant la main du môme et oubliant la douleur qui m'avait abattu, 10 minutes plutôt.

" - Vince! Qu'est-ce qu'il y a?! T'as vu un fantôme? Me laisse pas tout seul!

- Viens bonhomme! Tu veux voir le trésor qu'on gardait quand j'étais petit?

- Oh oui!

- Alors viens! "

Bon certes on devait passer par l'extérieur, mais c'était pas une petite pluie de rien du tout qui allait couper notre enthousiasme! Quand soudain une voix nous stoppa net.

" - Vincent! Tu vas pas emmener Rodrigue sous la pluie?!

- Mais on en a pas pour longtemps! Promis! Je lui ai passé ma veste tout à l'heure, elle va lui tenir chaud t'en fais pas!

- Non! Vous restez là! C'est dangereux! Ca t'as pas suffit l'arbre sur la voiture?!

- Mais je veux aller voir le trésor!

- Rodrigue! C'est non! Tu restes ici!

- C'est rien qu'une petite pluie, ça va pas nous tuer!

- Tu peux faire ce que tu veux, mais Rodrigue n'ira pas dehors!

- Oui maman...

- Bon et bien moi j'y vais! "

Malgré son jeune âge, 23 ans à l'époque qu'elle avait! Elle était bien plus responsable et mature que moi. Avoir un enfant aussi jeune devait certainement y avoir été pour quelque chose. En tout cas je me suis vite rendu compte qu'elle avait bien raison de ne pas laisser le gamin venir avec moi. Une fois dans l'appentis, je retrouvai l'armoire. Cadenassée comme nous l'avions laissée. Je me saisis d'une clé à molette qu'on avait dû oublier là à l'époque. Trois coups suffirent pour venir à bout des chaînes et du cadenas. J'ouvris alors les portes quand tout à coup un violent éclair illumina le fond de l'armoire, ainsi que son contenu. Heureusement que le môme n'était pas venu! Le premier Freddy était là, et les années passées l'avait rendu noir de crasse. Sa mâchoire désarticulée restait béante et son ventre éclaté, laissait apparaître différentes pièces de ce qui fut son endosquelette. Je me rendis compte, un instant plus tard, qu'une partie du plafond avait aterri sur le dessus de l'armoire. De quoi expliquer mes pieds trempés. Le choc de la chute était certainement l'origine de tous ces dégats Avec cet éclairage, il était effrayant. Vraiment. L'espace d'un instant, tous mes bons souvenirs passés avec notre compagnon, cédèrent la place à l'horreur. Il n'avait plus l'air d'un gentil ours, mais d'un véritable cauchemar... Seuls, son chapeau et son noeud papillon, rappelaient son glorieux passé. Mais sur cette figure effrayante, ils ne semblaient être que des accessoires supplémentaires, pour rendre le tout macabre. - Désolé mon vieux, t'as une mine affreuse... - pensai-je sur le coup. Je refermai les portes et tentai de refixer au mieux les chaînes qui le retenait là depuis de nombreuses années. La pluie avait enfin cessé dehors, je rebroussai donc chemin vers le vieux restaurant où m'attendaient, Mary et le gosse.

Le gamin était assit en tailleur, l'air de bouder et Mary semblait en faire tout autant. À mon retour elle m'adressa un regard furieux. Je lui adressai donc une tête de "Quoi? Qu'est-ce que j'ai fais?" Mais elle s'en ficha royalement. Je saisis donc le message et compris qu'elle était fâchée. "Bon Dieu, voilà que ça commence!" - pensai-je alors.

" - Bon je vais y aller moi! Je vais chercher Fred! Vous ne bougez pas d'ici, promis?

- Où veux-tu qu'on aille de toute façon, on est coincés ici...

- Allez, je reviens vite! "

La situation, commençait à me les briser sévère. J'en avais bien pour une heure avant de ralier le resto avec ma jambe folle! Néanmoins, c'était toujours mieux que d'engager une dispute avec Mary, à propos du gamin. D'ailleurs, ce gosse, j'avais beau faire de mon mieux, y'avait toujours quelque chose qui allait de travers! Ca aurait dû me mettre la puce à l'oreille tiens! Quand j'y repense... M'enfin, j'étais sur le chemin à ruminer, j'ai dû le faire assez longtemps pour ne pas m'apercevoir que j'étais enfin arrivé à destination. À ma montre, je remarquai qu'en effet, je na'avais pris qu'une demie-heure! Comme quoi, penser à autre chose faisait taire ma douleur. Quoi qu'il en soit, je devai trouver Fred, ou au moins un gars du resto pour nous ramener. Qui plus est, un pas trop bavard, rapport à Mary et au gosse. Tout cela était si soudain, j'entendai déjà les ragôts se colporter... "Et regarde, elle lui ai fait les yeux doux pour se loger et nourrir son gosse!" ou encore "Regarde! Il l'héberge et boum! Direct dans son lit la minette!"... Même si ce n'était pas le genre des gars au boulot, j'imaginai bien ce que pouvait se dire les nanas entre elles. Ont m'a toujours dit: "Écoute mon grand! Les femmes sont pires que tout entre elles, derrière chaque ragôt, tu peux être sûr qu'il y a une femme qui se cache derrière! Foi de Tatie Rosie!" Vous imaginez bien, si ça vient de Rosie, c'est que c'est vrai! Elle qui tenait un magasin de fleurs, elle en a entendues de belles! Et vous pouvez être sûrs qu'elle me les a toutes racontées! Enfin je m'égare. J'ouvris donc la porte du restaurant et entendis ce qui semblait être une bonne grosse engueulade. C'était mon grand gaillard de Fred et cinq autres employés. Sûrement à propos des licenciements dont il m'avait parlé la fois dernière. Je me fis donc tout petit et attendit que l'orage passe, assis à une table. Dix minutes plus tard, ils sortirent tous, furieux, leurs affaires sous les bras. J'eus à peine le droit à un regard... Ils furent mes collègues pendant des années, quelques jours plus tôt nous étions plus soudés que jamais, et voilà qu'en l'espace d'un instant, il n'en était plus rien... Je les entendaient fulminer sur le parking...

" - Le fumier! Il nous exploite pour remonter son affaire et une fois qu'on l'a bien aidé! Vlan! Dehors! On ne veut plus de vous ici!

- Et je suis sûre que Vince et Mary restent eux! On peut se passer de nous mais pas de deux éléments précieux comme eux! Ah ça non! Pas touche à Vinny!

- Oh! Vous allez vous calmer! On dirait des gosses dans une cour de récré! Vincent a amplement mérité sa place ici! Toutes ses soirées il les a passées à l'atelier! Il a toujours fait au mieux pour que nous travaillions dans un cadre agréable! Soyez lui un peu reconnaissant pour les belles années passées ici après son arrivée! Vous vous souvenez comme c'était difficile pour nous tous avant?! On ne va pas remettre ça?!

- Oh ça va Edmond! T'es bientôt à la retraite! Tu t'en fous toi!

- Et vous les jeunes! Vous avez encore toute la vie devant vous! Toute ma vie je l'ai passée à ramasser la merde des autres! La vôtre y compris! Alors maintenant vous vous calmez et vous déguerpissez! - je décidai alors de les rejoindre.

- Heu... Les gars je suis désolé.

- Vincent? Qu'est-ce que tu fiches ici? Tu ne devrais pas être chez toi?

- C'est un peu compliqué Edmond, je vais t'expliquer après t'en fais pas. Jeff, Sam, Betty, David! Partez pas comme ça! On ne va pas se quitter comme ça?!

- Garde ta pitié mec... Allez salut!

- Jeff!

- Il a raison Vince, on a pas besoin de pitié! Seulement de notre boulot!

- Betty attends!

- Ca te va bien toi! Ta place tu la gardes, mais nous c'est direction la porte!

- Sam! Arrête!

- C'est bon les filles, on s'en va. Ca sert à rien de rester ici. Au revoir Vince, merci quand même...

- Dave! Tu vas pas t'y mettre aussi?

- Faut nous comprendre! Du jour au lendemain on perd notre job, alors que ça faisait plusieurs jours qu'on est sur les travaux du resto! On y croyait nous à cette grande réouverture! On voulait en faire partie de cette aventure! Et finalement on se retrouve à la porte! J'ai rien contre toi mec, c'est juste que ça nous a fait l'effet d'une claque. Venant de Fred en plus...

- C'est pas de sa faute! Tout ça c'est à cause de l'autre type! Celui qui m'a envoyé à l'hosto! C'est lui qui a dénoncé le resto! Sans lui, Fred n'aurait jamais dû se séparer de vous tous!

- Arrête Vince! J'ai vu les papiers sur le bureau de red, ça faisait plusieurs mois qu'il cherchait un moyen de réduire les coûts du restaurant. Ok on avait plus rien dans les caisses, mais il aurait pu nous donner un sursit, histoire de chercher autre chose en attendant notre licenciement! Tu crois pas?

- Je... J'en savais rien... Il était pas très bavard ces derniers temps... J'ai rien vu venir...

- Comme nous... Allez salut!

- Il faut que je vois Fred!

- Tu n'oublies rien mon grand?

- Oh Edmond, qu'est-ce qu'il y a?

- Tu devais me dire pourquoi tu es là alors que tu es en arrêt.

- Oh oui! Mary et le gosse!

- Le gosse?

- Heu... C'est une longue histoire... Tant pis pour Fred, je lui parlerai un autre jour! Est-ce que tu pourrais nous ramener chez moi, j'ai accident y'a un moment. Un arbre s'est abattu sur ma caisse et elle est comme qui dirait foutue... Pauvre titine, j'avais bientôt fini de la payer...

- Bien sûr. Monte mon grand.

- Merci Edmond, tu me sauves la vie! "

Sur la route je lui expliquai toute l'histoire, de l'arrivée du gosse à l'accident. Il n'eut pas l'air choqué et prit l'information terriblement bien. Edmond était un jeune papi au grand coeur, avec sa femme, ils élevèrent pas moins de dix enfants. Les leurs, mais aussi ceux des autres. Je n'aurais pas pu tomber sur plus tolérant. Il comprenait parfaitement la situation, l'ayant vécue avec sa femme, étant plus jeunes. Après dix minutes de route passées à éviter les différents débris tombés, on arriva enfin devant la carcasse de ma titine. Cétait fichu pour elle... Je descendis de la voiture et partis checher Mary et le môme. Ils n'avaient pas bougés, Mary semblait s'être calmée et le petit ne décrocha pas un moment à mon arrivée.

" - C'est bon! Edmond nous ramène!

- Enfin!

- Est-ce qu'on pourra aller au parc?!

- On verra ça.

- Non! On rentre! "

Apparemment, elle était toujours fâchée. Je ne m'étendis pas sur le sujet et leur montrai le chemin vers la voiture d'Edmond. Le gosse semblait crevé et transi de froid. Je le pris dans mes bras, et le portai jusqu'à la voiture. Mary semblait inquiète. Pourtant je faisai de mon mieux pour m'occuper d'eux, mais elle semblait terriblement soucieuse en voyant le petit tousser et si fatigué. Sur le coup je ne comprenai pas, ce n'est qu'après que j'ai réalisé... Une fois dans la voiture, il nous fallu trouver un autre chemin pour rentrer, ma voiture barrant la route. Le trajet nous pris donc plus de temps que prévu et le petit semblait se sentir vraiment mal. Edmond le remarqua alors dans son rétroviseur.

" - Votre petit là, il ne serait pas asthmatique?

- Si... Encore une tare qu'il tient de son père...

- Il a vraiment pas l'air bien Mary, Edmond, ça te dérangerait de faire un crochet par l'hôpital? On se débrouillera pour rentrer.

- On fait ça. "

Plusieurs minutes plus tard, on confia le petit à une troupée de médecin. Mary les accompagna et moi je restai dans le hall. En réalité, nous étions dans le même hôpital où j'avais aterri quelques jours plutôt et je croisai les doigts pour ne pas tomber sur le toubib de l'autre jour. Apparemment, c'était pas mon jour de chance ce jour-là...

" - Monsieur Bailey! Comme on se retrouve!

- Ah tiens bonjour Monsieur Diederick!

- Alors comment allez-vous depuis la dernière fois au téléphone?

- Beaucoup mieux, je ne ressens plus aucune douleur!

- C'est bien vrai ça? - me lança-t'il en me tapant dans l'épaule.

- Aaahhh!

- Menteur! Vous êtes ici pourquoi au juste?

- Le fils d'une... Amie! Il est atteint d'asthme, il semblait faire une crise lorsque nous étions en route pour chez moi.

- Une amie hein? C'est la jeune femme rousse qui vous accompagnait l'autre jour non? Je l'ai croisée effectivement.

- Ah, et alors?

- Ce n'est pas mon service vous savez, mais tant que je vous tiens, j'aimerais que vous passiez un scanner cérébral. En réexaminant vos derniers scanners, j'ai constaté une tâche noire qui pourrait bien s'avérer être plus grave que je ne le pensais.

- Bien sûr... "

Il m'emmena alors jusqu'à la salle des scanners. Je gardai le silence jusqu'au passage du scanner. Cette machine ne m'inspirait pas du tout confiance et je sentai qu'elle allait m'amener tout un tas de problèmes... Tout un tas de questions se soulevèrent dans ma tête à ce moment là... " Et si les flashs n'étaient pas seulement dûs aux médocs?! ", " Et si c'était grave?! Qu'est-ce que je vais dire à Mary? " Je n'ai eu que très rarement peur dans ma vie, mais je me souviens encore de celle que j'ai ressentie à l'intérieur de cette machine... C'est ridicule quand on y pense... Quelques minutes plus tard je ressortis donc du scanner.

" - Alors docteur?! Dîtes-moi! Je veux tout savoir! Enfin... Non! Je ne sais plus!

- Du calme mon garçon! Ce n'est rien! C'était une simple tâche de rendu. La résolution de cet appareil est encore à revoir, après tout ça ne fait que 3 ans que nous exploitons cette machine.

- Vous m'avez foutu une de ces trouilles! J'ai cru que j'allais y passer!

- Ahahah! Ne vous en faîtes pas! Vous avez encore de belles et nombreuses années de vie devant vous! En revanche je voudrais savoir, avez-vous subi des pertes de conscience subites, accompagnées de nausées et de maux de tête?

- Heu... Maintenant que vous en parlez... Oui en effet.

- Et vous ne m'avez rien dit?!

- Non, je me suis dis que c'était qu'un des effets secondaires du choc ou des médocs!

- Pourriez-vous me redonner le nom des médicaments que je vous ai prescrits l'autre jour?

- Je ne m'en souviens plus, vous savez moi et la mémoire des noms ça fait deux.

- Tant pis, je demanderais à votre infirmière. En attendant je vous prierais de stopper votre prise d'anti-douleurs, il se peut que ce soient eux les responsables des symptômes que je vous ai décrits. Si les douleurs persistent, passez moi un coup de fil et je vous donnerai un équivalent, si vos anti-douleurs actuels sont bien responsables de vos pertes de connaissance.

- Très bien docteur. Je vous dois quelque chose?

- Non, non! Allez-y! Je vais aller faire un tour du côté de l'aile consacrée aux maladies respiratoires et je vous ramène des nouvelles du petit bonhomme. Attendez-moi en bas.

- Très bien docteur et merci encore! "

Il s'éloigna en me faisant signe de la main. Comme je le pensai, les médicaments étaient sûrement les responsables de mes différentes pertes de conscience, en revanche, ils n'expliquaient pas les flashs dont j'étais victime. Quoi qu'il en soit, j'étais trop heureux pour m'en soucier pour le moment, je redescendis donc à l'accueil et m'assis sur un siège le coeur léger. À ma grande surprise, Mary descendit en compagnie du docteur Diederick et d'un autre médecin. J'eus à peine le temps de profiter de mon enthousiasme lorsque je vis la mine déconfîte de Mary.

" - Docteur! Qu'est-ce qui se passe!

- Je vous laisse voir ça avec mon collègue. Ce n'est pas mon domaine.

- Monsieur, calmez-vous.

- Vince... - Mary s'écroula en larmes dans mes bras - Je suis bonne à rien! Je suis même pas capable de faire attention à mon fils...

- Calmes-toi... Docteur, vous pouvez m'expliquez?

- Oui... Votre fils a fait un début de crise d'asthme aigüe. Cela peut-être impressionnant si ce n'est pas pris en main à temps. Fort heureusement, nous avons pû stopper la crise mais dans son état, il est conseillé que nous le gardions en observation cette nuit. Votre femme est persuadée qu'elle n'a pas su prévenir cette crise. Cependant, comme je lui ai expliqué tout à l'heure, avec un temps comme nous avons eu tout à l'heure, l'air ambiant était extrêmement humide. Que ce soit en extérieur comme en intérieur, votre enfant aurait eu cette crise. Peut-être moins impressionante en intérieur certes mais vous ne pouviez pas savoir. Cependant, sachez qu'il est entre de bonnes mains et que vous n'avez pas à vous en faire. Demain matin, vous pourrez le ramener chez vous sans problème.

- Merci docteur...

- Je vous en prie.

- Mais Vince! On ne peut pas le laisser-là! Je ne veux plus qu'il soit loin de moi! Déjà tout à l'heure il me réclamait!

- Madame, si cela peut vous rassurer, nous pouvons mettre à votre disposition, un lit dans sa chambre. Compte tenu de son jeune âge, nous pouvons faire cela. Le stress n'est pas bon pour son rétablissement.

- Oh merci! Merci docteur!

- Je vous en prie.

- En revanche, je voudrais savoir si je peux passer un coup de fil. Je n'ai plus de voiture et nous avons été déposés en toute urgence par un ami.

- Bien sûr. Voyez ça avec le personnel de l'accueil.

- Merci encore. "

Je tenais Mary encore tremblante dans mes bras. Ses yeux étaient noircis par son maquillage. Elle devait avoir tant pleuré, ses yeux rougis et gonflés par les larmes étaient terriblement cernés. Elle semblait au bout du rouleau... Je passai ma main sur sa joue, sa joue qui portait encore les traces de l'entaille, qu'elle avait mit tant de soin à dissimuler derrière ses cheveux et ma pauvre casquette, lorsqu'il me fut permis de la caresser pour la première fois... Je déposai un dernier baiser sur ses lèvres, avant de la laisser rejoindre son fils dans sa chambre. Quant à moi, je me dirigeai vers l'accueil pour passer mon coup de fil...

" - Allo? Fred! Mon gars, j'ai besion de toi, je suis à l'hosto. Il faudrait que tu me ramènes chez moi, ma titine est morte! Et par dessus tout, il faut qu'on cause toi et moi... "