UR/ Next generation
Malgré le pairing ce n'est pas du Yaoi. Enfin peut-être. Je ne sais pas encore. J'aime l'ambiguïté dans les rapports, alors il n'est pas impossible que ça dérape. Voilà, en tout cas vous êtes prévenu.
Cette fic fait suite à l'OS '' Les Yeux Dans Le Vide'', mais peut être lue séparément (même si c'est mieux de l'avoir lu quand même... :) ). Ce chapitre ressemble pas mal à l'OS d'un autre point de vu, mais la suite change ne vous inquiétez pas! XD
Pour le titre, ceux qui on déjà lu la suite verront peut être le rapport avec une scène du prochain chapitre. Il fait aussi un parallèle avec le titre de l'OS.
Bonne lecture ! :)
Mes Yeux Dans Les Tiens
Du sang.
- Potter !
Son visage était couvert de sang. Et il ne bougeait plus. Plus du tout.
- Potter ! Merde, Albus réponds !
Comment en était-il arrivé là ?
Ce matin quand il s'était levé, il n'avait qu'une envie : courir jusqu'au village et dévaliser la boulangerie. Comme il était arrivé la veille au soir dans sa maison de campagne, il n'avait pas eu le temps de faire de course et son corps d'adolescent en pleine croissance réclamait durement son dû.
Enfin, ce n'était pas vraiment sa maison. C'était plutôt une espèce de maisonnette que son père avait acheté l'année de son entré à Poudlard. Il faisait ça à chaque événement important. À son mariage il avait acheté une villa aux Bahamas, lors de la naissance de son fils il avait acquis une résidence secondaire dans le sud de l'Oklahoma et cette maisonnette quand celui-ci était entré à Poudlard. Et comme ses parents n'y mettaient jamais les pieds, il en profitait et la plupart du temps il y restait pendant les vacances. Seul. C'était son refuge, sa cachette secrète, le seul endroit où il se sentait vraiment chez lui. Ici il était loin de tout, personne ne le connaissait, personne ne connaissait son nom, sa famille et ça lui faisait un bien fou. Ici il n'était jugé que pour ce qu'il était et uniquement pour ce qu'il était.
Et c'est en refermant le petit portail qu'il l'avait vu passer sur sa machine moldu. Il savait qu'il habitait dans le coin - bien qu'il ne l'ai jamais vu par ici auparavant - il n'était donc pas étonné de le voir outre mesure. Ce n'était pas non plus la chose sur laquelle il se déplaçait qui l'intriguait. Albus n'avait jamais caché son attirance pour le monde moldu. À croire que c'était de famille... Non, ce qui le dérangeait c'était l'heure. Il était à peine six heures du matin. Qu'est ce que Potter faisait tout seul dehors à cette heure là ? Et surtout où allait-il si pressé qu'il ne l'avait même pas vu ? Tout cela titillait sa curiosité. Il voulait savoir. Comme tout ce qui touchait au cadet Potter d'ailleurs. Tout ce qui le touchait de près ou de loin l'intéressait. Comme une espèce d'obsession malsaine qui lui faisait se retourner à chaque fois qu'il entendait son nom et qui l'obligeait à observer le moindre de ses faits et gestes. Peut-être que c'était pour comprendre son père qui avait passé sa scolarité à chercher des noises au Survivant. Comprendre en quoi les Potter étaient si différents d'eux, comprendre pourquoi tout le monde les traitait si différemment. Il n'avait pourtant rien fait de répréhensible. Rien qui puisse lui valoir cette haine omniprésente. Pourtant si les enfants du héros avaient le droit à tout les honneurs, lui, descendant de traître, n'avait droit qu'aux pierres et aux coups. Et comme Albus avait le même âge que lui, c'était naturellement vers lui que toutes ses interrogations s'étaient tournées.
Alors il avait voulu savoir ce qu'il faisait là. Et s'était sans même s'en rendre compte qu'il s'était mis à le suivre. Quand il s'en était aperçu, il s'était déjà bien éloigné de son chemin habituel et s'était bien vite rendu compte qu'il ne reconnaissait rien autour de lui. Il était perdu, alors autant continuer à suivre l'autre qui avait l'air de savoir où il allait, il finirait bien par se retrouver bien quelque part. L'autre avançait vite sur son engin moldu et il avait de plus en plus de mal à suivre. Il était plutôt endurant, mais il venait de se lever et ça faisait longtemps qu'il n'avait pas du courir si vite aussi longtemps. La dernière fois c'était en deuxième année quand des imbéciles de dernière année l'avais coursé parce qu'il avait eu le malheur de frôlé un de leur copain au détour d'un couloir. Ce soir là il avait passé la nuit à l'infirmerie.
Alors qu'il était sur le point d'abandonner, il remarqua que sa némésis personnelle prenait un petit sentier de randonnée qui s'enfonçait entre les arbres. S'il ne se trompait pas, ces chemins étaient balisés et il ne devait pas y avoir trente-six mille pistes dans un coin aussi paumé. Avec un peu de chance il pourrait le filer à son rythme et ne pas le perdre pour autant. Et il avait raison. Après presque trois heures de monté il retrouva le deux roues moldu abandonné sur le bas côté. Il remarqua le sort antivol et ricana. Un bébé moldu aurait été capable de le déjouer ! Il pouvait faire cent fois mieux ! Mais ce n'était pas son problème et il fallait encore qu'il rattrape l'autre crétin. Il repris donc son chemin, haletant et suant comme un bœuf sous le soleil qui se réchauffait de minute en minute.
Quand il arriva enfin, il découvrit le fils Potter allongé par terre, comme inconscient. Il se précipita et se pencha au dessus de lui. La respiration du brun était régulière et il semblait rêver comme un bien heureux. Il dormait.
- Imbécile... Souffla le blond, soulagé.
Pendant une seconde il avait cru que l'autre avait fait un malaise... Minute ! Il s'était senti... soulagé ? Pourquoi s'inquiétait-il pour cet idiot ? Il n'avait aucune raison de s'en faire pour lui ! Absolument aucune ! Perdu dans ses pensées d'auto-persuasion, il sursauta quand le brun bougea dans son sommeil. Merde ! Il allait se réveiller ! Il regarda tout autour de lui et remarqua un massif d'arbustes assez dense pour le cacher. Il s'y précipita et s'y engouffra au moment même où Albus ouvrait les yeux. Il avait eu chaud. Il écarquilla les yeux. Mais pourquoi s'était-il caché ? Il n'avait rien à se reprocher ! Il avait le droit de venir ici, c'était un lieu public. L'autre n'était pas censé savoir qu'il l'avait suivi. Alors pourquoi avait-il fui comme un voleur ? Ce foutu fils à papa allait le rendre chèvre ! Il se serait bien frappé la tête contre un mur pour évacuer sa frustration, mais il n'y avait aucun mur dans le coin et puis il était bien trop digne pour faire ce genre de chose de toute façon... Il décida de rester cacher. S'il sortait maintenant, ça serait avouer qu'il le suivait depuis le début. Et il préférait mourir plutôt que de l'avouer.
Au début il ne comprit pas trop ce que l'autre faisait. Quel intérêt à changer de chaussure maintenant ? Quel était cette étrange chose qu'il avait enfilée au dessus de son short ? Et par Merlin, pourquoi avait-il sorti une corde ? Il comptait se pendre avec ? Il voulu se rapprocher pour mieux voir, mais il se prit les pieds dans une racine et s'étala de tout son long dans les buissons -avec une certaine grâce cependant, n'est pas Malefoy qui veut. Albus se retourna et il retint son souffle. Mais le brun était trop pressé pour faire attention plus longtemps et reprit vite ses activités premières. Scorpius laissa un soupir soulagé franchir ses lèvres. Il l'avait échappé belle. Si le fils Potter l'avait retrouvé en train de l'espionner à plat ventre dans les buissons - couvert de terre et de poussière de surcroît -, sa vie aurait pris fin sur l'instant. Albus en aurait parlé partout et tout Poudlard aurait été au courant avant même que l'année ai commencée. Son honneur en aurait pris un sacré coup. Et Merlin sait que les Malefoy n'avaient pas besoin de ça. Il essaya de se faire le plus petit possible, ne bougeant plus d'un iota et reprit son observation. Il avait la vague impression d'être un pervers qui épie sa voisine de vis-à-vis en train de se changer. Plutôt étrange comme sensation.
Albus venait de boucler un dernier objet métallique sur sa bizarrerie-sur-short. Ce mec était vraiment l'ami des moldus et de tout leurs engins. Parce que tout cet attirail était forcement Made in Moldu. Venant d'un petit-fils Weasley ce n'était pas non plus la révélation du siècle.
Soudain ses yeux écarquillèrent et il manqua d'échapper une exclamation surprise. Cet imbécile de Potter commençait l'ascension de la falaise. À mains nues. Il n'avait pas pris de balai ou autre objet magique ayant la capacité de se déplacer au dessus du plancher des vaches, non... C'était bien trop commun pour Môsieur Potter ! Il lui fallait quelque chose de plus original, de plus extravagant. Quelque chose qu'aucun sorcier n'aurait l'idée de faire ! Et bien, il avait réussi. Escalader la montagne à la seule force musculaire, voilà une chose à laquelle il n'aurait jamais pensé. De plus quand on connaissait la défiance d'Albus pour tout ce qui lui faisait décoller les pieds du sol , on pouvait se demander si le fils à papa n'était pas devenu un chouïa cinglé...
Le brun montait difficilement, lentement, mètres par mètres, parfois moins, s'arrêtant chaque fois qu'il le pouvait pour reprendre son souffle, ses pieds dérapant sur la roche, manquant de tomber dans le vide. Scorpius se surpris plusieurs fois à retenir son souffre. Albus était vraiment imprudent. En plus de sa phobie qui pouvait être quelque peu problématique dans ce genre de situation, il n'avait pas vraiment la condition physique pour ce genre d'exercice. Il n'était pas très sportif et sa musculature s'en ressentait. Et malgré ça il montait sous le soleil brûlant, sans réelles pauses. De là où il était, Scorpius pouvais voir ses membres trembler sous l'effort et même si la corde apportait une impression de sécurité, il ne pouvait s'empêcher de sursauter chaque fois qu'Albus dérapait sur sa prise. Au moment où Albus franchit un nouveau palier disparaissant de sa vu, il sortit du couvert des arbres sans s'en rendre compte, était comme hypnotisé par l'improbabilité et la dangerosité de la situation. Il ne pouvait pas le lâcher des yeux, s'attendant à tout moment à la chute fatale. Pourtant le brun continuait son ascension, tant bien que mal, sans jamais faiblir. De là où il était, Scorpius arrivait presque à ressentir sa détermination à atteindre le sommet tellement celle-ci s'évaporait par tout les pores de sa peau. Il resta de longues minutes à l'observer, retenant son souffle à chaque fois Albus se rattrapait in extremis à la paroi rocheuse. À plusieurs reprises il ne pu retenir une exclamation de surprise apeurée, imaginant déjà sa némésis réduit à l'état de fine bouillie sanguinolente. Et comme il était du genre de personne qui visualise ce qu'il imagine, il se sentait vraiment nauséeux.
Après ce qu'il lui avait semblé être une éternité, Albus parvient enfin à se hisser sur le haut de la falaise. Scorpius ne se permis de respirer que quand le brun eu fini de gravir les derniers mètres qui avaient été particulièrement laborieux et ce n'est qu'à cet instant qu'il se rendit compte à quel point sa gorge était sèche. Il ne pensa même pas à retourner se cacher, tant le soulagement était grand. Cet idiot avait réussis à lui faire peur ! Mais juste un peu, hein ?
L'idiot en question s'était levé et s'était mis à rire. Il l'avait sa réponse maintenant : il était complètement givré ! L'ensemble avait un air de Titanic avec une falaise pour bateau, un horizon agricole pour océan et un cinglé pour héros... Sûr qu'avec une histoire pareille, il pouvait faire un best-seller. Mais Albus avait l'air si heureux que son idée mourut dans l'œuf, avant même de passer du cap de ''pensée'' à celui ''d'éventualité''. Cet instant il le garderait rien que pour lui, il n'avait pas le droit de lui voler ce moment. Rien ne semblait pouvoir lui arriver et Scorpius se surprit, encore une fois -décidément, ça devenait une habitude...-, à le trouvé beau. Le brun qui d'habitude était discret et effacé- tellement qu'il en semblait transparent- paraissait maintenant si épanouis et sûr de lui qu'il en rayonnait. Et il en était éblouissant.
Et là le drame. Il ne savait vraiment pas ce qu'il s'était passé, tout était allé si vite... Albus avait vacillé et son pied avait buté contre un obstacle, le précipitant dans le vide. Simplement. Il l'avait vu essayer de se raccrocher à la corde, sentant presque la brûlure du frottement sur ses propres paumes. Il le regardait se rapprocher inexorablement du sol, incapable de réagir, trop abasourdi pour faire le moindre geste. Autant il avait attendu la chute pendant toute la durée de l'ascension, autant une fois en haut, il n'avait pas pensé une seule seconde que cela aurait pu se produire. Il le voyait chercher une solution qui ne venait pas, une autre alternative à la mort certaine qui l'attendait en bas. Puis plus rien. Il le vit fermer les yeux, abandonnant tout espoir. Il vit la résignation sur ses traits qui étaient encore, quelques instants plus tôt, si radieux. Il le vit pincer ses fines lèvres dans l'attente de l'impact imminent et de la douleur inévitable qui ne manquerait pas d'envahir tout son être avant la fin certaine. Scorpius, effaré, restait spectateur. Les secondes passaient si vite et pourtant elles semblaient si lentes, le temps se tordait, se distendait, pour ne former qu'un seul instant dans un espace intemporel. Ça ne pouvait pas se terminer comme ça. Il ne l'avait pas suivi jusque là pour le voir mourir aussi bêtement ! C'était inconcevable, totalement impossible, exclu, impensable, inimaginable. C'était complètement absurde. Ridicule. Potter ne pouvait pas mourir. Jamais.
- NOOOOOOOOONNNNNNNNN !
À suivre...
La suite est déjà écrite jusqu'au chapitre 3. Le temps que je fasse quelques peties retouches et je poste. Le chapitre 4 est bien avancé, mais j'ai beaucoup de mal à écrire en ce moment, donc la suite sera sans doute longue à arrivée, surtout que ce projet n'est pas ma priorité...
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