Voilà ma nouvelle fic.

Je me suis un peu lassée de la précédente, intitulée "La Chute", à cause du trop grand nombre de personnages principaux.

J'espère que vous aimerez celle-là autant sinon plus que vous n'aviez apprécié la première !

Comme toujours, les personnages ne m'appartiennent pas, etc .


"Tu l'as vu toi aussi ?"

"Oui ! Attention !"

Je me déplace furtivement, de branche en branche. A une centaine de mètres, une tache sombre dans une clairière éclairée par la lune. Mon coéquipier l'a repérée en même temps que moi.

Je ne devrais pas être là. Un chuunin ne devrait pas être assigné à ce genre de missions. Mais Godaime n'avait plus un seul Juunin sous la main, et les cours à l'académie ont été supprimés au commencement de cette guerre. J'étais donc tout indiqué pour une mission sauvetage.

Cela fait une semaine exactement que nous n'avons plus aucune nouvelle du team Kakashi.

Une semaine que Godaime se ronge les sangs et fait vivre un Enfer à la pauvre Shizune.

Une semaine que Konoha vit en suspens.

"Je vais m'approcher, couvre-moi !"

Je ne suis plus qu'à une vingtaine de mètres de la forme obscure, et je distingue à présent ses contours, dans un rayon de lune. Tout semble calme. J'avance à pas de loup, restant sous le couvert des arbres, mais je ne pourrai bientôt plus profiter de la sécurité que m'offre leur frondaison. L'ombre remue, comme secouée de tremblements. C'est un homme, je pense. Pas forcément un ninja, ou alors pas de bon niveau, sinon il m'aurait déjà senti approcher. Tous mes sens sont en alerte, et je suis prêt à bondir en cas de besoin, mais rien ne bouge. L'homme est assis dans l'herbe fraîche de la clairière, les jambes ramenées contre son torse. Ses bras l'entourent, sa tête est nichée au creux de ses coudes. C'est pour ça que j'ai eu du mal à le discerner, plus tôt. Il se balance légèrement d'avant en arrière, comme pour se bercer lui-même. Je ne comprends pas, qui est-il et que fait-il ici ?

Il serait dangereux de m'approcher encore sans un minimum de préparation, je porte donc ma main à ma bourse à kunais et en sors deux shurikens, que je glisse entre mes doigts.

Toujours être prêt. Tel est le premier enseignement ninja.

Ne pas se laisser repérer, tel est le second.

Je suis très proche maintenant, et entends distinctement une plainte douloureuse monter depuis cette forme humaine. Les nuages recouvrant la lune se dissipent soudain, et je peux voir son équipement : il a l'air mal en point, mais c'est bien un ninja. Il porte l'uniforme de Konoha. Mon coeur bat la chamade à présent, parce que je crois bien reconnaître...

"Kakashi-senpai !"

Je m'agenouille à ses côtés, n'osant pas le toucher. Seule sa chevelure argentée m'a permis de mettre un nom sur ce corps agité de violents spasmes. Sa veste de juunin est déchirée par endroits, tout comme ses vêtements sombres. Ses cheveux sont poisseux de sang à demi séché. Que s'est-il passé ? Il ne semble pas avoir remarqué ma présence, je sens bien que quelque chose cloche... il continue à se bercer lui-même, un râle de douleur franchissant la barrière de ses lèvres. Dieu seul sait ce qui se passerait si j'osais le toucher alors qu'il est dans cet état... mais je ne peux pas le laisser comme ça indéfiniment...

Je fais signe à mon coéquipier de me rejoindre et lui expose les faits. Aussitôt, il part explorer les alentours, à la recherche des autres membres du team.

"Kakashi-senpai... C'est moi, Iruka."

Aucune réaction. Je remarque qu'il n'a plus qu'une chaussure aux pieds, et que celui qui est nu est écorché, dévoilant la chair à vif de son talon et de ses orteils. Il tremble. Que faire ? Doucement, sans un bruit, je déballe mon équipement et dépose avec douceur une couverture sur ses épaules. Il sursaute, et sa plainte se fend d'un sanglot déchirant.

"Tout va s'arranger, Kakashi-senpai, nous allons vous ramener à Konoha..."

Je me risque à poser une main sur son épaule, et sa réaction me plonge dans la perplexité : tel un enfant, il relève vers moi deux grands yeux noyés de larmes et bégaie, d'une voix brisée, hachée par les sanglots :

"Je n'ai ... pas ... pu les ... sauver..."

Bon sang... je n'ai encore jamais vu quelqu'un dans un tel état de détresse... il faut que je le réconforte... il faut que je fasse quelque chose... j'entoure ses épaules de mon bras, et il se laisse aller contre ma poitrine, en proie à un profond désespoir, et je me dis que nul homme ne devrait endurer ce qu'il a l'air de ressentir. Ses sanglots redoublent d'intensité, et j'ai peine à imaginer ce qui a bien pu se passer. J'ai peu d'espoir qu'Izumo retrouve Sakura et Sai, les coéquipiers de Kakashi, vivants.

"Allez, Kakashi-senpai, laissez-vous aller, je suis là maintenant."

Je sens ses mains s'agripper à ma veste matelassée, alors que son visage décomposé est enfoui dans mon chandail noir. Ses larmes traversent la trame du tissu et mouillent mon torse. Bon sang...

Au bout d'un certain temps, alors que je caresse son dos dans l'espoir de le calmer, comme l'on agirait avec un enfant, il semble se reprendre. Sa respiration s'apaise, ses sanglots s'espacent, et il parvient à articuler :

"Si vous saviez, Iruka-san... si vous saviez... ce qu'ils leur ont fait... Je n'ai rien pu faire, je ne comprends pas qu'ils m'aient laissé la vie je ... j'aurais tellement préféré qu'ils soient encore là et que moi je... c'est moi qui aurais du être à leur place... oh kami-sama c'était tellement..."

"Chhh... nous allons vous trouver un endroit calme et sûr pour que vous puissiez dormir, et demain nous rentrerons à Konoha. Est-ce que vous pouvez vous lever ?"

"Je ... je crois."

Je me détache de son pauvre corps meurtri et me relève, lui tendant une main qu'il saisit après s'être essuyé le visage d'un revers de manche. Le moindre geste semble lui être si douloureux... Passant un bras sous le sien, je le soutiens pour ne pas que ses jambes le trahissent. A petits pas, nous retournons sous le couvert des arbres, et j'installe un campement de fortune avant de l'aider à se recoucher. Soutenant sa tête, je lui fais boire de longues gorgées d'eau, et lui fais manger quelques bentos qu'il peine à mastiquer. Peu après, il s'endort. Kami-sama... quelle histoire... Je m'installe contre le tronc d'un chêne et attends le retour d'Izumo. Celui-ci ne tarde pas, mais je devine à son expression que les nouvelles ne sont pas bonnes...

"Dieu tout puissant, quels malades peuvent avoir fait ça ?"

Il n'a pas pu retenir la nausée qui l'a saisi à l'évocation de ces douloureuses images, et s'appuie contre un arbre pour rendre le maigre repas ingurgité à la hâte le matin-même, et reprendre ses esprits.

"Tu ne peux même pas l'imaginer, Iruka."

Je déglutis difficilement, plus vraiment certain de vouloir savoir ce que mon coéquipier a vu.

"Ils sont... ils sont morts, tous les deux."

"Tu en es certain ?"

"Plutôt... Leurs... leurs têtes ne sont plus accrochées à leurs corps..."

Je frémis d'horreur, pendant qu'Izumo s'assoit à mes côtés, et prend son front entre ses mains.

"Leurs corps... leurs corps sont entièrement couverts d'hématomes et lacérés de part en part. Ceux qui leur ont fait ça ne peuvent pas être humains ça n'est... ça n'est pas possible... oh mon dieu, ils sont si jeunes !"

"Calme-toi, Izumo. Reprends-toi, et veille sur Kakashi. Je vais aller chercher du bois pour faire un feu."

Je tapote l'épaule de mon camarade et me lève. Bien sûr, les ordres voudraient que j'aille directement récupérer les corps, mais je ne m'en sens pas la force. Demain... oui, demain.


C'était donc le prologue ! N'hésitez pas à me laisser vos impressions !

La suite est en cours de rédaction, elle devrait arriver dans le week-end !

A bientôt !

Tsubaki.