Bonjour, je me présente, Wildyheart, jeune et toute nouvelle auteure sur ce site, bien que ça fasse plutôt longtemps que j'écris. Ceci est la réédition de la première partie de Cœur de Black, qui s'accorde mieux avec la suite, à mon avis du moins.

Disclaimer : Rien ne m'appartient, aucun des personnages déjà entrevus dans les merveilleux romans de la non moins merveilleuse J.K Rowling, hormis la vision personnelle que j'ai de certains d'entre eux. Je ne toucherai donc aucun profit avec cette histoire, simplement la satisfaction d'être lue et (peut-être) appréciée.

Rating : Il y aura possiblement mention de scènes hot, mais toujours très sages. Cette fic n'en sera pas une de sexe.

Note :

Cette fic n'est PAS un slash. Pas d'histoire d'amour entre Drago et Harry, simplement d'amitié. Pour les fans du genre, je signalerai que je suis en processus de création et de préparation d'une mini-fic slash, qui sera en fait la suite d'un One-Shot de Myschka, Songe d'une nuit d'été.

Tous les noms propres sont tirés des livres en français, soyez avertis.

Maintenant, place à :

Cœur de Black

Partie 1

Histoire de parenté

C'était une nuit noire, une nuit d'orage. Malgré les éclairs qui déchiraient le ciel et la masse mouvantes des nuages menaçants, Drago ouvrit la porte de la verrière de sa chambre et sortit sur le balcon de pierre. À peine eut-il mit un pied dehors qu'un rideau d'eau s'abattit sur lui et s'écoula sur sa peau nue en l'enveloppant. Réveillé en plein milieu de la nuit par un coup de tonnerre particulièrement retentissant –bon, d'accord, par un cauchemars –, il ne portait qu'un bas de pyjama noir qui se plaqua contre lui sous la force du vent qui soufflait dehors.

Depuis qu'il avait réussi, en collaboration avec sa mère, à protéger le manoir d'une sorte de bouclier qui en interdisait l'accès aux Détraqueurs, les nuits étaient moins froide chez les Malefoy.

Drago, d'aussi loin qu'il se souvenait, avait toujours aimé la pluie et le tonnerre, les éclairs et le vent rugissant des orages. C'était un goût qui lui avait souvent attiré les regards réprobateurs de sa mère et de son père, il ne savait trop pourquoi. N'auraient-ils pas du, au contraire, être heureux que leur fils aîné et unique ne craignent pas la nuit comme beaucoup d'enfants de son âge ? Il y avait comme une peur en eux, celle de quelque chose qu'ils appréhendaient beaucoup quand il était petit, mais qui s'était calmé progressivement après sa première et sa deuxième année à Poudlard, comme s'il avait passé avec succès un cap dangereux.

Renonçant à essayer d'élucider ce mystère pour la millième fois, Drago haussa les épaules et offrit son corps à son amante la pluie. Entre eux, c'était presque une histoire d'amour et de passion, de dépendance…à sens unique, évidemment, même si le blond réussissait parfois à se convaincre, souvent dans des moments comme celui-ci, qu'elle l'aimait aussi, autant qu'il l'appréciait et qu'elle prenait plaisir à caresser et embrasser son corps, autant qu'il en éprouvait à recevoir ces marques de tendresse.

Cette fois-là, pourtant, sa chère et tendre ne réussit pas aussi bien que d'habitude à chasser ses idées noires, ces pensées parasites et envahissantes qui le troublaient profondément. Derrière ses paupières closes, il revoyait l'éclair vert qui avait fauché Dumbledore, tuant sur le coup le seul sorcier du bien qui lui eut jamais tendu la main, lui eut offert une autre voie que celle que sa naissance lui avait tracée. Désormais, il serait obligé de tuer, de torturer et de faire du mal pour le seul bon plaisir de son maître, du Lord.

« Je n'ai pas le choix » dit-il à voix basse, pour lui-même.

Il sursauta et se retourna vivement lorsqu'une voix masculine un peu rauque lui répondit.

« On a toujours le choix. »

Ce n'était pas Rogue, ni son père, qui était toujours enfermé à la prison d'Azkaban, ni Zabini qu'il aurait reconnu ou même un des nombreux mangemorts qui ne pouvaient pas rentrer dans sa chambre sans sa permission ou celle express du Lord.

En fait, il n'y avait personne. Pas l'ombre d'une présence humaine ou même animale à la ronde, seulement lui. Sa marque se tenait tranquille. Il regretta bien vite de ne pas avoir emmené sa baguette magique avec lui, ce qui était éminemment stupide. Comme si elle avait lu dans ses pensées, la voix reprit, un brin moqueuse :

« Ce n'est pas la peine de paniquer, je ne te veux aucun mal. Au contraire. »

« Un Malefoy garde toujours son sang froid ! » répliqua Drago, piqué au vif par le ton un peu supérieure de la voix. « Qui êtes-vous ? »

« J'avais espéré que le sang des Black qui coule dans tes veines aurait réussi à annuler les effets néfastes de celui des Malefoy, comme par exemple stupidité et illusion des grandeurs, mais j'ai de toute évidence eu tort. Je m'en excuse, petit cousin. Il est vrai que les Black aussi ne sont pas toujours aussi intelligents et uniques que moi. »

« Qui êtes-vous ? Montrez-vous ! »

« Très bien. »

Et alors, dans l'encadrement de la porte qui menait à l'intérieur de sa chambre, une lumière douce, argenté, se mit à luire doucement, puis avec plus de force. D'abord extrêmement flou, comme un nuage, le…brouillard…s'affina, prit des formes. Tout d'abord des jambes, puis une tête, puis des bras croisé sur un torse large et musclé. L'homme qui commençait à apparaître devant Drago faisait au moins six pieds de haut et était doté d'épaules larges.

Lorsque l'éclat de lumière s'apaisa, celle-ci ne formait plus qu'un mince halo évanescent autour d'un homme entre trente et quarante ans, aux longs cheveux noirs qui lui tombaient sur les épaules en une épaisse crinière soyeuse et vêtu de vêtements moldus en jean et en cuir. Ses yeux gris, comme les miens réalisa Drago, stupéfait, fixaient le jeune homme avec un mélange d'amusement, de tristesse et de…de gentillesse.

« Qui…qui êtes-vous ? » bégaya l'héritier Malefoy en reculant jusqu'à s'appuyer sur la rambarde de pierre mouillée, derrière lui.

« Tu ne t'en doutes même pas un peu, petit cousin ? » sourit l'homme en décroisant les bras, mais restant là où il était. « Penses-y…Je suis mort il y a peu, j'ai des yeux gris comme les tiens, les cheveux noirs comme mon nom et je partages, à mon grand dam, le sang de ta mère. »

« Sirius Black. »

« Eh oui, le seul et l'unique Sirius Black. J'ai plusieurs autres noms, comme tu dois sûrement le savoir, petit Mangemort que tu es. Au collège, je me faisais appelé Patmol, pour tes parents et une bonne partie de ma propre famille, j'étais le vilain petit canard, pour la plupart des Sang-Purs, un sale traître à son sang. Avant de mourir, j'ai été un ami, un frère, un fils, un amant et un parrain, tout cela aux yeux de différentes personnes dont certaines s'ennuient de moi aujourd'hui et d'autres que j'ai rejoint en traversant le rideaux. Tu sais quel sont les choses que je regrette, Drago ? »

Trop hébété et choqué pour parler, le jeune homme ne dit rien et ne bougea pas non plus d'un iota, mais Sirius répondit quand même à sa propre question, fixant toujours le fils de sa cousine droit dans les yeux, l'hypnotisant suffisamment pour qu'il reste immobile et se souvienne à jamais de chacune des paroles qu'il prononçait.

« Il y en a beaucoup. D'être un Black, d'avoir été un petit con à l'époque où j'était à Poudlard et même après. Le fait d'avoir voulu tuer Rogue, c'était stupide. Qui sait ce qui se serait passé si moi et James avions fait l'effort de lui tendre la main, à lui et aux autres Serpentards, comme peu de gens l'ont fait ? Je suis sûr que Voldemort aurait beaucoup moins de fidèles, aujourd'hui. Et aussi d'avoir douté de Rémus, simplement parce qu'il était un loup-garou et qu'il avait embrassé la fille dont j'étais amoureux…à l'âge de treize ans ! Tout ce qui en a découlé…la mort de James et Lily et tant d'autres choses.

« Une de mes autres erreurs dont je ne me suis rendu compte que trop tard, c'est de ne pas avoir cherché à me défendre lorsque le Ministère m'a envoyé à Azkaban sans procès. J'aurais dû me battre, clamé mon innocence, les obliger à me donner un procès où la vérité aurait été révélée. J'ai été trop lâche et je ne peux à présent que ressasser ce qui aurait pu être. Même Lily et James morts, j'aurais pu être heureux. J'aurais prit Harry avec moi et il n'aurait pas été obligé de vivre chez ces horribles moldus qui pendant dix ans l'ont logé dans un placard et…»

« Dans un QUOI ?!? » s'exclama Drago, ahuri, mais Black ne sembla pas l'avoir entendu, ou alors il s'en fichait.

« J'aurais pu aidé Rémus, durant toutes ces années, faire emprisonné Pettigrow, avoir une maison, peut-être même une femme et des enfants. Parmi tous ces projets, il y en a un qui te concerne, Drago. »

« M…moi ? »

« Oui, t…toi ! » se moqua gentiment Black avec un sourire. « Avant qu'il ne soit tué, mon jeune frère, Regulus, m'a envoyé une dernière lettre, où il me disait sans entrer dans les détails qu'il s'apprêtait à mettre de sacrés bâtons dans les roues de Voldemort. »

« Ne-prononcez-pas-son-nom ! » siffla Drago, parcouru d'un frisson.

Le regard que lui lança Sirius Black était pour la première fois teinté de quelque chose qui ressemblait à du mépris, à de la déception.

« Pourquoi ? » demanda-t-il d'une voix dure. « Ce type n'est qu'un mégalomane à face de serpent, un résidu abject de la race humaine, un malade mental, qui ne mérite strictement aucune forme de respect. Avoir peur de lui, passe encore, mais avoir peur de son nom, de neuf misérables lettres ? C'est ridicule et très lâche ! »

Avoir entendu son maître se faire piétiner de manière aussi…décontractée…faisait un sacré choc à Drago. La seule personne qu'il ait jamais entendu discourir de façon négative sur le Seigneur des Ténèbres, c'était Dumbledore et celui-ci ne l'insultait pas aussi ouvertement. S'entendre dire qu'il était ridicule et lâche, c'était la première fois qu'un adulte qu'il n'avait jamais rencontré se permettait de telles façons, depuis Maugrey FolŒil, qui n'était même pas le vrai, mais qui avait sans doute agi comme celui-ci l'aurait fait.

Malgré le tourbillon de question qui remuait son esprit de fond en comble, le jeune homme ne dit rien, se contentant de continuer à fixer cette…apparition…immatérielle qui se tenait dans l'encadrement de sa porte de chambre. L'examinant de la tête aux pieds, Drago réalisa que même s'il n'était pas réel, Sirius Black n'était pas un fantôme non plus, puisqu'il ne voyait pas au travers et qu'il avait une apparence en tous points humaines, y compris au niveau de la couleur. Seul cet aura de lumière argenté qui l'entourait le distinguait du commun des mortels.

« Pourquoi êtes-vous ici et comment ? » finit par demander Drago à s'asseyant sur le rebord du balcon.

Au lieu de répondre à sa question, l'homme leva les yeux vers le ciel et s'avança sur la surface de pierre du balcon en écartant les bras comme Drago le faisait. C'était exactement le même geste, la même façon de s'offrir sans retenu à l'élément liquide. Une expression déçue se peignit sur le visage de Black lorsque les goûtes de pluie s'évanouir au contact de l'aura qui l'entourait, sans le toucher.

« J'aurais aimé sentir la pluie » dit-il d'une voix pensive. « Là-bas, dans le royaume des morts ou au paradis si tu préfères, je n'ai qu'à souhaiter qu'elle tombe pour qu'elle le fasse, mais…ce n'est pas pareil à la vraie. Tu ne trouves pas que c'est comme se faire caresser par une amoureuse, de faire l'amour avec une jeune femme passionnée ? Je sais que tu as le même goût de la chair tiède que moi, alors tu dois comprendre ce que je dis. Parfois, c'est aussi comme l'amour enveloppant d'une mère. Enfin…j'imagine. Ma mère à moi ne m'a jamais aimé, contrairement à la tienne. Tu as de la chance, tout de même. »

Il continua à fixer le ciel sombre et orageux pendant de longues minutes avant de reporter les yeux sur son petit cousin qui commençait à le trouver sympathique. Le sourire à la fois triste et malicieux qui éclairait le visage de Sirius Black sembla repousser les Ténèbres.

« Beaucoup de gens m'ont, souvent, demander pourquoi. Pourquoi j'étais différent ? Comment un jeune garçon, élevé par une grande famille de tous puissants Sang-Purs conservateurs et molduphobes, a pu prendre un chemin si différent de celui qu'on lui avait assigné ? Quand je leur répondais, ma réponse tenait en deux mots : James Potter. Je ne suis pas tombé amoureux de lui, mais ça y ressemblait drôlement. Ce garçon charismatique, à l'humour espiègle et qui n'obéissait qu'à sa propre loi m'a séduit dès le premier regard qui nous a lié. Bien sûr, il me haïssait –après tout, j'étais un Black ! – mais je me suis juré de devenir son ami, quitte à aller à Gryffondor, à me dresser contre ma famille et à me mettre à aimer les moldus, à les respecter. Je l'ai fait et il m'est devenu aussi cher qu'un frère.

« Toi aussi Drago, tu aurais pu suivre un chemin différent, dès ta première année. Tu me ressembles suffisamment pour ça. Évidemment, toi, tu n'es pas tombé sous le charme d'Harry comme moi de James, mais je suis convaincu que s'il t'avait serré la main quand tu la lui as tendu, qu'il était devenu ton ami même en allant à Gryffondor et toi à Serpentard, il aurait réussit à te changer, à te faire douter de ton éducation. Tu ne serais pas alors dans la situation délicate et qui te paraît sans issu où tu es maintenant. Le pire dans tout ça, tu sais c'est quoi ? C'est qu'il l'a réalisé. Oh oui, Harry sait qu'il aurait pu priver Voldemort d'un adepte, par une simple poignée de main. C'est sûr, à l'époque, l'insulte que tu as lancé à Ron n'a pas aidé à ta cause, puisqu'ils étaient déjà amis, mais…il s'en veut. Il s'en veut beaucoup. »

« Il a failli me tuer avec ce sort, dans les toilettes » gronda Drago en détournant les yeux. « Il a faillit me tuer, le salaud ! »

« Ce n'est pas ce qu'il voulait. » répondit Sirius Black en venant s'accouder à la rambarde, juste à côté de lui. « Il avait lu la formule quelque part et ne connaissait pas les effets du sort. C'est stupide, je sais, mais c'est aussi très, très Gryffondor. Agir avant de réfléchir. Et puis, t'es pas mieux, tu t'en allais lui lancer un sortilège Doloris, salaud toi-même. »

Gêné, sachant bien qui d'eux deux avait raison, Drago baissa sa garde. Il se souvenait, après tout, que même dans sa douleur causé par les blessures, il avait entendu Potter se jeter à genoux près de lui et dire qu'il ne voulait pas, qu'il ne voulait pas, qu'il ne savait pas.

« Il ne t'aurait jamais tué volontairement » continua Black qui regardait le paysage entourant le manoir. « L'idée de devoir tuer Voldemort le rends déjà malade, alors, tu imagines, un garçon de son âge… Non, il ne l'aurait pas fait. »

Ils restèrent silencieux un long moment après ça. C'était un silence agréable, pensif. D'après la position de la lune dans le ciel, il restait plusieurs heures avant l'aurore.

« Vous ne m'avez toujours pas dit ce que vous êtes venu faire ici » lui rappela Drago.

« Il m'a donné le droit à sept heures pour visiter tous ceux que j'ai laissé sur terre. »

« C'est qui Il ? Et pourquoi seulement sept heures ? »

« Il, c'est le Vieux Fou qui habite en haut, nous a créés et s'en mord souvent les doigts » répondit Black en sautant sur le rebord de pierre pour s'y asseoir en tailleur, une acrobatie relativement impossible à un mortel. « Et sept heures parce que les plus belles et les plus heureuses années de ma vie se chiffrent au nombre de sept. »

Drago savait ce qu'il sous-entendait.

« Poudlard ? »

« Oui, Poudlard. Ma seule et véritable maison, si on excepte évidemment que où James était chez lui, moi aussi j'y étais heureux. Godric's Hollow me manque, parfois, souvent. »

Après un instant de silence…

« Et je fais partie de ceux que vous considérer avoir laissé derrière vous ? » releva Drago en haussant un sourcil, septique. « On ne s'est même jamais rencontré ! »

« Nous nous sommes déjà vu, même si tu ne t'en rappelle pas » le contredit Black en regardant ses mains, particulièrement éprouvées pour un homme de son âge. « Tu n'avais que quelques mois, après tout. Sept, si ma mémoire est bonne. C'était le jour où Harry est née. Le travail s'éternisait, James était dans la salle d'accouchement et Rémus ronflait parce que la pleine lune précédente avait été très éprouvante. Il était quatre heures de l'après-midi. J'ai décidé d'aller chercher du café à la cafétéria de Ste-Mangouste. En chemin, alors que j'étais dans un des couloirs de la pédiatrie, j'ai vu un joli bébé tout blond qui marchait tout seul, à quatre pattes, évidemment, dans le corridor. Je t'ai pris dans mes bras et t'ai demandé comment tu t'appelais, ce que tu faisais là, tout seul dans le couloir. Tu m'as souri avec un adorable sourire de bébé en saisissant une de mes couettes de cheveux. Je te jure, je suis tombé en amour avec toi !

« C'est là que Lucius Malefoy débarque en gueulant et t'arrache, assez rudement je dois dire, de mes bras en me criant d'enlever mes sales pattes de sur son fils, comme si je risquais de te contaminer du virus de la bêtise, de la traîtrise sanguine et du vilain-petit-canardisme simplement en te touchant ! Sur le coup, j'ai été trop choqué d'être tombé sous le charme du bébé Malefoy pour réagir et lui dire de te tenir correctement car il risquait de te faire mal en te tenant comme il le faisait. Puis il est partit et je ne t'ai jamais revu, hormis à Pré-au-Lard quand je veillais de loin sur Harry et qu'il vous a attaqués, toi et tes deux gorilles, parce que vous embêtiez Ron et Hermione. J'ai su tout de suite qu'il était sous la cape d'invisibilité, après tout, combien de fois son père et moi n'avions-nous pas fait de pareils tours aux gens qui ne nous plaisaient pas ? Tu ne me trucideras pas sur place si je te dis que je n'avais pas autant ri depuis mon incarcération à Azkaban ? »

Drago se renfrogna, mais au fond de lui, il souriait et un fou rire incontrôlable monta inexorablement au souvenir de cette scène. À l'époque, il ne l'avait pas trouvé drôle du tout, mais vu avec l'angle de Black, c'est vrai que c'était plutôt risible. Le pire dans tout ça, c'était que Potter s'en était sortit sans aucune conséquence, même pas de retenue. Il avait cru comprendre que c'était Lupin qui, une fois de plus, était intervenu auprès de son élève préféré. Lorsqu'il avait su, beaucoup plus tard, que Lupin était un ancien ami de James Potter, il avait un peu mieux compris la complicité qui avait lié le professeur et l'élève.

« Tantôt, tu m'as interrompu alors que je commençais à te parler de la lettre de Régulus. J'ose espérer à présent que tu me laisseras continuer sans intervenir, d'accord ? »

À présent franchement curieux, le jeune homme blond accepta.

« Bon, pour en revenir à mon petit frère et sa lettre, qu'il m'a envoyé environ deux mois avant l'assassinat de Lily et James, il écrivait dedans qu'il m'avait toujours admiré en secret pour avoir trouvé le courage d'être différent, de bâtir mon propre destin, celui que je voulais et non celui que les autres avaient prévu pour moi. Il disait que lui, il venait seulement, à l'âge de dix-neuf ans, de trouver ce fameux courage, qu'au moins, il mourrait en homme, debout, fier comme il ne l'avait jamais été de son vivant. Il me disait qu'il souhaitait que j'aide d'autres enfants, d'autres Sang-Pur, voir Serpentards, à faire comme moi, à vivre debout, plutôt que d'attendre la mort pour le faire.

« Inutile, je suppose, de te dire que cette lettre m'a beaucoup fait réfléchir. Je me suis souvenu de toi, bébé encore innocent qui ne le resterait pas longtemps avec un père comme le tien. J'ai commencé à me renseigner sur le meilleur moyen de retirer ta garde à tes parents et de te prendre avec moi. »

« Quoi ? » s'exclama Drago, surpris.

« Après ça, les choses se sont précipité. Le fait que Voldemort recherche toujours plus activement les Potter, le traître, inconnu, qu'il y avait parmi nous, le sortilège de Fidelitas…puis cette maudite nuit qui fait qu'à jamais, je détesterai Halloween. Tu m'as échappé, Drago, avant même que j'ai pu significativement me rapprocher de toi. Si tu savais comme je l'ai regretté à chaque fois que j'entendais Harry, Ron, Hermione ou Ginny se plaindre de toi et Rémus me raconter ce qu'il avait vu de toi lorsqu'il enseignait, tes remarques désobligeantes sur ses vêtements, sur son air miteux. Et tout ça, tout ce terrible gâchis, c'était de ma faute ! »

Drago ne dit rien, trop stupéfait pour parler. Toute ces révélations, ces vérités crues, mais si…vraies. Le jeune homme comprenait enfin que quelqu'un d'autre, en plus de Dumbledore, l'avait percé à jour, avait vu au-delà du masque de glace qu'il s'était forgé, avait deviné ce que lui-même ne savait pas encore alors, simplement parce qu'il l'avait croisé dans un couloir d'hôpital lorsqu'il était bébé. C'était…ahurissant, mais tellement réconfortant. Une chose, toutefois, était fausse…

« Ce n'était de votre faute. Tout ça, tout ce gâchis comme vous dîtes, c'était, et c'est encore, de la faute de Voldemort. »

Il sursauta tellement en se rendant compte qu'il venait de prononcer, sans même le savoir, le nom de son Maître qu'il faillit passer par-dessus bord. Ce fut la poigne solide, et surtout très rapide, de Sirius Black qui l'empêcha de tomber les deux étages qui le séparait de la pelouse, en contrebas. C'est à ce moment-là qu'il se rendit compte qu'il avait cessé de pleuvoir.

Après l'avoir ramené sur ses pieds sur la pierre grise du balcon, Black se leva à son tour en s'étirant. Ses yeux gris jetèrent un coup d'œil à la lune avant d'épousseter ses vêtements qui n'avaient de toute façon sans doute même plus la capacité de se salir.

« Bon, j'aimerais beaucoup rester comme ça à parler durant des heures, mais j'ai beaucoup d'autres personnes à aller voir durant les six heures qu'il me reste approximativement. Rémus, Harry, Ron, Hermione, Dora, Rogue, McGonagal et peut-être même Scrimgeour. Il a vraiment besoin de se faire tirer les oreilles, celui-là. Il était un de mes professeurs à l'Académie des Aurors et je peux me targuer d'avoir été son préféré. Il devrait réfléchir après que je lui ai rendu une petite visite à propos de la façon dont il traite Harry, ment au peuple sorcier, envoie des innocents à Azkaban et garde cette maudite Ombrage près de lui. »

Il saisit solidement Drago par les épaules en le regardant droit dans les yeux.

« Tu as encore une chance de te racheter, Drago, d'être différent de ton père. Toute la semaine qui s'en vient, Harry sera seul à Godric's Hollow et après la petite conversation que nous aurons eu ce soir, il sera prêt à te faire confiance. Il te parlera des Horcruxes. Aide-le, Drago s'il te plaît, et il t'aidera lui aussi. Sûrement pas à faire sortir ton père d'Azkaban ou à protéger ta mère, car il les déteste tout les deux, mais à devenir quelqu'un de bien. Rémus aussi te soutiendra, tout comme ta cousine Nymphadora Tonks et sans doute même Ron et Hermione après que je les ai secoués un peu. »

C'est alors que Drago, pour la première fois de sa vie, fut attiré dans une embrassade paternelle qui réussit à lui faire monter les larmes aux yeux. Sans réfléchir, spontanément, il l'a rendit à Sirius Black, son grand cousin, le seul de toute sa famille qui soit comme lui. Son rédempteur.

« Prends soin de toi, Drago. Tu vas voir, la vie, ça peut être une belle chose aussi. Rappelles-toi que tu es bien trop semblable à moi pour rester un serviteur de l'ombre. Mets-toi debout, montres-leur qui tu es et à défaut de t'aimer, ils te respecteront. Tu es plus fort, plus brave et bien meilleur que tu ne le crois. Cette fille qui a fait fondre ton cœur de glace, jeune dragon, même si tu ne lui as jamais dit, tu devras la reconquérir. Elle t'aime aussi et elle vaut la peine que tu lui déclares tes sentiments. Malicia MacCormick… C'est la femme de ta vie, mon vieux, ne la laisse pas passer. Au revoir Drago. On se reverra un jour, là-haut, avec Lui et les autres, dans de très nombreuses années, je l'espère. »

Toujours en le tenant serrer contre lui, Sirius Black disparut comme il était apparu, dans un nuage lumineux qui se dissipa avec le vent. À nouveau seul, mais pas autant qu'il l'avait cru, Drago se retourna vers le ciel orageux qui s'apprêtait peut-être à laisser tomber un nouveau rideau de pluie. Le jeune Serpentard, Malefoy de son nom et Black de son sang maternelle, sourit en appuyant ses coudes sur la pierre de la rambarde. Il venait de comprendre pourquoi ses parents avaient été si inquiets qu'il aime les orages et la pluie. Parce qu'il ressemblait à Sirius Black. Parce que lui aussi était différent. Parce qu'il ne deviendrait pas comme eux. Parce que cette semaine, il irait voir Potter et ferait la paix avec lui et qu'il l'aiderait à vaincre Voldemort. Parce que son sang Black, le même que celui de Sirius Black, s'apprêtait à l'emporter sur le sang Malefoy.

o0O0o

Alors, qu'est-ce que vous en pensez ? Ça atteint un niveau abyssal de nullité, c'est mauvais, c'est pas pire, bon, très bon ou absolument merveilleux ? C'est mièvre, guimauve ou je ne sais quoi ? Tous, absolument tous les commentaires sont les bienvenus. À la prochaine pour la suite (oui, il y aura une suite, que ça vous plaise ou non. ).

Bise

Wildy