Cet OS a été écrit dans le cade des Nuits du FoF (#90 7 octobre 2017) sur le thème « Hôpital ». Ceci est ma première participation a cet exercice de style. Je suis donc preneuse de tous vos conseils constructifs.
Un cri… et puis plus rien.
Les détecteurs s'emballent, des médecins accourent auprès de mon aimée. Je ne comprends rien, je ne ressens rien, sauf cette peur sourde qui me tiraille l'estomac… C'est un sentiment qui m'est inconnu, jamais je n'aurais cru que moi, Severus Snape, aurait si peur un jour. Jamais je n'aurais pensé être si affaibli, et que la source de cette faiblesse serait… une femme.
J'étais destiné à mourir, et voilà que grâce à moi, une nouvelle vie naît… mais je n'ai toujours pas entendu le hurlement si reconnaissable d'un nouveau-né, et j'ai toujours cette peur qui grandit en moi et qui empli maintenant ma cage thoracique. Il faut que tu ressaisisses Severus. Mais comment pourrais-je me ressaisir alors que je suis en train de perde l'une des choses les plus précieuses de ma vie… Cette jeune et jolie femme d'une trentaine d'année qui est mienne.
Notre histoire n'était pas innée, d'ailleurs je me demande encore parfois comment l'on a pu en arriver là. Tout a démarré à la suite d'une réponse à mon article dans la Revue du Potioniste ce mois de mars 2005. Je me souviens encore du jour où j'ai reçu ce hibou m'apportant un avis concernant ma publication du mois. Je parlais de ma découverte, une potion contrant les effets du Doloris, à prendre de manière préventive. Mon interlocutrice, sous le couvert de l'anonymat, me reprochait une partie de la composition de ma potion, en argumentant notamment un coût trop cher pour des produits pouvant aisément être remplacés par d'autres plus efficaces et moins couteux.
S'en était suivi plusieurs échanges épistolaires, puis une rencontre où j'ai eu la surprise de redécouvrir une personnalité du monde magique, sous un autre angle. Cette rencontre s'étant bien passé, nous nous étions revus, et je m'étais attaché à tant de brillance et d'esprit. Alors, une nuit après un débat houleux mais vif sur les propriétés et l'usage du crin de licorne dans des potions, elle a terminé dans mon lit, qu'elle n'a jamais quitté. Ce qu'elle était belle et stimulante. Et nous voici, 7 ans après cette lettre, mon ancienne élève est devenue ma femme, une potioniste redoutable et une femme intelligente, aimante et admirable.
Et je me tiens là, dans cette pièce au mur blanc, au sol écru, sans fenêtres et illuminée par des néons vibrants. J'observe chaque recoin de la pièce. J'arrive à distinguer les outils rangés dans chaque boite transparente qu'il y a dans l'étagère du fond. Je sens cette odeur chimique de produits de nettoyage spécialisés. Puis je vois ces différentes personnes s'affairer autour d'une forme humaine, pâle, le fantôme de ma compagne. Elle ne ressemble plus à elle-même, recouverte de couvertures, entourées de personnel médical en blouse saumon… Même sa chevelure ébouriffée que j'aime tant n'est plus visible… je me perds dans ma contemplation et dans ma peur, replié sur moi-même et aveugle aux sollicitations extérieures. Je sens de l'humidité couler sur ma joue, je ne peux pas être en train de pleurer, pas moi.
Une main délicate se pose sur mon épaule gauche, je sursaute, regarde autour de moi, confus. Et je vois cette infirmière soutenant un tas de tissu et de chair.
« Monsieur Snape, je vous présente votre fils. »
