Disclaimer : Tout est à J.K. Rowlings, je ne fais que jouer avec ses personnages. Il n'y a pas d'argent en jeu.
Info : L'histoire se situe au début du tome 5, durant les vacances d'été.
Correction : Yelle80
Chapitre 1
Douleur.
Noirceur.
Puanteur.
Puis quelque chose tira ou quelqu'un. Il n'était plus sûr de rien. La pression fût forte, bien trop forte pour qu'il puisse y résister. Son corps se déchira avant même de pouvoir se contracter ou alors était ce son âme? La seule chose dont il était conscient était la noirceur. Son monde était devenu noir lorsque seule la douleur subsista. Il ne savait plus où étaient ses membres, sa chair, ses os... Avait-il eu un corps par le passé ? Le passé? Il ne se souvenait même plus avoir eu une vie avant cette douleur.
Il n'existait plus. Il n'était plus qu'un esprit perdu au milieu d'un océan de Ténèbres. Ni horizon, ni espoir. Son univers entier se résumait à cela ; souffrance. Son corps était disloqué, broyé, brisé. Tout était fini. Pourtant, il pressentait que cela n'était que le commencement. Son âme était devenue noire, il ne pouvait rien faire d'autre que de la laisser se noyer.
Il était paralysé. La douleur annihilait tous ses sens et pourtant il sentait sa morsure sur chaque parcelle de son âme. Mais il ne pouvait pas bouger. Qu'aurait-il eu à bouger de toute façon? Tout était détruit. Il n'y avait plus que cet écran opaque. Les ténèbres s'étaient installés. La douleur était la Reine de ce nouveau monde, de son monde.
Ce n'était même plus de la douleur, c'était pire que n'importe quelle torture, pire que toutes les blessures qu'il avait pu accumuler dans sa courte vie. Et Merlin sait qu'elles étaient nombreuses... Il avait l'impression d'être scié en deux, léché par les flammes d'un bûché, rongé par de l'acide, écartelé par une bande de centaures furieux.
Et pourtant c'était pire, tellement pire.
Inimaginable.
Il était brûlant, prit dans le cœur d'un brasier. La moindre de ses cellules avaient été réduites en cendres. Il ne restait de lui que ce pathétique tas d'ossements calcinés.
Soudain il réalisa que ses cendres étaient froides, gelées. Il n'était plus dans le feu du bûché mais dans le cœur du glacier. Nu dans la neige, jeté dans l'eau polaire. Sa peau tout entière était collée à la glace. Glace qu'on lui arracha d'un coup sec. Il n'avait plus de peau, plus de chair. Il n'en avait jamais eu de toute façon.
Son corps était lourd, son âme impuissante. Tout espoir avait disparu depuis bien longtemps. Depuis combien de temps était-il dans le cœur des Ténèbres ? Des heures, des jours, des années?
Il réalisa que s'il n'avait plus de passé alors son existence tout entière ne se résumait qu'à cela.
La souffrance depuis toujours et à jamais.
Brusquement la noirceur disparut. Il n'y avait plus que son contraire. Les Ténèbres ne pouvait que lui laisser place... Une blancheur puissante, pure, éblouissante. Cette lumière soudaine lui brûla la rétine. Il ferma les yeux. Les yeux ? Il voyait cette lumière.
Il mit sa main devant son visage pour soulager ses yeux. Il fixa sa main, son regard remonta le long de son bras. Son corps était de nouveau là. Était-il seulement parti ? Il pouvait voir, sentir… La souffrance était partie en même temps que son océan de noirceur. Il ne se noyait plus, ne coulait plus. Ce fut seulement à ce moment-là qu'il réalisa qu'il était allongé par terre.
Doucement il se releva. Il tâta son corps, rassuré de ne pas être le morceau de charbon qu'il avait eu l'impression d'être et refoula le frisson qui parcourut sa colonne vertébrale au souvenir de la douleur, des Ténèbres.
Il examina un temps l'environnement nouveau dans lequel il était. Il n'y avait pas d'horizon. Que de la blancheur, plus pure que de la neige. Elle n'était pas oppressante, contrairement au noir, cela lui donna de l'espoir. Son regard fut attiré par une ombre au loin, la seule tâche qui brisait la virginité du lieu. Attiré par cette dernière, ses jambes se mirent à courir avant même qu'il réalise ce qu'il faisait. Plus rapidement qu'il ne l'aurait cru, il se retrouva face à face avec une porte.
Une porte seule. Il se posa vaguement la question de ce que faisait une porte en ce lieu. Sa main tourna la poignée.
Il fit deux pas dans la pièce mais stoppa net tout mouvement en voyant ce qu'il avait sous les yeux.
Une femme à la chevelure de feu hurlait, elle tenait un enfant contre sa poitrine, un bébé. Elle se retourna, posa le nouveau-né dans le berceau. Ce ne fut qu'à cet instant qu'il réalisa qu'il se trouvait dans une chambre d'enfant. Il connaissait cette femme, il connaissait cet enfant, ils étaient important, il le savait. Mais qui étaient-ils ? Sa tête lui faisait mal, il n'arrivait plus à réfléchir. Soudain, son crâne se fendit en deux.
Douleur.
Encore.
C'était la même douleur qu'il avait ressenti un peu plus tôt, la même noirceur. Il tomba à genou. La femme cria de nouveau, elle suppliait quelqu'un… Mais qui ? La douleur était trop grande pour qu'il puisse ne serait-ce que songer à se retourner. Pourtant il se savait en danger, pire, il savait que la femme et l'enfant étaient en danger. Mais il avait trop mal, il était trop faible pour les protéger. Trop faible pour seulement se retourner vers le danger. Un son siffla derrière lui, une voix, des mots qu'il ne comprit pas.
La pièce explosa dans une lumière verte.
Le même vert que les yeux de la femme.
Les yeux de la femme se fermèrent.
Alors, Harry hurla.
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Vernon Dursley avait toujours été fier de lui. Fier de sa vie. A ses yeux, il avait tout réussi. Certains jaloux disaient qu'il était arrogant, mais ce n'était que des jaloux.
Il avait une femme aimante, un fils qui l'admirait et un travail où il avait d'importantes responsabilités. Chaque soir, quand il rentrait du bureau, son épouse l'attendait dans une maison éclatante de propreté, avec un bon repas fait maison. Son fils était un adolescent costaud, un peu chahuteur, mais aux yeux de ses parents c'était un véritable ange.
Vernon lavait sa voiture tous les dimanches et emmenait sa petite famille tous les étés à la mer. Une petite famille bourgeoise bien soignée, bien pensante, sans pli, ni tâche.
Professionnellement, il était Directeur des Ventes de Perceuses de la troisième entreprise la plus importante du Surrey. C'était un poste de dirigeant et de leader comme il aimait le dire à son fils. Il avait une quinzaine d'employés à ses ordres qui devaient lui obéir au doigt et à l'œil. En plus de ramener un beau salaire chaque fin de mois à la maison, ce poste lui servait à regonfler son égo.
Tous les soirs, en allant se coucher, il se disait que ses voisins avaient de bonnes raisons d'être jaloux de lui. Il avait une vie absolument parfaite, absolument normale.
Et il en était très fier.
L'homme fût brutalement réveillé au milieu de la nuit et sursauta à l'instar de son épouse. Un second hurlement retentit dans la maison, brisant le doux silence habituel de la nuit.
Il sauta du lit, paniqué à l'idée qu'un voleur s'en soit prit à son Duddy chéri. Mais un troisième hurlement, suivi de légers sanglots, le rassura sur le sort de son fils. Il connaissait cette voix. La colère monta en lieu, comme c'était toujours le cas lorsqu'il s'agissait du voyou qu'il se voyait obligeait d'héberger chez lui depuis quatorze ans.
Car oui, Vernon Dursley avait –de son point de vue- une petite vie parfaite. Du moins, elle aurait été parfaite sans ce…monstre qui vivait sous son toit. Son neveu maudit qui lui pourrissait l'existence, son bon à rien de neveu, cet anormal…
Heureusement pour lui, le sale gamin était absent dix mois sur douze mais durant l'été qu'il passait immanquablement dans sa maison, il parvenait à faire de sa vie un enfer. Ce sale Potter avait même osé ramener d'autres anormaux à Privet Drive sans même se soucier de ce qu'aurait pu dire les voisins. Par sa faute, Vernon était déjà tombé de la fenêtre du premier étage, il avait vu sa sœur enfler comme un énorme ballon de baudruche, son salon avait été détruit par une bande de rouquins pouilleux et voilà que le gamin osait le réveiller en pleine nuit.
Depuis qu'il était arrivé début juillet, il ne se passait pas une nuit sans qu'il ne se mette à hurler sans raison réveillant toute la maison. Au moins, par le passé, Potter savait être invisible et dès qu'il faisait un pas de travers Vernon le remettait à sa place avec une bonne correction que le gosse n'était pas près d'oublier.
Toujours en pyjama, il enfila sa robe de chambre et se dirigea vers l'ancienne seconde chambre de Dudley dans l'espoir de faire taire les beuglements du monstre. Il perdit un peu de temps en déverrouillant les nombreux cadenas sur la porte. Il fallait dire qu'un Dursley réveillé à deux heures trente du matin n'était pas très attentif et appliqué. La porte se fracassa sur le mur lorsqu'il la poussa avec bien plus de force que nécessaire. L'homme eu au moins la satisfaction de voir que ce bruit avait réveillé le garçon. Vernon vit que le regard du gosse était vague et perdu, un peu comme les personnes se réveillant d'un mauvais rêve… Mais quand les dernières traces du sommeil quittèrent son visage et que ses yeux se posèrent sur lui, Vernon eu le plaisir de voir de la peur dans son regard. Potter sauta de son lit et se colla contre le mur opposé, tendant le bras devant lui.
-« Pardon Oncle Vernon, je suis désolé, je ne l'ai pas fait exprès, ça ne se reproduira plus, je ne voulais pas te réveiller, je suis désolé… »
Tandis que le gamin se perdait dans une litanie d'excuses et commençait à paniquer, Vernon se contenta d'attraper sa vieille ceinture en cuir qui pendait au bout d'un clou, accrochée à l'armoire bancale qui était dans la pièce. Il avait eu raison de laisser sans cesse une ceinture dans la chambre de Potter. Cela lui permettait d'en avoir toujours une sous la main et en plus Potter avait sans cesse sous les yeux l'instrument qui le punissait. Le gosse n'avait jamais osé l'enlever sachant pertinemment ce qu'il risquait si jamais il s'y amusait.
-« Je t'avais dit ce qu'il se passerait si jamais tu faisais encore du bruit ! » dit-il de ce ton pervers qu'il aimait tant.
-« Ce sont des cauchemars, je voulais pas… »
-« Tais-toi ! » beugla-t-il « Je m'en fous ! » La ceinture claqua dans l'air.
-« S'il te plaît… » Le ton suppliant du garçon ne fit qu'agrandir le sourire de l'homme.
-« Mais ça me plaît justement mon garçon. »
Vernon Dursley passa le reste de l'heure à lacérer le dos de son neveu et lorsqu'il retourna se coucher, il était très fier de lui.
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