Auteur : Sephy

Base : Gundam Wing

Genre : OOC / Lime / rencontre inattendue

Couple : hé hé… allé savoir…

Disclaimer : les persos ne m'appartiennent pas mais ça ne m'empêche pas de m'en servir

Au « Ames Perdues »

Je ne sais pas ce qu'il m'a pris ce soir. L'envie de faire un break, l'envie d'être seul… Peut-être tout simplement pour évacuer le stress qui s'accumule au fil des missions. Toujours est-il que mes pas m'ont guidé vers ce bar, tapis au fond d'une ruelle de San Meresas.

J'avais quitté mes quartiers en milieu d'après-midi sans prévenir personne. D'ailleurs ça m'arrive très souvent ces derniers temps. A croire que je supporte de moins en moins la présence de mes congénères à mes côtés. Et c'est le cas. Je commence à douter du bien fondé de leurs actions.

Pour en revenir à ce qui m'a amené ici, je crois que c'est une ironie du sort quelque chose qui vous tombe dessus sans crier garde, bousculant tout ce en quoi vous pensiez croire… C'est un peu comme si le temps s'était arrêté… C'était peut-être le cas.

Si je devais m'y rendre à nouveau, je serais incapable de le faire. Je crois que ce serait pareil pour lui. Je me souviens juste de m'être soudainement arrêté, d'avoir levé les yeux et d'être tombé sur cet enseigne illuminée : Ames Perdues.

Quand j'y repense ça me fait sourire. Ce bar correspondait parfaitement à mon état d'esprit. J'étais réellement perdu. Peut-être le suis-je encore en cet instant…

Combien de temps je suis resté là à la regarder ? Un autre grand mystère. La pluie avait déjà transpercé mes vêtements depuis longtemps, si bien que je n'y prêtais guère attention.

Comme attiré par ce long escalier qui descendait sous terre, je m'étais avancé tel un automate, repoussant l'une de mes longues mèches blondes, tombée devant mes yeux.

A l'entrée, un homme. Bâti comme une armoire à glace, il m'avait dévisagé de la tête aux pieds avant d'ouvrir l'imposante porte qui se trouvait derrière lui sans même m'adresser la parole.

Je venais de pénétrer dans un autre monde, un monde où la guerre n'avait aucune emprise, où l'on ne me jugerait pas, où l'on ne me poserait pas de question quant à mon origine… Un monde qui me permettrait d'être moi-même… Du moins, c'est ainsi que je l'avais ressentis en avançant dans le bar.

Ici, il n'y existait pas de frontière. L'ambiance y était fort détendue, de part et d'autre, je découvrais des couples où groupe de tout d'âge, bavardant gaiement autour d'un verre, sur fond de jazz.

A vrai dire, je n'aime pas vraiment ce style de musique. Je suis plutôt du genre classique. Mais je dois bien avouer que cela collait admirablement bien à l'atmosphère de l'endroit, lui conférant un aspect quelque peu envoûtant…

Envoûtant… comme l'éclat de ses yeux…

Je ne me souviens plus trop comment nous en sommes arrivés là. J'étais assis au bar depuis un bon moment lorsque mon regard fut attiré par une silhouette se tenant dans un coin de la salle, une silhouette qui semblait m'observer, elle aussi.

Pourquoi lui et pas quelqu'un d'autre ? Autant demander au soleil pourquoi il se couche chaque soir et se lève chaque matin… Je n'en sais rien. Je doute pourtant que mon choix fut inconscient. Est-ce ces prunelles si belles qu'on s'y noierait volontiers ou bien l'insistance qu'il me portait ?

Je ne cherche pas à comprendre ce qui m'a prit à ce moment, pas plus que je ne cherche une raison à ma présence ici. Je l'accepte comme une fatalité, quelque chose qui devait arriver. Ça me laisse une drôle d'impression…

Depuis combien de temps étions-nous assis tous les deux à cette table ? Une heure, peut-être deux. Je ne me souviens pas avoir beaucoup parlé. A vrai dire, on n'a pas dû échanger plus de trois phrases d'affiler. On n'en avait pas vraiment besoin. On se comprenait, on se respectait… Après tout, n'étions nous pas rivaux dans la vie de tous les jours ? Je pense que lui aussi a dû réfléchir à la situation avant de venir à ma rencontre.

Oui, c'est lui qui a fait le premier pas. Il semblait se fondre avec le décor qui l'entourait. Nul doute qu'il était un habitué de ce genre d'endroit, tout à l'inverse de moi. Je ne sais pas pourquoi mais ça ne m'étonne pas vraiment… pour tout avouer, j'en ressens comme un pincement au cœur. Combien d'hommes avait-il attrapé comme ça dans ses filets ?

Sa froideur apparente ne faisait que renforcer sa beauté déjà exceptionnelle. On avait peine à croire qu'il n'avait que quinze ans avec sa démarche féline et ses yeux de glace. Pourtant le désir qui y brûlait était bien réel.

Je n'ai rien fait pour le repousser lorsque, m'y attendant le moins, il m'embrassa dans le cou avant de s'emparer de mes lèvres alors que ses mains se faufilaient déjà sous mon pull trempé. J'étais complètement sous son emprise.

Est-ce cela qui m'a incité à le suivre jusqu'à cet hôtel ? Je n'ai pas réponse à cette question ou peut-être ai-je peur d'admettre une évidence : moi aussi, je le désire. C'est vraiment effrayant de s'en rendre compte et pourtant…

Qu'il soit plus jeune que moi, je m'en moque. Comme je me moque de ce que les autres peuvent penser à mon égard. Ce qui se passe ce soir va au-delà de ce qui nous oppose chaque jour sur le terrain.

Je ne peux m'empêcher aux hommes qu'il a connus et connaîtra après moi… Peut-être est-ce tout simplement de l'orgueil ou de la jalousie mais j'aimerais être le dernier…

Mon regard croise le sien. Il semble hésiter à me dire quelque chose…

Un à un, il retire ses vêtements devant moi avant de se saisir de ma main droite et de la poser sur son torse. Je peux y sentir une foule de cicatrices invisible à l'œil nu, résultats des nombreuses tortures infligées lors de ses détentions.

Ça me fait mal… ça me fait mal de penser à tout ce qu'il a dû endurer d'autant plus que j'y ai une part de responsabilité. Pourtant, il semble ne pas m'en vouloir. Au contraire, il me sourit.

C'est la première fois que je le vois sourire. Ça ne le rend qu'encore plus parfait. Dans ses prunelles, danse une flamme semblant me dire qu'il attendait que moi… qu'il n'attend que moi…

Avec douceur, je le porte vers le lit, retirant les couvertures sans le quitter un instant du regard.

Je serais le dernier, à présent j'en ai la certitude….

Lentement, je laisse mes mains parcourir l'entièreté de son corps, n'oubliant aucune parcelle, m'imprégnant de son odeur, de son souffle… le couvrant de baiser les uns plus passionnés que les autres…

Me déshabillant à mon tour, je ne peux m'empêcher de l'admirer à nouveau. Il me laisse faire, comme si, lui aussi, voulait graver ce moment à tout jamais dans sa mémoire…

Finalement, il m'attire à lui, s'emparant de mes lèvres avec passion, parcourant mon corps avec des gestes provocateurs et remplis de désirs, sans penser à ce qui pourrait nous arriver demain.

Amants aujourd'hui… nous serons rivaux au levé du soleil…

Il se peut bien que l'on soit amené un jour ou l'autre à se retrouver dans un face à face mortel. Mais aucun de nous ne se désistera. Je le sais.

Nous sommes avant tout avant tout des pilotes, luttant chacun pour une cause que l'on croit juste. L'amour passe au second plan même si pour cette nuit…. Pour cette nuit…

Remontant les draps sur nos deux corps toujours enlacés, je dépose un chaste baiser sur son front tandis qu'il se blottit un peu plus dans mes bras, peu avant que Morphée ne viennent nous prendre sous ses ailes…

Fin