Wha... Ma première fanfic! *w*

Je suis fière, l'air de rien!

Mais... Ne m'épargnez pas: si vous voyez une faute, faites-le moi savoir ;)

Et si ce chapitre vous a plu (ou pas, d'ailleurs), dites-le moi!

XOXOXO

Lewelynn


Chapitre 1

Feux croisés

Ichigo retenait sa respiration.

Le silence qui l'entourait était si parfait qu'il en devenait irrésistible. Les yeux fermés, il faisait peu à peu le vide dans son esprit. C'était ce calme plat que le rouquin venait chercher, assis là, au fond de la piscine municipale de Karakura. Sous quelques 2 mètres 50 d'eau, il se sentait mieux que nulle part ailleurs. Le rythme régulier du fluide sur sa peau et les battements sourds de son propre cœur le berçaient. Le garçon sourit en repensant à l'analyse qu'avait faite un de ses amis quelques années auparavant:

« Tu sais, Kurosaki, d'un point de vue Freudien, on pourrait assimiler ça à au bain d'un enfant dans le liquide amniotique d'une mère perdue trop tôt ».

Ichigo ouvrit les yeux et leur laissa le temps de s'habituer au contact du chlore.

Oui, sa mère était morte. S'il s'était habitué à l'idée de vivre sans elle, il ne pouvait l'oublier totalement. Pourtant, il n'avait que peu de souvenirs d'elle : Ses cheveux, son rire, le regard qu'elle lui lançait quand il s'aventurait trop loin sur les rives de la rivière de la ville, son délicieux ramen ou encore la chanson qu'elle fredonnait quand elle se préparait le matin.

Ichigo étendit ses jambes devant lui et jeta un coup d'œil aux milliers de dés de mosaïque qui parsemaient les parois de la piscine. Au fond de l'eau, il arrivait à oublier ses problèmes, du moins pour quelques minutes. Freud ou pas Freud, il n'aurait échangé ces moments pour rien au monde.

Il laissa le temps s'écouler sans bouger, jusqu'à ce qu'enfin ses poumons le rappellent à l'ordre. Le rouquin expira avant de suivre le mouvement des bulles qu'il créait. Il se releva et prit son élan du bout des pieds pour rejoindre la surface. Une fois à l'air libre, il fut accueilli par les exclamations d'un jeune homme aux cheveux écarlates :

«- Eh ben ! Cette fois t'as battu ton record !

- Ah ?

- Six trente-cinq, mec ! Je vais t'inscrire pour les J.O, moi !

- Renji, le record mondial actuel est de 11 minutes… Et puis tu sais bien que je fais pas ça pour les médailles, ça me…

- Ça te détend, oui je sais ! Mais c'est tout de même dingue, aucun d'entre nous ne fait ton score, Ichi !

- Bah, c'est pas ce qu'on nous demande de toute façon.

- Yep.

- Les autres devraient plus tarder… » Termina Ichigo après avoir jeté un coup d'œil à l'horloge du grand bassin.

Le jeune rouquin et son ami attendaient le reste de leur équipe de natation. Ils avaient rendez-vous tous les mercredis à 16 heures 30 depuis un an pour s'entraîner en vue de la compétition de fin d'année. Cette fois, ils en étaient sûrs, ils le gagneraient ce fameux Prix Neptune.

La porte du bassin s'ouvrit alors que Renji tendait une serviette à son coéquipier. Un jeune garçon tatoué à la joue s'avança dans la pièce, rapidement suivi par un homme blond habillé de vert.

« - Shuuhei, va te changer, on commence dès que les autres seront là. Lui lança ce dernier.

- Ok, coach.

Renji cria :

- Urahara-san ! Ichigo a tenu un nouveau record perso !

Le jeune homme aux cheveux roux à peine séché soupira devant l'impatience et l'indiscrétion de son ami.

- Formidable ! Cela nous sera peut-être utile, après tout !

- Comment ça ?

- Je vous expliquerai aussitôt que vos collèges seront arrivés.

- C'EST CHOSE FAITE ! hurla-t-on dans le fond de la salle.

- Ah ! Vous voilà ! » Lança Urahara avec un sourire vers les deux silhouettes approchant.

Yumichika et Ikkaku, les deux compères inséparables et imprévisibles venaient de franchir le seuil du grand bassin. L'un aux cheveux de jais coupés au carré, le regard serein et le sourire moqueur, l'autre au crâne désespérément glabre et au maquillage permanent sous chaque œil.

« Foncez au vestiaire et rejoignez-nous vite, j'ai de grandes nouvelles dont je dois vous faire part. »

Ichigo et Renji échangèrent un regard interloqué. Leur coach n'avait pas l'air aussi jovial que d'ordinaire. Au contraire, derrière son sourire de façade, il paraissait inquiet, ce qui était très inhabituel et assez effrayant.

Une fois toute l'équipe de natation au complet dans les gradins du bassin, l'homme en vert s'adressa à ses poulains.

« - Bien. Le Grand Prix a lieu dans exactement deux mois, et vous le savez, il va falloir mettre les bouchées doubles si on veut y arriver et remporter la victoire.

- Mais ? Finit Shuuhei.

- Mais… voilà. Le comité sportif régional a décidé d'étendre la compétition aux alentours de Karakura pour mieux financer l'évènement. Il va falloir accueillir de nouveaux adversaires, les enfants.

- De nouveaux… Mais enfin, qui ? Il y a une autre équipe de niveau dans la région ?

- Depuis peu. Mais leur renommée les précède. Ils travaillent ensemble depuis plus longtemps que vous, ils sont légèrement plus âgés et ont l'avantage de la technique.

- Qui sont-ils ? demanda Yumichika en cessant d'enrouler une mèche de cheveux autour de son index.

- On les appelle les Espadons. Ils viennent d'une autre région mais le comité les accueille avec l'espoir que leur renommée grandissante amène les foules à Karakura pour la compétition.

- Vous les connaissez ?

- Mmh… acquiesça-t-il. Leur entraîneur est une de mes vieilles connaissances. Il s'appelle Aizen Sosuke. C'est un vrai requin, il ne lâche jamais ses recrues et les mène systématiquement à la victoire. Ces gars sont des machines à trophées.

- Et… Vous croyez qu'on a nos chances face à ces types ?

- Bien sûr. Nous avons l'avantage de nous battre sur notre propre terrain !

- C'est bizarre, ça me rassure pas… Souffla Shuuhei.

Voyant ses troupes perdre le moral, le coach s'exclama :

- ALLEZ ! On va se donner à fond ! À partir d'aujourd'hui, double dose d'entraînement pour tout le monde : je veux vous voir le mercredi et le jeudi, gonflés à blocs et prêts à gagner ! On va livrer bataille, pour les Ondins de Karakura, hip hip hip ?

- HOURRA ! »


Le lendemain, toute l'équipe des Ondins était en train de faire des échauffements, parcourant plusieurs centaines de mètres dans les longueurs du grand bassin. L'ambiance était tendue, la peur et le doute se lisaient sur les visages trempés des poulains d'Urahara. Et ce dernier fut le premier surpris lorsque les portes du bassin s'ouvrirent dans un fracas. Ichigo, Renji, Shuuhei, Ikkaku et Yumichika s'arrêtèrent net et se rapprochèrent du bord.

Un homme grand et mince entra d'une démarche nonchalante dans la pièce. Ses yeux chocolat se posèrent immédiatement sur le coach des Ondins, qui se leva presque aussitôt et pour bondir vers l'intrus. Mais au lieu d'en venir aux mains comme on aurait pu le croire, les deux hommes se serrèrent la pince.

« -Aizen !

- Kisuke ! Quel joie de te revoir, après toutes ces années ! J'espère que ma visite ne t'importune pas !

- Pas le moins du monde. Mais je ne pensais pas te voir ici si tôt. La compétition est pour dans deux mois… Mon équipe se prépare encore, et…

- Ton équipe ? Ne me dis pas que tu envisages sérieusement de te mesurer à moi ? Allons, ce ne serait pas digne de notre amitié… lança l'homme en levant un sourcil.

Il jeta un regard hautain sur les jeunes hommes qui surnageaient dans le bassin et l'écoutaient avec curiosité.

- Tu n'as pas changé, susurra Urahara entre ses dents. Tu es toujours aussi sûr de toi. J'ai entendu dire que tes Espadons avaient une certaine aisance dans les concours.

- En effet. Tu es jaloux ? C'est vrai que le métier de coach est bien plus intéressant quand on peut se vanter d'avoir raflé des trophées…

Aizen passa sa main dans ses cheveux, dégageant sans le vouloir une mèche qui alla se poser sur son front.

- Peut-être, répondit Urahara. Mais ton équipe n'a encore jamais rencontré la mienne. Qui sait ? La roue va sans doute tourner, cette fois-ci...

- Permets-moi d'en douter, déclara son rival alors que son sourire s'élargissait. Enfin, je ne suis pas venu seulement pour revoir ton délicat visage, Kisuke.

- Ah non ? Se moqua l'entraîneur à la chevelure blonde.

- Non, à l'origine, je venais présenter mon équipe à la tienne, histoire de faire les choses dans les règles. VOUS POUVEZ ENTRER, MESSIEURS ! »

Une vague de stupeur d'éleva de l'équipe des Ondins quand les silhouettes de leurs adversaires se dessinèrent sur les murs verts et bleus de la salle.

Choc.

Les cinq hommes qui franchirent le seuil de la pièce étaient tout simplement sublimes et imposants, chacun à leur façon. Ichigo les détailla alors qu'ils s'avançaient.

Le premier, à la taille impressionnante, avait les cheveux aussi longs que ceux de Renji, sauf que les siens étaient noirs et lâchés, lui recouvrant partiellement le visage.

Le second était plus petit, mais également plus excentrique : sa teinture rose associée à son regard pétillant lui donnait des airs de fou qu'il semblait cultiver grâce à un T-shirt à l'effigie de Tim Burton.

Le troisième avait des cheveux d'argent et souriait comme le chat de Cheshire. Sa démarche était lancinante, tranquille. On aurait dit un touriste ravi d'avoir découvert un lieu inédit. Les mains dans les poches, il décocha un regard bleu vif à Shuuhei. Ce dernier senti son sang se glacer instantanément.

Le quatrième paraissait plus jeune que les autres, mais on voyait à sa moue boudeuse qu'il était déjà blasé de tout. Ses yeux dorés parcouraient la pièce, scrutant les moindres recoins, comme à la recherche d'une proie potentielle. Sa capuche et son gilet étaient recouverts d'imprimés en zébrures jaunes.

Puis le regard d'Ichigo se posa sur le dernier Espadon.

Des cheveux bleus. Des tatouages sous les yeux. Un regard de glace.

C'était la plus belle créature qu'Ichigo avait jamais vu. Ce furent du moins ses premières pensées lorsqu'il vit le cinquième nageur d'Aizen.

Sa démarche féline et son corps parfaitement proportionné faisait de lui l'incarnation d'un Adonis céruléen. Il avait la mâchoire forte, mais pas proéminente, les yeux hypnotiques, le nez droit et les pommettes dessinées. On aurait dit une statue grecque vivante, sauf peut-être pour les cheveux.

Ichigo se surprit à ne pas pouvoir détacher le regard du visage de l'individu à la crinière bleutée. Il se sentit bête, puis gêné, et enfin curieux. Quelque chose chez cet homme le fascinait.

Le jeune rouquin fixait encore son extraordinaire adversaire quand ce dernier leva les yeux. Leurs regards se croisèrent et Ichigo rougit en une fraction de secondes. Mais il n'en détourna pas moins les yeux. Des prunelles noisettes et bleu ciel se rencontrèrent pendant un court instant. Ce fut néanmoins suffisant pour arracher un sourire carnassier au bleuté : Ses lèvres s'étirèrent pour laisser entrevoir des canines pointues et immaculées.

Ichigo détourna enfin le regard, trop mal à l'aise pour pouvoir remettre ses idées en place.

C'était eux, les Espadons ? Rien qu'à leur allure, on pouvait deviner la rage de vaincre et le plaisir de réduire leurs adversaires en miettes. Ichigo vit Renji sortir de l'eau, aussitôt suivi par ses amis. Le jeune rouquin s'empressa de les imiter et se hissa hors du bassin. La fraîcheur de l'air ambiant lui donna une légère chair de poule. Il s'enroula les épaules dans une serviette et rejoint Urahara qui discutait encore avec Aizen.

« - Laisse-moi faire les présentations, lança ce dernier. Messieurs, voilà Kisuke Urahara. C'est un de mes vieux amis. Kisuke, je te présente mon équipe : Nnoitra, Szayel, Gin, Ggio et Grimmjow, déclara-t-il en nommant ses poulains de gauche à droite.

- Enchanté, messieurs. Soyez les bienvenus à Karakura. Voici mes jeunes collaborateurs : Renji, Yumichika, Ikkaku, Ichigo et Shuuhei. »

À cet instant précis, Ichigo et ses amis comprirent que la compétition venait de commencer.