Petit plongeon dans l'esprit torturé de Pansy. Parce que ce texte trainait depuis trop longtemps dans mes dossiers, et que j'ai eu envie de le poster. Pansy est un personnage que j'affectionne beaucoup, et que je développerai peut-être un jour dans une fiction consacré uniquement à ses sombres pensées, qui sais ?

Cet est Os vraiment, très, très, court.

( Un grand merci à Xérès Malfoy pour la correction ! )

Enjoy !

Disclaimer: JKR, always.

Titre : Erreur.

Résumé : " [...] Lorsque mon pauvre corps n'a plus supporté la vision ragoûtante de l'humanité sur laquelle je dégueulais, je me suis tournée vers la seule épave qu'il restait.

Moi.

Mes propres yeux m'ont tuée. "

Rating : T

XXX

Je suis un automate, rien ne m'appartient, de mon corps à ma façon d'agir. Je suis le Néant. Je suis le Rien. Je suis l'Abîme. Je suis le Désert. Je suis la Fumée, l'inconsistance, l'illusion. Je suis extérieure au monde, spectatrice de la déchéance des hommes. Je les observe, eux et leur misérable pathétisme. Je les regarde se leurrer, poursuivre une chose qui n'existe pas. Je les vois, attraper la vapeur qui constitue la chimère du Bonheur, leurs mains collantes de désespoir se refermer sur du vent, la peau de leur doigts humides claquer, leurs pauvres visages perdre leur contenance, leur fabuleux masque d'illusions.

Le monde n'est qu'un amas de déchets, hanté par des corps sans vie, par des esprits torturés, vides et inutiles. Je regarde l'humanité fuir la mort comme la peste, espérer l'immortalité. À force, ils finissent réellement par croire qu'ils sont immunisés. Et ça les perd, ça perd tout le monde. Parce qu'ils se croient au-dessus de tout, au-dessus de La Mort. Bien trop forts pour disparaître, paraît-il : ils ignorent qu'ils n'existent pas, qu'ils n'existeront jamais. Alors un jour, l'entité dont ils avaient nié l'existence les surprend, leur sourit, et les emporte. Et ceux qui se pensaient intouchables meurent sur leurs trônes.

Arrêt cardiaque sur les chiottes.

Perdue au milieu de ces corps qui râlent, agonisent, je suis passive, je me contente de regarder.

Toujours regarder.

On ne peut plus rien faire d'autre que de regarder, lorsqu'on est déjà morte. Lorsque l'on a conscience que l'on n'existe pas. La vie est vouée à l'échec. Et moi, j'observe. Je ne fais rien d'autre, et lorsque mon pauvre corps n'a plus supporté la vision ragoûtante de l'humanité sur laquelle je dégueulais, je me suis tournée vers la seule épave qu'il restait.

Moi.

Mes propres yeux m'ont tuée.

Je ne vis pas. Je ne survis pas non plus. Je suis le Rien, à jamais avec le grand R. Je suis la faiblesse. Je suis la Futilité. Je suis l'inexistence et je m'en contente. Je suis l'insignifiance. Je suis le non-être, le nul, le zéro parfait, le vide. Je suis l'erreur. Celle qui n'aurait pas dû survivre. Je suis. Je suis. Je suis. Je suis. JE SUIS, en boucle, l'affirmation confirmant la négation. Parce que je ne suis pas. C'est comme ça, pour l'éternité.