A Christmas Wish

~ Le souhait de Regina Mills ~

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Creative common 2014

Cette histoire a été rédigée en septembre 2014

Nous dédions cette fanfiction à tous les shippers du couple SwanQueen, Emma/Regina.

Merci pour votre soutien à nos textes.

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Titre : A Xmas Wish

Rating : K+ / M

Pairing : Emma / Regina

Spoiler : Saison 3

Résumé : Pan n'est pas mort après l'échange de corps avec Henry. Il a jeté le Sort Noir, tous les habitants de Storybrooke ont perdu la mémoire. Seul Rumplestiltskin a encore ses souvenirs. Conscient que seul un baiser peut rompre le sort, il n'a plus d'autre choix que d'inciter Regina Mills et Emma Swan à se rapprocher et ce, même si dans cette réalité Emma est mariée à Neal depuis toujours.

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Partie 1

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Rumplestiltskin était seul témoin du drame qui touchait Storybrooke. Son père s'était emparé du Sort Noir dans la crypte de Regina lors de l'échange de corps avec Henry. Tous avaient pensé l'avoir vaincu au Pays Imaginaire mais de toute évidence, ils s'étaient trompés.

Rumple culpabilisait de son manque de vigilance après avoir enfermé l'âme d'Henry dans la boite de Pandore. Il avait laissé à Pan le loisir de s'emparer de la magie. Son seul et dernier avantage sur lui était donc de savoir qu'il avait jeté le Sort Noir, car tout le monde à Storybrooke avait perdu la mémoire. La vie, telle que lui-même la connaissait, avait changé depuis plusieurs jours maintenant. Les mémoires effacées, les habitants de Storybrooke étaient revenus à leur ancienne vie, avant que la Sauveuse n'intervienne. Comment s'y prendrait-il, désormais seul, pour lutter contre son père ? Quelle était la clef pour briser le sort si la Sauveuse elle-même ignorait qui elle était autant que la Méchante Reine ? Mr Gold se sentait isolé, car même sa compagne Belle avait oublié les événements des derniers jours. Marchant sur le trottoir en direction de sa boutique, il croisa la Mercedes de Regina Mills qui l'ignora…

Cette dernière se gara le long du trottoir et coupa le moteur de sa voiture. Celle qui ne se souvenait plus d'être la Méchante Reine se sentait différente ce matin. Elle ne l'expliquait pas, ne parvenait pas à mettre des mots sur son état, mais quelque chose était distinct des autres jours. Certes, elle n'avait pas altéré ses habitudes. Levée à six heures, elle avait pris son petit-déjeuner, lu le journal, s'était préparée tranquillement jusqu'à sept heures puis s'était arrêtée chez Granny pour récupérer son café avant d'aller à son bureau à la mairie. Tout, absolument tout, était normal dans sa routine si parfaite et ennuyeuse.

Elle quitta la Mercedes et le vent froid du mois de décembre la claqua. Les hivers étaient toujours aussi désagréables à Storybrooke. Pourquoi diable s'était-elle installée dans une région aussi glaciale, se demandait-elle parfois. Son écharpe autour du cou, elle se hâta dans l'un des nombreux immeubles mornes de la ville. Elle frappa à une porte et pénétra dans le cabinet d'Archie Hooper.

— Madame le Maire, bonjour, fit ce dernier…

Regina posa son sac à main sur un fauteuil et ôta son long manteau noir.

— Comment vous sentez-vous aujourd'hui ? demanda Archie. Vos cauchemars se sont-ils calmés depuis la dernière fois ?

Regina Mills était au plus mal. À chaque fois qu'elle revoyait son psychanalyste, ce dernier l'interrogeait sur ses rêves récurrents qu'elle ne lui confiait qu'à moitié. Il était question de tarte aux pommes, de forêts tropicales et de bateau volant dont elle tombait avant de se réveiller dans son lit. Elle s'assit sur le divan et regarda le psychanalyste.

— Il se passe autre chose de plus grave docteur Hooper !

— Que voulez-vous dire ? interrogea Archie. Qu'y a-t-il de si grave qui puisse vous inquiéter ?

Regina s'agaçait, se demandait ce qu'elle faisait là à confier ses états d'âme à cet homme qu'elle méprisait et qui ne comprenait rien à ce qu'elle ressentait au fond d'elle. Elle se leva et fit quelques pas jusqu'à la fenêtre donnant sur la rue principale de Storybrooke.

— Il ne se passe rien, répondit-elle d'un ton irrité, bras croisés. C'est bien ça le problème ! Ma vie est… Ma vie est désespérément vide !

— La semaine dernière, vous m'aviez dit être débordée par votre travail à la Mairie. Vous êtes-vous disputé avec monsieur Jones ?

Regina prit une légère inspiration et se tourna à nouveau, le regard agacé sur Archie Hooper.

— Non, une dispute aurait eu le mérite d'animer un peu mes journées.

Elle fit quelques pas devant la fenêtre, comme pour s'occuper puis s'arrêta finalement quand son regard se posa sur trois silhouettes familières en contrebas. Emma Swan, Neal Gold et leur fils sortaient de chez Granny.

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Emma ouvrit la porte arrière à son fils qui terminait de manger son sandwich.

— Si t'étais arrivé plus tôt, ça nous aurait évité de commander le repas en retard, accusa-t-elle à son compagnon qui contournait la voiture.

Neal s'installa derrière le volant tandis qu'Emma prenait place près de lui.

— Je fais ce que je peux, se défendit-il. Je te rappelle que j'ai un patron qui ne me laisse pas de liberté.

— Oh à d'autres, lança Emma. C'est ton père ton patron, tu aurais pu lui dire qu'on t'attendait pour déjeuner !

Neal démarra la voiture pour prendre la route de l'école de leur fils. Emma et lui se disputaient encore. Henry s'avança entre les sièges et demanda :

— Maman ? On pourra aller à la plage ce week-end s'il fait beau ?

— On verra, répondit Emma. Ça dépendra si ton père peut se libérer.

Agacée, elle reprit en le regardant :

— Mais tu sais quoi ? S'il peut pas, on ira quand même !

— Merci, fit Neal. Très sympa de me faire passer pour un mauvais père devant notre fils.

— Tu es un mauvais père, dit Emma très directe. T'es pas là pour les réunions de parents profs, t'es pas venu à son spectacle de chant la semaine dernière et t'es pas foutu d'arriver à l'heure quand on doit déjeuner tous les trois. Putain Neal, c'est quand même pas compliqué de noter les jours importants pour ton fils sur ton planning !

Neal serra le volant dans ses mains et ralentit une fois arrivé sur le parking de l'école d'Henry. Ce dernier les interrompit :

— C'est pas grave, y'en aura d'autres des spectacles, maman. T'en fais pas, papa ! ajouta-t-il en souriant. À tout à l'heure !

— Ouais, travaille bien, lança Emma en le suivant des yeux.

Henry s'éloigna et Emma soupira d'exaspération avant de regarder Neal :

— Bon, t'attends quoi maintenant pour démarrer ? accusa-t-elle encore.

Ce dernier la regarda un instant, son poignet sur le volant, profondément exaspéré.

— Je croyais qu'on devait faire des efforts, dit-il.

— Hey ! Des efforts j'en fais, on peut pas en dire autant te concernant, alors maintenant démarre parce que c'est moi qui vais être en retard au poste !

Neal démarra donc, d'autant plus énervé par le ton agressif d'Emma :

— Tu me reproches de trop bosser pour mon père, mais je te rappelle que tu ne me laisses pas le choix ! C'est toi qui as voulu acheter une maison et maintenant faut rembourser le crédit.

— Attends ! T'es en train de me dire que c'est ma faute si t'es un mauvais père ?

— Arrête de dire que je suis un mauvais père ! Je dis juste que je dois travailler plus parce que ton salaire de shérif ne suffit pas à couvrir les crédits !

Il s'arrêta plus brusquement devant le poste de police. Emma descendit en claquant la porte et pénétra dans le bâtiment sans même se retourner. Neal était à bout à force de subir chaque jour autant de disputes avec sa compagne. Il faisait de son mieux pour arranger les choses, mais rien ne suffisait à Emma Swan…

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Regina Mills était retournée à son bureau situé au premier étage de la Mairie de Storybrooke. Sa séance avec Archie Hooper ne l'avait d'ailleurs pas aidée à se sentir mieux, au contraire. Ce dernier lui avait mis en tête qu'elle devait trouver un moyen de combler cette solitude dans laquelle elle s'était enfermée durant des années. Mais comment la comblerait-elle ? Tout le monde la détestait à Storybrooke et Madame le Maire le leur rendait bien.

La porte s'ouvrit à la volée, l'interrompant dans ses réflexions.

— J'exige une augmentation ! lança Emma Swan en se postant face à son bureau, bras croisés.

Derrière elle, Lacey French entra à son tour :

— Je suis désolée Madame le Maire, je lui ai dit que vous étiez occupée, mais elle n'a pas écouté.

Comment Regina Mills s'en étonnerait-elle ? Emma Swan n'écoutait personne, se croyait tout permis depuis qu'elle l'avait nommée shérif, elle ne se souvenait même plus quand d'ailleurs.

— Laissez-nous, dit-elle à la compagne de M. Gold.

Lacey French quitta le bureau et Emma resta plantée devant celui de Regina Mills qui, une fois encore, se promenait avec une tenue chic et un décolleté provocant que personne ne pouvait manquer. Neal avait raison, elle n'était pas assez payée et l'heure était venue de voir Regina Mills.

— Je veux être augmentée et je veux une prime ! lança Emma.

Regina Mills referma devant elle le plan de rénovation de la Mairie et regarda la blonde. Cette dernière était certainement la personne qui la détestait le plus à Storybrooke et qui le lui montrait ouvertement.

— "Je veux être augmentée et je veux une prime", Madame le Maire, précisa Regina Mills d'un ton sarcastique. Et pourquoi vous augmenterais-je Miss Swan ? Qu'avez-vous fait de si exceptionnel ces derniers temps, qui justifierait une augmentation ?

Bien sûr, Emma ne pourrait répondre parce qu'il ne se passait rien à Storybrooke.

— À vous de trouver les raisons, mais soit vous m'augmentez, soit je démissionne !

Regina Mills se tendit sur ces mots inattendus. Démissionner ? Personne, jamais, n'avait émis l'idée de démissionner des postes qu'elle offrait, pas plus que les employés de la ville exigeaient des augmentations. Elle contourna son bureau et rangea son dossier dans un tiroir avant de se tourner vers Emma qu'elle constatait plus sérieuse.

— Vous me faites du chantage, accusa-t-elle. Je ne suis pas censée le tolérer.

— Et bien vous allez vous y faire et y réfléchir parce que si d'ici demain je n'ai pas de nouvelle, je vous rends ma plaque et vous aurez qu'à vous occuper des petits soucis de votre ville toute seule !

Emma s'apprêta à sortir du bureau, mais Regina l'interpella :

— Miss Swan !

Celle-ci se retourna, l'expression toujours marquée de colère.

— C'est d'accord, concéda Regina. Je passerai vous voir demain avec un chèque et votre nouveau contrat.

Emma retint son sourire de satisfaction, elle ne voulait pas montrer à Madame le Maire qu'elle s'adoucirait après avoir reçu ce qu'elle demandait.

— Je vous attends demain, répondit-elle.

Regina la vit sortir sans un mot de plus, agacée. Emma Swan était certainement la personne qui l'énervait plus qu'elle ne pouvait s'énerver elle-même parfois. Avec son air assuré, insolent, à toujours la prendre de haut, à lui parler comme tout un chacun. Mais pour qui se prenait-elle ? Elle marcha jusqu'à la fenêtre de son bureau et la vit monter dans la voiture de police. Si Miss Swan l'agaçait, Regina savait aussi que ce genre de petites visites impromptues où elle entendait Emma Swan se plaindre avait le mérite de lui changer les idées et son quotidien.

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Emma démarra et reprit la direction du poste de police qui, pourtant, n'était qu'à une centaine de mètres de la Mairie. Elle aurait son augmentation quoiqu'il en coûte et ne laisserait pas Regina Mills et ses décolletés aguicheurs s'en sortir indemnes. Neal n'aurait plus d'excuses pour manquer les événements de l'école d'Henry. Mais Emma ne pensait plus à Neal maintenant qu'elle venait de voir Madame le Maire. Il ne se passait pas une journée sans qu'elles ne se croisent et se disputent, et aussi incroyable que cela pût paraître, Emma aimait ses petits conflits avec Regina Mills. Malgré les tensions persistantes que cela provoquait chez Emma, ces rencontres devenaient pour elle un moment privilégié de sa journée morne et sans saveur. Après avoir fait ses trois ou quatre patrouilles dans la journée, rien ne se passait au bureau. Bien sûr, quelques habitants appelaient, se plaignaient de voisins trop bruyants, des infractions mineures survenaient, mais rien de très excitant. Parfois, ses journées les plus chargées consistaient à s'occuper d'un accident de voiture où un constat à l'amiable n'était pas possible. Alors elle prenait quelques plaintes qu'elle envoyait au bureau d'assurances de Gold où travaillait Neal. Mais Emma Swan ne se voilait pas la face. Elle était consciente que quelque chose se passait avec Madame le Maire. Elle pensait beaucoup trop à elle et leurs regards se confrontaient de façon beaucoup trop… ambigüe. Là encore, dans son bureau à la Mairie, elle avait eu le dessus sur elle, comme souvent d'ailleurs. Car malgré ses airs de grandes dames, Regina pliait. Emma savait qu'elle était la seule à Storybrooke à défier Madame le Maire face à qui tout le monde perdait sa répartie. Cette femme avait une sorte de pouvoir sur les gens, surtout sur elle. Emma prétendait le contraire à une partie de son cerveau quand l'autre lui soufflait de regarder les formes, le décolleté, les jambes à n'en plus finir de Regina Mills… Emma faisait preuve d'une volonté redoutable pour lui tenir tête, et elle y arrivait !

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A suivre