Peter Pan a été créé par Sir James Barrie. L'œuvre est tombée dans le domaine public mais c'est à lui que revient l'honneur d'avoir créé ce conte. Les personnages originaux m'appartiennent.
La fille du Capitaine Crochet
Je m'appelle Jane Bell. J'ai neuf ans. Mes parents sont divorcés et j'habite à Londres, chez ma mère, la plupart du temps. Comme les grandes vacances viennent de commencer, je suis chez mon père.
J'aime beaucoup mon père mais des fois, j'ai envie de me mettre en colère après lui. Comme ce matin, par exemple. Il avait décidé d'aller voir un film et nous sommes allés voir 'Peter Pan'. J'ai bien aimé le début, quand les enfants jouent dans leur chambre. Mais après, ça m'a fait peur. Les sirènes était effrayantes et les pirates, encore pires. Alors j'ai fermé les yeux pour ne pas tout voir.
Mon père était enthousiasmé en sortant. Il m'a dit : « on ira le revoir » et je l'ai presque supplié d'y aller sans moi. J'avais trop peur. Ça l'a fait hausser les épaules. Personne ne peut avoir peur d'un film comme ça, d'après lui. J'avais peur quand même.
L'après-midi, j'ai joué dans ma chambre pour me calmer pendant que mon père était au golf. J'ai beaucoup joué de la flûte. Le soir, il m'a annoncé qu'il allait prendre un verre avec ses potes. J'ai joué, j'ai préparé un repas avec des plats qu'il aime bien, j'ai attendu. Longtemps, le repas refroidissait. J'étais inquiète et j'ai fini par l'appeler sur son portable. Je suis juste tombée sur sa messagerie et je lui ai dit que j'étais inquiète. Dix minutes plus tard, il m'a envoyé un texto : « m'attends pas on fait une mégateuf ».
Ça m'a fait du chagrin qu'il s'amuse sans moi le premier soir des vacances. J'ai mis la vaisselle dans le lave-vaisselle et j'ai cherché de quoi lire. J'ai remarqué un bouquin dans sa bibliothèque : Peter Pan par Sir James Barrie. Je ne sais pas pourquoi, ça m'a fait rire que l'auteur de ce bouquin ait le même prénom que mon père. Je l'ai ramassé, j'ai décidé de lire la préface histoire de savoir qui était le bonhomme qui avait écrit ce conte affreux. J'ai vite rejeté le bouquin, j'ai bien fermé la fenêtre et j'ai essayé de dormir en espérant que James ne rentre pas trop tard.
J'ai dû m'endormir. Au milieu de la nuit, j'ai entendu du bruit. Je suis sortie. Quelqu'un gémissait dans la chambre de mon père. J'avais peur, tellement peur ! Je me suis rappelée le numéro de la police, peut-être que j'aurais à les appeler. J'ai allumé dans le couloir et je me suis approchée tout doucement. Je ne sais pas pourquoi, j'avais encore ce bouquin à la main.
Mon père était au lit, en costume de ville tout chiffonné. Il gémissait de peur, il faisait visiblement un cauchemar. Je ne savais pas quoi faire. A tout hasard, je lui ai épongé le front en disant « chut, c'est fini… » Ma mère m'a dit qu'il faisait ça avec lui quand ils étaient encore ensemble. C'est elle qui a demandé le divorce, elle ne supportait plus qu'il la 'prenne pour sa mère'. Il murmure dans son sommeil. J'entends un mot : pirates.
Soudain, James ouvre les yeux. « Jane, enfin, tu devrais être au lit ! » Je lui fais doucement remarquer que lui devrait être en pyjama. Il se calme, me propose un verre de lait. Je refuse. Je n'aime pas le lait, ça m'étonne un peu qu'il ne le sache pas.
Et puis, je remarque une drôle de lumière violette sous son lit. Je regarde. Et là, une boule lumineuse jaillit de sous le meuble ! Je crie de peur. Mon père la regarde avec des yeux ronds. La drôle de boule vole dans toute la pièce puis s'arrête juste devant moi et je vois un petit homme au visage d'elfe. Ce n'est pas normal. Oh, ça y est, je sais, je suis en train de rêver.
Bientôt, il y a trois sphères lumineuses dans la pièce : deux violettes et une blanche. J'ai l'impression qu'elles se parlent mais on dirait plutôt des tintements. Mon père m'attrape la main et me demande : « Tu comprends ce qu'ils disent, Janie ? »
« Non, bien sûr que non ! Et toi ? »
« Non, je crois que je suis devenu trop vieux. »
Trop vieux ? Trop vieux ? Je comprends de moins en moins. Je me serre contre James en fermant les yeux et je lui demande : « C'est quoi, ces choses-là ? »
« Bout de chou… » Sa voix tremble, je le sens bouleversé. « ça va sans doute sembler extraordinaire à quelqu'un d'aussi rationnel que toi mais je crois que ce sont des fées. Je n'y croyais plus mais ce n'est pas la première fois que j'en vois. »
« Des fées ? » Je commence vraiment à avoir peur. « Mais James, les fées ça n'existe pas ! »
« Je crois que si. Apparemment. »
« JE NE CROIS PAS AUX FEES ! »
Je me suis rendu compte que je venais de hurler. Les drôles de boules se sont arrêtées de bouger. Et l'une des violettes est tombée par terre. Mon père s'est approché. L'instant d'après, il avait un drôle de petit lutin dans les mains, comme une poupée. Il a parlé avec une drôle de voix. « Jane, à partir de maintenant, tu ferais mieux d'éviter de dire ce genre de choses. »
« Pourquoi ? »
« Je crois que tu l'as tué. »
A suivre…
