[Suite de ma première fic : « Le plan d'Hermione. »]

Après la mort de Minerva, Hermione tente de se reconstruire, de reconstruire sa vie, loin de Poudlard. Du moins, jusqu'à ce que la Gazette du Sorcier publie un article compromettant.


Prologue :

Cinq ans. C'était le temps qui s'était écoulé depuis la perte douloureuse de son professeur de métamorphose. Hermione avait trouvé un petit appartement à Londres, non loin du Ministère de la Magie où elle était stagiaire au département de la Justice Magique. Hermione n'avait pas supporté toute cette sollicitude à propos de Minerva dont faisaient preuves tous les gens autour d'elle et avait totalement coupé les ponts avec Poudlard, les élèves, les professeurs et … Le reste. Tout le reste. Elle avait été jusqu'à changer d'identité.

Une ambiance totalement différente de Poudlard régnait ici. Une ambiance plus mature. Elle s'était liée avec de nouvelles personnes, leurs bavardages inhérents au travail et à leur vie familiale (ou non) avaient peu à peu pansé ses blessures. Doucement, lentement, elle revivait.

L'été 2003 touchait à sa fin et son stage également. Le mois de septembre conclurait cinq longues années de stage à l'issue duquel elle deviendrait enfin, elle aussi, un pion essentiel dans le bon déroulement de la justice magique. Evidemment, le but qu'elle nourrissait depuis quelques années déjà tournait autour du bon traitement des créatures magiques, mais il fallait commencer par la base.

Hermione regardait pensivement par la fenêtre de son bureau, au 9e étage du Ministère, accoudée à l'appui de fenêtre. La journée s'achevait lentement et Hermione trépignait d'aller s'en griller une.

« - Victoria, l'interpella Ornella, tu es prête ? »

Hermione sursauta et se retourna vers sa collègue à qui elle s'adressa.

« - Oui, j'arrive ! Une seconde. »

Hermione assembla quelques papiers sur son bureau et attrapa son sac au passage, ainsi que son blouson négligemment posé sur le dossier de sa chaise, avant de rejoindre Ornella qui l'attendait, appuyée contre le chambranle de la porte.

« - On passe d'abord par chez toi ? lui demanda Hermione en allumant une cigarette.

- Oui, je vais me changer, impossible de festoyer dans cette tenue, répliqua la jeune femme en désignant un tailleur chic qui lui allait à ravir.

- Pourquoi tu n'as pas prévu ça le matin ?

- Quoi ? Et me pointer au taf habillée comme une juvénile ? Jamais ! la taquina Ornella alors qu'Hermione piquait un fard en contemplant sa propre tenue, décontractée, même si adaptée à son travail.

- Ca collerait mieux à ta personnalité, pourtant… lui répondit Hermione sur un ton malicieux. AIEUH ! s'exclama-t-elle alors qu'Ornella lui assénait une tape sur le derrière de la tête, la clope au bec. »

Elles marchèrent durant une dizaine de minute avant de s'arrêter devant chez Ornella.

« - Tu montes ? Dit-elle en se tournant vers Hermione.

- Tu crois que je vais t'attendre ici ?

- Pff, aucun savoir vivre. »

Hermione éclata de rire et emboîta le pas à sa collègue. Ornella n'avait que deux ans de plus qu'elle et avait fait ses études au Brésil. Poudlard lui était évidemment connu, comme chaque sorcier connaissait toutes les écoles de sorcellerie étrangère, mais sa connaissance s'arrêtait là. Bien entendu, elle savait que le « Survivant » avait étudié là et que c'est aussi là que Lord Voldemort avait été défait, grâce à Harry Potter, sa meilleure amie Hermione Granger et son amant, Neville Londubat, bien que l'Amérique du Sud n'avait pas été énormément touchée par la folie meurtrière du mage noir.

Aussi, passer son temps avec elle était le meilleur des remèdes. Sa chaleur du sud la réconfortait et son tempérament de feu la maintenant vivante.

Des clés tintèrent et Ornella pénétra dans son appartement, Hermione sur les talons. Une forte odeur - bien que familière - d'épice monta au nez d'Hermione et celle-ci inspira légèrement ce parfum réconfortant.

« - A l'aise, Vicky comme d'hab, lui intima la brune, je reviens dans quelques minutes. »

Hermione se dirigea vers la cuisine et se servit un verre de sangria fraichement préparée par sa collègue et le sirota tranquillement sur le balcon avec une vue imprenable sur tout Londres. Le soleil lui brûlait doucement la peau et Hermione soupira, ses yeux rencontrèrent le soleil qui les lui piqua et elle détourna le regard.

« -Dépêche, Nella ! On va être - encore - en retard chez Jules ! appela Hermione à travers l'appartement. »

L'absence de réponse de la part de son amie l'exaspéra et elle pénétra dans l'appartement pour l'interpeler à nouveau.

« - Oui ! Bon ! CA VA, s'exclama Ornella en apparaissant vêtue uniquement d'un petit short en jeans clair devant Hermione qui détourna pudiquement le regard. »

L'exhibitionnisme de sa collègue l'avait toujours prise au dépourvu. Elles étaient proches, certes, mais pas à ce point, et Hermione était de nature assez pudique, en plus.

« - Ca va je me grouille, soupira Ornella à Hermione qui croquait avec avidité les fruits macérés.

- Ouais parce qu'on avait dit cinq minutes et t'en es déjà à 15, je t'explique…

- Blablaaablaa, répliqua la brune en agita la main en direction de la gryffondor. »

Cinq minutes plus tard, elles clapèrent la porte de l'appartement et Hermione dévalait les trois étages qui les séparaient du hall.

« - Il est déjà 18h et on avait dit : 17h45.

- C'est bon Vicky, détente, c'est le week-end. On dirait que quelqu'un t'attend pour te réprimander de ton retard ! T'avais une prof à cheval sur la ponctualité qui t'a marquée à vie ou quoi ? »

La remarque glaça le sang d'Hermione qui ne lui répondit pas.

« - Ben ça va… Te fâche pas, tenta de s'excuser Ornella en prenant Hermione par les épaules, mais la jeune sorcière se dégagea. Eh…

- Ca va… murmura Hermione. »

Elles marchèrent en silence jusqu'à Nothing Hill, Hermione semblait pensive et Ornella tenta plusieurs fois de reprendre la conversation mais elle pensait bien avoir touché un point sensible qu'elle se promis d'approfondir avec elle.

« - On y est ! Je sonne, déclara Hermione qui avait visiblement décidé de desserrer les lèvres. »

Presqu'aussitôt, la porte s'ouvrit sur un jeune homme aux cheveux bruns et bouclés. Il faisait deux bonnes têtes de plus qu'Ornella qui faisait déjà une tête de plus qu'Hermione. Il ne paressait pas musclé à l'extrême mais arborait tout de même une belle musculature sous son t-shirt semi-moulant.

« - Salut beau brun, l'embrassa Ornella en passant devant Hermione qui décocha un joli sourire à Jules.

- Bonsoir les filles, ponctuelles, comme toujours, les taquina-t-il alors qu'Hermione roulait des yeux en désignant Ornella du menton. »

Il s'effaça pour les laisser entrer. Comme Hermione s'en doutait, elles étaient les dernières arrivées, constata-t-elle lorsqu'elle salua ses amis déjà attablé, une bière au beurre à la main.

« - Alors, qui s'occupe des saucisses ? demanda Hermione un poing sur les hanches, l'autre main brandissant une barquette de chipolata.

- Donne, proposa Daniel en tendant la main à Hermione qui lui tendit son paquet en le remerciant silencieusement.

- Enfin le week-end, pas vrai les filles ? demanda Emma aux deux sorcières.

- Ouiiiii ! s'exclama Ornella en se laissant tomber sur un transat et en s'étirant de toute sa longueur, décochant en regard enjôleur à Jules.

- Vous avez entendu, la nouvelle ?

- De quoi tu parles Emma ? demanda Hermione, intriguée.

- Oui, de quoi tu parles ?! s'exclama Ornella en se relevant vivement.

- Dans la Gazette d'aujourd'hui, j'ai lu un article où Severus Rogue, le dirlo de Poudlard, était interviewé à propos de cette professeur de métamorphose, celle qui a perdu la vie il y a cinq ans durant le combat avec le mage noir, là… »

Le sang d'Hermione se glaça. L'avantage avec ses amis, c'est qu'ils ne venaient PAS d'Angleterre, mais venant des quatre coins du monde et s'étaient retrouvés ici pour des études supérieures ou des offres d'emploi intéressantes, après la chute du Lord et tout le tumulte qui s'était établit autour.. Mais le désavantage… C'est qu'ils n'étaient pas au courant de son passé amoureux.

« - Oui, ben quoi ? demanda Ornella avec un air nonchalant.

- Elle possédait un héritage de plusieurs millions de Gallions ! continua Emma.

- Et ? lui intima Jules, Hermione pendue à ses lèvres.

- Et bien comme personne ne l'a réclamé après cinq ans, comme la loi magique le stipule…

- Il reviendra à la dernière personne que le ou la défunte aurait déclaré publiquement avoir aimé… murmura Hermione.

- EXACT ! s'exclama Emma, fan de cancans !

- Et alors ? interrogea Daniel, en quoi ça t'intrigue ?

- Et bien … murmura Emma en regardant Hermione tout en sortant lentement la Gazette de son sac, c'est étrange car…

- Car ? s'excita Ornella qui s'était approchée du petit groupe.

- Ils ont publié une photo d'une certaine « Hermione Granger », continua-t-elle sans lâcher des yeux Hermione de plus en plus mal à l'aise. Qui aurait disparu de la circulation après la Guerre, sans laisser de mot à personne.

- Une femme ? s'exclamèrent en même temps les trois jeunes alors qu'Hermione ne pipait mot.

- Oui, une femme, qui ressemble d'ailleurs très étrangement à Vicky… »

Hermione ne bougea pas alors que les trois sorciers regardaient tour à tour la photo de la Gazette puis Hermione, puis la photo.

« - Quoi ? Mais tu délires… balbutia Hermione.

- Arrête ! Je reconnaîtrai tes beaux yeux noisette parmi un milliard d'autres yeux noisette, Victoria, répliqua Emma, soudainement virulente.

- Donne-moi ça ! s'exclama Hermione en s'emparant de la Gazette. »

Elle contempla quelques secondes la photo d'elle aux funérailles de McGonagall, alors qu'elle prononçait son hommage, cinq ans plus tôt. Son cœur manqua un battement.

« - Emma, regarde là, ses tâches de rousseurs, tu vois bien que je n'en ai pas ! s'exclama-t-elle en brandissant la Gazette. Et ses grandes dents là, tu vas pas me dire que j'en ai des pareilles ?! Si ?! s'offusqua-t-elle faussement. En plus elle est châtain et pas moi ! On doit bien avoir cinq kilos de différence, regarde ses joues rondes… Je… Elle… Son nez …» Hermione se gratta le derrière de l'oreille, ma à l'aise.

Ses quatre amis la regardaient d'un drôle d'air, Daniel n'avait pas l'air convaincu par sa défense, Ornella l'observait d'un air boudeur, Jules semblait décontenancé et Emma victorieuse.

Elle souleva lentement sa baguette et la brandit vers Hermione.

« - Emma… ? Que… Qu'est-ce que tu fais là, demanda Hermione, inquiète. Pose ta baguette, allez…

- Finite totali incantatem, prononça Emma sans sourciller en direction d'Hermione.

- Arrête ! s'exclama Hermione, trop tard. »

Sous le regard ahuri des ses comparses, Vicky reprit lentement l'apparence d'Hermione, sa vraie apparence.

« - Putain ! lâcha Ornella, choquée. »

Hermione se leva brusquement, renversant sa chaise. Tremblante, elle attrapa son sac et se dirigea vers la porte d'entrée.

« - Attends ! s'exclama Jules à sa suite en lui attrapant le coude, Vicky !

- LÂCHE-MOI ! s'exclama Hermione, hors de ses gonds. »

Jules recula, effrayé par la fureur de la Gryffondor et la regarda claquer la porte et s'enfuir à toutes jambes.

« - Emma, comment tu as su ? murmura Ornella.

- Je savais bien qu'elle cachait quelque chose, répliqua-t-elle d'un air triomphant.

- De toute façon tu n'as jamais pu la supporter ! lui reprocha Daniel. C'était plus fort que toi de mettre ton nez dans ses affaires ?!

- Ca m'est tombé dessus ! Je n'ai que constaté l'évidence ! se défendit Emma. Et toi ! Comment peux-tu encore la défendre après ce mensonge ? Une lesbienne ! Voilà avec qui tu t'envoies en l'air, Daniel !

- Ca suffit ! tonna Jules. Elle doit avoir ses raisons… »

Daniel ne répondit pas, Ornella affichait de nouveau un air boudeur et Emma sirotait tranquillement sa bière au beurre. Sur le barbecue, crépitaient les saucisses oubliées d'Hermione.

« - Plusieurs millions de Gallions…murmura Ornella, abasourdie. Elle s'est tapée sa prof ? Alors là…

- Ca va, Ornella ! cingla Daniel. N'en rajoute pas ! »

Le petit groupe discuta encore tard le soir sur cette découverte qui avait chamboulé leur soirée. Qui était vraiment Victoria ?


Et voilà… A vous les avis ! Bises !