Note de l'auteur : Bonjour/ Bonsoir tout le monde.

Comme vous pouvez le voir : je suis toujours vivante.

Je vous propose une séquelle de ma fiction "De feu et de glace". Pour ceux qui n'ont pas lu cette histoire, je vous la conseille car j'ai peur que vous ne soyez pas familiarisé(e)s avec Emilie Leroy et ses collègues.

J'accepte les reviews, bonnes ou mauvaises mais j'ai une exigence cependant : toute review négative se doit d'être constructive, car elle me permettra de m'améliorer.

En attendant, voici le premier chapitre :

Le feu qui couve sous la glace

Chapitre 1 :

Lorsque Sherlock entra dans le hall du bâtiment principal du college, il sût que quelque chose n'allait pas. Tout d'abord, il y régnait une certaine tension parmi les ados qui y étudiaient, comme s'ils craignaient quelque chose. Ensuite, le message sur le panneau d'affichage, écrit en bleu et en gros : « Les profs de chimie sont des gros nazes » et signé par les professeurs de mathématiques. Une véritable déclaration de guerre pour l'équipe du troisième étage, essentiellement composée de profs de physique-chimie et de profs de sciences naturelles.

Enfin le dernier élément fut le bâtiment qui se mit à trembler brièvement, accompagné d'un bruit assourdissant : une explosion !

Les élèves paniquèrent et se ruèrent vers la sortie, bousculant sans ménagement le détective qui voulait aller voir d'où provenait cette explosion. A tout les coups, il s'agissait du troisième étage...

Et oui, il s'agissait bien du troisième étage. Gael Gioanni, dit Gio-Gio, professeur de chimie adepte des expériences dangereuses, avait encore trouvé un moyen de faire exploser une salle de classe, provoquant une belle agitation dans le bâtiment.

« GAEL GIOANNI ! »

Ça, c'était Emilie Leroy, dit Emy, sa colocataire, celle qu'il cherchait depuis son arrivée dans le bâtiment. Une femme pas très grande, à la silhouette fort mince et surtout aux cheveux rouges foncés qui arrivait d'un pas rapide vers la salle d'où provenait la catastrophe du jour, les pans de sa blouse de laboratoire voletant au rythme de ses pas.

Sherlock ne donna pas cher de la peau de Gael, et préféra ne pas s'en mêler : les disputes entre profs de chimie au milieu de substances plus ou moins dangereuses entre eux étant une activité assez périlleuse.

« Non mais c'est quoi ce bazar ! Tu te rends compte que tu as fait exploser les fenêtres de tout l'étage ?! Comment on va expliquer ça au proviseur ? Tu aurais pu blesser des élèves ! »

S'il y avait un truc à ne pas faire avec Emy, c'était blesser les élèves : elle prenait son rôle très au sérieux et faisait toujours attention à ce qu'il y ait aucun ado dans l'étage lorsqu'elle testait des expériences pour ses prochains cours, question de sécurité et de tranquillité.

« Et alors, personne n'a été touché par un morceau de verre ou brûlé que je sache ! Pourquoi tu en fais toute une histoire ! Il n'y a que des dégâts matériels, alors c'est bon ! »

Oh, ça tournait au vinaigre, il fallait vite que quelqu'un intervienne avant qu'ils en viennent aux mains... Ah justement, il vit Matthew courir vers ses deux collègues, mais certainement pas pour les séparer si le détective se fiait à la colère qu'il pouvait lire sur son visage.

Matthew Hyde était un homme grand et mince, assez sportif, aux longs cheveux châtains noués en catogan. Son regard brun chocolat était habituellement rieur ou malicieux et il trouvait toujours un moyen de faire un peu d'humour. Sauf en ce moment où il semblait vraiment énervé. Jamais le détective n'avait vu ce sympathique prof de sciences naturelles comme ça.

« Je peux savoir QUI est responsable de cette pagaille ? Demanda le prof d'une voix anormalement calme si l'on prenait son humeur en compte. Parce que j'étais en plein contrôle et il se trouve qu'un de mes élèves a été blessé par un éclat de verre. »

Si Gael tenait à sa vie, il ferait mieux de courir maintenant. Emilie semblait calmée : son éclat de voix devait être surtout dû à la frayeur causée par l'explosion. Mais ce n'était pas le cas de l'autre dont le sadisme n'était peut être pas qu'une légende. Sherlock jugea bon d'intervenir :

« Emy, on a une affaire. »

Les trois se retournèrent vers lui, surpris par sa présence. Puis ils se reprirent tous :

« Sherlock ? Demanda sa colocataire étonnée. Que fais-tu là ?

-On a une affaire à résoudre : il y a eu deux meurtres au Hyde Park, et la police est incompétente pour changer.

-J'ai cours Sherlock...

-Vu l'explosion et l'état des salles, lança Matthew encore en rogne. On sera obligé d'annuler les cours dans cet étage, le temps de nettoyer et de remplacer les vitres. Emy, tu peux y aller, on se charge du reste. Mais n'espère pas retrouver ton imbécile de collègue en un seul morceau à ton retour.

-Okay, préviens-moi s'il te faut de l'acide pour cacher le cadavre alors... Je vais libérer mes élèves et j'arrive Sherlock. »

Elle fila dans le couloir, direction sa salle de cours, tandis que le détective préféra attendre dans le couloir pour sortir plus rapidement. Il aimait bien cet établissement, surtout les profs qui y travaillaient car certains étaient pas mal déjantés des moments, mais là il avait une affaire. Et une affaire était bien mieux qu'une bande de profs décalés.

« Allez Emy ! S'impatienta le détective. Le meurtre n'attend pas !

-Libérer un troupeau d'élèves non plus, ils sont nerveux en ce moment. Ça sent la fin d'année. Et j'ai toujours pas préparé les sujets d'examen...

-C'est important ?

-Ça fait partie de mon travail de prof. »

Donc, c'était assez important pour elle, mais pas pour lui. Il considéra alors ce travail comme quantité négligeable et se mit en marche, manquant de perdre sa colocataire qui le rattrapa dans les escaliers en passant par dessus les rambardes.

Elle le suivait aisément lorsqu'il y avait des obstacles qui gênaient la route, une capacité acquise par une longue pratique du parkour, ce qui lui donnait une efficacité redoutable lorsqu'il s'agissait de poursuivre quelqu'un en passant par les endroits les plus incongrus, et aussi pour échapper à la police car les gens n'appréciaient que très rarement le fait qu'on escalade leur maison où que l'on coure sur leur toit. Sherlock appréciait ce talent qui était parfois utile lors des enquêtes, même s'il ronchonnait de la voir franchir des murs avec une facilité apparente. Néanmoins il se vengeait plus tard en la semant dans les rues à la course, ou en la traitant d'idiote sur les scènes de crime.

Cette après-midi ne serait pas une exception à la règle.

« Qu'est ce qu'on a ? Demanda la jeune femme en arrivant à sa hauteur.

-Meurtre au Hyde Park, un enfant a été retrouvé battu à mort. C'est le deuxième cette semaine, on a affaire à un tueur en série ! »

Il semblait très content à cette idée.

La professeure de chimie secoua la tête, un peu dépitée par la situation : qui se réjouirait de la mort d'un enfant ? Certainement pas elle. Mais ayant compris que Sherlock ne s'occupait pas des victimes mais juste du meurtre à résoudre, elle se disait qu'elle pouvait tolérer ses expressions parfois étranges et inappropriées à certaines situations. En attendant, elle préféra se concentrer sur le lieu dont ils approchaient : Hyde Park. Une oasis de verdure assez étendue, même si Regent Park était vraiment immense en comparaison. Il y avait pas mal de policiers, parfaitement visibles de loin, qui surveillaient les environs et surtout la petite foule présente autour du ruban délimitant la scène de crime. Pensaient-ils y voir le tueur au milieu de ces gens ? Peut-être, après tout un vieil adage disait que les assassins revenaient toujours sur les lieux du crime.

L'inspecteur Lestrade la salua et elle répondit poliment. Ce policier était plutôt sympathique, et ne parlait pas avec des termes trop compliqués pour elle, dont le vocabulaire en anglais n'était pas vraiment excellent. De plus, il tolérait les disputes avec Anderson, rétorquant par un « not my division ! » catégorique dès que ça tournait au vinaigre. Non franchement, cet inspecteur était haut dans son estime.

Par contre, elle ignora Donovan dès qu'elle la vit : cette femme empestait le déodorant masculin et était vraiment désagréable. Elle appelait Sherlock « Freak », et lorsqu'elle avait demandé au détective ce que ça voulait dire, il n'avait jamais répondu. Peut être que Lestrade saurait lui donner la traduction de ce mot qui sonnait comme une insulte...

En attendant, il y avait une scène de crime droit devant, et à voir son colocataire trépigner, cette affaire promettait d'être intéressante, pour lui bien sûr.