Birth of a Pirate
By Scarlett Sparrow
Genre : aventure/général/drame
Personnages : Jack Sparrow, Cutler Beckett, Joshamee Gibbs, Mercer, Teague, Bill Turner, OC
Narration : 3° personne, divers POV internes
Rating : Mettons T pour violence mineure, mieux vaut prévenir que guérir !
Statut : work in progress. C'était parti pour être quelques chapitres, c'est en train de devenir un vrai roman. Ce sera long.
DISCLAIMER : Toutes mes tentatives de piratage des studios Disney ayant été un échec, je l'avoue : aucun des personnages de PotC n'est à moi.
Cependant, certains personnages secondaires de ce récit m'appartiennent et ont été créés avec amour pour les besoins de l'histoire. Vous les reconnaîtrez bien par vous-mêmes.
ATTENTION : Le récit est composé de nombreux flashs-backs et n'est pas écrit en ordre chronologique. L'enfance de Jack sera évoquée dans les chapitres suivants, mais le premier chapitre commence in medias res; par conséquent je vous ai fait un très rapide résumé de la situation (qui sera évidemment développée par la suite).
Je pense que vous connaissez tous les grandes lignes du passé de Jack Sparrow, mais au cas où, voici comment ça se passe :
Jack a 20 ans et travaille pour Beckett au sein de la East India Trading Company, où on lui a confié le commandement d'un petit vaisseau marchand nommé le Wicked Wench. Il vient juste de libérer une précieuse cargaison d'esclaves au lieu de l'amener aux Caraïbes comme prévu... Jack est alors arrêté par les hommes de Beckett.
Note : pour une raison que j'ignore, le site ne veut plus afficher les petites étoiles que je mets à chaque fois pour délimiter les différentes parties d'un chapitre. Par conséquent, lorsque vous lirez, l'histoire va peut-être vous donner n'impression de sauter du coq à l'âne une fois de temps en temps... Imaginez les petites étoiles entre les deux parties, tout simplement ! Il faudrait que je remette une séparation pour chacun des chapitres, mais en ce moment je n'ai pas le temps de tout refaire. Désolée pour ce détail, c'est FF qui fait n'importe quoi !
Chapitre 1 - La marque
Bureaux de la East India Trading Company, Londres, Angleterre
Avril 1708
Cutler Beckett referma doucement le volet du judas qui lui permettait de voir l'antichambre depuis son bureau. Plus d'un de ses collègues à la East India Trading Company aurait probablement considéré cette habitude quelque peu indigne d'un gentleman - étudier clandestinement les visiteurs avant de se confronter à eux en face à face.
Mais Beckett savait que les gens étaient plus à même de révéler des indices sur l'état dans lequel ils se trouvaient lorsqu'ils ignoraient qu'ils étaient observés. Ceci lui donnait des avantages considérables pour avoir affaire à ses différents visiteurs : subordonné, supérieur, rival, conquête potentielle, nouveau venu, ou associé de longue date.
Ou, comme c'était le cas ce jour-là, un criminel. Un futur-ex-Capitaine Jack Sparrow.
Beckett était à la fois agacé et amusé de constater que même menotté et entouré de deux gardes à l'aspect menaçant, l'insolent gamin parvenait encore à se pavaner. Son visage, bien que tendu, ne trahissait aucun signe de frayeur. Eh bien, le garçon aurait certainement une expression différente au moment où il quitterait la pièce.
Sur les instructions qu'avait données Beckett au préalable, les gardes poussèrent Sparrow à s'assoir sur une lourde chaise de bois adjacente au feu qui ronflait dans la cheminée, et entreprirent de lui attacher les bras aux accoudoirs. Sparrow eut l'air déconcerté par ces manières, mais toujours plus perplexe qu'effrayé.
Une fois leur tâche accomplie, les gardes reculèrent d'un pas, permettant à Beckett d'observer le prisonnier de haut en bas. Il ne portait qu'une partie de son uniforme, bien entendu. Jack Sparrow se fichait royalement des règles vestimentaires en usage au sein de la Company, et Beckett n'avait jamais réussi à lui faire porter le tricorne et les chaussures de rigueur. Sparrow avait toujours la même coiffure tressée et emmêlée que la dernière fois qu'ils s'étaient rencontrés. Beckett dut admettre que dans l'ensemble, cet aspect ne lui allait pas vraiment mal. Il s'accorda quelques secondes pour apprécier la scène.
Mais, les affaires d'abord. Toujours.
Ce dernier incident avait confirmé une fois pour toutes que Sparrow ne correspondait pas au profil d'employé de la East India Company. Beckett avait embauché ce jeune homme tout juste majeur, sans aucune qualification mais doté d'un talent rare en matière de navigation, à la suite de rapports favorables dont certains marins lui avaient fait part. Ils avaient parlé d'un garçon courageux et plein de ressources, et Beckett, qui avait besoin de bons navigateurs, avait décidé de lui donner sa chance.
Malheureusement, il s'était avéré plus tard que Jack était indiscipliné, manquait cruellement de respect pour l'autorité, et était beaucoup trop indépendant. Et de surcroît, résistait avec entêtement aux efforts que faisait son supérieur pour corriger ces écarts. Beckett supposait qu'il n'aurait pas dû s'attendre à mieux de la part d'un garçon né d'un pirate et d'une jeune gitane.
Il était grand temps pour ce gamin impertinent de recevoir une leçon sur les conséquences d'un comportement aussi relâché. Une leçon dont il allait se rappeler jusqu'à la fin de ses jours.
Sparrow jetait à présent des regards curieux autour de lui, comme l'oiseau du même nom [sparrow = moineau, NDA], comme s'il cherchait la raison pour laquelle il se trouvait là. Il apparut à Beckett que si une seule paire d'yeux était assez perçante pour distinguer le judas, ce pourrait bien être celle de Jack. Il se redressa, replaça précautionneusement le cache et sortit de son bureau pour se rendre dans l'antichambre.
Comme Beckett entrait dans la pièce, Sparrow leva la tête avec une expression joyeuse sur le visage, ne semblant pas remarquer l'aspect glacial de son supérieur.
"Monsieur Beckett, ce degré de retenue n'est vraiment pas nécessaire", protesta-t-il, en tirant sur les liens qui lui retenaient les bras. "Je suis seulement un marin insubordonné, pas un criminel."
Beckett se mit à faire les cent pas devant Jack et prit la parole.
"Monsieur Sparrow, je ne vois pas très bien comment vous pouvez lancer une telle affirmation, étant donné que vous avez, de votre propre initiative, commis un crime tout à fait sérieux."
Jack haussa les épaules. "J'ai simplement fait descendre quelques personnes de mon bateau."
"Et ce faisant, vous avez fait perdre un profit considérable à cette compagnie. Sans parler de notre précieux traducteur qui faisait route avec vous, le jeune Walter."
Jack lui coupa la parole. "Son nom est Nbantou, Monsieur. Pas Walter."
Beckett inclina la tête en un geste que beaucoup auraient considéré comme distinctement menaçant.
"Simple curiosité : comment le savez-vous ?"
"Il me l'a dit. Après que je lui aie demandé."
"Le maître d'équipage m'a rapporté que vous deux avez passé un nombre d'heures incalculable à parler", fit Beckett. "Eh bien, laissez-moi vous dire qu'en dépit de son prénom, il appartenait à la Company, et vous n'aviez aucun droit de..."
"Les gens n'appartiennent à personne", insista Jack.
Beckett fronça les sourcils. "La East India Trading Company ne s'intéresse que très peu à vos opinions politiques, Sparrow. Et ne les acceptera en aucun cas comme justification de vos actes."
"Je serai heureux de plaider coupable devant la Cour - cela vous économisera du temps et de l'énergie", offrit le prisonnier d'un air innocent, presque comme un enfant qui essaye d'éviter la punition.
"Encore une fois, vous ne comprenez pas à quel point votre situation est grave. Si vous aviez simplement refusé d'embarquer ce chargement que je vous avais confié, cela aurait été de l'insubordination - un délit relevant du tribunal. Mais vous avez accepté le chargement, et par la suite, en avez disposé d'une manière totalement interdite. Cela constitue un acte de vol contre la East India Trading Company. En d'autres termes..." Beckett fit une pause, son regard rivé sur le jeune homme. "...la piraterie, Monsieur Sparrow. Pour laquelle la peine est considérablement plus sévère."
A la satisfaction de Beckett, Jack eut l'air vraiment effrayé, du moins l'espace d'une seconde. "Certainement pas la pendaison, Monsieur ?"
"Ceci est l'une des nombreuses possibilités. Il se trouve qu'on m'a donné l'autorisation de décider laquelle d'entre elles sera jugée adaptée à votre cas. Prendriez-vous la peine de me prier d'être indulgent ?"
Jack fixa Beckett, mais s'abstint de répondre.
"Non, je m'y attendais. Vous êtes bien le genre d'arriviste arrogant, Jack. Vous avez besoin de mesures disciplinaires strictes. Pour ce faire, j'ai déjà ordonné que votre navire soit remorqué jusqu'à l'endroit le plus reculé du port, et détruit par le feu."
Jack pâlit. "Pas le Wicked Wench !"
"Combien de navires possédez-vous, Sparrow ? Évidemment, le Wench. Les navires pirates doivent être, légalement, saisis et coulés. Grâce à votre petites escapade, le Wench est à présent considéré comme un navire pirate."
Jack adopta une attitude proche de la supplication, que Beckett ne lui avait encore jamais vue. "Monsieur, il suffirait sûrement de le confisquer. En quoi détruire l'un des bateaux les plus rapides de cet océan pourrait-il profiter à la Company ?"
"Le brûler servira d'exemple à tous les marins potentiellement désobéissants. Cela vaut le coup." Beckett se pencha en avant un moment, fixant le visage éperdu de son interlocuteur.
"A présent, j'ai également décidé de ce que nous allons faire de vous."
Tournant délibérément le dos à Sparrow, Beckett fit quelques pas vers la cheminée dans laquelle brûlait un grand feu. Vers l'endroit où une longue tige de métal était appuyée contre un coin du foyer, son extrémité enterrée sous les braises.
Beckett saisit délicatement la tige par la poignée, retira l'autre extrémité des flammes, et se retourna pour la maintenir devant le visage de Jack. Le bout de la tige était chauffée au rouge, et avait la forme d'un "P".
Sparrow recula aussi loin que le lui permettait le dossier de sa chaise, mais ne commença pas à se tortiller ou à pleurnicher inutilement, comme tant d'autres le faisaient. Les gardes musclés se rapprochèrent, prêts à saisir quelque partie du prisonnier qui aurait besoin d'être immobilisée.
Beckett approcha le fer chauffé au rouge, jusqu'à ce que la lueur orangée se reflète dans ces yeux d'un noir intense, éclaire ces pommettes finement sculptées.
"Un bien beau visage, certes. Ce serait dommage de l'abîmer."
"Je vous montrerai cette unique considération, Monsieur Sparrow. Étant donné que vous avez certainement agi sous une impulsion stupide dûe à votre jeune âge, je vais éviter de vous marquer de la manière la plus défigurante." Il dessina un cercle avec la tige de fer devant le front de son prisonnier.
"Au lieu de cela..." Il désigna du menton le poignet droit de Jack; l'un des gardes, un homme d'une trentaine d'années au visage grêlé, saisit son bras pour le plaquer contre l'accoudoir. "...je choisirai l'autre alternative."
Avec un geste théâtral, Beckett positionna le "P" chauffé au rouge au-dessus du bras de Sparrow, puis appuya brutalement. Il y eut un grésillement sec - Jack rejeta la tête en arrière et se mordit les lèvres de toutes ses forces pour s'empêcher de hurler. Il ne put retenir un cri étouffé alors que l'odeur de la chair brûlée envahissait la pièce.
Beckett maintint la pression plus longtemps que nécessaire avant de retirer le fer; puis il se pencha en avant pour contempler son ouvrage. Satisfait de constater que que la plaie aux bords noircis était suffisamment profonde pour assurer une cicatrisation en relief, il replaça nonchalamment l'instrument dans la cheminée et retourna vers son prisonnier.
Jack tremblait légèrement, les dents serrées, la respiration saccadée. Beckett se pencha pour lui parler directement à l'oreille. "La douleur va s'atténuer dans environ une semaine. Mais la marque vous accompagnera jusqu'à la fin de vos jours. Et ne croyez pas qu'un seul capitaine de navire honnête va oublier de vérifier si vous la portez. Vous n'avez plus de vaisseau à vous, et aucune chance d'être engagé comme membre d'équipage sur un autre bateau. En un mot : vos aventures en haute mer touchent à leur fin, Jack Sparrow."
Jack ne répondit rien, garda les yeux étroitement fermés et serra encore un peu plus fort les accoudoirs de sa chaise, s'efforçant de respirer normalement pour calmer les battements effrénés de son cœur. Beckett se redressa et fit un geste dédaigneux envers lui.
"Ramenez-le aux cachots. Et mettez-le sous double garde."
Les gardes détachèrent le prisonnier et le traînèrent autant qu'ils le conduisirent hors de la pièce; Jack trébuchait à chaque pas. Beckett sourit en les voyant partir. Le gamin avait été maté aussi facilement que prévu - c'était généralement le cas avec les fauteurs de trouble du genre bravache. Une grande gueule mais pas vraiment d'endurance, ceux-là.
Une fois seul, Beckett retourna dans son bureau, où il avait du travail bien plus important à mener à bien.
Huit heures plus tard, Cutler Beckett fut réveillé par l'un des gardes des cachots, qui l'informa que Jack Sparrow avait disparu de sa cellule.
A suivre...
Chap. 2 : Joshamee Gibbs
