Il est une forêt inondée de soleil

Où les arbres si grands semblent gagner le ciel

Une forêt lointaine dans un monde oublié

Où errait un enfant, l'enfant au cœur percé.

Pour nous, il est plus vieux que nos plus vieux ancêtres

Comme un adolescent il semble nous paraître

Mais pour eux, le beau Peuple aux nostalgiques chants,

Pour les Elfes Sylvains, ce n'était qu'un enfant.

Il décomptait les jours, les semaines, les mois, Tous ceux qui le voyaient étaient en désarroi. Empli de l'impatience qui gronde en la jeunesse,

Il allait, l'âme inquiète, songeant à sa promesse :

« Jadis, j'ai juré à mon ami Gimli

Qu'après la mort du Roi, nous serons réunis

Nous partirons ensemble sur un puissant navire

Vers cette terre sacrée, où nul ne sait gémir.

Et maintenant, voici que je souhaite la mort

De celui qui fit renaître le Gondor !

Son départ nous fera les derniers Marcheurs

Qui connurent la joie après tant de labeurs,

Et nous délivrera de ce monde rempli

De souffrance, tristesse, et peine sans répit.

Un bateau portera vers un monde nouveau

Nous deux, les derniers Compagnons de l'Anneau. »

Ainsi parlait l'enfant sous les arbres dorés

Pourtant jeune, mais se sentant déjà âgé

Le fils de Thranduil, celui dont la Mer,

Par un oiseau plaintif, perça le cœur fier.