- On y est presque, vieil ho… Mère Dragon ?
Il lui semblait que le ciel était d'un bleu plus foncé vu d'ici, et les nuages lui faisait penser à du coton impalpable qui paraissaient croitre avant de disparaître au fur et à mesure qu'il les approchait. La sensation du vent contre sa peau était agréable et il ne put retenir un long bâillement tant il se sentait bien sur cet immense dos blanc étincelant qui était bizarrement confortable, sans l'ombre d'une texture écailleuse comme il l'aurait cru.
- Patience, Magi. Nous y serons sûrement dans une semaine.
Il voulu répliquer, consterner du fait que voler à cette vitesse pouvait prendre autant de temps pour un dragon de cette envergure mais Alibaba se remua sur ses jambes, lui faisant comprendre qu'il ferait mieux de laisser tomber, et de patienter comme l'avait dit l'"animal". Judal soupira.
- Bon, et bien, si ça ne dérange personne, je vais piquer un somme, moi.
Et il se laissa tomber sur le dos, poussant violement par le pied le pauvre prince de Balbad par la même occasion, car selon lui celui-ci commençait à devenir lourd alors que sa forme de poupée le rendait au contraire extrêmement léger. Les bras derrière le dos, le firmament en guise de plafond ; il avait l'impression de dormir à la belle étoile dans les grands jardins de l'empire Kou. Tient, il faisait déjà nuit ? C'était étrange, il n'y avait pas une minute, le ciel lui était bleu et… Et ce n'était pas possible. Ici, était une partie d'Alma Torran. Tout était noir. Comme lui.
- Excusez-le, Mère Dragon. Judal a sans aucun doute été très gâté durant toute son enfance.
Le dit Judal ne réalisa pas vraiment à quel moment il s'était endormit, les paroles de cet idiot d'Alibaba en tête. Oui, en tête. C'était sûrement ça qui avait été l'élément déclencheur de ces horribles cauchemars qu'il s'apprêtait à faire.
