Disclaimer: les personnages que vous reconnaissez sont à J. K. Rowling. ainsi que l'univers. Certains personnages sont de mon invention, ainsi que le scénario.

note:bon, je me lance dans une graaaaande fiction. j'ai déjà écrit les 3 chapitres suivants, j'essaierai de publier régulièrement mais ce ne sera pas toutes les semaines. Enfin, tout dépendra de mon inspiration. Je dis grande fiction car dans ma tête, elle sera longue, mais je ne sais pas ce que cela va donner en réalité. Elle fera peut-être 20, peut-être 80 chapitres...je verrais. J'espère que vous aller apprécier.

contexte: 7ème année de nos héros, qui sont partis à la chasse aux horcruxes. Dumbledore n'est pas mort et Severus Snape est toujours espion pour l'ordre du phénix. Voldemort ne contrôle donc pas Poudlard et les Carrow ne sont pas professeurs.


Le soleil dessinait des arabesques à travers les nuages bas qui grisaillaient et s'agglutinaient en une masse sombre et compacte à l'horizon. Un vent mutin jouait dans les arbres, courbait leurs branches les plus frêles et serpentait entre les feuilles les faisant frémir sous ses caresses. C'était un après-midi chaud et orageux de mi-août. L'air était lourd, électrique et le tonnerre grondait au loin, encore timide.

A Londres, l'agitation était à son comble. On marchait d'un pas précipité, la tête souvent baissée, pour finir ses courses et regagner son domicile avant la tempête. On se bousculait à Piccadilly Circus, dans la city, aux portes du ministère et dans le métro. On se bousculait partout. Déjà des bourrasques soulevaient les jupes et faisaient onduler les auvents en tissu des boutiques. Les commerçants rangeaient leurs présentoirs, les bus effectuaient leur dernière tournée, les taxis se garaient et King Cross Station annonçaient des retards pour tous ses trains. Bientôt seuls quelques démunis erreront dans les rues, auparavant bondées, de la capitale, à la recherche du moindre renfoncement de porte où se protéger des tourbillons de gouttelettes que le mélange de la pluie torrentielle et des rafales déchaînées provoqueront. Même les plus téméraires n'auront pas la folie de sortir.

Le chemin de traverse ne différait que de peu du Londres moldu. Les sorciers grouillaient. Une main posée sur leur chapeau pour qu'il ne s'envole pas, ils courraient vers un lieu abrité. Le son du tonnerre lointain était presque couvert par la nuée de pop sonores caractéristiques du transplanage. On lançait de temps à autre un sortilège de protection sur les toitures trop fragiles ou sur les portes branlantes des échoppes abandonnées pour que les débris ne viennent pas encombrer les rues après la tourmente. Les capes tourbillonnaient, les robes virevoltaient, les chapeaux pointus se plaquaient sur les têtes et les hiboux évitaient de s'envoler. Quelques silhouettes enveloppées de noir patrouillaient, menaçantes, et forçaient les avis de recherche des membres de l'Ordre du Phoenix à rester collés aux murs d'un coup de baguette bien placé. On s'écartait sur leur passage.

HGSSHGSS

A l'ouest de l'Angleterre, dans la forêt de Dean, alors que le ciel se chargeait de gris et que la température baissait, un jeune homme aux cheveux bruns en bataille interpella son ami :

- Ron, aide-moi à monter la tente.

- Attend, j'ai presque réussi à capter Potterveille. Albus, dit encore une fois le jeune rouquin en tapotant la vieille radio rouge avec sa baguette magique, Albus !

- Bonjour à tous, chers auditeurs et chères auditrices de Potterveille, la radio de soutien à Harry Potter. Ici Rivière, pour vous servir.

- C'est Lee Jordan ! Souffla Ron tandis qu'Harry s'approchait de lui pour écouter la fameuse radio.

- Nous tenons à vous rappeler que nous sommes la seule source d'information fiable de toute l'Angleterre et que nous ne diffusons que la vérité sur celui que nous appelons le chef Mangemort. Démentons d'abord une rumeur qui court à son propos. Il semblerait que Vous-savez-qui peut tuer d'un seul regard. Or, seul le Basilic a ce pouvoir, vous devriez tous le savoir. Pour faire taire vos craintes, il existe un moyen très simple : assurez-vous que la créature qui vous fait face est pourvue de jambes. Si elle en est pourvue, soyez rassurés, ce n'est pas un Basilic et vous pouvez le regarder dans les yeux. Mais si vous vous trouvez devant le chef Mangemort, il est fort possible que ce soit la dernière chose que vous voyez.

- Ici, Rapière, je voudrais rajouter une petite précision avant de passer aux nouvelles peu réjouissantes.

- Fred ! s'exclama son frère.

- nous vous écoutons Rapière.

- Si on croit tous les témoins, Vous-savez-qui serait à plusieurs endroits très éloignés au même moment. Sachez que, même si c'est un mage noir, aucune magie ne permet ceci. Il est fort probable que ce n'était que de simples mangemorts en patrouille. Aux dernières nouvelles, il était à l'étranger.

- Mais les nouvelles ne sont pas très fraîches, n'est-ce pas ?

- Hélas, oui. Les nouvelles fiables et non contrôlées par le ministère sont rares.

- D'où l'utilité de notre radio. Avant de passer aux mauvaises nouvelles, car il y en a toujours avec ce régime autoritaire et aux dernières victimes des mangemorts, je vous rappelle que Potterveille sera au rendez-vous demain même heure que d'habitude et que la vigilance constante est de mise.

- Le mot de passe sera fol-œil, chuchota Harry qui se souvenait bien de cette phrase maintes fois répétée par le doyen des aurors.

-Tout d'abord, les nouvelles, Royal, à vous la parole.

-Bonjour à tous. Je n'ai rien de réjouissant à vous annoncer.

Harry et Ron se sourirent en entendant la voix grave et rocailleuse de Kingsley Shacklebolt.

- Le ministère est, comme vous le savez, sous contrôle de vous-savez-qui. Le premier ministre est sous impérium, j'ai pu moi-même constater ses yeux vides, et je suppose qu'il est contrôlé par Lucius Malfoy...à moins que ce ne soit par une autre de ces crapules qui empestent le ministère car il est vrai que Malfoy ne fréquente plus beaucoup le ministère. Peut-être Yaxley qui traîne souvent vers l'Atrium et du côté du cabinet du ministre...Méfiez-vous de tous...Ollivander reste toujours... crrrkkkkkrr... aurait disparu le...crrriiikrrr... baguettes magiques... crrrrkkkkrrrr... crrrrkk... nous supp... crkkkrrrkkrrr... crrr... krrr...

La radio se coupa.

- Oh non ! Albus, tenta Ron en donnant de petits coups de baguette sur la radio, Albus !

- Crrrk...Crkkkrrr...Crrrrrhhrrrkk...

- Cela ne servira à rien Ron, l'orage approche, il y a trop d'électricité dans l'air. Viens plutôt m'aider à monter la tente.

Le visage du rouquin fut momentanément traversé par l'incompréhension face au mot électricité mais lorsqu'une bourrasque plaqua ses cheveux sur ses yeux, Ron se leva pour aider Harry.

HGSSHGSS

L'air se rafraîchit et la pluie se mit à tomber. Cela commença par quelques gouttes éparses, de celles que l'on apprécie après une forte chaleur et qui libère l'atmosphère de sa lourdeur après de longs jours de moiteur insupportable. Puis, la pluie s'intensifia, devenant une véritable averse, de celles qui collent vêtements et cheveux à la peau et qui laissent une impression désagréable d'humidité sous les imperméables ou, en l'occurrence, ici, sous les sorts d'imperméabilibité comme l'impervius.

Dans le comté de Berkshire, l'orage se déchaînait. Des éclairs zébraient le ciel et illuminaient la sordide obscurité que le ciel, noir d'encre, faisait régner. Non loin d'East Lockinge, protégé par de nombreux sorts repousse-moldus, se dressait un manoir aux allures modestes mais dont la pierre grise luisait étrangement sous les zébrures du ciel et lui donnait un air inquiétant. Les arbres broussailleux du parc se dressaient et s'arquaient au rythme de la folle respiration des rafales et la girouette, plantée fièrement sur la plus haute tour, tournait aléatoirement dans un grincement sinistre. Le portail en fer forgé représentait des corps torturés et menaçait de sortir de ses gonds en émettant un son lugubre à vous faire serrer les dents. On s'attendait presque à entendre le hululement du vent qui s'infiltre à travers les pierres lézardées et à voir apparaître, au détour d'une allée, une pierre tombale, un corps pendu à un arbre mort ou un fantôme blafard qui glisserait dans l'obscurité pour éviter la lueur trop forte des éclairs et de la pleine lune occultée. Cependant, il n'y avait que l'orage et les grincements. Quoique...

Si on s'attardait sur le manoir, on pouvait apercevoir, à travers une fenêtre poussiéreuse du premier étage, l'éclat fantomatique de plusieurs masques macabres de mangemorts, éclairés par les flammes tremblotantes de trois chandeliers dispersés à travers la pièce. Au centre de celle-ci, se trouvait cinq silhouettes encapuchonnées de noir, la tête baissée en guise d'humilité. Rasant les murs, se fondant presque avec les tableaux moldus dans la pénombre, se tenait une dizaine de mangemorts du premier cercle. Tous portaient un masque d'argent aux allures cadavériques et seuls les reflets spectraux que renvoyaient leurs visages métalliques attestaient de leur présence. Lord Voldemort trônait nonchalamment sur un fauteuil qui avait surement connu de meilleurs jours mais qui semblait lui convenir. Ses yeux rouges malveillants scrutaient les futures recrues tandis qu'un rictus de satisfaction déformait ses lèvres verdâtres. Sa main droite faisait tournoyer lentement sa baguette magique tandis que sa gauche reposait sur un accoudoir du fauteuil miteux, seul meuble de la pièce. Il respirait la magie noire, sentait le sang de ses cadavres et puait le vice mais dégageait une aura impressionnante de puissance.

- Approche, Draco.

La silhouette la plus à droite enleva sa capuche, découvrant une chevelure blonde plaquée en arrière et un visage fin au nez pointu. Draco s'avança vers le seigneur des ténèbres et baisa avec vénération le bas de sa robe tandis qu'une lueur de fierté traversait le regard d'un des mangemorts à sa gauche.

- Combien en as-tu tué, Draco ? demanda le Lord noir d'un ton presque paternel alors que sa voix restait froide à vous donner des frissons.

Le rituel mangemort consistait à tuer, voire torturer quelques moldus afin de « se familiariser avec les sortilèges impardonnables ». Le véritable objectif de cette «mission» d'initiation était de détruire les âmes encore innocentes des nouvelles recrues. Une âme éclatée ou damnée était beaucoup plus manipulable et Voldemort n'en était que trop conscient.

Il était souvent difficile pour les jeunes futurs mangemorts de tuer quelqu'un de sang froid et plus ils tuaient de moldus lors de leur initiation, plus le seigneur des ténèbres les tenait en estime.

- Deux, monseigneur, répondit le jeune Malfoy d'une voix dont il semblait avoir du mal à maîtriser le tremblement.

Lord Voldemort se tourna vers la misérable forme tremblotante qui gisait recroquevillée à ses pieds.

- Queudver ?

- C'est...c'est exact, maî...maître, fit le rat d'une voix apeurée en contemplant ce qui ressemblait vaguement à des notes.

Le dit maître reporta son regard rougeâtre sur Draco Malfoy, toujours incliné devant lui.

-Ton bras, Draco, dit-il d'un ton démesurément cérémonieux en tendant une main osseuse vers le blond d'un geste qui se voulait gracieux.

Le futur mangemort souleva sa manche gauche et présenta son avant-bras à celui qui sera, d'ici les prochaines secondes, son maître jusqu'à la fin de sa vie. Le seigneur des ténèbres posa le bout de sa baguette sur la chair présentée et prononça une incantation en fourchelang. Draco Malfoy serra les dents pour éviter de hurler tandis qu'une vive douleur traversait son bras comme si on le brûlait au fer blanc de l'intérieur. Sur sa peau, auparavant vierge, émergeait un serpent noir qui sortait de la bouche d'une tête de mort effrayante. Il laissa, malgré lui, échapper un gémissement. Quand la marque des ténèbres fut suffisamment sombre, Voldemort relâcha le sort et d'un mouvement preste de baguette fit apparaître un masque semblable à celui des mangemorts qu'il donna à sa nouvelle recrue.

- Bienvenue dans mes rangs, Draco. J'espère ne pas regretter de t'y avoir fait rentrer.

- je ne vous décevrais pas, maître.

Sur ces dernières paroles, le blond baisa, de nouveau, la robe du maître pour exprimer sa reconnaissance et son allégeance, puis sortit de la pièce, le masque sur le visage.

Le lord noir balaya la pièce du regard et s'arrêta sur une des silhouettes au centre.

- Approche Grogan.

L'interpellé était un jeune homme de haute stature et aux épaules larges. Ses cheveux bruns étaient coupés en brosse et ses yeux bleus déterminés étaient surmontés d'épais sourcils broussailleux.

- Combien en as-tu tué, Grogan ?

Il semblait poser les mêmes questions à chacune de ses recrues.

- Un...un seul, monseigneur.

Le jeune homme baissa les yeux, honteux. Voldemort jeta un coup d'œil à son misérable serviteur qui acquiesça d'un signe de tête, un sourire stupide révélant ses dents de devant aux lèvres.

- Pourquoi un seul, Grogan ?

- On...on m'avait dit de ne tuer qu'une seule personne, monseigneur. Je...je ne voulais pas vous décevoir.

Lord Voldemort plissa les yeux à la recherche de la personne qui aurait pu lui donner ces consignes erronées mais se décida à faire preuve de bonté en ne punissant personne. Il se leva et, d'un geste royal, écarta les bras comme s'il faisait une offrande grandiose de générosité à un peuple nécessiteux.

- Sache, jeune et ignorant Grogan, que le seigneur des ténèbres offre le droit à tous ses fidèles serviteurs de disposer comme bon leur semble des moldus et sang-de-bourbes qui sont indignes de vivre.

- B...bien, monseigneur.

-Tu n'as tué qu'une seule personne la nuit dernière mais je te pardonne.

Il se rassit et tendis une main décharnée.

-Ton bras, Grogan, fit le lord du même ton solennel que précédemment.

Et ce dernier présenta son avant-bras gauche à son prochain maître. Il cria de douleur tandis que la sombre marque obscurcissait son bras et faillit s'évanouir, mais personne ne s'en formalisa. Le seigneur des ténèbres fit apparaître un masque de mangemort qu'il lui donna et, après un dernier baiser sur le bas de la robe du maître, Grogan sortit, masqué lui aussi.

Il ne restait plus que trois silhouettes au centre de la pièce. Voldemort dévisagea longuement ces dernières avant de lancer :

- Approche Owen.

Le concerné enleva gracieusement sa capuche et révéla une tignasse bouclée blonde qui encadrait un visage long et arrogant. Ses yeux, d'un vert surréaliste, brillaient d'une fierté démesurée et sa fine bouche rosée affichait un léger sourire insolent. Il était grand et élancé. Il avança d'un pas assuré vers le seigneur des ténèbres, s'inclina effrontément et baisa le bas de la robe du mage noir, plus par rituel que par véritable respect. Une lueur dangereuse passa furtivement dans les yeux rubis du maître.

- combien en as-tu tué, Owen ?

- Cinq ! s'exclama presque trop rapidement l'impertinent.

Derrière les masques se levèrent quelques sourcils incrédules. Lord Voldemort tourna lentement la tête vers Queudver qui répondit dans un ricanement ridicule :

-Il ment, maître...

Il sembla que le teint d'Owen prit une teinte blême mais rien n'est sûr avec cet éclairage faiblard.

- il...il n'en n'a tué qu'un seul, maî...maître..., continua le rat, le sourire stupide agrandi au centuple.

Voldemort reporta lentement son attention sur le blondinet.

- Owen ? Fit-il de sa voix d'outre-tombe lourde de menaces.

- C'est... c'est faux ! J'en...j'en ai tué c...cinq !

Le freluquet perdait de l'assurance tandis que de larges sourires cruels et sadiques se dessinaient sous les masques et que d'imperceptibles ricanements se faisaient entendre.

- Vraiment ?

Le seigneur des ténèbres donnait le divertissement, ménageait l'effet alors que, tous, ici, connaissaient déjà le clou du spectacle. Il semblait, d'ailleurs, s'amuser follement. Son ton était admirablement bien choisi. Crédule et naïf. Ce qui suggérait, évidemment, le contraire. Il se leva lentement de son fauteuil et pointa une baguette fatale sur le gringalet qui paraissait vouloir être plus bas que terre.

- Endoloris ! s'écria le mage noir d'une voix funeste de pierre tombale.

L'insolent fut réduit à un corps secoué de spasmes violents hurlant à la mort et se tordant comiquement sous l'éclair écarlate du sortilège impardonnable. Le rire démoniaque de Bellatrix Lestranges emplit la pièce et fit écho aux cris de douleur du torturé. Quand le lord arrêta le sort, ce dernier était échevelé, haletant et tremblant de tout son corps.

- Sache qu'on ne ment pas au seigneur des ténèbres !

Le blond tenta d'acquiescer, en vain, son corps ne lui répondait plus.

- Que ton cas serve d'exemple ! Déclama le maître des mangemorts d'un ton mélodramatique.

Bellatrix jubilait dans son coin devant tant de cruauté. C'est à peine si elle se retenait de frapper dans ses mains comme une enfant surexcitée. Plusieurs paires d'yeux méprisants dardèrent le menteur derrière leur masque quand un éclair vert vint le frapper en plein cœur. D'un sifflement aigu et sonore, Voldemort appela son fidèle serpent, Nagini, et l'invita à déguster son repas. Le reptile s'avança en ondulant vers sa proie, se saisit d'elle en plantant ses crocs venimeux dans son cou et l'emporta derrière le fauteuil de son maître en traînant la victime à travers la pièce, laissant de longues traces de sang sur le sol carrelé et poussiéreux.

Lord Voldemort émit un petit sifflement de contentement en réponse à l'enthousiasme de son serpent et se rassit gracieusement.

- Bien, fit-il en détachant les deux syllabes, trêve de divertissement mes fidèles serviteurs.

Il reporta son regard vers les deux silhouettes restantes .Elles étaient toutes les deux frêles. L'une n'avait pas bougé d'un pouce tandis que l'autre, plus petite, semblait chanceler légèrement.

- Approche, Derwent.

La silhouette qui était restée stoïque durant la torture rabattit sa capuche en arrière et s'avança. C'est un jeune homme qui ne devait pas avoir plus de vingt ans. Ses cheveux châtain clair étaient coupés court au niveau de la nuque et des oreilles mais gardait de la longueur au dessus et tombaient en de petites mèches effilées sur son front, soulignant des yeux noisette sans expression. Son visage ovale et fin, associé à son jeune âge, lui donnait un air presque féminin mais sa démarche souple et assurée était masculine.

- Combien en as-tu tué, Derwent ?

Apparemment cette phrase faisait partie du rituel puisque Voldemort ne la variait pas.

- Quatre, monseigneur, répondit le jeune homme d'une voix lente et calme.

Des sourcils se froncèrent derrière les masques d'argent. Le seigneur des ténèbres plissa les yeux et le déshabilla du regard. Il resta inébranlable.

- J'espère que tu ne fais pas la stupide erreur de me mentir comme l'autre imbécile prétentieux, Derwent.

- je ne me le permettrais pas, monseigneur.

La voix était maîtrisée, emprunte de sincérité. Lord Voldemort lança un regard interrogateur à Queudver qui semblait vérifier, pour la troisième fois, ses notes.

- C'est...c'est ex...Exact, monseigneur.

Une lueur d'admiration mauvaise anima ses petits yeux de rat tandis qu'un sourire satisfait étira les lèvres du maître.

- Eh bien, cher Derwent ? On s'est trouvé un instinct meurtrier ?

La question était un piège.

- J'ai tué ces quatre misérables moldus parce qu'ils ne méritaient pas de vivre, monseigneur, et parce que je savais que je vous ferais plaisir ainsi. Je n'existe que pour vous servir, monseigneur.

Apparemment, c'était une bonne réponse, puisque Voldemort tendis la main pour réclamer le bras du jeune homme. Ce dernier retroussa sa manche de velours noir et présenta son bras d'une pâleur extrême. Le seigneur des ténèbres apposa sa baguette dessus et prononça l'incantation. Derwent se crispa sous la douleur mais, rapidement, son visage n'afficha plus aucune expression. Lorsque la marque fut bien incrustée sur son avant-bras, Voldemort lui offrit un masque d'argent.

- Bienvenue dans mes rangs, Derwent. J'espère ne pas avoir à regretter de t'y avoir fait entrer.

- C'est un immense honneur, pour moi, de vous servir, maître.

Et sur ces dernières paroles, Derwent baisa la robe de Voldemort et sortit, masqué.

- Eh bien, il n'en reste plus qu'un...enfin, une. Approche Caitlyn.

La dernière silhouette, cintrée de velours violet sombre enleva sa capuche, libérant une cascade de boucles rousses entourant un visage en cœur couvert de taches de rousseur. Ses yeux marron foncé manquaient d'assurance.

- C'est rare qu'une femme rejoigne véritablement nos rangs, n'est-ce pas mes chers mangemorts ?

La question était rhétorique mais quelques uns acquiescèrent d'un signe de tête tandis que quelques sourires lubriques étirèrent les lèvres de certains hommes.

- Mais celles qui nous rejoignent nous satisfont particulièrement, n'est-ce pas Lucius ?

Voldemort avait dit cette phrase en jetant un œil empli de sous-entendus à Bellatrix qui avait minaudé devant le compliment caché.

- Oh oui, maître, répondit avec un entrain mal dissimulé Lucius Malfoy, sa voix rendue caverneuse par le masque qui couvrait totalement son visage.

La jeune Caitlyn était de moins en moins rassurée. Tous ces hommes aux sous-entendus libidineux autour d'elle la rendaient mal à l'aise et la seule femme qu'elle distinguait semblait être aussi luxurieuse qu'eux.

- Combien en as-tu tué, Caitlyn ?

- D...Deux, monseigneur, répondit-elle la tête haute en une vaine tentative de paraître plus assurée.

Elle avait un fort accent Irlandais. Queudver acquiesça sans détourner ses petits yeux fourbes de la jeune femme. Voldemort s'essaya à la galanterie :

- Ton bras, jeune demoiselle.

Peine perdue, sa voix ressemblait plus à un sifflement désagréable qu'à un ton chaud et engageant. L'irlandaise dévoila, quand même, son bras ivoirin pour y recevoir la marque des ténèbres. Quand le Lord noir arrêta le sort, des larmes de douleur perlaient aux coins de ses yeux et le maître les essuya d'un pouce osseux. La jeune femme se laissa faire en tentant de réprimer frisson et grimace de dégoût face à cette peau reptilienne. Elle renifla rapidement et leva les yeux vers son nouveau maître, pleine d'une nouvelle détermination. Son manque d'assurance la perdrait.

- J'aime mieux ça, jeune mangemorte. Voici ton masque. J'espère ne pas regretter de t'avoir fait entrer dans mes rangs.

- V...vous ne regretterez pas, m...Maître.

Elle baisa la robe de Voldemort, se masqua et sortit d'un pas rapide.

Le lord soupira d'aise et s'affala un peu plus dans son fauteuil. Les mangemorts en retrait depuis le début de la réunion s'approchèrent de leur maître.

- Voilà une bonne journée, mes chers serviteurs. Quatre jeunes mangemorts dévoués. J'aimerais que vous gardiez un œil sur eux et que, si besoin, vous les formiez un peu. Vous savez que je ne tolère ni insolence, ni incompétence.

Il fit une pause dans son petit discours et pendant un moment, on n'entendit que le tonnerre qui grondait au dehors.

- Severus, approche.

Un haute silhouette sombre se détacha du cercle et se mit à genoux devant Voldemort.

- Maître ? fit l'interpellé d'une voix grave.

- Draco continue son étude à Poudlard cette année et je sais qu'il te fait confiance. J'aimerais donc que tu l'aide au mieux pour ses débuts.

- Bien maître.

- Et j'ai cru comprendre que Derwent entre en septième année à Poudlard.

- Je n'étais pas au courant, maître, mais la rentrée des professeurs ne se fait que dans dix jours. Je saurais, à ce moment là, la liste de mes futurs élèves.

- Je te demanderais de garder un œil sur lui. Les jeunes font souvent des choses insensées et ne sont pas dans la mesure. Ce serait dommage de gâcher un élément si prometteur à cause d'une malencontreuse action trop ambitieuse.

- Je ferais selon vos ordres, maître.

Lord Voldemort se leva et balaya ses fidèles serviteurs du regard.

- La séance est levée. Je vous contacterais bientôt.

Et sur ces derniers mots, il transplana dans un tourbillon de volutes noires. Les mangemorts l'imitèrent et le manoir se retrouva vide. La girouette grinçait toujours sur le toit, les arbres continuaient de se balancer au rythme du vent et le portail valsait sur ses gonds, tandis que les éclairs zébraient le ciel.


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