Chapitre 1
Mr Dursley venait de perdre un contrat. Il aurait pu relativiser, distribuer quelques coups et continuer le cours initial de l'œuvre mais cela ne va pas dans notre sens et il avait mal, très mal prit cet échec. Après avoir détruit son bureau, hurlé sur sa secrétaire et claquer la porte de son bureau, Vernon déambula dans les rues, grommelant dans le gras de son triple menton et répugnant à rentrer dans sa maison où l'attendait sa femme qui l'énervait avec ses cris de harpies et ses geignements de vache, quotidien qui ne faisait que le lasser et l'énerver davantage. Alors, prit d'une envie soudaine, il se dirigea vers le pub du coin de la rue, le MacCarthy, un petit bar irlandais qui était légèrement mal famé dès que le soleil descendait dans le royaumes des ténèbres pour lutter contre le dieu du mal. C'était la première fois en quinze ans qu'il se laissait aller à embrasser une belle blonde bien forte sans attirer les braillements encore plus aigus de son épouse et c'est avec un soupir désespéré mais soulagé qu'il poussa la porte de l'établissement, se crispant douloureusement en entendant le carillon de l'entrée, lui rappelant malheureusement la femelle glapissante de chez lui.
Au fur et à mesure du déroulement de la soirée, Vernon ressemblait à une éponge obèse, rougissant et suant sous les effets de l'alcool qu'il ne cessait d'ingurgité depuis sa sortie de son entreprise, plus tôt dans la journée. Il s'était fait des amis pilier de bar, chantant et beuglant des insanités et des chansons cochonnes, riant grassement et hoquetant, papillonnant des yeux et chancelant dangereusement sur le tabouret du comptoir. Il était fin cuit, mijotant joyeusement dans son jus, et encore moins reluisant que d'habitude, et il réussit à trouver la force de rentrer chez lui vers 2h43 du matin chez lui, au travers les brumes alcooliques qui régnaient entre ses neurones. Se dirigeant péniblement vers le 4 Privet Drive, Mr Dursley ne tenait plus debout et vacillait méchamment, finissant finalement par atteindre tant bien que mal le perron de sa maison après avoir demandé deux lampadaires et quatre poubelles en mariage sur le chemin.
Il jeta ses chaussures, sa veste et sa sacoche de travail dans le hall d'entrée sans tenir compte du craquement plaintif du petit meuble délicat de Pétunia dans le couloir, et si dirigea en tanguant vers la cuisine histoire de poursuivre tranquillement sa soirée avec quelques bons crus de whisky. Entrant dans la pièce avec un sourire béat en demandant le silence de la part d'une casserole, Vernon attrapa un petit papier sur la table et le lit à haute voix, louchant et buttant sur les mots pour finalement apprendre que son épouse était partie voir tante Marge avec leur fils et ne reviendrait que demain soir. Souriant d'un air encore plus débile, il se traîna vers le minibar, heurtant les meubles en jurant à haute voix comme un chartier, buvant encore et encore le scotch en riant bêtement.
- Oncle Vernon ? Demanda une voix hésitante en allumant brusquement la lumière de la cuisine.
Grognant et plissant les yeux, la vieille éponge imbibée Mr Dursley se tourna difficilement vers la source agaçante de bruit et montra les dents tel un animal en se remémorant qu'il s'agissait là de son sale rat de neveu : pâle, décharné, habillé comme s'il était dans une tente. Un être monstrueux et malsain, néfaste pour son fils et ruinant leur petite vie agaçante mais si paisible. Un misérable individu qui ruinait sa soirée et sa déclaration d'amour à sa bouteille de whisky de 28 ans d'âge, une pure beauté et délicieuse en bouche.
- Qui t'as dit de descendre garçon ? Essaya-t-il d'aboyer en se redressant laborieusement.
- Euh p-personne mon oncle… bredouilla Harry Potter en faisant un pas en arrière, livide en voyant l'expression coléreuse et brumeuse de son tuteur.
- Alors qu'est-ce que tu fais là ? Tu es censé te faire o-oublier ! J-je vais te montrer mou-oua, tu vas voir ! Déclara-t-il piteusement en se relevant, brandissant la bouteille tout en se dirigeant vers lui.
Parlant à toute vitesse pour s'excuser, le petit brun malingre courut à toute vitesse dans les escaliers pour échapper à la chasse de son oncle, frissonnant de peur en entendant les pas lourds résonner dans les escaliers. Alors qu'il essaya de peser de tout son poids contre sa porte pour l'empêcher de pénétrer dans son maigre refuge, il se fit rattraper et passer à tabac. Les hurlements et les cris résonnaient dans la maison vide pendant que le corps de notre bain recevait un traitement de choc, les os se brisant peu à peu pendant que les bleus apparaissaient et le sang coulait.
Il n'était que souffrance, le moindre geste ou parole lui envoyait un éclair de pur douleur, tel un fer chauffé à blanc, se répercutant en chacune de ses blessures. Il était une masse gémissante et haletante, la sueur et le sang se mêlait à ses habits en morceaux, une épave échouée, un vase précieux brisé. Il n'aspirait qu'à une seule chose : la mort, l'abandon éternel, plus aucune souffrance ou de mage noir à terrasser, de larmes ou de solitude. Un sommeil tendre, qui le soulagerait de tout en ce monde qui l'écœurait au plus haut point : ses amis qui n'en étaient pas, un directeur timbré qui ne le voyait que comme une arme… Il était seul, tout n'était que mensonge et avidité autour de lui, et il en avait assez. Son regard se perdant dans la douceur de la blancheur de la lune, il ne fit pas attention à l'apparition d'une étrange créature sur le sommet de son armoire branlante.
- Pauvre petite créature insignifiante, la mort rôde autour de toi et elle te fauchera dès que je m'en irais, ricana la voix d'une fillette, aussi aigue que des ongles griffant un tableau vert.
-… Q-qui… Souffla-t-il péniblement en bougeant quelques centimètres sa tête pour voir qui était là.
- Peut-être ta mort, peut-être ta renaissance, qui veux-tu que je sois… Harry Potter ? Chantonna-t-elle d'une voix doucereuse.
Cette fille savait son nom. Il ne savait pas quoi penser, d'ailleurs il n'arrivait plus à réfléchir tout cour à vrai dire. Un choix, on lui donnait le choix mais il n'en avait pas la force, il voulait simplement dormir et ne plus rien ressentir, il jetait l'éponge : finit le Survivant.
- Tu veux mourir, tu n'aspires qu'à ça… Murmura-t-elle en se posant à quelques millimètres du visage du brun.
De ses yeux entrouverts, Harry plongea ses émeraudes dans la glace du regard de son invitée surprise. Même si c'était une couleur froide, il se sentait en se noyant dedans, se bien et plus tout seul. Cette petite fille, au vu de son visage de poupée, dégageait une telle aura qu'il s'apaisait peu à peu, un vague sourire aux lèvres.
- Avant de te laisser agonir dans ton lit miteux, telle une tâche, un pantin en morceaux, je vais te parler de la renaissance, de cet autre choix que tu peux prendre, chuchota-t-elle sur un ton de secret, conspiratrice, son visage innocent et auréolé de tâche de rousseur.
- Si tu veux venir avec moi, tu ne seras plus Harry Potter, tu ne vivras plus ici, tout changera pour toi. Tu ne seras plus seul, nous sommes beaucoup et nous formons tous une grande famille qui s'aime et se protège. Et tu aimeras beaucoup maman, elle prendra soin de toi… Veux-tu vraiment mourir à présent Harry Potter ou vas-tu me suivre et vivre enfin ? Demanda-t-elle.
publication du chapitre 2 : dimanche 9 octobre 2011
