Depuis des années que je n'ai pas été dans le monde des « fan fictions », mais après avoir dessiné une petite bande dessinée sur mon compte Tumblr, j'ai décidé d'écrire l'histoire plus en détails. À noter que je ne possède que les versions anglophones de la série, vivant au Canada, alors il se peut que les noms ne concordent pas avec les noms en français.

Je vais quand même me fier à la version nord-américaine pour la localisation de nos héros, c'est-à-dire dans la ville de Los Angeles, Californie, USA, même si, pour moi, le jeu se passe dans un tout autre univers (comme à Tokyo!)…

Et pas de romance dans l'histoire.

Avertissement : La série « Ace Attorney » et ses personnages ne m'appartiennent pas. Ils appartiennent à la compagnie Capcom.

Chapitre 1: Nostalgie

Il y avait un air de fraîcheur tout autour de la grande ville. C'était une belle nuit de Janvier, et la lune brumeuse se fit apparaître comme un spectre à travers le brouillard du ciel. La mince neige scintillait sous les douces lumières de l'être familier qui flottait dans toute sa splendeur, donnant vie à la noirceur de la délicate Terre. Un jeune homme, tranquille mais légèrement ennuyé, observait l'astre majestueux d'un œil quelque peu émerveillé et un peu nostalgique à la fois, tout en imaginant l'existence inconnue de l'au-delà, à travers ces nuages, cette atmosphère qui emprisonnait la vie mais qui donnait ironiquement la vie à son tour.

Épuisé de la journée après avoir usé ses efforts à nettoyer la salle de bain de l'office où il était employé par le célèbre avocat Phoenix Wright, Apollo poussa un long soupir de son balcon, faisant ressortir une longue pouffée de vapeur chaleureuse de ses lèvres. Malgré de la solitude dont il profita en ce moment précieux, seul dans son petit mais charmant appartement, il songea soudainement à la vie, à la mort, à ses amis, à ses clients du passé, à toutes les vies qu'il avait réussi à sauver avec un métier qui, étrangement, ne requérait aucune force physique ni héroïque, comme lorsqu'on songerait aux policiers ou aux pompiers, mais bien sa capacité à bien penser et défendre les intérêts des innocents. Malgré un maigre salaire à faire ce métier, ce détail ne lui dérangeait pas.

À bien y penser, comme le disait son meilleur ami, il portait très bonnement le nom de Justice.

Cependant, la justice avait ses limites, et elle ne suffira pas à sauver un monde entier sur cette Terre si frêle et si petite, mais ce fut un bon début. En y songeant, il prit une grande inspiration abattue.

Bientôt, oubliant ainsi sa pensée quelque peu négative, il retourna aisément dans sa demeure. Il se fit tard, mais au moins, il fut conscient de son congé bien mérité du lendemain qui s'en venait. Comme un lourd poids, il s'enfonça paresseusement dans son vieux divan, s'empara de son téléphone, et se mit à naviguer à travers ses applications à la recherche d'un bon film ou d'une bonne série à suivre. Alors qu'il commença à se sentir un peu repoussé par les choix médiocres qu'offrit le grand Internet, une présence bien poilue en profita pour se frotter contre lui tout en émettant un petit ronronnement. Le jeune homme fit surgir un rire menteur, certes, mais affectueux.

« Hey, Kitty! Tu m'as manqué aujourd'hui! T'as faim? », marmonna tranquillement le garçon tout en caressant son petit félin adoptif.

Alors qu'il se prépara à se relever avec peine et misère après un court confort sur son divan, sa jambe lui picota soudainement. Un peu surpris, il remarqua le téléphone qu'il y avait déposé récemment. Ce fut alors qu'une autre vibration se fit ressentir, et cette fois-ci, effrayé par le gros bruit de la petite machine, le petit chat fuit vers un coin plus tranquille. Curieusement, Apollo s'accrocha à son appareil et vérifia le nouveau message qu'il vint de recevoir. « Tiens, Vérité. », mentionna-t-il avec un peu de stupéfaction en remarquant l'émetteur du nouveau message. « Je la croyais au lit à cette heure… ». Il s'arrêta un peu et se mit à réfléchir consciemment. « Ah, mais de quoi je parle? Elle a 16 ans, je ne peux pas croire que son père lui impose un couvre-feu aussi sévère, surtout avec l'attitude qu'il a… Je me demande pourquoi elle m'écrit si tard… ».

Polly! Comment ca va? Tu dort peut etre a cet heure la, mais Athena organise une tite soirée a l ofice samedi prochain! Si tout vas bien, il y aura moi, Papa, elle, toi, Junie et grand sœuret Pearl! Meme si noel est passé, on fais un échange de cado, et si tu vient, on a pigé Athena pour twa, donc tu devra lui acheté un beau tit cado! Comme ona déja fait la pige, té obligé de venir! Texxte moi, ou appel moi si tu viens!

Le texte qu'il eut reçu de sa partenaire lui donna un petit frisson de terreur, et pour cause. D'un premier regard, nul besoin de mentionner les fautes. Deuxièmement, Juniper. Il avait des doutes des sentiments que cette jeune fille ressentait en général, et le fait que son mystérieux bracelet réagissait souvent en sa présence dès qu'elle lui adressait la parole lui était louche. Troisièmement, les contradictions; peu importe sa décision, il n'avait décidément pas le choix de venir. Et dernièrement, le cadeau pour Athena. Mais qu'est-ce qu'une jeune fille garçonne de 18 ans aimerait bien avoir? Que pouvait-il offrir comme petit cadeau?

Et puis, pourquoi eut-il besoin d'y réfléchir autant? Ce n'était pas comme si sa présence physique y sera pour sûr, mais en même temps, depuis plus d'un mois il songea au cas de la jeune fille.

Mais bien sûr, le mois dernier n'avait pas été d'un beau rose-bonbon. D'un coup, il se retrouva rêveur, presque flottant dans un monde imaginaire, irréel pour le moment présent, évidemment, mais une histoire qui s'était bien passée. C'était l'un des plus grands événements qui put exister de toute sa jeune existence : le lancement tant attendu de la navette pour la mission HAT-2 qui allait faire mettre en orbite dans l'espace spatial deux grandioses astronautes. Même si, de nos jours, les lancements de fusée vers l'espace n'étaient pas vus comme des nouvelles si épiques comme dans le bon vieux temps du 20e siècle qu'Apollo n'avait jamais connu, ce fut, pour lui, l'un des plus beaux jours de sa vie.

En effet, non seulement l'un de ses idoles s'envolerait vers l'inconnu, mais son meilleur ami irait l'accompagner dans l'espace.

Clay Terran.

Ah, comme le sourire qu'il avait lorsqu'il avait été choisi comme deuxième astronaute avec le grand Solomon Starbuck lui faisait envie, et au tendre âge de 22 ans (à l'époque)! Accompli et plein d'énergie, Clay allait réaliser son rêve, tout comme Apollo l'avait fait l'an dernier, même si le début du jeune avocat n'avait pas été très… drôle… Leur vie avançait pratiquement comme ils l'avaient rêvée ensemble : Apollo Justice devint un avocat de la défense très prospère qui avait fini par rejoindre l'agence de son idole Phoenix Wright et Clay Terran devint un astronaute qui s'en allait accomplir ce que presque tous les mortels n'avaient jamais réalisé auparavant en rejoignant son idole Solomon Starbuck dans l'espace.

Du moins, c'était ce qui devait se passer.

Malgré leur réussite, le destin ne lui avait jamais été aussi injuste.

Aujourd'hui, Clay n'est plus. Son existence, son but, son rêve, tous envolés d'un seul coup dur, tout cela pour éviter à un certain homme à persévérer à cacher son identité qu'il n'avait pas pu, au final, cacher. Une mort en vain, inutile.

Et soudain, les doigts du jeune homme se resserrèrent presque dans un bruit sec, ses mains tremblantes de frustration et de colère. Mais pourquoi donc tout cela était-il arrivé? Pourquoi, en permanence, y avait-il autant de personnages maudits qui rôdaient librement dans le monde civilisé? Pourquoi ces individus prenaient presque plaisir à enlever des vies en ne pensant qu'à leur propre personne? Ces méchants, pire que des animaux, ne… ne méritaient même pas de vivre!

D'un coup subit, une boule de poils lui délivra de son rêve devenu cauchemardesque. Son petit chat Kitty bondit gracieusement sur ses genoux pour demander affection. Un peu avec regret mais avec le sourire, il poussa un autre soupir et flatta gentiment la tête de son compagnon félin. On dirait presque que la petite créature lui demanda pardon pour avoir mis l'animal au même niveau que ces criminels. Non, bien au contraire, ces méchants humains étaient tout simplement… humains. Quand l'animal tue pour des raisons de survie, l'humain tue… pour des raisons qui feraient rage dans le règne animal.

Entre Athena Cykes, sa collègue, mais aussi sa bonne amie. Bien qu'il ne la connût que depuis moins d'un an, c'était une personne de confiance, bien amicale et sociale. Depuis son arrivée à l'office, il avait enfin repris un peu de plus de confiance. Il se sentait presque comme un mentor pour la nouvelle, et elle-même le voyait comme son senior enjoué dans son travail. Jamais dans l'office un membre ne lui avait autant donné de respect malgré son implication non seulement à laver le nom de Phoenix Wright des forgeurs dans le monde juridique, mais aussi dans le système des juristes qui n'avait toujours pas été officiellement implanté, mais dont le succès était imminent. De ce vieux casier judiciaire, il avait même fait la une dans les nouvelles.

Malgré tout, il avait osé accuser sa collègue de meurtre de son meilleur ami Clay.

Apollo se maudit. Depuis qu'il était conscient de son talent génétique pour détecter les mensonges et les tics nerveux, avec une aide additionnelle de son bracelet qui avait apparemment été donné par sa mère disparue, il pensait que son pouvoir allait toujours l'aider à sa quête éternelle pour démasquer les criminels.

Malheureusement, comme dans toutes les histoires et légendes, tout pouvoir retombera toujours contre ses détenteurs et il ne faisait pas exception. Son bracelet et ainsi que ses yeux avaient beau lui indiquer tout pour accuser sa chère amie, mais dans son plus profond, il refusa d'y croire. Le doute et la confusion avait pris le dessus, et sa coéquipière Athena était devenue la suspecte principale du meurtre de son ami et même de la mère de l'accusée dans un casier du passé.

Apollo passa ses doigts avec exhaustion et un peu de soulagement à travers ses cheveux tombants qui avaient perdu, depuis quelques temps, leur tenure droite et propre qui lui donnait un air de démon (enfin, d'après une amie de Vérité, Jinxie). Monsieur Wright, grâce à son intelligence, sa passion, sa confiance et son talent d'avocat (et ainsi que ses bluffs), avait enfin réussi à innocenter sa collègue pour de bon, et le vrai meurtrier était enfin derrière les barreaux. Tout était bien qui finissait bien!

Enfin, presque bien, mais Clay ne reviendra pas, et la nostalgie reprit le dessus.

Mais à quoi bon… La confusion qui lui avait fait perdre les pédales avait fait du mal à son amie Athena, même si elle lui avait pardonné immédiatement et complètement, alors, pour cette petite fête, il se sentit dans l'obligation d'offrir le plus beau cadeau qu'on imaginerait. Donc, il suffit de revenir à la question originale et de se poser ceci: que peut-on donc offrir à une jeune femme de 18 ans plein d'entrain pour se faire pardonner davantage? Le temps passa et il se sentit si désespéré à trouver la réponse à cette question qu'il s'en alla demander à son chat une réplique. Soudain, il se moqua de sa propre personne; depuis quand demandons-nous à un chat une telle question?

« Ok, Apollo, elle a 18 ans, enfin, bientôt 19. Elle est arrivée d'Europe l'an passé au printemps dernier. Elle aime la couleur jaune et elle vit toute seule dans son appartement vide. Son salaire est maigre comme le mien et elle n'a probablement pas grand-chose chez elle. ».

Sa situation n'était pas si différente de la sienne, mais il avait réussi à survivre grâce à ses bourses, ses pensions d'orphelin et Clay qui avait l'habitude de lui donner un coup de main financier grâce à l'allocation qu'il avait de son père. De plus, contrairement aux jeunes typiques de sa génération, il n'était pas un grand dépensier et avait réussi à garder une partie de son salaire un peu plus élevé de ses services à l'agence de Kristoph Gavin.

Sa collègue vivait seule dans son appartement et cela ne faisait pas longtemps qu'elle y était. Et pourquoi pas un kit de cuisine, de vaisselles, d'ustensiles, de chamb… Merde, peut-être pas finalement. Combien d'histoires avait-il entendu sur ces femmes qui recevaient de telles surprises de leurs petits amis… pour finir avec une dure claque sur la joue (et résultant ainsi du retour des produits achetés en magasin!)? Il se demanda pourquoi ces femmes réagissaient-elles ainsi. Pourtant, lui-même aurait grand besoin de tels cadeaux…

Ne trouvant toujours aucune idée, il s'empara à nouveau de son téléphone et rechercha hâtivement dans son navigateur des idées de cadeaux. Des forums pour jeunes filles semblaient être des sites idéaux pour la solution à son problème, mais malheureusement, les réponses qu'il y trouva semblaient un peu trop… dispendieuses à son goût. Pourquoi est-ce que les femmes désiraient tant un kit de maquillage à 100$, des parfums à 200$, des sacoches à 500$ et des lingeries au même prix? Ce n'était malheureusement pas le style d'Athena (heureusement!). Du coup, il se demanda si ces stéréotypes sur les jeunes femmes de sa génération étaient bel et bien véritables…

Soudain, il se redressa avec la chair de poule sur tout son corps. Mais bien sûr! Qu'y avait-il de mieux qu'un bon certificat cadeau? Il n'aura qu'à partir quelques minutes dans un magasin, s'acheter un bon d'achat et le mettre dans une belle petite enveloppe signée, et le tour était joué! Le magasinage était, pour beaucoup d'hommes, une souffrance atroce, et cette réponse si facile lui offrait la meilleure solution qui soit.

Cette nuit-là, il put enfin dormir tranquille.