Notes : Ma réponse au 46e défi du Poney Fringant, dont le sujet portait cette fois sur "l'origine du nom et/ou de l'enseigne du Poney Fringant". Thème spécial, s'il en est, puisqu'il vient célébrer le dixième anniversaire de notre groupe ! Aussi, je me devais de rendre hommage à cette auberge qui m'accueille désormais depuis sept années...
Car nous sommes tous des "éclopés" du monde réel, qui avons un jour rêvé de visiter Arda :)
Bonne lecture !
Prospérité
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Combe, le 26 mai 2774
Mon cher petit Gustave,
Comme je suis fière d'apprendre que ton affaire est si florissante ! Pas plus tard que ce matin, l'on m'a encore vanté la bonne fortune de ton auberge et sa nombreuse affluence, alors que je me rendais chez ta sœur cadette (Rose m'a d'ailleurs chargée de te transmettre ses affectueuses pensées). Les rumeurs racontent même que sa renommée dépasserait les frontières de notre Pays de Bree ? C'est merveilleux ! Pour autant, je n'ai jamais douté de ta réussite. Ah, si seulement ton père était encore là pour le voir !
Mon cher garçon, tu as parcouru un si grand chemin depuis tant d'années… Je te revois encore enfant, les yeux brillants de cette curiosité fervente et candide qui ne t'a jamais quittée. Tu parlais constamment de dragons et de chevaliers, de lointaines contrées somptueuses et exotiques, de Belles Gens et de trésors magiques enfouis dans les entrailles d'antiques royaumes nains… Quels fabuleux contes ! Et tu racontais à l'envi qu'un beau jour, tu partirais explorer toutes les splendeurs de ce monde sur le si joli poney blanc du vieux fermier Braun. Hélas, cette vilaine jambe invalide a brisé ce doux rêve… Jamais tu n'as pu quitter les frontières de notre région. La vie ne t'a point gâté en te faisant don d'une canne pour seule compagne de route.
Aussi, tu n'imagines pas le bonheur que représente pour moi l'accomplissement de ce projet ! Beaucoup ont tenté de t'en décourager, assurant que cela n'était que pure folie ; « Une auberge de voyageurs à Bree ! Et qui donc y viendrait ? » Mais tu as toujours refusé de les écouter, et tu es resté fidèle à tes paroles : « Si je ne peux voyager, alors je ferai venir le monde à moi ! »
Il est vrai que les premiers temps ont été difficiles – tes détracteurs en ont d'ailleurs fait des gorges chaudes sans aucune honte (bien mal leur en a pris !). Tu n'as pourtant jamais cédé à leurs médisances, alors même que tu étais accablé par le labeur et les dettes. Tu as bien failli abandonner à la mort de ton père, et tu t'es tant blâmé de n'avoir pu m'aider ! Mais je ne t'en ai jamais tenu rigueur ; au contraire, je t'ai même défendu de mettre la clé sous la porte. Puis est venue cette récompense amplement méritée ; cette « fringante » auberge a enfin prospéré !
Quel bel hommage rendu à ces anciens songes restés inassouvis… Au fond, c'est une charmante façon de les réaliser. Je sais que tu en éprouves autant de joie. Lorsque je t'ai revu, il y a quelques mois, après toutes ces années d'incertitude, j'ai retrouvé dans tes yeux cette lueur espiègle qui t'animait, enfant, et que l'angoisse et l'incertitude avaient depuis remplacée.
Ce souvenir gonfle mon cœur de ravissement. Il me tarde tant de te revoir, et de partager cet admirable succès de vive voix ! Puisse la destinée du Poney Fringant traverser les âges !
Mais, de cela, je ne doute pas une seule seconde.
Avec toute mon affection,
Constance Poiredebeurrée
