Salut salut ! Voici ma première fic, une sorte de saison 2 à ma façon pour la série Forever !
J'espère qu'elle vous plaira !
…
Je viens de réaliser qu'avec ce genre de présentation, je pars automatiquement du principe que quelqu'un va la lire. Est-ce que ça peut porter malheur ce genre de suppositions ?
Et surtout, si oui : à qui est-ce que ça portera malheur, vous ou moi ?
Chapitre 1 : En d'autres circonstances
Je m'appelle Jo Martinez, et je suis une personne très rationnelle. C'est nécessaire quand vous travaillez dans une ville aussi bizarre que New-York, encore plus si vous êtes de la police criminelle. Vous vous devez d'avoir les pieds sur terre. Et j'ai les pieds sur terre. Je n'ai jamais cru au Père Noël, aux bonnes fées, aux miracles. Moi, je crois que 2 et 2 font 4, que 4 et 4 font 8 et que le monde est régi par des lois que la science parvient toujours ou finira par parvenir à expliquer. Et j'ai raison d'être rationnelle, n'est-ce pas ? C'est ce qu'il y a de plus intelligent, de plus logique, de plus normal. Etre rationnelle est une bonne chose.
Alors forcément, lorsque le Docteur Henry Morgan m'a annoncé, sur le ton de la confession, qu'il était immortel, j'ai ri jaune et lui ai lancé un « Très drôle ! » en levant les yeux au ciel.
Puis il a commencé à se lancer dans un long monologue en vitesse accélérée, me racontant qu'il était né en réalité en 1774, qu'il s'était retrouvé sur ce bateau négrier dont il a été question lors d'une de nos enquêtes, et que c'était sur celui-ci qu'il avait été tué pour la première fois, d'une balle en pleine poitrine dont j'ai déjà vu la cicatrice. Il m'a raconté qu'on l'avait alors jeté par dessus-bord et que par une raison inexplicable il était revenu à la vie. Il m'a raconté que depuis lors, à chaque fois qu'il mourrait, il disparaissait et réapparaissait dans le cours d'eau le plus proche, nu comme un vers, d'où ces régulières arrestations pour atteinte à la pudeur. Il m'a enfin raconté qu'il avait rencontré Abigail lors de la Seconde Guerre mondiale, qu'ils avaient recueilli Abe tout les deux, qu'ils avaient formé une famille jusqu'à ce que sa femme ne disparaisse et ne s'installe à Tarrytown où elle est morte avant d'avoir pu lui envoyer une lettre lui demandant de la rejoindre.
C'est là que j'ai compris. Il voulait réellement me faire croire à cette histoire ridicule, insensée, illogique. Il ne me faisait pas confiance et ne comptait absolument pas me dire la vérité. Ce n'était qu'une histoire de plus, un mensonge de plus destiné à apaiser ma curiosité et à me tromper encore un peu plus longtemps. Je n'avais donc pas suffisamment de valeur à ses yeux pour mériter son honnêteté ? Soit.
Je me suis levée lentement du vieux canapé sur lequel nous étions installés, coupant court à son discours. Il m'a lancé un regard inquiet et a saisi mon poignet pour me tourner vers lui :
« J'ai... J'ai conscience que ce n'est pas... Enfin, que ça semble... »
En d'autres circonstances, j'aurais ri de voir l'inébranlable Docteur Henry Morgan perdre ses moyens. Mais les circonstances étaient ce qu'elles étaient.
« J'avais espéré qu'en t'apportant ça, ai-je dis en désignant sa montre et la photo, j'aurais droit à de véritables explications. Mais puisque ce n'est pas le cas, je n'ai rien à faire ici. »
J'ai dégagé mon poignet d'un coup sec. Sans un regard pour lui, je suis sortie du salon, j'ai traversé la boutique d'antiquités, adressant tout de même un bref signe de tête à Abe, et j'ai finalement rejoins ma voiture garée à quelques mètres de là.
Et je n'ai plus jamais adressé un mot au Docteur Henry Morgan depuis.
« Allez Mike, s'il te plaît ! Tu me dois bien ça !
-J'ai dit non, Jo. Tu sais bien que le voir trifouiller dans les entrailles de cadavres me dégoûte. Tu l'aurais vu la dernière fois : une main à l'intérieur de l'estomac de ce pauvre gars, l'autre en train de me tendre un café... J'ai bien cru que j'allais tourner de l'oeil !
-Il fallait y penser avant de devenir membre de la brigade criminelle, je rétorque d'un ton sarcastique.
-Et comment tu ferais pour résoudre tes enquêtes sans ma précieuse aide ? Demande Mike d'un ton moqueur. »
En d'autres circonstances j'aurais répondu que j'avais toujours Henry en cas de problème. Mais les circonstances sont ce qu'elles sont.
« Ca veut dire que tu vas m'offrir cette précieuse aide et descendre chercher le rapport du médecin légiste pour moi ? Je réplique en éludant sa question.
-Toujours pas, refuse-t-il d'un ton catégorique. »
Et sur ces mots, il se lève et part en direction du bureau de l'inspecteur Reece. Puisqu'il ne me laisse pas le choix...
« L'affaire du collier de perles, Mike, l'affaire du collier de perles. »
Je le regarde se figer et pâlir à vue d'oeil. Je souris, désormais certaine de ma victoire, tandis qu'il affirme :
« Tu n'oserais pas.
-Reece sera certainement ravie d'apprendre comment tu as pe...
-Chut ! S'exclame-t-il en me plaquant sa main devant la bouche. D'accord, tu as gagné, j'y vais. Mais je te préviens Jo, c'est la dernière fois ! Cette situation ne peut plus durer ! »
Je hoche la tête et le laisse s'éloigner vers l'ascenseur en grommelant. Cela fait deux semaines que je n'adresse plus la parole à Henry. Il m'a appelé, a laissé des messages sur mon répondeur en réquisitionnant le portable de quatre personnes différentes, a toqué à ma porte, a envoyé Abe me convaincre et rédigé une dizaine de mots d'excuses et de lettres à mon intention. J'ai supprimé les messages sans les écouter, brûlé les missives, congédié Abe aussi poliment que possible, refusé d'ouvrir ma porte quand il s'y présentait.
Toutefois, il reste toujours le médecin légiste affecté à mes enquêtes. Je ne peux décemment pas dire à Reece que je veux un autre médecin : elle nous convoquerait illico presto dans son bureau et nous n'en ressortirions pas avant qu'elle n'ait eu le fin mot de l'histoire et l'assurance que nous allions continuer à faire équipe. Autant dire que je préférai éviter ça.
J'ai donc demandé par le biais de notre site Internet à recevoir les rapports médico-légaux de Henry par mail. Normalement c'est ce que font les débutants qui ont encore du mal à rester indifférents face à un cadavre, mais je ne pouvais pas faire autrement dans l'état actuel des choses. C'était le meilleur moyen pour profiter de son expertise -parce qu'il faut le reconnaître, il est plus que doué pour la résolution des crimes- et l'éviter dans le même temps.
Sauf que voilà. Comme d'habitude, il faut que quelqu'un se manifeste pour contrecarrer mes plans ! Dans ce cas précis, cette personne est Lucas, qui trouve toujours une raison hautement ridicule pour ne pas m'envoyer ce fichu rapport et me demander de venir le chercher au labo :
« Notre victime est russe, et au vue du récent article du Conspiracy Press qui confirme que les services secrets russes se sont infiltrés dans notre sécurité intérieure, je suis d'avis qu'il serait plus prudent de ne pas laisser de telles informations circuler sur un réseau quel qu'il soit. »
« La chauve-souris du labo a joué avec les fils du scanner, je n'arrive plus à les rebrancher, je suis vraiment désolé Détective ! »
« Le docteur Morgan et moi-même considérons que, par respect pour le défunt qui était issu d'une communauté amish, nous ne pouvons pas vous faire parvenir un rapport le concernant par des moyens aussi technologiquement avancés qu'un ordinateur. Alors, à moins que vous puissiez nous fournir un pigeon voyageur, nous vous prions de bien vouloir venir chercher celui-ci par vos propres moyens. »
J'aurais dû me douter qu'il ne pourrait pas s'empêcher de venir en aide à Henry. Et je ne peux même pas aller lui toucher deux mots puisqu'il suit son supérieur comme son ombre toute la journée et s'enfuit au courant si il me croise pendant sa pause déjeuner.
Voilà pourquoi je me suis retrouvée à faire du chantage à Mike. Ce n'est pas que ça me fasse plaisir, d'autant plus que je me suis jurée de ne pas utiliser l'Affaire du Collier de perles contre lui plus de cinq fois au cours de ma carrière et qu'à cause de cette histoire j'en suis déjà à trois mais je ne peux pas laissé les stratagèmes de Henry fonctionner ! C'est une question d'honneur, Mike devrait comprendre ça.
Bon, encore faudrait-il que je lui explique pourquoi je n'adresse plus la parole à notre Sherlock Holmes personnel. Sachant que c'est un homme, il y a peu de chances qu'il saisisse la gravité de la situation. Et je suis bien trop occupée à ruminer contre Henry pour la lui expliquer.
Une pochette s'écrase sur mon bureau, me tirant brusquement de mes pensées. Le rapport médico-légal qu'il me fallait. Je relève la tête et remercie Mike en souriant de toutes mes dents, ce à quoi il répond par un grognement. Henry n'a pas dû être très agréable avec lui. J'irai lui chercher un café tout à l'heure pour me faire pardonner, j'ai encore besoin de lui jusqu'à ce que Henry cesse de vouloir entrer en contact avec moi.
L'affaire sur laquelle je bosse en ce moment ? Un meurtre à l'arme blanche. La victime, un déménageur de 44 ans en excellente condition physique, a reçu un coup de couteau qui lui a laissé une entaille allant du haut de sa nuque à la naissance de son omoplate si profonde qu'elle a traversé à un endroit la totalité de son large cou et est parvenue à sectionner sa trachée. L'arme a été retrouvée, elle appartient à notre homme qui la gardait toujours sur lui parce que c'est la dernière chose que son père lui avait offert avant de partir combattre en Irak où il a perdu la vie, selon les dires de sa femme. Par ailleurs, un de ses collègues m'a confirmé qu'il l'avait effectivement sur lui dans la journée. Pour ce qui est du reste : aucune trace du coupable, pas d'indice, rien. Rien, à part ce que Henry a pu trouver, parce que lui trouve forcément quelque chose.
Je feuillette rapidement la liste des expériences effectuées auxquelles je ne comprends de toute façon pas grand chose et arrive directement à la conclusion du médecin :
Il semble donc que la victime ait été tué par...
Je la lis. Je la relis. Je la relis encore. Je la relis lentement, pour être sure que mon cerveau a correctement assimilé ce qu'il a devant les yeux.
« C'est pas vrai ! Je m'exclame, furieuse. Il se fout de moi ma parole ! »
Je fonce dans l'ascenseur, ignorant Mike qui me demande pourquoi je l'envoie chercher mes rapports si c'est pour descendre moi-même au labo deux minutes plus tard.
Cette fois, c'est sûr : le Docteur Henry Morgan est un homme mort.
Voilà voilà ! N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé :)
La suite arrive euh... quand je l'aurais écrite ?
A plus !
