Titre : Essences opposées
Disclamer : Les personnages sont de JKR
Rating : M
Paring : Drarry
Résumé : Post Poudlard. Il ne va pas bien et cherche un refuge. Il finit par le trouver. Mais qu'elle sera sa surprise en y trouvant autre chose. Bien plus qu'une simple échappatoire à sa vie sans sens.
Note : Présence de slash, donc homophobes s'abstenir.
Je ne tiens pas totalement compte du Tome 7, ne l'ayant pas encore lu (honte à moi --")
Prologue
Il n'y avait pas un bruit dehors, juste une brise étouffante qui sifflait de temps en temps entre les immenses branches des arbres, qui cachaient la propriété aux curieux. Une silhouette encapuchonnée entra précipitamment dans la grande demeure qui se dessinait devant elle. Elle ne devait pas perdre de temps, sinon elle risquait de mourir. Et elle tenait encore trop à la vie pour subir cette torture ... surtout de cette main là. Elle passa devant divers tableaux qui dormaient encore, des statues en marbre blanc et des armures d'une époque révolue. Ses pas rapides, brefs, secs, résonnaient sur le carrelage. A Droite, à gauche, à gauche, à droite, un petit escalier, à droite encore. Elle était enfin devant l'escalier qui menait au sous-sol. Elle dévala les marches quatre à quatre et poussa la lourde porte en bois massif qui se trouvait en bas.
- Plus un pas ! Cria une voix grave.
- Voda, zem, ohen, vzduch, répliqua-t-elle immédiatement.
- Tu es en avance.
- Je dirais plutôt en retard. A force de rester ici, tu perds la notion du temps, ricana-t-elle.
- Tu as ce que je t'ai demandé ?
Elle fouilla dans sa robe de sorcier et en sortit une fiole contenant un fin cheveu. L'autre l'attrapa rapidement. Il avança vers le centre de la pièce plongée dans une pénombre quasi-totale et versa son contenu dans le chaudron bouillonnant. Un peu plus et tout aurait été raté. Il attendit un petit instant, regardant la mixture devenir d'un noir onyx ... il avait réussi. D'une main agile, il remplit la fiole et la rendit à la personne toujours encapuchonnée.
- C'est bon ? T'es sûr ? Demanda cette dernière.
- J'ai déjà raté une potion ? La menaça-t-il de son regard noir.
- Non. Bon ... je vais y aller.
Et elle repartit aussi vite qu'elle était arrivée. Elle devait se presser sinon elle mourait. L'autre personne, un sourire victorieux sur son visage, jeta un dernier coup d'œil à sa potion. Il replaça une mèche de ses cheveux derrière son oreille et soupira. Il avait réussi ...
OoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOo
La bouteille tomba en un bruit sec et sourd, et roula vers le mur qui lui faisait face. Elle rencontra un miroir sur pied et s'arrêta dans sa folle course. Le tintement entre les deux objets lui fit lever la tête. C'est alors qu'il croisa son reflet ... il ne l'avait pas vu depuis des jours. Sa barbe d'une semaine et ses yeux rouges injectés de sang, le rendaient encore plus monstrueux.
D'une main fébrile, il jeta un caillou imaginaire contre la vitre. Cette dernière éclata en milles morceaux. Les projectiles volèrent dans la pièce exiguë, se dirigeant inexorablement vers lui. Mais il ne fit rien pour les en empêcher. Son visage fut recouvert de petites entailles, ainsi que ses bras et jambes nus. Il n'était vêtu que d'un t-shirt noir et d'un boxer gris.
Son visage ne grimaça même pas sous la déchirure de sa peau ... il avait connu bien pire de toute façon.
Un soupir ... souffle qui lui indiquait qu'il vivait encore ... ou du moins survivait. Ce n'était pas pour rien qu'on l'avait nommé ainsi après tout. Un haut le cœur le prit, suivi d'un autre, et son estomac se contracta, rejetant sur le sol crasseux le peu de choses qu'il contenait. Suivi rapidement par de la bile. Alors que son corps se penchait en avant pour une nouvelle régurgitation, la porte à sa droite s'ouvrit dans un grincement éreintant. La lumière du jour pénétra et l'aveugla. Aussitôt, il porta sa main devant ses yeux pour se protéger. Une silhouette apparue dans l'encadrement.
- Putain ! S'exclama-t-elle. Tu devrais bouffer un truc, t'as une sale gueule.
- La ferme ! Tu l'as ?
- Oui. Mais tu dois lever le sort que tu m'as jeté avant.
L'homme fit un mouvement gracieux du poignet, mouvement qui jurait presque avec son aspect.
- C'est tout ? S'étonna la silhouette.
- Tu voulais quoi ? Un long rituel ?
- No ... non, bégaya-t-elle en sentant l'énervement dans la voix de l'homme.
Elle lui tendit la fiole qu'elle avait récupérée quelques instants plus tôt, et referma la porte derrière elle. Entendant son cœur battre dans sa poitrine, elle soupira de soulagement. Elle n'était pas morte.
De l'autre côté de la porte, l'homme détaillait la potion. La couleur était parfaite. Il se demandait juste qui l'avait faite. Mais après tout, pourquoi s'en soucier, puisqu'il l'avait. Il retira le bouchon et bu d'une traite la moitié de la fiole. Ça avait un goût un peu âcre, mais était promesse de délivrance.
Lentement, ses yeux se fermèrent, en même temps que les plaies rouges sur sa peau disparaissaient. Voilà pourquoi il se moquait bien de ces quelques blessures ... il guérissait automatiquement.
Son corps glissa le long du mur, tremblant un peu. Un immense froid le prit et il serra les dents sous l'assaut. Il sentait le liquide se propager dans son corps, le rendant lourd ... très lourd. Bouger le petit doigt relevait de l'impossible. Les effets étaient rapides ... et fantastiques. Rapidement, une brume noire l'enveloppa, le réchauffant. Il brûlait même. Il se retrouva allongé dans une masse cotonneuse, au fur et à mesure que le soleil se levait devant ses yeux. L'astre éclairait ses ténèbres. L'horizon flamboyant se dessinait devant lui, sans limite, sans fin, sans rien ... Il y avait une saveur de liberté dans l'air, une vision extatique de pouvoir tout réaliser. Il se sentait heureux, léger de toutes responsabilités et devoirs. Seul au monde, sans plus rien pour le brider. Pas de société, pas de femme, pas d'enfants. Plus de bruits, plus rien de palpable ou d'aveuglant ... juste une sensation de plénitude. Il avait l'impression que sa place était ici, uniquement là.
Il savait très bien que le temps passait rapidement dans cet Eden qui s'offrait à lui, et c'était pour ça qu'il voulait profiter de chaque seconde. Alors qu'il se levait et humait l'air ambiant, frais et naturel, sa vision se troubla quelques secondes. Une drôle de chaleur glissa entre ses jambes, et il vit des filaments gris et verts s'enrouler autour de lui, glissant sur son corps. Douce caresse, chaleur corporelle, plonger dans les nuages, se laisser tomber sans avoir peur de la réception. Car on sait que se sera doux, confortable et agréable. Comme dans un duvet de plume, ou lorsque enfant, on sautait dans les châteaux gonflables. La même extase qu'une barbe à papa rose ou bleu qui fond dans la bouche lors d'un été ensoleillé. Un sourire béat naquit sur ses lèvres, et il enfouit son visage dans le coton voletant.
C'est à ce moment là, qu'une masse difforme apparue sous ses yeux. Des personnes se dessinèrent devant lui. Ses parents, ses amis, sa famille ... et lui était devenu un petit enfant. Comme tout ce qu'il rêvait. Un sourire étira ses lèvres et il courut vers sa mère qui lui tendait les bras. L'odeur maternelle et rassurante l'entoura dès qu'il fut dans ses bras et il pleura toutes les larmes de bonheur que son âme gardait au plus profond de lui. Une main chaleureuse passa dans ses cheveux, celle de son père.
Lorsqu'il retrouva le sol sous ses pieds, il sauta dans tous les sens, laissant éclater sa joie. Les couleurs de l'arc-en-ciel se fondaient dans les nuages du ciel ... il était au paradis, son paradis. Le sucre devenu fade retrouvait sa saveur enfantine et il se dépêcha d'attraper les dernières étoiles de la nuit, celles un peu en retard pour partir avec la lune, afin de les mettre dans ses yeux. Oh oui ! Il souriait comme jamais, comme dans ses songes les plus fous, et c'était merveilleux. Son corps n'était plus celui qu'il voyait dans son reflet le matin. Un homme terne, triste, sans vie. Un homme maigre, au corps ravagé par la guerre et ses horreurs.
Son parrain attrapa sa main et lui embrassa la joue, tout en le faisant tourner dans les airs. Combien de fois avait-il voulu vivre cet instant ? Trop ... et aujourd'hui, il pouvait enfin goûter à ces instants uniques. Petit enfant dans son cœur, ses rêves de princes se réalisaient enfin.
Une douce mélodie s'éleva et tous ses proches se mirent à chanter avec lui cette chanson étrangère, une chanson qu'il gardait dans son cœur, secret de son enfance. Il n'en n'avait jamais parlé, préférant enfouir cette partie de sa vie, et se la garder à lui seul.
Des fleurs naissaient à chacun de ses pas, que de vie, pas de morts. La libre chute de son esprit était d'une ivresse incomparable. Et il jouissait de tout ça. Il lui suffisait d'un mot pour que tout ça dure à jamais, un seul ... il lui suffisait de le dire à voix haute et d'y croire.
Un seul ... unique ... beau et magique ... il l'avait bien choisi avant de prendre la potion, il avait tout fait, tout réussi parfaitement. Après tout, ce n'était pas très bien compliqué à réaliser, surtout avec sa puissance magique.
Il voyait bien que les autres attendaient qu'il le prononce. Mais brusquement, ils disparurent et tout s'évapora, glissant entre ses doigts, comme le fait le sable de la plage ou l'eau de la mer. La réalité l'avait une fois de plus rattrapé, il n'avait pas été assez rapide.
Voilà, je me lance dans le HPDM.
Contrairement à mes autres fics, celle là sera probablement plus courte ... enfin si les personnages ne m'emportent pas dans leur histoire une fois de plus.
Je stresse pas mal car, mine de rien, c'est nouveau pour moi le HPDM.
Au fait, si tout n'est pas clair, c'est normal, c'est voulu.
Et je voulais dire un énorme merci à Pil' qui me rassure dans cette fic !
Sinièn
