Disclaimer : Les personnages des chevaliers du zodiaque ne m'appartiennent pas, mais l'histoire, si !

Couple : DM/Aphrodite.

Rating : K.

Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de ma Yaya d'amour. C'est pourquoi j'ai tapé cette fic pour elle. Ce n'est peut-être pas le genre de fic qu'on offre à un anniversaire, mais s'il avait pas plu hier, elle serait plus gaie :-)

Bonne lecture !


Il pleut

Une musique douce s'élevait des haut-parleurs de la chaîne hi-fi. Aphrodite regarda par la fenêtre de l'appartement. Il tombait des cordes, des flaques d'eau s'élargissaient sur les trottoirs, des petites rivières coulaient vers les égouts, alors que mes voitures passaient en coup de vent. Les passants se dépêchaient de rejoindre un abri, ou leur chez eux. Le suédois fronça les sourcils, il n'aimait pas la pluie.

Le jeune homme ferma les yeux. Il se sentait mélancolique, et le temps qu'il faisait n'arrangeait rien. Le Poisson se pinça la lèvre inférieure, alors que des pas résonnaient dans les escaliers. Un pas rapide et régulier. Une clé s'introduisit dans la serrure, tourna à l'intérieur, et la porte s'ouvrit. Angelo, alias Masque de Mort, entra dans l'appartement, ferma la porte, puis retira manteau et chaussures.

La mélodie qu'il entendait ne lui disait rien de bon. L'italien chercha son compagnon des yeux, jetant un œil dans la cuisine, puis dans le salon, où il le trouva, debout devant la fenêtre. Aphrodite se tourna à demi vers lui, et lui lança un regard méprisant. Angelo soupira, puis s'avança dans la pièce, ou plutôt vers la chaîne, afin de changer de chanson.

« Où étais-tu ? »

Et la dispute éclata. Tout d'abord, des regards emplis de défit, des paroles dites sèchement, puis des yeux où se reflétaient la colère, des mots crachés avec rage. Aphrodite bouillonnait sur place, Angelo serrait les poings. Le suédois n'en pouvait plus.

« Je me tire !!

- De quoi ? »

Angelo parut interloqué, ce qui encouragea le Poisson, qui continua sur sa lancée.

« Je m'en vais, j'en ai marre !!

- Tu peux pas t'en aller !

- Et pourquoi pas ?!

- Je… Il pleut, dehors !

- Et alors ?! »

Tu peux pas t' casser, y pleut
Ça va tout mouiller tes ch'veux
J' sais qu' tu s'ras jolie quand même
Mais quand même tu s'ras partie

Aphrodite traversa le salon mais il ne put en passer la porte, son compagnon le retint par le bras. Le jeune homme voulut le faire lâcher, mais cette main bronzée le tenait trop fermement, à lui faire mal. Leur regard se croisa, une lueur de défit brillant dans leurs yeux.

« Lâche-moi.

- Non. »

Le suédois avait son caractère, mais le Cancer aussi. Ils soutenaient le regard de l'autre, attendant que l'un d'eux le baisse. Signe de soumission. Mais ils auraient pu rester des heures ainsi, et pour clore le débat, Aphrodite dégagea son bras douloureux. Les yeux de l'italiens se firent plus durs, mais le suédois n'y prit pas garde.

« Tu restes ici.

- Je n'ai aucun ordre à recevoir de toi.

- Ce n'est pas un ordre, mais un conseil.

- Mets-le là où je pense. »

Angelo n'avait qu'une envie, et c'était de lui en coller une. Il voulait défigurer ce beau visage androgyne, sur lequel il aurait préféré déposer mille baisers. Mais là, il était en colère. Et il ne laisserait pas son amant s'en aller comme ça. Certainement pas, ils avaient suffisamment galéré pour ne pas tout briser d'un coup.

Avec un regard méprisant, le suédois l'insulta. Le visage d'Angelo se crispa, il leva la main pour le frapper, mais il ne pour l'abaisser. Aphrodite n'attendait que ça. Qu'il le frappe. Mais ce n'était pas vraiment pour ça que le Cancer se retenait. C'était parce qu'il ne voulait pas le faire. Il ne voulait pas lui faire de mal. Ce n'était pas avec une claque qu'il adoucirait ses yeux azur.

Moi y m' restera à peine
Que ma peine et mon envie
De te coller quelques beignes
Et quelques baisers aussi

Lentement, Angelo baissa la main, guettant une lueur de déception dans les prunelles de son compagnon. Mais il n'en vit pas. Il n'y vit rien d'autre que de la colère. Il serra la poing. Il ne savait quoi lui dire pour le retenir. Car ses arguments étaient bien faibles.

« Tu peux pas t'en aller.

- Et pourquoi pas ?

- Tu veux aller où ? Tu crois trouver quoi ? Qu'est-ce que tu vas foutre dehors !

- Je veux m'en aller, c'est tout. J'en ai marre.

- Dehors, y'aura personne pour t'aider. C'est mal foutu, et tu le sais. Y'a que des connards, dehors. »

Aphrodite ne sortait jamais d'ici. Ou pas très loin. Il ne bougeait pas beaucoup, il n'en avait ni l'envie ni le besoin. Il se contentait du quartier. Pas plus. Les gens le connaissait. Il connaissait les gens. Point barre. Ce n'était pas comme Angelo qui bougeait, qui allait partout. Dans les endroits qu'il fallait pas. Mais des endroits où il fallait être connu. Sinon, son chéri était en danger.

C'était un quartier de merde. Un coin de ville bourré de sales types peu fréquentables. Des gars qui n'avaient peur de rien, ni de voler, ni de mourir, ni de tuer. Personne n'était tranquille, on avait toujours peur. C'était pour ça qu'il fallait être connu. Aphrodite n'était connu de personne. C'était pour ça qu'il ne sortait jamais. Il restait dans l'appartement. Il travaillait dans la boutique du coin. Et, dans l'ombre, Angelo le protégeait.

Fais gaffe, dehors c'est pas mieux
Y a d' la haine dans tous les yeux
Y a des salauds très dangereux
Et des imbéciles heureux

La vie n'était pas belle tous les jours. Il y avait des bastons. Angelo en faisait parfois partie. Il y avait des hold-up. Aphrodite en était parfois victime. Il s'était fait tabasser, un jour. L'italien l'avait soigné. Le lendemain, il était revenu avec un bel œil au beurre noir. Depuis, plus personne n'avait touché à son compagnon. Mais Aphrodite, il le savait pas. C'était un secret.

« Parce que tu crois que t'es quoi, toi ?

- J'en sais rien. Mais quelque chose de mieux que les gars qu'il y a en bas.

- J'ai du mal à te croire.

- Aphrodite, j'ai toujours été là pour toi ! On a toujours été ensemble ! Depuis que cette salope d'Athéna nous a largué, on est ensemble ! Tu reviens de loin, Aphro'… Et j'ai toujours été là…

- Mais t'es plus là. »

Il ne se pinçait pas la lèvre, mais ses yeux brillaient. Aphrodite le regardait dans les yeux, supportant avec mal son regard. Il avait mal partout. Il était fatigué. Physiquement, mais surtout moralement. C'était une poupée de chiffon, dont Angelo s'occupait comme il pouvait. Quand il avait le temps. Quand il en avait l'occasion. Aphrodite en avait marre de tout ça.

La pluie continuait à tomber, dehors, derrière la fenêtre fermée. Aphrodite ne pouvait pas s'en aller comme ça. Il n'avait plus de manteau, il allait être tout mouillé. Aphrodite ne pouvait pas s'en aller comme ça. Il n'avait plus d'argent, il allait être frappé.

Je suis mille fois meilleur qu'eux
Pour soigner tes petits bleus
Tu peux pas t' casser, y pleut
Ça va tout mouiller tes ch'veux

L'argent ne fait pas le bonheur, il parait. Mais il y contribue beaucoup. Car dans ce monde, si loin du leur, sans fric, on existe pas. Et c'était leur principal sujet de dispute. Toujours, ils remettaient ça sur le tapis. Qu'importe l'occasion. Cela revenait. Aphrodite ne bougeait pas du coin, il restait dans l'appartement. Angelo bougeait tout le temps, il ne restait jamais en place. L'italien était rassuré de savoir son amant toujours au même endroit. Mais la réciproque était fausse.

Y'a quelques semaines, le Poisson a chopé une merde. Il a traîné ça un moment. Jusqu'à ce que Angelo pète les plombs. Il s'était mis en danger. Il avait failli mourir, son petit doigt y était passé. Mais il avait été obligé. Parce qu'il fallait de l'argent pour sauver son amour. Pour le soigner, il leur fallait du fric. Le Cancer avait galéré. Mais il avait réussi à rassembler une jolie somme. Et Aphrodite n'était pas mort. Il était toujours là.

« J'y suis bien obligé ! Tu ne travailles plus, je te signale !

- C'est toi qui me l'as demandé.

- Tu n'es pas en état de travailler. Je bosse pour deux, moi ! Il nous faut de l'argent pour sortir de ce trou !

- Justement. Je m'en vais. Comme ça, t'auras assez de fric pour te barrer.

- Aphro'…

- Essaie pas de m'en empêcher, c'est fini.

- T'as pas le droit… »

Angelo n'y croyait pas. Non, il n'avait pas le droit de s'en aller, pas après tout ce qu'il s'était passé, pas après toutes leurs souffrance. Il n'avait pas le droit de se tirer. Angelo avait travaillé, beaucoup. Aphrodite l'avait soutenu, beaucoup. Alors il n'avait pas le droit de partir. Comme ça. C'était pas marrant. Angelo avait envie de pleurer.

Tu peux pas t' casser parc' que
T'as pas l' droit, c'est pas du jeu
On avait dit qu' tous les deux
On resterait près du feu

Deux ans qu'ils avaient atterri dans ce trou. Deux ans qu'ils vivaient comme des chiens, à espérer qu'on les retrouve. Ils avaient envoyé des lettres. Ils avaient presque prié pour qu'on vienne les chercher. Mais nan, ils avaient pas rêvé. Ce jour maudit où ils avaient ouverts les yeux. C'était bien Athéna qu'ils avaient vu. C'était bien la voix de Saori qu'il avaient entendu. C'étaient bien « Disparaissez » qu'elle leur avait dit.

Où étaient les autres ? Avaient-ils été abandonnés, eux aussi ? Ils en étaient presque sûrs. Un poivrot leur avait dit qu'ils y avait deux pédés pas commodes, dans la ville voisine, répondant aux noms de Milo et Camus. Ils avaient aussi entendu dire qu'un certain Shura n'était pas du genre à se laisser marcher sur les pieds, et que son pote Shaka était très mal au point.

« Tu peux pas t'en aller.

- Si, je peux. J'en ai marre.

- Aphrodite, s'il te plait ! Tu ne sais pas comment c'est, dehors !

- Je découvrirai.

- Non, je ne veux pas ! Tu ne peux pas me faire ça, nous faire ça ! Putain, Aphrodite ! On avait dit…

- Arrête, Angie. S'il te plait. »

Ils s'étaient promis qu'ils sortiraient de cette merde. Ils s'étaient promis que, dans un an ou deux, ils quitteraient ce quartier pourri où on les avait largués. Sans argent, sans vêtement, sans cosmos. Sans rien. Juste eux. Et ils devaient se démerder. Tout seul. Bar bonheur, ils avaient été deux. Certes, Aphrodite était tombé malade. Mais Angelo n'était pas seul. Il avait des bras dans lesquels se reposer. Il avait un visage à regarder. Il avait un corps a soigner. Il avait un être à aimer.

« Un temps de merde. Une journée de merde. Attends un peu, faut que tu réfléchisses. »

T'aurais pu attendre un peu
J'allais bientôt être vieux
Tu peux pas t' casser, y pleut
Ça va tout mouiller tes ch'veux

Mais c'était déjà tout réfléchit. Aphrodite était un boulet. Il était le boulet de son existence, une chose qu'il allait devoir traîner derrière lui. Et le suédois ne le supportait plus. Il ne supportait plus de le voir disparaître tous les jours, inutile. Il aimait Angelo. Plus que tout. Plus que sa vie. Mais il ne voulait plus être un poids. C'était horrible à supporter.

« J'ai déjà réfléchi. Et je m'en vais.

- Pourquoi tu t'en vas ? Tu m'aimes plus ?

- Et toi, tu m'aimes encore ? »

Aphrodite l'interrogeait des yeux. La colère était tombée. Ses oreilles percevaient la douce musique qui nageait dans l'air frais de l'appartement. Le suédois sentit ses joues rougir quand il vit son amant le regarder avec tendresse. Cette tendresse qui, autrefois, n'aurait jamais pu apparaître dans ses yeux. Une larme coula sur sa joue.

« Je suis rien sans toi, Aphro'. Tu le sais. Alors pourquoi tu me poses des questions aussi débiles ? »

Angelo étai prêt à tout pour son amant. Pour l'homme qu'il aimait. Même à se tuer. Il n'avait pas peur de la mort. Quoique… Si, il en avait peur. Car Aphro' se retrouverait tout seul. Que deviendrait-il, sans lui ? C'était comme un enfant. Un enfant fragile dont il prenait soin. Son trésor. Son amour.

« Je t'aime, abruti. »

Tu peux pas t' casser, je t'aime
A m'en taillader les veines
Et pi d'abord ça suffit
On s' casse pas à six ans et d'mi

Doucement, l'italien se pencha en avant. Jusqu'à effleurer des lèvres celles rosées du Poisson, qui pleurait. De soulagement, de honte, de bonheur ? Il pleurait comme le ciel qui grondait. Il enroula ses bras autour du cou de son ange, le serra contre le lui, l'embrassant tendrement. Avec tout l'amour qu'il ressentait pour lui.

Leurs lèvres se quittèrent, Angelo regarda son compagnon dans les yeux. Ils brillaient.

« T'aurais eu l'air malin avec tes cheveux mouillés.

- J'aime avoir les cheveux mouillés.

- Moi, j'aime pas.

- Je suis pas joli ?

- Tu est toujours joli. Mais quand même, c'est pas bien d'avoir les cheveux mouillés. »

Aphrodite lui sourit et se blottit contre lui. Il sentit une de ses mains bronzée se noyer dans sa chevelure azur et bouclés.

Allez, d'accord, t'as gagné
Je te rallume la télé
Mais tu peux pas t' casser, y pleut
Ça va tout mouiller tes ch'veux

Angelo déposa un baiser sur front, et lui murmura quelques mots. Aphrodite ouvrit de grands yeux, redressa la tête, et l'interrogea du regard. Le Cancer lui fit un sourire, la joie se peignit sur le visage fatigué et un peu humide du Poisson. Celui-ci planta un baiser sur ses lèvres.

« Et on va où ?

- Au chinois, ça te dit ? »

Le suédois secoua la tête, c'était très bien. Il pleuvait toujours, mais ce n'était pas grave. Aphrodite enfila ses chaussures, son amant en fit de même, puis il lui tendit son manteau, que le suédois refusa. Mais il finit pas accepter. Angelo ne voulait pas qu'il soit mouillé. Puis, ils sortirent de l'appartement, qu'ils fermèrent à double tour.

Ils descendirent les escaliers, main dans la main, et coururent jusqu'ai restaurant asiatique. Quand ils arrivèrent, l'italien était un peu mouillé, mais il s'en fichait. Parce que son chéri était sec. Ils s'assirent à une table. Aphrodite posa une question qui lui brûlait les lèvres.

« Si j'étais parti, t'aurais fait quoi ?

- Je t'aurais cherché.

- Et si tu m'avais pas retrouvé ?

- Je me serai suicidé. »

Angelo ne l'aurait pas supporté. Sans Aphrodite, la vie ne méritait pas d'être vécue.

Tu peux pas t' casser, y pleut
Ça va tout mouiller mes yeux

Main dans la main, Angelo et Aphrodite sortirent du restaurant. Il se firent un sourire. Soudain, une belle voiture noire aux vitres fumées s'arrêta devant eux. Celle du conducteur se baissa. La stupéfaction se lut sur le visage des deux amants.

« Alors, vous montez ?? »

Aldébaran leur fit un sourire éclatant. Sur le siège passager, Saga leur fit un signe de la main. Entre les deux sièges, la tête d'Aiolia apparut. Aphrodite et Angelo en furent paralysés. Des larmes coulèrent sur leurs joues. Aiolia ouvrit la porte, et les invita à entrer.

Il ne pleuvait plus.

Bon anniversaire ma Yaya !

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Merci de m'avoir lue ! J'espère que ça vous a plu !