Auteur de la fic : Sushi
Genre : Sérieuse
Rating : G
Disclaimer : les personnages de Full metal alchemist ne m'appartiennent pas mais sont la propriété d'Hiromu Arakawa sauf Nathan et Anna et je ne suis pas payé pour écrire cette fic.
Note de l'auteur : Bon… Que dire …Bha… voilà… Finalement… j'écris une suite à Brothers… Hmmm… j'ai hésité à la poster, car une suite ca peut ne pas plaire… Mais y à encore beaucoup de chose à raconté sur certains perso, d'autres aventures, d'autres malheurs lol… Enfin bref je me lance en espérant que cette fic vous plaise un peu… Bonne lecture et au prochain chap.
(J'ai visiblement fait quelques erreurs sur des faits historiques durant cette seconde guerre mondiale, je réédite donc ce chapitre en mettant quelques corrections. Désolée pour ses quelques erreurs je ferais plus attention à l'avenir)
After Brothers
Chapitre 1 : Fièvre…
Il émergea doucement, mais il dut mettre sa main devant son visage car un rayon doré éblouissait sa vue fatiguée.
-« Nathan ? » Une voix douce et un peu inquiète lui fit tourner le regard.
Une jeune femme se penchait vers lui.
-« Hm… » Il plissa lentement les yeux. « …Wr… » Il se reprit. « …Anna… »
Elle lui sourit gentiment et hocha lentement la tête.
-« Comment vous sentez-vous ? »
Il grimaça et porta sa main à son épaule bandée.
-« Plutôt bien pour quelqu'un qui s'est prit une balle. » Répliqua-t-il d'un ton légèrement amusé.
Puis il ferma un instant les yeux se rappelant des évènements une semaine plus tôt… Oui une semaine déjà que tout ceci s'était terminé avec cette transmutation.
Edward Elric s'écroulant mort, Alphonse se précipitant vers lui… ses cris, ses pleurs et puis… Décidément les homoncules le surprendraient toujours… Armé du gant Envy s'était occupé de cette secte…Pourquoi ?... Il ne saurait certainement jamais vu que juste après les deux homoncules ont réalisé cette transmutation, emportant avec eux les deux Elric… Durant quelques minutes la porte s'était dressée. Il ouvrit les yeux, songeur… Etaient-ils passés de l'autre côté sans encombre ? Edward ? Etait-il mort ? Vivant ? Il étouffa un soupir et reporta son attention sur Anna qui l'observait avec inquiétude. Il esquissa un sourire rassurant.
« Je vais bien, je vous assure. »
Ses propos semblèrent apaiser la jeune femme.
-« Vous voulez manger quelque chose ? » S'enquit-elle doucement.
Il se redressa légèrement se mettant sur son séant. L'opération lui décrocha une légère grimace de douleur, il appliqua la paume de sa main sur son bandage mais c'était tout de même plus supportable qu'il y a encore quelques jours.
-« Non merci…. Pas pour le moment…J'ai plus envie de me… dégourdir les jambes en fait… »
-« Je ne sais si c'est prudent… Vous êtes à peine remis de cette longue fièvre. » S'opposa Anna de nouveau inquiète.
-« Bouger un peu ne me fera pas de mal, et j'ai besoin de m'aérer un peu… Rester enfermer c'est pas recommandé non plus. »
-« C'est vrai, vous avez raison. » Elle céda avec un léger sourire.
Nathan posa un long regard sur elle.
-« Je vous ai donné beaucoup de soucis et de travail…Je m'en excuse. »
Anna secoua doucement la tête.
-« Non ! Au contraire ! Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas senti utile. »
Il rejeta la couverture et tenta de se lever du lit.
« Qu'allez-vous faire maintenant que vous avez plus ou moins retrouvé des forces ? » Demanda-t-elle le regardant se redresser un peu maladroitement.
-« …Bonne question… » Il saisit la chemise posée sur un dossier de chaise et l'enfila avec lenteur, faisant face à la fenêtre et contemplant la rue animée. « Je l'ignore…. »
-« Nathan ?... » Elle hésita.
Il se retourna à demi vers elle continuant à boutonner la chemise.
Anna baissa un peu la tête.
« Vous venez également de l'autre… monde n'est-ce pas ? »
Il hocha lentement la tête.
-« Oui. »
-« Vous allez vous aussi tenter de repasser cette porte ? » Continua-t-elle le regard baissé.
Nathan rentra doucement les pans de la chemise dans son pantalon et laissa retomber ses mains.
-« Je n'ai pour le moment aucun projet en ce sens… Et j'ignore si… sans ces gants il reste une possibilité pour moi d'accéder à cette porte. En même temps… » Il s'avança vers elle et posa doucement sa main sur son épaule. « Est-ce que j'ai encore une place là-bas en ce monde ?... »
Anna releva son visage et affronta le regard bleu du jeune homme. Il répondit d'un gentil sourire.
« Cela fait un moment que je vis ici… Je m'y sens chez moi. »
L'expression inquiète sur les traits de son interlocutrice s'évanouit pour faire place à un petit sourire rassuré.
Il approuva ce changement d'un regard aimable.
« Et si nous allions prendre l'air un peu…Ca vous dis de m'accompagner et me faire visiter le quartier ? » Proposa-t-il d'un ton plus enjoué.
-« Oui bonne idée ! » Elle se leva de sa chaise. « Mais prenez un manteau, les journées sont fraîches en cette saison. »
Il suivit les recommandations de son infirmière improvisée et c'est ensemble qu'ils descendirent les petites marches grinçantes de l'escalier pour enfin se retrouver dehors devant l'immeuble.
Nathan inspira l'air profondément et avec un petit sourire aux lèvres.
Enfin debout… Plus de secte… Plus besoin de se cacher… Plus de gants maudits… Rien qu'une vie d'homme normal.
Mais… Une guerre se préparait… comment ne pas être au courant de ce qui se passait en Allemagne ? Les journaux en faisaient leurs gros titres… La radio ne cessait d'en parler.
Ici en Angleterre la tension montait de plus en plus dans certaines familles… Celles qui avaient des membres en Allemagne, en France ou les plus riches, voir les plus craintives partaient en Amérique, l'immeuble comptait donc quelques déménagements … aux alentours c'était la même chose, des volets demeuraient clos. Le soleil continuait à briller dans ce ciel clair mais parmi certains la peur était palpable.
Nathan et Anna marchèrent en silence, contemplant les vitrines des quelques commerçants ouverts… Comment ne pas voir aussi ces étals de moins en moins remplis et affichant des prix exorbitants, forcement les prix flambaient.
Et cela n'allait pas s'arranger de sitôt.
Nathan s'arrêta devant une boutique aux vitres peintes, une ancienne librairie fermée. Il leva son regard vers l'enseigne. Une ancienne boutique juive bien évidement leur gérant et toute sa famille avaient préféré rejoindre de la famille aux Etats-Unis.
-« Nathan ? »
-« Que ce soit ici ou à Amestris … Les hommes provoquent toujours d'horribles bains de sang. »
Elle hésita, elle avança sa main vers lui puis se ravisa.
-« Oui… » Répondit-elle dans un souffle.
-« Encore du sang…. » Le regard posé sur cette enseigne, il revoyait certaines images… Des souvenirs de sa jeunesse en tant qu'Alchimiste d'état. Il réprima un frisson puis se détourna de la boutique. « Bientôt il faudra choisir…. Fuir ou combattre... »
Anna agrippa son bras, il tourna son regard vers elle un peu surpris.
La jeune femme le fixait avec un air grave et triste.
-« Fuyons…. » Murmura-t-elle presque suppliante tout en serrant plus fort son bras. « Fuyons ensemble…. »
-« Anna ?... »
-« J'ai… » Elle baissa à nouveau les yeux. « J'ai peur…Je suis morte de peur… »
En effet il la sentit frissonner.
-« Très bien… Nous fuirons. » Promit-il doucement. A nouveau il leva son regard vers l'enseigne. « Dés que possible… » Ajouta-t-il songeur.
Anna sembla se détendre sous cette promesse et contempla à son tour la vieille boutique, hochant doucement la tête.
-« Oui…Dés que vous serez suffisamment fort. »
Il posa sa main sur celle qui enserrait son bras, la pressant doucement en une réponse muette.
Après cette promenade là, le sujet de la guerre ne revenait plus dans leurs discussions. Bien sûr elle était toujours présente mais ils évitaient d'en parler. La blessure de Nathan finissait lentement de cicatriser, le docteur vint une dernière fois rendre visite et déclara celle-ci tout à fait guérie et donc tout risque de nouvelle infection écarté.
L'alchimiste accueilli la nouvelle avec soulagement. Il reboutonna sa chemise, tandis que le médecin finissait de se laver les mains soigneusement.
-« C'est guéri mais pas d'imprudence tout de même. » Conseilla ce dernier.
-« Vous en faites pas… Mais j'en avais assez de demeurer ainsi…oisif. »
Le docteur saisit la serviette propre et s'essuya les mains se tournant vers son patient.
-« Je comprends. »
-« La vie est de plus en plus chère du fait de… » Nathan posa son regard vers la fenêtre. « Cette guerre… »
Le médecin fit de même, comme si tous deux s'attendaient à voir tomber brusquement des obus sur la ville où voir débarquer une troupe ennemie.
-« La guerre n'est pas encore vraiment déclarée mais… Il est fort possible hélas que celle-ci soit inévitable et dans ce cas là…. »
-« L'Angleterre également… » Continua Nathan songeur.
-« Oui. » Le ton du médecin était lourd de sens.
Nathan posa son regard vers lui.
« Si la guerre est déclarée, je pense que ma place sera là-bas sur le front. » Continua-t-il. « Ils auront besoin de médecins… »
-« Oui…Je comprends… »
Il posa une main rassurante sur l'épaule du jeune homme.
-« J'ai la vocation de le faire mais vous… Vous avez à protéger une personne avant tout. Mon devoir est de porter secoure et de soigner… Votre devoir est de veiller sur votre amie. Elle n'a personne d'autre que vous. »
Nathan esquissa un léger sourire.
-« Vous avez raison. »
-« Bien ! » Approuva-t-il chaleureusement puis rangea son matériel dans sa sacoche.
-« Je vous dois combien docteur ? » L'alchimiste se levant du bord du lit et prêt à sortir son portefeuille de sa veste.
-« Tutututu ! Rien ! Gardez votre argent ! En ses temps difficiles je ne vais pas mettre sur la paille un ami. » Répliqua-t-il en enfilant son veston. « Ce sera peut-être la dernière fois qu'on se voit. » Continua-t-il en arrangeant son col, puis tendit une main chaleureuse à Nathan.
Ce dernier la saisit et la serra.
-« Bonne chance à vous. »
-« Pareil pour vous. »
Ils échangèrent un sourire, puis le médecin saisit sa sacoche, enfila son chapeau et quitta la pièce.
Nathan entendit ses pas sur le perron, puis dans l'escalier faisant grincer les marches de bois. Lentement il se tourna vers la fenêtre, contemplant sa silhouette traversant la petite ruelle et s'éloignant sur le trottoir d'en face.
Ce serait certainement la dernière fois qu'il verrait cet homme, un homme d'une telle humanité en ces temps était de plus en plus rare.
Maintenant…Il ne lui restait plus qu'à gagner le plus d'argent possible pour pouvoir quitter l'Angleterre … Sa blessure n'étant plus un problème, il se mit activement à la recherche d'un emploi. Anna également travaillait dur en tant que femme de ménage dans diverses maisons bourgeoises mais… petit à petit ces familles riches quittaient les terres anglaises, préférant mettre un peu de distance avec cette Europe incertaine. Anna voyait donc son travail diminuer et avec évidement ses rentrées d'argent, car qui d'autre avait besoin d'une femme de ménage ici ? Personne … Ce n'était certainement pas ses familles n'ayant comme elle pas assez de moyens pour vivre qui l'embaucheraient. Aussi elle rentrait le soir de plus en plus démoraliser et le portefeuille de moins en moins rempli.
Nathan quant à lui réussi à dénicher un travail intéressant et relativement bien payé.
Il travaillait dans une bibliothèque, secondant le vieil homme chargé d'enregistrer et répertorier les vieux ouvrages. Un travail d'autant plus passionnant pour Nathan, lui qui était un grand amateur de livres, il avait la possibilité de consulter de très anciens ouvrages.
Il passait avec plaisir ses heures parmi les rayonnages, durant ses rares pauses, il consultait certains livres avec intérêt. Ses domaines de prédilection : la science, la mythologie et l'histoire.
Le vieil homme s'étonnait de voir un jeune adulte autant apporter d'importance à ce genre de lecture, mais s'enchantait intérieurement d'une telle aide.
Alors que Nathan était en train de feuilleter un vieil ouvrage basé sur certaines légendes et mythologies, son cœur fit un bond dans sa poitrine et il cessa de tourner les pages, fixant une gravure ancienne, un symbole familier… qui lui rappelait ce qu'il était… un pentacle.
Machinalement ses doigts effleurèrent les traits du cercle compliqué, le cœur battant à un rythme fort, plissant doucement les yeux face à des souvenirs lointains.
Il hésita…Demeurant ainsi un long moment ne pouvant détacher son regard de ce dessin. Puis brusquement il referma le livre d'un claquement sec, les mains tremblantes et il abaissa légèrement son visage.
-« Non !...J'en ai fini avec tout ça… » Murmura-t-il en se passant une main sur son visage préoccupé. « Je ne suis plus alchimiste… Ce monde me concerne plus… » Il murmura ces mots comme pour combattre cette étrange sensation qui l'envahissait, pour refouler les battements de son cœur. Etait-il…Nostalgique ?
Nerveusement il monta la petite échelle et voulu ranger le livre, mais il s'immobilisa, fixant la tranche brillante du livre… Ses doigts serrèrent plus fortement la surface lisse du livre… Puis finalement il rabaissa sa main et descendit les marches, gardant l'ouvrage en main. Il ne pouvait pas… Son envie de parcourir le livre, cette partie parlant d'alchimie était la plus forte et il ne pouvait se résoudre à la combattre.
C'est ainsi qu'il ramena le livre avec lui pour l'étudier avec attention, dans ce petit appartement aux murs sordides mais dont le loyer était raisonnable pour leurs faibles moyens.
Dés son retour, il laissa tomber sa veste sans y prêter attention, chose rare chez lui d'être négligent, mais sa hâte de lire dominait sur son sens de l'ordre.
Il s'installa sur la petite table du salon, alluma la mèche de la lampe et à sa faible lumière ouvrit avec soin le livre, retrouvant le fameux dessin. Il le contempla longuement encore, de nouveau son cœur s'emballa comme dans la bibliothèque, puis finalement se pencha vers les fines et élégantes lignes.
Ses prunelles bleues balayèrent les lignes, sa main tournait avec précaution les fines pages jaunies et au fur et à mesure de sa lecture ses sentiments se troublaient de plus en plus.
Des mots si familiers chargés de souvenirs, ravivant la flamme de son passé et de sa passion d'alchimie. Tout ce qu'il avait depuis abandonné, ce qu'il avait voulu oublier, s'en détourner définitivement le submergeait à nouveau.
Pourquoi maintenant ? Alors qu'il était coincé ici… Pour toujours dans ce monde… Pourquoi fallait-il qu'une sorte de mal du pays le prenne.
Il appuya ses coudes sur la table et cacha un instant son visage dans ses mains.
« Que vais-je faire ? » Murmura-t-il las. « Comment faire ?... »
Le bruit de la porte interrompit ses sombres réflexions, Anna revenait épuisée et toujours autant démoralisée de son maigre travail.
Elle s'immobilisa en voyant Nathan dans cette attitude.
-« Nathan ? Que vous arrive-t-il ? » Elle déposa le sac avec quelques denrées sur le sol. « Avez-vous mal quelque part ? » S'inquiéta-t-elle s'avançant vers lui.
Il se redressa lentement et afficha un petit sourire rassurant.
-« Non tout va bien, j'ai juste un peu mal aux yeux à force de lire. »
Aussitôt la jeune femme posa son regard sur l'ouvrage ouvert et fronça les sourcils en lisant un mot qui se détachait en grosses lettres.
-« L'alchimie… » Murmura-t-elle. « C'est sur cette pratique. » Elle consulta du regard Nathan.
Ce dernier hocha lentement la tête.
-« Oui je suis tombé dessus par hasard au travail et… Je n'ai pas pu résister à l'envie de l'étudier plus attentivement. » Il fit un petit sourire d'excuse. « Un vieux réflexe. »
Anna demeura un moment silencieuse puis finalement se laissa tomber sur une des chaises.
-« Vous…Avez envie de retourner là-bas n'est ce pas ? » Lâcha-t-elle d'une voix sourde.
Il sembla un peu gêné par la question et passa sa main nerveusement dans ses cheveux sombres.
-« Je…J'en sais trop rien en fait… »
La jeune femme détourna le regard.
-« Je vois…. » Sa voix était si lourde, ses mots furent si durs à sortir.
-« Anna ? »
Elle refit face mais n'arrivait pas à cacher la tristesse qui la submergeait, cet homme qu'elle… Elle se pinça la lèvre et refoula cette envie de pleurer… Oui qu'elle aimait… Semblait avoir envie de partir…De repartir dans un endroit où elle ne pourrait pas le suivre. Elle fixa un moment son regard bleu, ce visage qu'elle aimait tant…Puis brusquement elle se redressa et se détourna, c'était trop dur.
-« Je…Je vais faire le repas… Il n'y aura pas grand-chose…Comme d'habitude… » Lâcha-t-elle tentant de prendre un ton détaché. Puis s'empressa de prendre le sac et se retira en cuisine.
Nathan baissa à nouveau les yeux sur la page encore ouverte.
-« Amestris… » Prononça-t-il pour lui-même.
-« Niiii-sannnn ?...Niiii-sannnn ? Mais où est-il bon sang ? » Alphonse ouvrit la porte du bureau de son frère pensant le trouver ici, mais celui-ci était vide. Il referma aussitôt la porte. « Ni-sannnnnnnn ? » Décidément il avait le chic pour disparaître sans rien dire. Brusquement le jeune homme pivota sur ses talons et fit face à la porte de la chambre d'Edward…Peut être que… Il fronça légèrement les sourcils, perplexe, ce n'était pas dans son habitude de se lever si tard. Il ouvrit la porte et franchit le seuil « Ni-san franchement tu exa…. » Mais il s'interrompit… Il n'y avait personne dans la chambre. « Mais où est-il ? » Alphonse se détourna et fit un pas pour sortir de la chambre quand… Il s'immobilisa et écarquilla les yeux. Il cru entendre un faible gémissement. Brusquement il pivota sur ses talons et se rua vers le lit défait, le contourna et s'agenouilla à côté d'un corps prostré par terre et à moitié empêtré dans les draps. « NI-SAN ? QU'EST-CE QUI T'ARRIVE ? »
Edward torse nu était étalé de tout son long, face contre le sol et ne semblait visiblement pas vraiment en forme.
Al posa ses mains sur la peau moite et bouillante et le retourna avec douceur.
« Ni-san ? » Appela-t-il d'une voix inquiète, tenant le visage fiévreux du blond dans ses bras.
Edward sembla légèrement réagir au son de la voix de son petit frère, il souleva à demi les paupières, posant un regard vague sur son frère penché vers lui.
-« Al ?... » Laissa-t-il échapper dans un souffle haletant. « Pourquoi tu gueules ainsi ? » Il referma les yeux épuisés. « …J'ai soif… »
Alphonse blêmit, il n'avait pas l'habitude de voir son frère dans cet état.
-« Je… » Il hésita. « Tu ne peux pas rester allongé au sol ainsi… » Il glissa un bras sous les épaules de son grand frère et le hissa tant bien que mal.
Edward complètement terrassé par la fièvre, demeura complètement amorphe, ne réagissant que pas un léger grognement.
« Heureusement que tu n'es pas trop lourd ni trop grand…. » S'exclama le plus jeune, qui usa de ses forces pour l'allonger à nouveau sur le lit. Une fois fait il se pencha vers lui et arrangea ses longues mèches blondes en désordre sur son visage, puis le couvrit avec une épaisse couverture. « Ni-san…Je vais aller chercher un médecin… Ca ira… »
Edward émit un léger soupir et sembla à nouveau dormir.
Un peu rassuré, Alphonse sortit vivement de la chambre et quitta la petite maison pour courir vers le village.
Il couru le plus vite possible, animé d'une grande angoisse… Son frère était malade, l'être le plus cher dans son cœur, sa famille, sa seule famille… Et surtout…cette fièvre, cet état lui rappelait un souvenir plus inquiétant encore. Il ferma un instant les yeux tentant de refouler cette image. Leur mère était morte brutalement sous une forte fièvre…Elle s'était éteinte comme la flamme vacillante d'une chandelle sous une rafale de vent… NON ! PAS LUI ! PAS CETTE MAUDITE FIEVRE ! HORS DE QUESTION.
Il déboula vivement dans le petit cabinet du docteur, ouvrant la porte brusquement faisant fi des autres patients.
« DOCTEUR ! DOCTEUR ! » Il s'avança vers le bureau.
-« Attendez jeune homme ! » L'infirmière s'interposa vivement entre lui et la porte. « Vous ne pouvez entrer comme ça voyons ! Le docteur est en pleine consultation. » Tenta-t-elle de le raisonner.
-« Mais mon frère est pas bien ! Il…Il a de la fièvre…. Il risque de …. Vous ne comprenez pas… » Alphonse sentait ses yeux le brûler et devenir trouble par ses larmes.
-« Allons ! Allons on ne peut mourir d'une simple fièvre, voyons reprenez-vous ! »
C'est alors que la porte du bureau s'ouvrit et la haute et rassurante silhouette du médecin se découpa sur le seuil.
-« Que se passe-t-il ? »
-« Ho ! Docteur ! C'est ce jeune homme qui pris de panique visiblement est entré dans le cabinet et semble être en proie à une certaine folie. » Tenta d'expliquer la jeune femme.
-« Alphonse ? » S'étonna le médecin en reconnaissant le jeune garçon.
-« DOCTEUR ! » Alphonse ignora cette dernière, la poussant sans ménagement. « S'il vous plait…C'est pour Edward… Il va mal. » Supplia-t-il.
-« Edward ? » Il écarquilla les yeux.
-« Il est bouillant de fièvre ! C'est la seule famille qui me reste… » Il saisit la veste du médecin entre ses mains, son regard trahissant toute son inquiétude. « Je ne sais pas ce que je deviendrais si… » Le mot fut trop dur à prononcer et fut coupé par un sanglot.
-« Du calme ! Du calme ! Reprenez-vous et je vais immédiatement le voir, alors cesser donc de paniquer ainsi. »
Alphonse lâcha aussitôt la veste et sécha ses larmes d'un geste de la main.
-« Mais docteur…. Ses patients attendent également de… » S'exclama l'infirmière stupéfaite.
-« Ce ne sont pas des cas urgents…Qu'ils reviennent demain. »
-« C…Comment ? »
-« Qu'ils reprennent rendez-vous… Je suis face à une urgence. » A ses mots il saisit sa sacoche dans son bureau.
-« Une urgence ?...Pour une simple fièvre ? » S'étonna la jeune femme.
Mais le docteur ne fit aucun cas de ses protestations, une fois prêt il poussa le jeune Elric devant lui vers la sortie.
-« Veuillez m'excuser mais une urgence m'appelle. Mademoiselle Jules va rependre un rendez-vous pour chacun d'entre vous… » Déclara-t-il à ses patients avant de quitter rapidement le cabinet ignorant les murmures de protestation de certains.
-« Je suis désolé… » Marmonna Alphonse tout en marchant rapidement au côté du médecin.
Ce dernier esquissa un petit sourire.
-« Ne vous en faites pas pour ça, s'ils ont la force de râler c'est qu'ils sont en bonne santé. »
Al n'osa répliquer, son inquiétude pour son frère étant toujours là, il était quelques peu soulagé de voir qu'il ne prenait pas cette fièvre à la légère.
Ils arrivèrent enfin en vue de la petite maison qu'ils louaient tout les deux, depuis qu'Edward avait cessé d'être un alchimiste d'état pour devenir qu'un simple alchimiste au service des gens.
Alphonse emmena directement le docteur dans la chambre d'Edward. Ce dernier était toujours dans le même état et en proie à un sommeil agité et fiévreux.
Le médecin s'approcha et jaugea la température du jeune homme.
-« Hm…En effet… » Puis sorti son matériel. « Pouvez vous m'apporter une bassine d'eau propre avec du savon et un linge propre Alphonse ? »
-« …Oui… » Le jeune Elric s'empressa d'aller chercher ce qu'il réclamait.
L'homme ausculta attentivement l'alchimiste puis au retour d'Alphonse fit son diagnostique.
-« Hm… J'avoue que… cette fièvre est assez curieuse. »
-« Que voulez-vous dire ? »
-« Il n'a aucun symptôme de virus quelconque ni d'infection… » Il se lava soigneusement les mains.
-« Mais alors…Si rien ne justifie…Pourquoi cette fièvre ? »
Une fois les mains propres et sèches il se retourna à nouveau vers Edward, ce dernier avait un sommeil plus calme et plus paisible.
-« Aucune idée… Il va falloir surveiller son état avec attention. Je vais vous donner quelques recommandations à suivre et si son état semble empirer venez tout de suite me revoir… Même en pleine nuit. »
Alphonse avala péniblement sa salive et hocha lentement la tête posant un regard grave sur son grand frère.
Une fois le docteur parti après avoir donné une ordonnance et des indications, Alphonse retourna bien vite au chevet de son frère, il s'installa sur le rebord du lit et contempla avec inquiétude le visage las et pâle d'Edward.
Ce dernier dormit toute l'après midi pour finalement en début de soirée donner quelques signes de réveil. Il remua légèrement et poussa un soupir, effleurant de sa main brûlante son visage moite.
Al installé sur une chaise, se redressa aussitôt et se pencha vers lui.
-« Ni-san ? »
-« Hmmmm… » Il souleva ses paupières dévoilant son regard doré. « ….Al ?...Hm… Il est quelle heure ? » Marmonna-t-il entre ses soupirs.
-« Heu…Bientôt l'heure de dîner en fait… Tu as dormi toute la journée…Mais comment te sens-tu ? »
-« Hm… ? Le soir ?...Vraiment ?... Putain… Mustang va me passer un de ces savons alors… »
-« …Mu…Mustang ? Le généralissime ? Mais…Ni-san tu n'es plus alchimiste d'état. »
-« Hm ?...Mais bien sûr que si Al…Allons…Tu sais bien que j'ai passé ce foutu examen pour pouvoir retrouver ton corps et mes membres. » Puis sur ces mots il tenta de se lever. « ….Faut… Qu'on se dépêche… Pour retrouver ton corps… » Il frissonna au contact de l'air, les joues rosies sous la haute température de son corps et le regard tout aussi fiévreux.
-« Ni-san ! Arrête ! » Alphonse saisit son frère par les épaules et le força à se rallonger. « Regarde Ni-san… J'ai retrouvé mon corps… Toi aussi tu as tes membres… »
Edward posa un long regard sur Alphonse et écarquilla légèrement les yeux.
-« Al ? Tu…Tu es… » Il afficha un étrange sourire comme s'il le voyait ainsi pour la première fois, puis leva sa main brûlante effleurant sa joue. « Tu as ton corps… ?...Et…Ma main… ? » Il contempla sa main avec étonnement.
Alphonse frémit observant cette scène avec effroi. Qu'arrivait-il donc à son frère ?
-« Tu as de la fièvre tu es en plein délire…Repose-toi. » Conseilla-t-il doucement en arrangeant de nouveau la couverture sur ses épaules.
Le doux sourire d'Edward s'élargit.
-« Tout ceci n'était donc qu'un cauchemar… N'est-ce pas Al ? Notre mère ?... Ton corps…Ma jambe et mon bras…ces homoncules… L'autre Alphonse et cette secte… J'ai fais vraiment un curieux rêve n'est ce pas Al ? » Il se mit à rire.
L'angoisse d'Alphonse monta d'un cran mais demeura calme face à son frère en plein délire.
-« Je….Oui sûrement que tout ceci n'est qu'un mauvais rêve… Dors Ni-san… »
Edward renvoya un autre sourire, puis ferma les yeux et s'assoupit à nouveau.
Le cadet se laissa tomber sur la chaise, joignit ses mains et appuya sa bouche contre.
-« Que lui arrive-t-il ? » Murmura-t-il les yeux rivés sur le dormeur. « Mon dieu… » Il cacha son visage dans ses mains. « C'est pas vrai…Que lui arrive-t-il ? » Lança-t-il d'une voix étouffée et vibrante d'inquiétude.
A suivre…
