Une autre vision de mon monde juste pour toi.
Prologue :
Une goutte, deux goutte, ….
Je comptais l'écoulement de l'humidité depuis le plafond du petit espace. Une petite cellule enfouit avec son secret, mon secret, ma honte.
J'ouvrais les yeux aux premiers rayons de soleil qui traversés la seule ouverture sur le monde extérieur et je comptais. Puis à la nuit tombée, je refermais les yeux, sans rien, sans avoir vu, sans avoir parler, sans avoir bouger. Je respirais parfois mais pour moi cela n'était pas une nécessité.
De jours en jours mon corps s'affaiblissait, devenant lourd, devenant dur…je devenais statue.
Il faisait froid, il faisait noir la plupart du temps. Le silence m'oppressait constamment à en suffoquer, des fois il faisait bonne compagnie mais…il n'était pas un ami.
Des fois, on venait me chercher, je sortais de cette cage mais ce n'était jamais bon signe, non, jamais…
Ma gorge était douloureusement sèche et me tiraillait d'avoir autant de l'eau que du sang chaud.
Je ne sais combien de temps j'avais demeurée ainsi mais j'avais hâte qu'on y mette fin.
Chapitre1 :
Les gonds de la porte tournèrent sur eux même en un crissement agressif. Je me crispais immédiatement, je m'empêchais de respirer. Puis un rire bref et hautain me fit savoir peut subtilement sa présence. Cela la caractérisait bien. Mais il y avait aussi un autre son, qui lui retint toute mon attention : un couinement.
Je tournais mon visage enfin vers elles. L'adolescente sur qui mon regard tomba en premier avait des iris rouge sang qui me filait des hauts le cœur parfois en plein cauchemar, elle était blonde, pas très grande malgré son charisme plutôt de nature intimidant. Elle était un mélange parfait de ce que représentait pour moi l'effroyable et la fascination. Son habituel cape rouge en soie sur les épaules, elle me fusillait du regard sans retenue.
Puis il y avait ce bout de chou, une fillette de sept ans à peine. Des boucles rousses, des tâches de rousseurs prononcées et deux grands yeux marron embués de larmes à fendre le cœur. Elle tremblait de peur. Même une enfant comprenait quand la mort frappait à sa porte.
Heidi était partie en voyage et elle s'est souvenue de mon anniversaire ? demandais je platement en reprenant ma contemplation des fissures du plafond.
Oui, donc sois polie ! et acceptes la ! cracha Jane.
Elle claqua la porte, nous laissant seule à seule la gamine et moi. Le monstre et sa proie. Le prédateur et sa nourriture.
Mais je ne tuais pas. Personne.
Son sang chaud avait une odeur enivrante comme une troisième entité dans notre espace qui me narguait. Je pouvais dessiner sans les voir la moindre de ses veines sur son petit corps gracile. Mais j'étais plus forte qu'eux tous. Est-ce une illusion de me sentir moins monstrueuse que eux ? Oui, sûrement, je me fourvoyais mais qu'importe si cela me donner une volonté nécessaire.
Je me levais. Elle recula à mesure que je m'approchais. Je m'arrêtais. A distance rassurante pour elle, je m'accroupis à sa hauteur.
tu vois mes yeux ?
Je tentais d'insuffler à mes mots la plus grande douceur.
je ne suis pas comme eux…que t'ont-ils dit ?...Qu'as-tu vu ?
…snif, hoqueta t elle en pleurs, papa…maman…morts…tués…elle a dit que…toi tuer moi…aussi…
je le pourrais, avouais je, mais je ne le veux pas.
Elle hoquetait pleurant encore et encore.
pleur, cris même si tu veux, cela te feras du bien, encourageais je chaleureusement.
Elle lâcha ses dernières retenues et pleura toute les larmes de son corps.
En une fraction de seconde, j'étais sur elle, l'étreignant tendrement. Elle eut peur tout d'abords mais se détendit à mesure que je la berçais.
comment t'appelles tu ? lui remis je une boucle derrière l'oreille.
Elle frissonna à mon contact un peu plus froid qu'un humain normal.
Cillia, bégaya t elle.
Moi, c'est Bella.
Tu es méchante ?
Pourquoi ça ?
Tu…es en prison.
…je ne sais pas…ceux que tu as vu dehors, ils étaient gentils ?
Elle secoua la tête en signe de négation, alors que ses tremblements s'apaisaient.
alors a toi de ma le dire ?
…pourquoi tu es en prison, alors ?
parce que je suis différente.
Elle me regarda fixement un moment. Elle approcha, hésitante, sa main de mon visage. Elle me dégagea des mèches de cheveux pour bien me voir. Sa main tout chaude sur ma peau tiède et dure. Puis timidement, elle ouvrit ma bouche. Je fis ressortir mes crocs lentement pour ne pas lui faire trop peur.
Son sang me consumait mais je préférais brûlée en enfer plutôt que d'y céder.
tu es un peu comme eux…
Je lui offris un pauvre sourire d'excuse. Contre toute attente, elle se blottit d'autant plus dans mes bras. Elle pleura encore des heures durant. Je n'appris que des bribes de son histoire, comment elle était venue en Italie et pourquoi. Heidi s'était fait passer pour une guide, son tour fétiche, pour les amadouer et les amenait jusqu'à leur perte, ses parents et elle. Et pas seulement, d'après elle s'était un groupe de plus d'une douzaine d'humains. Un vrai festin en somme pour les trois rois de Volterra et leurs sbires.
Elle avait faim et soif…elle était humaine, elle, elle ne pourrait survivre ici bien longtemps avec moi.
Au crépuscule du quatrième jour, une chance me fut enfin accordée. J'écoutais toujours distraitement ce qui se dérouler au dessus, dans toute la structure que constituer le domaine des rois de Volterra. Trois rois, Aro, Marcus et Caïus. A une époque une autre maître était parmi eux, il était considérer comme moindre car il n'était que le bras droit d'Aro, mais il conservé de ses semblables un certain respect. Carlisle. Il était partit des siècles plus tôt ne supportant plus tout ces massacres successibles. D'après les dires, il serait devenu végétarien, ne l'ayant jamais rencontrer, ce n'était pour moi qu'une légende mais je voulais y croire réellement.
Carlisle était revenue, un petit mois, à la demande de Aro pour effectuer des recherches, je n'avais pu capter que des morceaux de conversations, je ne savais de quoi il s'agissait vraiment mais qu'importe en ce jour là, Aro était hors de lui. La raison ? Carlisle voulait rentrer près des siens.
Carlisle s'avançais décider vers le hall de sortie, il fallait que je fasse vite. Jane tenterait quelques choses contre moi.
Je pris Cillia dans mes bras, face à nous la porte de ma cellule explosa en morceaux. En une fraction de seconde, j'étais dans le hall. Barrant le chemin entre lui et la porte immense qui était synonyme de sortie et même de liberté pour moi, une porte que je n'avais jamais franchit et que ne franchirais jamais sûrement. Ses yeux mordorés me choquèrent. Mais je n'avais pas le temps d'y réfléchir pour longtemps, d'admirais. Je sentais Jane et son frère jumeau, Alec, s'approchaient à grande vitesse. Je calais Cillia d'autorité dans ses bras.
qui…
aucune question ! l'interrompis je. Promettez moi de la sauver !
Il me regardait, ébahit.
si vous refusez, je vous retiens ici de force ! menaçais je plus que sérieuse.
Il me sourit paternaliste.
je te le promets.
Je posais un baiser précautionneux sur le front de Cillia qui n'avait même plus la force d'ouvrir les yeux.
vite dépêchez vous ! Jane arrive !
Effectivement, la vampire blonde apparut. Elle fusilla Carlisle du regard, ne prononçant qu'un unique mot : « souffrance ». Mais activait son don lui était inutile, je le recouvrais déjà de mon bouclier.
filez ! je les retiens !
Il m'adressa un regard bienveillant comme une promesse silencieuse que je ne saisis pas, il s'élança ensuite à une vitesse fulgurante, disparaissant dans la nuit. Je tins ma barrière protectrice plusieurs heures encore afin de mettre le plus de distance entre mes protégés et les monstres qui me faisaient face.
Je relâchais mes efforts, et la douleur m'accueillit dans la pénombre qui, elle, m'assaillait.
