Vous ne l'attendiez plus n'est-ce pas ? Honnêtement, moi non plus. Pendant des années les premiers chapitres traînaient sur mon ordi, toute tourneboulée que j'étais à faire mon entrée en université et à jouer des coudes pour avoir mon concours. Force de persévérance et malgré le fait que j'ai quitté cette année mon île ensoleillée pour m'installer en Métropole, je suis maintenant confortablement lancée.

C'est d'ailleurs pour ça que je fais de gros bisous à Kimykymi pour m'avoir rappelé avec son chaleureux MP ce que je vous avais promis à tous. Et à tous ceux qui ont envoyé reviews et MP, vos interrogations et encouragements n'ont pas été vains, je vous adresse un grand merci du fond du cœur et je vous souhaite une bonne lecture !


Auteur : Evandar
(Je ne fais que traduire, avec sa permission bien entendu, son talentueux travail.)


Serpens Arcanem

Chapitre 1 : Visiteurs indésirables.


" Hé, tu as conscience que cet endroit est censé fermer à cinq heure, n'est-ce pas ? "

Harry s'écria et se leva de sa chaise si vite qu'il faillit en tomber. Il ferma immédiatement ses deuxième et troisième paupières avant de se tourner pour faire face à la personne qui avait parlé, supprimant ainsi le pouvoir meurtrier de ses yeux. La personne se trouva être Séraphina : une jeune sorcière qui refusait de révéler son nom et qui été arrivée à l'Hôtel en Septembre dernier. Elle était mignonne et c'était également la seule sorcière aux cheveux courts que Harry avait jamais rencontré. Elle lui sourit en prenant appui contre le chambranle de la porte qui séparait le magasin de l'Hôtel du Dernier Espoir ; la maison de Harry durant ces deux dernières années.

" Ne me surprend pas comme ça ! " lui lança Harry en sachant très bien qu'elle l'ignorerait. Aussi se détourna-t-il pour marquer la page du livre par lequel il avait été si captivé. " Et par ailleurs, quel heure est-il ? "

" Six heure moins le quart. " lui répondit-elle. " Un bon bouquin ? "

" En quelque sorte. Plutôt du genre difficile. " Il se leva, s'étira et se dirigea vers la porte pour la verrouiller. Le soleil filtrait toujours à travers la fenêtre, même s'il commençait à se coucher, et ses rayons teintaient d'or la rue pavée de l'Allée des Embrumes. " N'es-tu pas censée te rendre bientôt au travail ? "

Il ne savait pas précisément ce qu'elle faisait pour gagner sa vie, mais il savait que quoi que cela impliquait, s'il la croisait avant qu'elle n'ait eu l'occasion de se doucher, cela lui laisserait un goût musqué en bouche.

Elle lui fit un " Hum " en guise d'agrément. " Si, si. " lui dit-elle. " Mais il y a des visiteurs qui désireraient te parler et il a fallu toute la persuasion de Tiberius et Aurora pour les empêcher de débarquer ici et de te kidnapper, et comme tous les autres dorment encore, j'ai été désignée d'office. "

Harry finit de mettre les cadenas en place et se retourna pour la regarder avec un sourcil relevé. " Des gens sont ici pour me parler ? " demanda-t-il. " Qui ? "

" Des sorciers. " lui dit-elle.

Harry grogna.

Il ne pouvait qu'imaginer ce dont il pouvait s'agir. Plus tôt cet été, avant la fin du dernier trimestre à Poudlard, il avait ressenti une terrible douleur lancinante au niveau de sa cicatrice. Le matin suivant, la une des journaux titrait que le Champion du Tournoi des Trois Sorciers avait été assassiné - kidnappé via Portoloin, forcé de participer à une sorte de rituel, puis tué avant que son corps ne soit renvoyé à Poudlard par le même Portoloin qui l'avait enlevé. À en juger par la sensation de brûlure qu'il avait ressenti alors, il avait la sournoise impression de savoir exactement qui se cachait derrière cette mort.

Et apparemment, il n'était pas le seul. Si des gens voulaient lui parler à lui, et si Tiberius et Aurora les retenaient, cela voulait dire que soit Dumbledore, soit le Ministère l'avaient également découvert et qu'ils voulaient que le Garçon-qui-a-Survécu retourne sous le feu des projecteurs comme une sorte de figure de tête.

Fait chier.

Harry soupira doucement. Il aurait dû se douter que la paix dans laquelle il avait vécu depuis qu'il avait laissé tomber Poudlard ne durerait pas éternellement.

" D'accord. " fit-il. " Merci pour l'avertissement. "

" Pas de problème, le nain. " Elle se détourna et flâna jusqu'à l'Hôtel, ses hanches se balançant. Harry renifla et secoua la tête, il récupéra son livre et dépassa le comptoir.

" Nox. " murmura-t-il et le magasin se retrouva plongé dans le noir. Il ferma la porte.

Il ne put réprimer le pincement de culpabilité qui l'assaillit alors qu'il traversait le couloir qui menait au salon. Il haïssait l'idée que le sanctuaire qu'était l'Hôtel se trouvait dérangé juste à cause de lui. Tiberius et Aurora ne méritaient pas tous les soucis qui venaient avec le fait d'héberger le célèbre Garçon-qui-a-Survécu, et aucun des autres résidents ne méritait ce genre d'ennui également. Il n'était pas certain de ce qu'il se passerait si le Ministère découvrait qu'il partageait le toit au-dessus de sa tête avec deux vampires, un drow et un...quoi que ce soit que Séraphina était - étant donné qu'il n'était pas absolument sûr que ce soit légal. Tout ce qu'il savait était que ce ne serait pas très joli à voir, et que si ça arrivait maintenant...

" Ça ne sera pas de ma faute. " murmura-t-il pour lui-même. " Ce sera la leur pour avoir cru en la toute puissance de la cicatrice. " renifla-t-il sarcastiquement.

Il arrivait à se rappeler comment il avait été subjugué par le monde Sorcier, impressionné qu'un endroit aussi merveilleux puisse exister, abasourdi par le fait que les gens qui y vivaient connaissaient tous son nom. Le temps et une bonne dose de réalité avaient réussi à le soigner de cette maladie. Les sorciers et les sorcières n'étaient que des gens comme les autres. Une minorité ethnique hautement sujette aux préjugées qui faisait un usage excessif de magie au grand détriment de leur sens commun. Harry était célèbre, c'était vrai, et sa cicatrice était légendaire, mais les seules personnes en position de commenter l'affaire étaient Harry - qui n'en avait gardé aucun souvenir - et Voldemort - qui était supposé mort, même s'il ne l'était pas vraiment, et qui n'accepterait pour rien au monde de parler DU moment le plus embarrassant de toute sa carrière de Seigneur des Ténèbres.

Mais quand bien même, tout le monde présumait tout savoir au sujet de cette nuit-là. Depuis l'emplacement du berceau de Harry jusqu'aux sorts qui furent utilisés. C'était vraiment fatiguant. Plus que fatiguant en réalité. Harry savait maintenant de facto que Voldemort était de retour - pour que sa cicatrice lui fasse aussi mal, cela ne pouvait être quoi que ce soit d'autre - et les gens s'attendaient à ce que Harry Potter et sa Cicatrice Magique de la Joie les sauve une fois encore.

La seule question étant s'il voudrait bien le faire ou non.

Il s'arrêta devant la porte du salon et posa la main sur la poignée. Sa vision thermique enregistra la présence de plusieurs êtres à sang chaud dans la pièce. Il savait que deux d'entre eux étaient Tiberius et Aurora, ce qui voulait dire qu'il y avait pas moins de dix sorciers venus le voir. À en juger par leurs silhouettes, ils étaient tous debout ; à en juger par les sons colériques qui filtraient par les murs, ils n'étaient pas réjouis par cette attente forcée.

Mais ce n'était pas lui qu'ils attendaient ; ce n'était pas le garçon qui insistait pour n'être que " juste Harry " ni le garçon qui était devenu un Lamia. Ils attendaient Harry Potter, et c'était une personne entièrement différente. Il prit une longue et profonde inspiration et ouvrit la porte.

Les voix se turent immédiatement. Les premières personnes qu'il vit furent Tiberius et Aurora. Le vieux couple avait un air sinistre et semblait très menaçant envers leurs invités. Lorsque Harry darda sa langue, il put sentir la colère qui émanait d'eux - une odeur piquante et amère qui n'était pas sans lui rappeler celle du sang - ainsi que l'appréhension que ressentaient les autres sorciers présents. Son regard fit le tour de la pièce, souhaitant que les personnes ici rassemblées ne soient pas là pour le fixer en retour.

Dumbledore se trouvait là, ainsi que Snape, McGonagall, Lupin, Sirius et Arthur Weasley. Ils étaient les seuls qu'il reconnaissait. Les autres consistaient en un grand sorcier noir et chauve ; un sorcier plus vieux - à peu près du même âge que Tiberius - à l'apparence grisonnante et avec un étrange œil magique qui bougeait indépendamment de son œil naturel ; une jeune sorcière au visage en cœur et aux cheveux roses fluo ; et une sorcière d'âge moyen à la peau pâle et aux longs cheveux noirs qui lui tombaient le long du dos en boucles lâches. Harry fit le tour de la pièce une nouvelle fois, étudiant attentivement leurs expressions. Ceux qu'il n'avait jamais rencontré auparavant - pour la plupart - avaient été légèrement étonnés par son apparence. Ils regardèrent tous vers son front à la recherche de sa cicatrice. Le vieil homme à l'œil magique semblait curieux, mais il garda son attention concentrée sur Tiberius.

Ses anciens professeurs semblaient beaucoup plus vieux que ce dont Harry en avait souvenir, surtout Dumbledore. La perte du Garçon-qui-à-Survécu avait été un vrai coup dur pour sa réputation, et de ce que Harry avait entendu, il entretenait depuis, un rapport très difficile avec la politique. McGonagall le regardait d'un air désapprobateur par dessus la monture de ses lunettes rectangulaires - Harry pouvait voir que sa défection de Poudlard n'avait pas été très bien digéré par elle - tandis que Snape le fixait d'un visage parfaitement neutre au lieu du rictus haineux dont Harry avait le vivace souvenir. Le regard de Harry passa rapidement sur la personne d'Arthur Weasley. Depuis qu'il avait quitté Poudlard il n'avait revu aucun Weasley, et le fait que Harry n'arrivait toujours pas à regarder l'homme proprement n'était qu'un signe de plus que leur trahison l'avait blessé. Lupin et Sirius - deux des personnes avec lesquelles Harry avait gardé contact - lui sourirent joyeusement et Harry le leur rendit brièvement avant de reporter son attention sur le sorcier le plus dangereux de la pièce.

" Séraphina m'a dit que ces gens voulaient me parler, Tiberius. " fit-il doucement.

Tiberius acquiesça. " C'est ce qu'ils ont affirmé en effet. ". Sa voix semblait neutre même s'il peinait pour maintenir sa colère en laisse. Harry pouvait aisément en imaginer la raison. Dumbledore en particulier ne comptait pas parmi les amis de Tiberius.

" Dans ce cas, ". Harry haussa les épaules, feignant la nonchalance. " pourquoi ne pas nous assoir ? "

Les sorciers présents prirent place sur la myriade de fauteuils qui occupaient le salon. Harry s'assit également en veillant à rester proche de Tiberius et Aurora, sachant qu'ils surveilleraient ses arrières quoiqu'il se passe. Puis il attendit.

" Harry, mon garçon, " commença Dumbledore. " tu m'as l'air en forme. "

" Je le suis, Directeur. " répondit celui-ci poliment. " Mais je doute que ce soit une visite de courtoisie. Si vous voulez bien m'excuser, pourriez-vous en venir directement aux faits ? "

Les laquais de Dumbledore remuèrent malaisément à son manque total de respect envers l'homme qu'ils tenaient en si haute estime. Harry se contenta de les ignorer.

" Bien sûr, bien sûr. " continua Dumbledore. Puis il adressa un bref coup d'œil aux autres résidents de l'Hôtel, en particulier Tiberius. " J'aurai largement préféré, Harry, si nous pouvions discuter en privé. "

Harry cligna des yeux. " Dans ce cas, pourquoi avoir emmené autant de gens avec vous ? " demanda-t-il. Les suivants de Dumbledore se dandinèrent à nouveau dans leurs sièges en s'échangeant des regards.

" Harry, " intervint Sirius. " ils ont insisté de leur propre chef pour venir. Nous voulions te revoir, gamin, et que tu le veuilles ou non, ton nom signifie beaucoup de choses pour certaines personnes. "

Harry acquiesça. " Ce n'est pas faux. Mais ça ne change rien. Si vous autorisez des gens à rester durant notre entrevue, alors j'en ai aussi le droit, Directeur. Après tout, ce n'est que justice. "

Dumbledore fronça les sourcils mais ce fut l'homme aux cheveux grisonnants et à l'œil magique qui parla. " On se fait conseiller par un Sorcier Sombre, Potter ? ". Ses deux yeux s'étaient fixés sur Tiberius.

Tiberius ouvrit la bouche pour répliquer mais Harry le coupa, lançant à son aîné un regard d'excuse pour l'avoir interrompu. " Hé bien, Monsieur, vous avez un Black de votre côté. Et la famille Black est beaucoup plus Sombre que la famille Woodrift. "

Le vieil homme ne semblait pas le moins du monde heureux de cette répartie mais Sirius, lui, souriait ; apparemment, cela ne le dérangeait pas que son nom de famille ainsi que sa réputation ne soient abordés afin d'appuyer l'argument de Harry.

" Il te tient sur ce coup-là Alastor. " déclara Lupin.

" Maintenant, je ne vais pas vous demander qui sont tous ces gens ni quel est le but de leur présence ici, Directeur, parce que je ne pense pas que cela ait un intérêt quelconque. " reprit Harry. " Mais j'apprécierai grandement si vous pouviez juste en venir à l'essentiel et arrêter de tergiverser. "

Dumbledore le regarda gravement par dessus ses lunettes en demi-lune et se racla la gorge. " Très bien Harry. Si c'est ce que tu veux. Je suis venu ici pour te demander ton aide, mon garçon, mais aussi de revenir à Poudlard. "

" Pourquoi ? " demanda Harry.

" Le Seigneur des Ténèbres est de retour, Harry. " lui annonça Dumbledore. Harry souffla rapidement ; ses soupçons s'étaient avérés justes après tout. " Maintenant qu'il est revenu d'entre les morts, tu vas être l'une de ses premières cibles, Harry. " continua Dumbledore. " Tu seras en sécurité à Poudlard, et on t'apprendras des choses qui t'aideront à lui survivre lorsqu'il se lancera à ta poursuite. "

" Je n'ai jamais été en sécurité à Poudlard, Directeur. Du moins, je ne me suis jamais senti en sécurité. Après Quirrel, après Lockhart, après le Basilik, après les Détraqueurs et après que Cédric Diggory ne se soit fait enlever au beau milieu des terres de Poudlard...pensez-vous réellement que je puisse me sentir en sécurité là-bas ?

" Pour ce qui est des cours, je m'en sors déjà très bien. Je suis en avance dans la plupart des matières par rapport à ceux de mon année, auquel cas, aller à Poudlard ne serait qu'une pure perte de temps. Je n'y apprendrai rien que je ne puisse apprendre via mes cours par correspondance ou par un peu de lecture. En fait, j'ai appris bien plus depuis que je suis hors de Poudlard que lorsque je me trouvais à l'intérieur de ses murs. "

" Harry, " soupira Dumbledore. " tu n'es pas en sécurité ici. Le Seigneur des Ténèbres te trouvera et les gens avec qui tu vis ne sont pas de taille à lui faire face, ni à Lui ni à ses Mangemorts. "

Harry le savait déjà. Il savait que Tiberius, Aurora, Linael, Nikolaï, Isabella et Séraphina étaient tous puissants non pas sans raisons, mais il savait aussi que si Voldemort se pointait avec ses disciples, ils n'y survivraient probablement pas. Lui-même en ressortirait au mieux grièvement blessé, et il avait comme avantage de posséder les défenses naturelles d'un Basilik.

Mais d'un autre côté... " Donc, vous voulez transformer une école pleine d'enfants en une cible encore plus large ? " demanda Harry. " Vous voulez mettre en danger la vie de tous vos élèves uniquement pour que je revienne au château ? ". Il rit doucement et secoua la tête. " Non. "

" . " commença McGonagall.

" Professeur, écoutez-moi un instant. Je sais que Voldemort veut ma mort. Je sais que j'aurai probablement à l'affronter et je sais que moi - ainsi que toutes les personnes autour de moi - avons une chance d'en mourir. Mais les gens que j'ai autour de moi en ce moment sont parfaitement entraînés. Poudlard est rempli d'élèves non expérimentés qu'il faudrait défendre au prix de la vie du personnel et des autres élèves plus âgés. Il n'y a aucun enfant sans défenses à protéger ici. Je suis le plus jeune, et si tout se passe sans accrocs, je passerai ma BUSE de Défense en Janvier. Je serai moins en sécurité à Poudlard qu'ici où je n'ai pas à me soucier qu'un petit de onze ans ne se jette dans la mêlée, en essayant de se rendre utile alors qu'il ne fait que se mettre dans la ligne de mir. "

" Je déteste devoir l'admettre mais le garçon marque un point. " dit l'homme à l'étrange œil bleu, celui-ci se tournant pour fixer Harry d'un regard perçant. " Il y a moins de distractions ici, Dumbledore, et les protections sont aussi bonnes - si ce n'est meilleures - que celles de Poudlard : il y a moins de gens à protéger. Et vous avez vous-même dit que si vous ne saviez pas déjà où séjournait le garçon, vous n'auriez pas été capable de le retrouver. ". L'œil magique revint à Tiberius. " Certaines des protections suppriment les signatures magiques. C'est très paranoïaque de votre part Tiberius. "

" Vigilance constante, Alastor. " murmura Tiberius.

Le vieil homme acquiesça ; ses lèvres ruinées par les cicatrices se tordant en le plus bref et le plus effrayant sourire que Harry n'ait jamais vu de sa vie. Il frissonna en réalisant que le vieil homme était dangereux et qu'il ferrait bien de faire de son mieux pour ne pas s'attirer ses foudres. Il se demanda d'où Tiberius pouvait bien le connaître. Sans surprise, la sorcière aux cheveux roses regardait entre les deux hommes avec quelque chose proche de l'horreur inscrit sur son visage.

" N'y a-t-il rien que je puisse faire pour que tu me fasses confiance Harry ? " demanda Dumbledore et Harry grimaça inconsciemment au ton triste que l'homme avait utilisé. Dumbledore essayait de forcer la dose...

" Rien, Directeur. " répondit fermement Harry. " Vous n'avez rien fait pour gagner ma confiance, et tout pour la perdre. "

" Et maintenant que tout a été décidé, " fit Tiberius en se lavant de sa chaise, " pourriez-vous nous laisser en paix ? "

Les sorciers assemblés, Dumbledore inclus, se levèrent et commencèrent à quitter la pièce, Tiberius les guidant à travers l'Hôtel jusqu'à la porte. Dumbledore, cependant, se retourna sur le pas de la porte pour regarder Harry.

" La guerre se profile, Harry, et on va te demander de te battre. " dit-il. " Le Seigneur des Ténèbres ne te permettra pas de rester sur le banc de touche. Il te pourchassera, il te trouvera et, tel que tu es maintenant, il te tuera. "

" Tel que je suis maintenant ? " demanda Harry. " Je l'ai déjà affronté par le passé, Directeur, et croyez-moi lorsque je vous dis que je n'ai pas passé ces dernières années oisivement. "

" Je suis sûr que ça n'a pas été le cas, Harry, mais je crois fermement que tu les as passé déraisonnablement. ". Le regard de Dumbledore voyagea rapidement vers Tiberius. " Fais attention à ce que tu choisis, Harry. Mon offre tient toujours. Tu seras le bienvenu à Poudlard quand tu veux. "

" Au revoir Directeur. " répliqua Harry.

Dumbledore partit, fermant la porte derrière lui. Aurora prit la mouche. " Ce qu'il peut être mélodramatique ! " dit-elle. " Il ne cherche qu'à t'utiliser celui-là. Tu te montreras prudent, n'est-ce pas Harry ? "

" Quand ne le suis-je pas ? " répondit-il, un petit sourire sur les lèvres.

Les autres ne daignèrent pas y répondre. Au lieu de ça, Tiberius reprit la parole. " Mais il a raison, Harry. Tu es en danger. Tu vas avoir besoin d'autant d'alliés que tu pourras rassembler pour t'en tirer. Tu ne devrais pas t'aliéner entièrement Dumbledore. Il pourrait s'avérer utile. "

Harry soupira. " Je sais. " dit-il. " Et je lui donnerai sa chance. Je la lui donnerai. Mais...je ne le ferai que lorsqu'il arrêtera de me traiter comme un croisement entre un enfant et une pièce d'échec. "

" Ce qui ne sera pas pour demain la veille donc. " murmura Aurora. Elle s'avança vers Harry et plaça une main chaude sur son épaule. Il se perdit dans le doux toucher et ferma les yeux.

" Je combattrai Voldemort. " dit-il doucement. " Entre lui, Dumbledore, et le reste du monde, je n'ai pas vraiment mon mot à dire dans cette histoire. Je veux juste le faire à ma manière. Est-ce que c'est...correct ? "

" Bien sûr que oui. " dit-elle. " Bien sûr que oui. "

Harry soupira à nouveau. " Bien. ". Pourtant, il se sentait toujours coupable ; coupable pour ne pas avoir tué Voldemort la première fois - quand bien même il n'avait qu'un an à l'époque -, coupable pour Dumbledore qui avait envahi leur maison, et coupable pour se sentir aussi responsable de tout les fichus malheurs du monde.

" Tu t'en sortiras. " lui dit Tiberius. " On y veillera. "

Harry lui sourit faiblement et ouvrit les yeux pour regarder le vieil homme. Son sourire fleurit devant la détermination inscrite sur le visage de Tiberius. Ça faisait du bien d'être aimé.