Bonjour à toutes et à tous !
C'est parti pour la première fiction sur mon profil !
Mon objectif est d'imaginer comment se passerait réellement une relation entre Zoro et Sanji dans notre monde. Je vais tenter de rester la plus fidèle possible à leurs caractères, rêves et failles.
Mon rythme de publication sera hebdomadaire, même s'il est possible que je publie en avance ou en retard selon les aléas de la vie.
Bonne lecture !
- Bon vous connaissez la routine maintenant, dépêchez-moi de signer vos contrats et au boulot les gars.
Alors que ses collègues d'un temps soupiraient, Zoro arqua le coin de sa lèvre. Smoker allait toujours droit au but, il était le manager parfait selon ses critères. Il appréciait quand il tombait sur lui, ce qui était plutôt rare. Smoker devait sûrement avoir un autre travail, impossible de l'imaginer passer ses journée à encadrer des jeunes pendant des inventaires. Il était bien trop compétent pour ça. Il se saisit d'un stylo, signa et s'engouffra dans les rayons. Tous les autres étaient encore d'enfiler leurs chaussures de sécurité alors qu'il commençait déjà à répertorier les articles sur le portant. Ce soir, il avait droit à la fin de la collection de printemps d'une marque qui lui semblait aussi tristement banale que les autres. Non pas qu'il était grand amateur de mode, mais bon nombre d'inventaires se déroulaient dans des boutiques de fringues et il commençait à avoir le coup d'œil.
Rapides, précis, ses mouvements étaient ceux d'un habitué. Il ne se sentait pas concerné par les bavardages de ses camarades. Plus vite ils avançaient, plus vite ils termineraient. Zoro souffla. Jamais ces abrutis ne l'intègreraient… S'ils avaient du temps à perdre, tant mieux pour eux mais lui désirait du plus profond de son être retrouver son lit. Il avait investi récemment dans un futon. Il avait été très perturbé d'apprendre que les futons était originellement indiens. Ca brisait le mythe mais bientôt, sa maison serait entièrement japonaise. Vivement qu'il mette assez de côté pour refaire sa salle de bain !
Perdu dans ses pensées, il ne remarqua pas qu'il écrasa le pied délicat d'une jeune femme à sa gauche.
- Bordel Zoro, tu ne peux pas faire plus attention ? hurla-t-elle
Zoro ne prit même pas la peine de regarder qui il avait offensé. Cette voix aigüe qui l'horripilait et la longue crinière rose qu'il captait dans son champ de vision le renseignèrent. Quelle plaie, pourquoi s'était-elle inscrite au même inventaire que lui…
- C'est bon, désolé Perona pas besoin de te mettre dans un état pareil… pesta-t-il
À peine eu-t-il le temps de se remettre à l'ouvrage qu'une tornade blonde apparut à ses côtés.
- Tout va bien ma beauté ? demanda poliment le jeune homme.
- Au moins un qui connaît les bonnes manières, non mais j'vous jure… dit-elle en fusillant Zoro de son regard le plus noir possible
- Je suis dans le rayon juste en face de toi ma douce, si ce goujat te violente encore tu n'as qu'un mot à me dire et j'accours !
Zoro tiqua. Cette voix, il ne la connaissait pas. Il se retourna et fit face à des prunelles sombres qui le fixaient dangereusement.
- C'est à moi que tu causes ? demanda-t-il au blond
- A qui d'autre ? Non seulement avoir une telle couleur de cheveux devrait être interdite, mais en plus tu te permets de mal parler aux femmes ? Quelle fourberie c'est incroyable…
Zoro connaissait Perona, il savait que c'était un petit jeu entre eux. Ils aimaient se chercher, se trouver et se disputer. Ça leur occupait l'esprit pendant que leurs corps bipaient les articles dans une mécanique bien huilée. Jamais il ne lui aurait avoué mais au fond, il la trouvait amusante et distrayante. Visiblement, le blond ignorait tout de leur complicité puisqu'il s'était interposé. Sauf que personne n'empêchait Zoro de faire ce qu'il avait envie de faire. Ce fut plus fort que lui, il ne put résister à la provoquer davantage.
- Elle porte des chaussures de sécurité, rétorqua-t-il sans relever l'allusion à ses cheveux verts. Elle n'a rien senti du tout, elle aime juste râler !
- Je te demande pardon ? cria la concernée
- Tu vois, ricana-t-il, je te l'avais dit…
- Et en plus tu en rajoutes ? Mais vas-y attaque-toi donc à cette pauvre femme sans défense, visiblement c'est tout ce que tu sais faire ! s'indigna le sauveur de Perona
L'ego de Zoro en prit un coup. Le blond pensait que c'est tout ce qu'il savait faire ? Il allait lui faire ravaler ses paroles. Il ne fallait pas réveiller le compétiteur qui sommeillait en lui sans s'y être préparé.
- Tu n'as pas mieux à faire ? répondit-il en regardant le rayon attribué au blond. Tu parles tu parles, mais en attendant tu n'as même pas répertorié la moitié de ce que j'ai fait.
Une lueur de défi se mêla à la colère qui irradiait des yeux de son interlocuteur. Zoro l'ignorait encore mais lui non plus, il ne fallait pas le provoquer. Touché, se réjouit Zoro. L'inventaire allait enfin devenir intéressant…
- Sans tes conneries j'en serais déjà au double. Belle déesse, si tu permets je vais de ce pas corriger les propos de ce malotru.
En adressant un dernier regard déterminé à Zoro, il fila dans le rayon d'en face et s'empressa de se mettre au travail. Son rival entendit le bruit des cintres qui grinçaient, signe qu'il avançait vite. Zoro agrippa le montant le plus proche et se cala sur son rythme. Il l'intensifia peu à peu, espérant garder son avance sur le blond. Celui-ci comprit rapidement son stratagème et accéléra brutalement, le rattrapant. Un sourire de combattant illumina les traits de Zoro. Le goût du défi l'enivrait, son sang pulsait à toute allure. Il n'allait pas perdre.
Les deux rivaux n'avaient plus qu'un portant chacun pour définitivement battre l'autre. Zoro n'avait plus qu'un vêtement à scanner lorsque ses bras furent immobilisés dans son dos. Par reflexe il envoya valser son agresseur mais c'était trop tard, le rire tonitruant de son concurrent résonnait dans le magasin.
- Je confirme, attaquer les pauvres femmes sans défense c'est vraiment tout ce que tu sais faire !
Zoro vit rouge. Il se retourna brusquement vers la personne au sol et la saisit par le bras.
- Mais putain Perona tu ne peux pas te mêler de tes affaires pour une fois ?
Celle-ci lui tira la langue d'un air triomphant avant de clamer :
- Ne sois pas mauvais perdant Zoro enfin, on se relève plus fort de ses échecs !
S'il y avait bien une chose que Zoro ne pouvait supporter, c'était qu'on bafoue sa fierté.
- Ca ne compte pas, j'aurais gagné sans toi ! ragea-t-il sans desserrer sa prise sur son bras
- Arrête, tu me fais mal !
Un violent coup de pied atterrit sur la main de Zoro, l'obligeant à lâcher Perona malgré sa poigne de fer. Il dissimula sa surprise derrière un masque de détermination. Il était rare que quelqu'un ose lui tenir tête et parvienne à le déstabiliser.
- Tu aggraves ton cas tête d'algues ! lança le blond
- C'est de la triche !
- Ce n'est certes pas une victoire dans les règles de l'art mais tu ne peux pas être si méchant envers cette jolie femme ! Elle ne l'a sûrement pas fait exprès, elle a dû tomber et tenter de se rattraper à toi.
- Tu te fous de moi ? l'incendia Zoro
- Ca ne change rien, je t'aurais écrabouillé comme un insecte quand même. J'avais suffisamment d'avance sur toi.
Zoro ne put en entendre davantage. Il serra les poings et se mis en position de combat. Il savait se battre et n'avait pas peur. Le blond le regardait d'un œil, l'autre caché par une mèche. Son expression était sereine. Visiblement, lui aussi avait de l'expérience et il n'hésiterait pas à la mettre à l'épreuve. Ils étaient concentrés, détaillant leur adversaire et anticipant le coup qu'il porterait. La tension était palpable. Leur instinct hurlait la soif de sang, telles deux bêtes incontrôlables ils ressentaient le besoin impérieux d'imposer leur domination à l'autre.
Effrayée à l'idée de se trouver entre eux, Perona s'éloigna. Hors de question de tenter de s'interposer. Elle avait bien trop peur et elle se sentait tout de même responsable de leur conflit… Elle ne parvenait pas à comprendre comment ce qui lui semblait être une simple dispute avait pu dégénérer de la sorte. Une petite pique ne pouvait pas avoir allumé un tel brasier. Ils étaient prêts à se battre. La voix de Smoker les en dissuada.
- Vous travaillez bien mais si le prix à payer est de nous casser les oreilles avec vos conneries non merci ! Remettez-vous au boulot immédiatement tous les trois ou ça va chauffer…
L'air menaçant de leur manager, doublé de leur conscience professionnelle acheva de les remettre au travail. Perona retourna à son poste, boudant d'avoir été remarquée au même titre que ses deux collègues. Elle qui excellait dans l'art d'en faire le moins possible sans se faire prendre, il fallait qu'elle se fasse remarquer à cause de ces deux idiots ! Pour une fois, elle se mit sérieusement au travail dans la crainte d'essuyer une nouvelle remontrance. Elle conserva néanmoins une distance de sécurité avec Zoro. Elle l'aimait bien, suffisamment pour s'autoriser à le chercher mais elle sentait qu'il était sur le fil du rasoir. Un mot et il allait définitivement devenir incontrôlable.
Une colère sourde grognait toujours dans le ventre de Zoro. Un dernier regard entre les deux jeunes hommes scella la promesse implicite qu'ils venaient de faire : ils règleraient ça en sortant…
- Et merde !
Le blond s'était précipité dans les vestiaires pour se changer lorsqu'une notification avait éclairé l'écran de son téléphone. En raison de travaux sur les voies, son dernier train était dans dix minutes… Déchiré entre son honneur face à Zoro et sa colocataire qui l'attendait pour manger, il ne savait pas quoi faire.
- Tant pis pour cette tête de gazon, les femmes sont avant tout ma priorité lâcha-t-il à contrecœur.
Sans plus attendre, il passa sa sacoche par-dessus sa tête et boutonna sa chemise en courant vers la gare.
Zoro patientait déjà depuis plus de vingt minutes sous la pluie des premiers beaux jours. Il ferma les paupières et savoura les gouttes qui coulaient le long de sa mâchoire. Ca ne le dérangeait pas de se battre sous la pluie. Il avait connu pire. Il avait hâte de régler son compte à l'autre coureur de jupons. Celui-ci devait sûrement être en train de s'échauffer, ce qui l'excitait davantage. Il viendrait. Il l'avait lu dans ses yeux. Un tel regard déterminé, il savait le reconnaître quand il le voyait. C'était celui d'un battant. Concentré, il n'entendit pas Perona s'approcher de lui, ses talons claquant pourtant bruyamment au sol.
- Si c'est Sanji que tu attends, tu perds ton temps. Il a filé dès qu'il a fini.
Zoro comprit immédiatement à qui elle faisait allusion. Une ombre passa sur son visage. Pour une fois qu'il croisait un mec qui semblait avoir des couilles, celui-ci se dérobait à la première occasion. L'adrénaline qui l'avait saisi retomba aussitôt. Il se sentait trahi d'avoir un tant soit peu placé son estime en ce jeune homme. Finalement, il n'était peut-être pas si doué que ça pour cerner les gens…
- C'est un mec bien. Contrairement à toi, lui doit savoir que se battre ne sert à rien.
- Je m'en fous, grogna Zoro.
- Tu sais, rajouta Perona, je le croise de temps en temps. Il fait beaucoup d'inventaires mais jamais aux mêmes heures. Je ne sais pas ce qu'il fait dans la vie pour avoir un emploi du temps aussi instable. Étudiant ? Je ne pense pas, les cours sont fixés pour le semestre… Mais quand même il fait jeune, en fait c'est bien possible qu'il soit étudiant.
Zoro ne l'écoutait déjà plus et la planta avec son parapluie devant le centre commercial pour se diriger vers sa voiture. Il déposa d'un geste rageur sa sacoche sur le siège passager qui était vide, démarra le moteur et enclencha la marche arrière pour sortir du parking. Alors qu'il s'engouffrait dans le rond-point et roulait plus vite qu'il ne le devrait sur la route humide, une seule pensée résonnait en lui. Sanji. Ce lâche s'appelait Sanji.
J'espère que ce premier chapitre est à votre goût !
Je réponds toujours aux reviews donc n'hésitez pas à me faire part de vos impressions.
Sur ce, à la semaine prochaine mes mugilecteurs !
