Auteur : Lilybulle ou Blackroses.

Crédits : tous les personnages appartiennent à Bisco Hatori sauf ceux qui ne vous disent rien. Un petit passage vous rappellera peut-être la rencontre de Yuki et Shuishi dans Gravitation. Paroles de Tu es mon autre de Lara Fabian.

Rating : T ou +13 à cause du shonen ai et de la possibilité de scènes légèrement dénudées (pas sûr, mais bon).

Couples : Haruhi et Hikaru, Kyoka et Tamaki, Kaoru et un nouveau personnage.

Note : je sais que je n'ai pas le temps, je sais que j'ai encore deux fics en cours, mais j'avais envie d'écrire cette fic tout de même ! J'espère qu'elle vous plaira.

Note1 : pensées en italique.

Xxxxxxxxxxxxxx

Seule mais admirée de tous, je déambulais parmi les gigantesques couloirs du très select établissement Saint Lobelia. Au sein de cette académie, deux règles étaient reines : un, la fortune et deux, être une jeune fille pure. Bien que le deuxième concept ne me convienne pas tout à fait, j'étais relativement heureuse dans cet endroit si particulier. Actuellement en première A, j'avais réussi au fil des années à créer de multiples liens d'intérêts avec la plupart des élèves de ma section. Je stoppai un instant ma marche, à cause d'un attroupement dû à l'apparition du cercle Zuka. Pour tout vous avouer, je trouvais ces filles relativement exaspérantes, mais je m'en étais fait des alliées fidèles. Question de stratégie. Quelques étudiantes me sourirent et je fis demi-tour. Je n'avais pas le temps d'attendre que le blocage se dissipe. L'horloge du majestueux clocher sonna trois fois, annonçant la fin des cours. Je soupirai et sortit mon portable de mon sac, lorsque l'une de mes camarades de classe m'interpella.

- Hinata-san !

- Que puis-je faire pour toi ?

J'avais adopté ma voix la plus aimable et la plus douce possible.

- Est-il vrai que vous ne pourrez pas vous joindre à nous lors de la prochaine représentation du cercle Zuka ?

- C'est exact Maya-san et j'en suis confuse. Toutefois, le devoir m'appelle ailleurs et il m'est impossible d'agir autrement.

Elle agita ses bras à la manière d'un ventilateur.

- Ce n'est rien Hinata-san ! C'est juste que vous êtes tellement aimée, que chacune de nous regrette votre absence.

- Merci, ça me touche énormément. Bonne après-midi Maya-san.

Que d'hypocrisie dans tout ceci. Première de ma classe et fille d'un milliardaire, j'étais l'objet de bien des attentions de part mon statut. Toutefois, je ne possédais aucun réel ami. Aucun. Je n'en n'avais pas besoin de toute façon car personne ne m'avais jamais comprise : ni les garçons qui me convoitaient ni les autres filles. Pourquoi ne parvenait-il pas à intégrer la notion de paradoxe ?

Moi et mon jumeau. Lui, le yang, l'homme et moi le yin, la femme. Deux opposés unis pour former un tout. Complémentarité et différence. Il était l'homme que je j'aurais pu être et j'étais la femme qu'il n'était pas. La nature en avait décidé ainsi : deux visages semblables, les mêmes cheveux, les mêmes yeux perçants, la même beauté dans deux corps fondentalement différents. Jadis, quand nous étions enfants, nous n'existions pas l'un sans l'autre et nous ne vivions que pour l'autre. Notre lien était si fort que rien ne semblait pouvoir l'altérer. Cependant… vint l'âge de l'adolescence, cette période maudite où tout changea pour nous. Chacun acquérit peu à peu les attributs distincts à sa nature et les gens parvinrent alors à nous identifier : « le plus petit de vous deux est une fille, donc c'est Hinata ! », ou encore « Hinata est forcément celui des jumeaux qui a de la poitrine » ou autres fantaisies du genre. Mis à part notre nouvelle morphologie, nous nous ressemblions toujours autant. Si un jour nous décidions de nous travestir, personne ne le remarquerait… Pourtant, mon frère a commencé à s'éloigner de moi à cause de notre père. Il décida de nous placer dans des écoles distinctes, lui à Ouran et moi à Saint Lobelia, puis il nous fit dormir dans des lits puis dans des chambres séparées. Pourquoi ? Je lui en voulais tellement… d'autant plus que mon frère a obéi comme un automate. Chaque jour qui passait, il s'évertuait à creuser un fossé entre nous deux en feignant de ne pas voir ma douleur. Toutefois, quoi qu'il fasse, notre lien était incassable et au fond de lui, il le savait. Parfois, il arrivait même qu'il revienne vers moi quand la pression sur ses épaules se faisait trop forte ou quand il avait besoin de montrer ses faiblesses à quelqu'un.

Il était mon jumeau, mon antithèse, ma moitié complémentaire. Nous ne pourrions exister sans l'autre car si du noir ou du blanc, l'un est absent, le gris ne peut exister. Nous étions pareils et différents à la fois. Quel étrange contradiction, n'est-ce pas ?

Twins.

Je savais qu'un jour où l'autre cela arriverait. Je le savais et pourtant j'ai tenté de feindre l'ignorance. C'était un fait : Hikaru finirait par se rendre compte de ses sentiments envers Haruhi. C'était inévitable. Moi qui avais toujours imaginé que nous resterions à jamais ensemble… quelle naïveté. Quinze jours. Quinze jours interminables qu'ils sont ensembles. Avant de se déclarer à Haruhi, mon frère avait eu la touchante délicatesse de m'en parler et de me prévenir. Que vouliez-vous que je fasse ? Que je lui demande de renoncer à elle pour moi ? Non, je n'étais pas si égoïste. Malgré tout, une peine lancinante me tailladait le cœur et me faisait énormément souffrir. Le pire dans cette histoire était que je n'avais personne à qui me confier. Qui serait en mesure de comprendre la nature de mes sentiments ? Comment expliquer à quelqu'un ce lien particulier qui unit les jumeaux. Personne. Personne ne comprendrait.

Ainsi, je décidai de marcher un peu dans la douceur de la nuit afin de me changer les idées. Alors que je traversais une ruelle éclairée par un simple vieux lampadaire, le vent se leva et une feuille de papier vint vers moi. Une jeune fille courrait derrière. J'attrapai la feuille et lut le texte qui y était inscrit. L'espace d'un instant, mon cœur s'arrêta devant la justesse et la portée de ces simples mots.

« Ame ou sœur
Jumeau ou frère

Qui fait de toi mon autre
L'être reconnu
Il n'y a rien à comprendre
Et que passe l'intrus
Qui n'en pourra rien attendre
Car je suis seule à les entendre
Les silences et quand j'en tremble

Toi, tu es mon autre
La force de ma foi
Ma faiblesse et ma loi
Mon insolence et mon droit

Moi, je suis ton autre
Si nous n'étions pas d'ici
Nous serions l'infini

Et si l'un de nous deux tombe
L'arbre de nos vies
Nous gardera loin de l'ombre
Entre ciel et fruit
Mais jamais trop loin de l'autre
Nous serions maudits
Tu seras ma dernière seconde
Car je suis seule à les entendre
Les silences et quand j'en tremble

Toi, tu es mon autre
La force de ma foi
Ma faiblesse et ma loi
Mon insolence et mon droit

Moi, je suis ton autre
Si nous n'étions pas d'ici
Nous serions l'infini »

Quelques larmes perlèrent malgré moi de mes yeux déjà rougis à cause des jours précédents. Qui était cette jeune demoiselle pour avoir réussi à retranscrire ainsi ce qu'était ce lien ? Comment avait-elle réussit à mettre des mots sur ces sentiments paradoxaux propre aux jumeaux ?

Elle s'approcha lentement de moi. Elle portait une capuche et l'obscurité ambiante m'empêcha de discerner nettement son visage.

- Vous pourriez me rendre mon texte s'il vous plaît ?

- Bien sûr.

Je lui tendis et elle le saisit doucement.

- Vous avez un réel talent d'écrivain pour être parvenu à retranscrire si parfaitement ce que l'on ressent quand l'on a un jumeau.

- Merci. C'est gentil. Mais comment avez-vous su que je parlais des jumeaux ?

- J'en ai un, et votre écrit m'a profondément touché. Jamais je n'aurais cru possible que quelqu'un puisse comprendre.

Elle sembla sourire.

- Oui, moi aussi j'ai un jumeau et il est…

- Ton autre, n'est-ce pas ?

- Tout à fait.

Elle tourna alors les talons.

- Je dois partir, désolé.

- Quel est votre prénom, talentueuse demoiselle ?

- Hinata. Et vous ?

- Kaoru. Kaoru Hitachiin.

- Au revoir Kaoru.

Elle disparut sans que je n'ais eu le temps de lui demander son nom de famille. La reverrais-je un jour ?

Il est mon autre.

Ce garçon, le reverrais-je un jour ? Hitachiin… Kaoru Hitachiin. Plus j'y pensais, plus ce nom me disait quelque chose. Et s'il était dans l'école de mon frère ? Je devais absolument en avoir le cœur net, car il était la première personne à me comprendre ainsi.

A suivre… Reviews ??

Prochain chapitre : Kyoka et Tamaki, Kaoru et l'inconnue…