Voilà le premier chapitre, c'est la première fois que je poste quelque chose que j'ai écrit donc soyez cléments s'il vous plait Cette fiction s'inspire du monde créé pas C. dans ses chroniques de Narnia mais n'inclut pour le moment aucun personnage des livres même si je ne dis pas que cela n'arrivera jamais. N'hésitez pas à me donner votre opinion dans les reviews, j'aimerais vraiment savoir ce que vous en pensez et ce que la critique soit bonne ou mauvaise. Si cela vous plait je posterai le deuxième chapitre la semaine prochaine puisque il est déjà écrit.

Bonne lecture.

-Emily James-

J'ai toujours ce sentiment de vide, comme si je n'étais pas à ma place, comme si je n'appartenais pas à ce monde. Je vais à l'école, j'ai des amis. Enfin, si l'on peut appeler ça des amis. Je ne suis pas sûre qu'ils soient pour moi ce que l'on peut appeler des amis. Ils sont gentils, il arrive que l'on s'amuse ensembles mais jamais je ne parviens à réellement m'attacher. Je suis avec eux physiquement mais dans ma tête je suis très loin. Dans un monde différent, un monde que je me suis construit. Un monde à moi, un monde auquel j'ai l'impression d'appartenir.

Nous venons tout juste de déménager dans la banlieue de Londres. Mes cartons ne sont pas encore défaits, j'observe la nouvelle vue de ma chambre. C'est calme, tellement calme. Dans deux jours ce sera la rentrée des classes. Mon uniforme bleu marine est déjà suspendu à la poignée de ma porte sur un cintre. La pièce sent la poussière mais elle me plait. C'est un grenier qui a été aménagé. Le mur du fond est tapissé d'étagères et une cheminée trône sur le mur de droite, à côté d'une grande armoire en bois. Je viens de dérouler un tapis devant la cheminée et j'ai installé un petit fauteuil vert par-dessus, en prévision de mes jours d'ennui près du feu. Au fond il y a mon petit lit en fer forgé que j'ai récupéré dans une brocante. A dire vrai il ne manque plus que mon bureau qui viendra se placer près de mon lit. Alors ma chambre sera parfaite. Avec un sourire, je m'assois en tailleur par terre et j'entreprends de vider le premier carton. J'en sors mon plaid puis je commence à ranger vêtements, bijoux, livres, draps, fournitures scolaires pour terminer par mon petit carnet de croquis avec sa couverture en cuir noir. Je me mets à le feuilleter rêveusement, on y trouve des paysages merveilleux, un château moyenâgeux. Bref, on y trouve tous mes rêves. Tant de choses contenues dans un si petit livre.

….

Voilà un mois que l'école à recommencée. Cette nouvelle école est tout ce que j'ai toujours détesté. Le simple plaisir d'apprendre n'existe pas. Ici les élèves sont prêts à s'entre tuer pour obtenir les meilleurs résultats. Les bagarres y sont d'ailleurs fréquentes. Les professeurs ne cessent de nous pousser à travailler encore plus afin d'obtenir de meilleurs notes. Plus le temps passe, plus je me referme sur moi-même, sur mon monde imaginaire et plus mes notes dégringoles. C'est ainsi qu'on entend régulièrement les cris de mes parents résonner dans la maison. Bien évidemment, il est inutile de préciser que je ne me suis pas fait d'amis.

Souvent, comme aujourd'hui, je descends dans le jardin pour travailler. Je m'y sens mieux, plus sereine. Il est devenu mon échappatoire. C'est adossée au mur du fond du jardin que je le vois, un éclair brillant vert au milieu de l'herbe. Intriguée, je m'approche. Après avoir gratté la terre quelques secondes, j'en extirpe une bague toute simple, verte. J'ôte la poussière restante à l'aide du tissu épais de ma jupe. La bague se révèle alors dans toute sa splendeur. Simple, certes, elle n'en est pas moins d'une beauté attractive. Elle scintille sur ma paume. Je me décide alors à la passer à mon doigt. Etonnement, la bague me va parfaitement. A la vision de cet anneau sur ma peau laiteuse, j'ai un pressentiment. A mains nues, je me mets à gratter la terre, alors qu'un petit tas commence à s'amonceler, je découvre le saint graal : une autre bague. Non pas verte, mais jaune. Ravie de mes trouvailles, je monte les ranger dans le premier tiroir de mon bureau.

Dimanche matin, mon cahier de Maths et moi, en tête à tête. C'est fascinant combien la pression peut me faire perdre mes moyens. L'année dernière mes notes en Maths, et dans toutes les autres matières d'ailleurs, étaient excellentes. Là je ne suis même plus capable de retenir ces fichues formules.

Cela fait maintenant 1h que j'essaye d'imprimer dans ma tête ma leçon de trigonométrie. Peine perdue.

De rage, je referme mon cahier et me dirige vers mon étagère où j'attrape, entre deux romans d'aventure, mon carnet de croquis. Un crayon de papier à la main en plus de mon petit carnet noir, je m'installe sur mon fauteuil vert, en face de la cheminée. Malheureusement, il ne fait pas encore assez froid pour l'allumer. J'aime tellement sentir la chaleur des flammes sur ma peau, cette caresse brulante qui me fait me sentir mieux. Enfin, tant pis, j'ai toujours mes rêves que je peux coucher sur le papier. Alors je dessine. Un paysage, j'en ai rêvé cette nuit, j'aimerai ne pas l'oublier. Une vallée étroite avec des conifères. Au bout de celle-ci, un petit village avec un peu plus haut sur la montagne un château aux reflets argent. Dans mon rêve je volais à l'aide de grandes ailes en plumes blanches, tel Icare (1), traversant la vallée pour aller jusqu'à ce beau château. C'était comme rentrer chez soi, simplement je n'y suis jamais arrivée puisque c'est le moment qu'a choisi mon charmant réveil pour émettre son cri strident annonçant le commencement d'une nouvelle journée. Je tourne la page de mon carnet pour cette fois-ci dessiner deux petites bagues. Encore. Je ne sais pas pourquoi je continue à dessiner ces bagues, cela doit faire maintenant le huitième dessin que j'effectue d'elles. Et pourtant je ne les ai jamais mises depuis que j'ai passé à mon doigt la bague verte le jour où je l'ai trouvé. J'ai cet étrange sentiment que je me dois de la porter uniquement lors de circonstances exceptionnelles. Or ma vie n'a pas grand-chose d'exceptionnel. Alors je les regarde simplement, obnubilée par leur beauté. Oui je sais c'est assez ridicule d'être attiré de cette manière par des bagues, mais je ne parviens pas à m'en empêcher.

(1)cf mythologie grecque