VIS TA VIE

- 1 : De retour au Terrier -

Minuit, le Terrier. Pour la première fois en 5ans, un bruit se fit entendre dans la cheminée. La dernière fois que cela était arrivé, une jeune fille avec des cheveux roux était apparu au retour d'une fête. Molly Weasley réveilla rapidement son mari, Arthur.

"Il y a quelqu'un dans la maison !"

Arthur n'apprécia pas tellement de se faire réveiller à cette heure avancée de la nuit, mais voyant sa femme inquiète, il s'asseya, enfila ses chaussons et descendit en baillant.

"Retournes dormir papa, c'est que moi."

C'était justement cette jeune femme rousse qui venait d'arriver. Arthur ne se fie pas prier et remonta se coucher. A peine couché, il sentit un coup de coude dans son dos.

"C'était quoi ?"

"Ginny…"

Molly s'asseya dans son lit "Qu'est-ce qu'elle fait ici ?"

Sans attendre de réponse, Molly poussa les draps sur son mari déjà endormi, et se dirigea vers la chambre de Ginny. Celle--ci était sur son lit, mais Molly pouvait entendre qu'elle ne dormait pas encore. Son cœur se ressera, Ginny pleurait. Molly pensa immédiatement que quelque chose s'était passé. Elle se fit une place sur le lit et carressa les cheveux de sa fille. Ginny avait maintenant 24ans et allait sur ses 25, et de plus en plus, elle ressemblait à sa mère à son âge, bien que plus mince et les cheveux courts.

"Ginny… Que s'est-il passé ?"

Se blottissant contre sa mère, Ginny ne dit rien.

"Ma chérie, c'est … ?"

Molly avala durement sa salive.

"C'est Paul ?"

Après s'être séparée du célèbre Harry Potter, Ginny avait décidé de ne plus avoir d'histoires avec les hommes pendant plusieurs années. Mais deux ans après la sortie de Poudlard, Ginny avait rencontré Paul Dyson. Ce n'était pas vraiment son genre d'homme. Et il avait dû être patient plus d'une année avant d'espérer un rendez vous galant avec elle alors que toutes les autres filles auraient sans doute accepter sur le champ. Paul était en effet un héritier d'une des plus grandes familles d'Ecosse, mais Ginny, qui n'avait jamais été attiré par l'argent, n'avait pas été impressioné par les nombreux cadeaux qu'il lui avait fait. Lorsqu'elle avait accepté le rendez vous, elle avait pensé que ça ne lui ferait pas de mal de sortir avec quelqu'un d'aussi généreux et gentil que Paul. Ce n'était pas la grande passion qu'elle avait éprouvé pour Harry, mais Paul était quand même un jeune homme très attirant. Beaucoup avaient aimé leur histoire d'amour, celle du conte de fée, où le jeune homme riche tombe amoureux de la jeune femme sans le sou. Mais Paul n'était décidement pas le genre de personne qui rabaissait les gens, et il répétait souvent que Ginny, même si elle n'avait pas d'argent, était plus intelligente que n'importe quelle petite pimbêche bien née.

Ginny n'avait jamais travaillé. Pendant l'été qu'ils avaient passé tous les deux sur une île exotique, Paul était tombé gravement malade. Ils avaient pris le premier avion et avaient visité les meilleurs spécialistes. Tout cela c'était avéré inutile, Paul était condamné, et les médecins ne leur laissèrent que peu d'espoir. Depuis 2ans, Ginny avait passé tout son temps avec Paul, soit en voyageant, soit en restant près de son lit.

Ginny arriva à prononcer quelques mots. Molly comprit que Paul n'allait pas bien, mais qu'il était toujours en vie. Elle était venue ici, seulement pour recevoir du réconfort de la part de ses parents. Molly embrassa sa fille sur le front et lui dit de rester au Terrier tant qu'elle le désirait.

Le matin suivant, Ginny se réveilla avec les yeux rouges d'avoir pleuré la veille. La maison était silencieuse mais elle pouvait entendre des bruits venant de la cuisine. Sa mère était déjà en train de cuisiner. Elle reconnut l'odeur de la viande qui rotissait dans le four. Elle regarda sa montre. Déjà 13h. Pour la première fois en plusieurs semaines, elle avait dormi plus de 7heures. Peut être que laisser Paul pendant quelques jours la remettra en pleine forme. Après tout, les parents de Paul étaient à ses côtés, elle serait alors plus utile d'être ici, et de se reposer.

Quand Ginny entra dans la cuisine, elle vit sa mère entourée de nombreuses casseroles. Elle rêvait d'avoir le talent cuisinier de sa mère, mais elle avait beau essayer, elle n'y arrivait pas.

Molly sentit un bisou sur sa joue. Elle adorait avoir son unique fille près d'elle.

"Bien dormie ?"

"Mieux que jamais…"

Aussitôt qu'elle eut dit ça, une célèbre tête passa par la fenêtre ouverte de la cuisine.

"Salut Molly !"

Tous deux surpris, Ginny et Harry se fixèrent un moment, chacun n'en croyant pas ses yeux de voir l'autre.

"Ginny ! Je savais pas que tu étais là !"

La tête d'Harry disparut de la fenêtre et quelques secondes plus tard, il apparut dans la cuisine, embrassa Molly sur la joue. Ginny était plus que surprise, depuis quand Harry se montrait si affectueux avec sa mère ? Elle était au courant qu'il passait souvent au Terrier ces derniers temps, ayant déménagé dans le voisinage.

Il s'assit en face de Ginny et déroba une tranche de tomate que Molly venait de couper. Il semblait relax mais un peu mal à l'aise vis à vis de Ginny.

"Alors ? Comment vas tu ?"

"Ca va." Elle sourit maladroitement.

Cinq ans après leur séparation, aucun des deux ne savaient ce qui s'était vraiment passé entre eux. Ils s'était très vite mis ensemble et s'étaient séparés de suite. Ginny avait été amoureuse d'Harry pendant des années et lui ne l'avait remarqué seulement un mois avant qu'il ne finisse sa septième année à Poudlard. En mai, ça avait commencé, en Août c'était fini.

Harry avait quitté l'Angleterre pendant quelques mois et Ginny s'étaient lancée corps et âme dans ses études jusqu'à ce qu'elle rencontre Paul. Ginny et Harry s'étaient ensuite revus seulement deux ou trois fois et il y avait toujours eu cette impression de non-dits et de malaise, comme si tout n'avait pas été expliqué entre eux. Mais Ginny avait désomais Paul et Harry avait eu bien d'autres filles dans ses bras.

L'amour entre eux avait disparu, du moins c'est ce que pensait Harry jusqu'à ce qu'il revit Ginny ce jour là.

Elle avait changé, pas de doute. Elle semblait plus sûre d'elle, plus mature. Il savait qu'elle n'étais pas aussi heureuse qu'elle l'aurait voulu. Quand il était revenu du Canada, il avait passé des semaines au Terrier avant qu'il aménage dans une maison en bas de la rue. Molly et lui étaient devenus de vrais amis et partageaient tout le temps les dernières nouvelles de tous les Weasley.

Harry regarda Ginny. Elle avait dû arriver dans la nuit car il était passé le soir même et elle n'était pas encore là. Elle paraissait fatiguée.

"T'es sûre ? T'as pas l'air…"

Harry s'aperçut qu'il n'aurait pas dû dire ça. Autant il se sentait à l'aise avec d'autres femmes, autant avec Ginny, il n'était pas du tout. Evidemment, le fait qu'elle n'arrêtait pas de rougir quand elle était petite dès qu'il l'approchait n'avait pas aidé. Et puis après, leur très courte relation. Les choses étaient différentes avec elle, il ne comprenait pas exactement pourquoi.

"Mais bon, ça va s'arranger, t'as pas encore goûter à la nouvelle recette de ta mère ?"

"Non pas encore."

Ginny s'était forcée de ne pas lire les journaux ou les livres qui parlait de l'homme aux yeux verts. Mais elle ne pouvait pas ignorer qu'il avait une vie assez active ces dernières années. Un joueur de Quidditch avait ses fans et elle savait qu'il avait eu pas mal d'histoires avec des femmes. Elle se rappela de Sophie.

"Comment va Sophie ?"

Harry sourit. Alors Ginny avait réellement arrêté de s'intéresser à lui. Sinon elle aurait du savoir que la nouvelle s'appelait Julie.

"Julie".

Ginny s'excusa. "Navrée, je croyais que c'était Sophie."

Harry répondit avec une petite lueur dans les yeux. "C'était. Mais maintenant, c'est Julie."

"Qu'est-ce qu'il s'est passé avec Julie ?"

"Sophie."

"Oui, oui, Sophie, Julie, Cathy, Ginny…. Tu collectionnes les 'i' ?"

Il la regarda, un peu surpris. Ginny s'était mis dans la liste. Il ne savait pas non plus pourquoi mais ça aussi ça le mettait mal à l'aise, qu'elle débite ses anciennes petites amies sans qu'elle en soit gênée.

"Ca n'a pas marché."

"Ca arrive."

Harry voulait demander des nouvelles de Paul, il voulait savoir pourquoi Ginny était là. Mais il se retint, il ne voulait pas la fâcher ou la vexer, ni voir d'ombre dans ses yeux.