Anthology

NdlA : Bonjour et bienvenue sur la première page du grand AU/UA promis ! Je rappelle ou apprend à ceux et celles qui ne le savent pas que AU signifie Alternate Universe, et donne UA en français pour Univers Alternatif. Il s'agit d'une transposition de personnages dans un monde parallèle, ce qui donne lieu à une nouvelle vision des choses… Tout en gardant le caractère et l'âme des personnages en question. Après tout, c'est bien un des thèmes de l'œuvre des Clamp ! Je vous laisse donc lire le prologue, et deviner ce que va être la suite…

Avertissements : Le rating ainsi que la longueur du chapitre sont totalement indépendants à chaque fois, aussi peut-on aller d'un Rating K+ à un M d'un chapitre à un autre, comme on peut varier aisément de deux pages à une douzaine… Vous comprendrez, je pense, facilement pourquoi au fur et à mesure de votre lecture. Merci de me lire… !

On démarre avec quelques bouts de spoilers des derniers chapitres parus au Japon. Après chapitre 169, mais je ne précise rien !

Le prologue est dédié à Na-chan, fidèle lectrice et grande auteure.
Tu vois, parce que j'ai pensé à ta dédicace, je suis allée plus vite !

(si si, c'était parti pour être encore plus long…)

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Japon, en des temps non spécifiés - Prologue

Un baiser de Fye, c'était toujours magique.

Tant d'histoires autour de ses pouvoirs, qu'il les utilise ou non, qu'ils soient gigantesques ou pas tant que ça, qu'ils augmentent en puissance chaque fois ou pas… Alors que la magie de Fye n'avait rien à voir avec quelques runes tracées dans les airs ou quelque illumination destructrice.
Non, rien à voir. La magie de Fye, Kurogané pouvait pleinement la ressentir, la toucher, l'apprécier. Dans chaque baiser qu'il échangeait avec son blondinet, c'était une surprenante électricité, pas franchement désagréable, qui faisait valser à en donner le tournis douceur, passion, tendresse, envie, pleurs et colère, bonheur et espoir – couleurs du paradoxe du ciel entre nuit et jour, ou jour et nuit.
La magie de Fye pour Kurogané, c'était Fye lui-même, et tout ce qu'il offrait de lui sans la moindre défiance. Un jardin secret, mais partagé. Le goût de vivre que le brun voyait grandir chaque fois un peu plus dans les yeux du blond, le rendant fier d'y être pour quelque chose et lui procurant cette exaltation, cette sensation d'invulnérabilité que n'importe quel combat n'avait jamais pu lui donner, parce qu'il y manquait ce sentiment qu'autrefois pourtant Kurogané accusait d'affaiblir les cœurs.

Le sourire de Fye, c'était la seule vraie magie aux yeux de Kurogané.

Et ce soir-là, il illuminait toute la pièce bien mieux que les quelques bien pâles bougies placées dans un coin. Sa peau claire contrastait avec les draps carmins dans lesquels il était paisiblement étendu, une étincelle calme brillant dans ses yeux au même rythme que son souffle régulier traversait ce sourire, ce sourire qu'il ne pouvait retenir – tellement opposé à cet ancien sourire qu'il ne pouvait supporter -, expression satisfaite et langoureuse d'après l'amour.

Il regardait Kurogané, allongé tout contre lui, jouer sans trop y penser avec une de ses mèches blondes qu'il avait relâchées et qui auréolaient son visage plus beau que jamais. Son silence suffisait, car les yeux avec lesquels il regardait le brun, c'était bien lui. Et en répondant légèrement au nouveau sourire qu'il lui offrait, Kurogané se pencha pour l'embrasser encore. Quoi d'autre que de la magie pouvait créer aussi souvent un sourire spontané et sincère sur le visage de ce guerrier si renfermé ?

- Dis Kuro-chan… murmura presque Fye comme le brun se rallongeait sur le dos, l'attirant contre lui.

L'interpellé ne répondit pas de vive voix. Comme le blond venait pencher sa tête blonde au-dessus de lui, il lui adressa simplement un regard interrogateur.

- Pourquoi est-ce que Tomoyo-hime a enroulé du fil rouge autour d'une de tes mèches de cheveux et autour de mon doigt ? reprit alors Fye en soulignant ses paroles d'un geste vers ladite mèche par ledit doigt. Qu'est-ce ça veut dire ?

Kurogané se pétrifia. Il avait oublié le coup que lui avait fait la princesse, pour le forcer à « accélérer les choses » comme elle disait… Et c'était réussi, maintenant que le mage était intrigué, il n'allait certainement pas réussir à le faire passer à autre chose. Comprenant que c'était donc maintenant… Ou jamais… Kurogané fit mine de réfléchir pour tenter de préparer une stratégie de secours. Du rouge fit cette fois son apparition sur ses joues en les teintant légèrement, et il répondit tant bien que mal :

- C'est le fil rouge du Destin…
- Du Destin ? répéta Fye en penchant délicatement la tête, faisant danser quelques unes de ses mèches blondes. C'est-à-dire ?
- C'est… Hum… Une vieille légende selon laquelle les euh… Comment dire… Deux personnes, tu sais… Faites l'une pour l'autre, tout ça…
- Les âmes sœurs ? proposa le blond, amusé par la timidité soudaine de son gros dur de ninja.
- Ouais voilà… Que les âmes sœurs sont reliées par un fil invisible, le fil rouge du Destin…

Très intéressé par la nouvelle, Fye approcha pensivement son doigt, où était enroulé du fil, de la mèche de Kurogané, jouant à lier les deux traces de rouge.

- Mh… Alors, si Tomoyo-hime a fait ça, ça veut dire…

Il ne termina pas sa phrase, invitant d'un regard Kurogané à compléter– de ces regards auxquels le ninja ne pouvait même pas rêver résister.

- Humph… ça veut dire… commença laborieusement ce dernier en détournant son propre regard, espérant peut-être détourner aussi sa rougeur qui s'accentuait. C'est une manière de signifier que… Deux personnes sont destinées à… A vivre ensemble… - il prit une courte respiration – Semarierparcequ'ellesnepeuventpasvivrel'unesansl'autre.

Il sentit qu'il rougissait à présent furieusement. Il fit en sorte d'éviter de croiser le regard de Fye, mais c'était chose bien difficile puisqu'il se tenait littéralement sur lui… En soupirant, il réalisa qu'en plus, il s'était coincé tout seul en attirant le blond vers lui, et qu'il n'avait absolument pas le cœur à le repousser pour se sortir de ce « pétrin ». Surtout que Fye, à présent, souriait plus que jamais, amusé par l'attitude de son ninja, et une étrange lueur brillant dans ses yeux.

- Tu peux me répéter ça plus lentement Kuro-min ? insista-t-il en cherchant à croiser les yeux rouges.

Il y parvint, et le ninja ne pouvait plus échapper aux beaux yeux vairons du blond. Il se dit qu'il était ridicule, à repousser « le moment » depuis si longtemps maintenant, et d'essayer de le repousser encore. Il prit la main de Fye à laquelle était attaché le fil rouge pour se donner du courage, et reprit comme il put :

- A se marier… Et…
- Et ?

Alors seulement, Kurogané vit ce qu'il avait sous les yeux depuis des jours… Depuis qu'ils étaient arrivés au Japon et que les éléments semblaient enclins à les laisser vivre en paix… Depuis que l'un et l'autre s'étaient remis de leurs blessures… Depuis qu'ils se laissaient mutuellement s'approcher…

Un Fye qui n'attendait que ça, que les quelques mots d'une promesse implicite mais puissante, la respiration retenue et les yeux remplis d'une attente pleine d'espoir.

- Fye… souffla-t-il, et il lui sembla que le blond s'accrochait à ses lèvres.
- Oui ?
- Le fil rouge, c'est…

Il prit une grande aspiration, tandis que Fye ne respirait même plus.

- C'est parce que je voulais te demander de m'épouser.

Et c'était dit. Le silence reprit ses droits incontestables dans la chambre, et muré dans son angoisse, à nouveau Kurogané ne voyait plus, attendant la réponse à laquelle il n'osait même pas croire. Il ne voyait plus, que Fye reprenait enfin sa respiration, qu'il lui semblait que son cœur se remettait à battre, qu'il avait l'impression de renaître… Et que des larmes perlaient aux coins de ses yeux.

- Kurogané…

En entendant son prénom murmuré en entier, le ninja releva vivement la tête et, à sa grande stupeur, vit des larmes couler sur les joues de Fye, pour atteindre son sourire le plus… Magique.

- Tu… En as mis du temps…

Au bord de la panique, Kurogané se redressa pour mieux prendre Fye dans ses bras, essuyant d'un geste mal assuré ses larmes.

- Je suis désolé, dit-il. Je… Ne savais pas, si tu voudrais t'attacher à quelqu'un, à… A moi.

Un rire léger et cristallin s'échappa des lèvres du blond.

- Tu es bête, Kuro-myu, fit-il en passant ses bras autour du cou de son amant. Je suis attaché à toi… Depuis le tout début.

Il releva alors la tête pour regarder le brun dans les yeux, et pour ce dernier, ce fut encore de la magie qui traversa ses lèvres :

- La réponse est « Oui ». Je veux t'épouser, et vivre avec toi pour toujours aux yeux de tous, parce que vivre, je n'y arrive pas sans toi.

L'instant qui suivit fut un baiser, empli du soulagement qu'éprouvent deux âmes sœurs qui hésitaient encore à faire confiance en ce fil rouge… Alors qu'il les avait toujours relié à l'instant même où leurs regards se croisaient pour la première fois.

Il est de ces choses que l'on sait, mais qu'il est difficile de dire, alors qu'il est nécessaire de les dire. Ainsi un Je t'aime murmuré par l'un fit bondir le cœur de l'autre, alors qu'en réalité… Ils le savaient tous deux déjà très bien.

D'ailleurs, pas si loin de leurs baisers, une petite princesse répondant au nom de Tomoyo souriait à une femme dont l'image était renvoyée sur un mur par l'un des Mokona.

- Ce doit être fait maintenant je pense, disait justement Tomoyo.
- Oui… répondit la Sorcière des Dimensions, et un sourire énigmatique et doux étira ses lèvres en réponse. Le Destin peut à nouveau reprendre son cours initial.

Mokona sautilla joyeusement jusqu'à atterrir sur les genoux de la princesse.

- Alors Kurogané et Fye vont se marier ? s'écria la bestiole.
- Oui, Kurogané s'est enfin décidé, répondit-elle, mais chut… S'il apprend que tu es déjà au courant il va s'énerver, tu sais comment il est…
- Oui ! Mokona sait ! Kurogané est un grand timide ! Tout le monde savait qu'ils étaient âmes sœurs !

Les deux femmes se mirent à rire, leur victime ne se doutant pas le moins du monde qu'il était leur sujet de conversation actuel. Mais Tomoyo reprit tout de même son sérieux.

- Mais il a besoin de Fye-san… Comme Fye-san a besoin de lui. Il était important que cela soit exprimé entre eux par une promesse… Et cette promesse agit sous la forme du mariage.

Sous le charme, Mokona sautilla de plus belle, en ponctuant chacun de ses bonds de :

- Oui ! Mokona savait ! Kuro-wan et Fye sont heureux tous les deux ! Et il va y avoir une grande fête ! Mokona boira du saké !
- J'espère qu'ils vont vite nous l'annoncer, dit en riant la jeune princesse. Ou Mokona va avoir du mal à se retenir !
- J'espère aussi, répondit Yuuko. Je n'ai pas envie d'attendre indéfiniment le saké !

Tomoyo, attendrie et songeuse, regarda un instant Mokona et la Sorcière des Dimensions émettre des projets pleins de saké pour le mariage.

- Yuuko-san, finit-elle cependant par dire, Kurogané et Fye auraient-ils pu ne jamais se rencontrer ?
- Que veux-tu dire ? répondit la Sorcière d'un sourire qui en disait pourtant bien plus.
- Ils sont chacun nés dans un monde différent après tout… C'est étrange de se dire que Fei Wong Reed aura peut-être contribué à réunir deux âmes sœurs, sans le savoir et par hasard.

Le sourire de Yuuko s'agrandit.

- Le Hasard n'est pas de ce monde… Ni d'aucun autre. Deux âmes sœurs finissent toujours par se rencontrer, dans un monde ou dans un autre.
- Alors il peut exister d'autres Fye et d'autres Kurogané dans d'autres mondes, et qui se rencontrent aussi ? demanda Mokona. Et si c'est plus difficile pour eux ?
- Allons Mokona…

Son regard se perdit rêveusement dans le vide.

- Tu sais bien que le fil rouge du Destin n'admet aucune discussion…

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NdlA bis : Bien, le prologue est installé. J'ai volontairement repris le thème du fil rouge, parce que c'est lui qui finalement nous emmènera le plus loin… Et qui donc me donnera beaucoup plus d'AU à faire !

J'espère que ledit prologue ne vous aura pas barbé… Et j'espère aussi à bientôt pour la suite !