Disclaimer : Malgré les sempiternelles... morales... éventrations... photos de Mélusine (tu l'auras cherché !)... JKR a refusé de m'adopter (et pour cause, me direz-vous). Donc, ses persos ne m'appartiennent pas. Tant pis, au moins j'aurais essayé. Par contre, NOS persos et NOTRE histoire, ils sont bien à nous.

Je profite de l'occasion d'en placer une pour signifier que ma collaboration avec Mélusine m'a pris sur un coup de tête (enfin surtout un coup de genou là où ça fait mal) et dans ma grande magnanimité, j'ai accepté de faire chuter ma réputation déjà bien basse à 6 pieds sous terre. Mais il faut lui reconnaître une certain talent à cette fille. Elle écrit bigrement bien. Tellement bien que sur nos deux prologues, c'est le sien que je publie. Je sais, je sais... Mon c?ur me perdra ^-^



La conjonction des astres

Prologue





En ce soir pluvieux du dernier jour d'août, sa réputation rattrapait l'antique ville de Londres : le soleil estival avait depuis la veille fait place à un ciel bas et lourd comme une chape de plomb, jetée sur les épaules d'Atlas. Et le plus fort des Titans semblait avoir toutes les peines du monde à le soutenir.

La pluie, fine et glaciale, battait les vitres et les pavés. Les devantures ruisselaient du torrent de ces larmes cruelles, qui s'insinuaient partout et fouettaient les nuques des passants courbés tout au long de leur marche pressée. La pluie violait la terre, comme cela n'arrive que lorsque se passent des choses très graves qui menacent son Equilibre.

Alors, tandis que Gaïa subissait d'Ouranos les douloureux assauts, et que le ciel résonnait de leur monstrueuse lutte, que les éclairs bleuissaient les ombres qui couraient sous les sombres nuages, le martèlement des pas se muait en un faible crépitement, jumeau de la pluie ; et en bas, très bas, bien en-dessous de la mêlée céleste et colossale, une silhouette s'égarait dans une fuite éperdue.

Elle ne prêtait nulle attention à la rage humide et noire qui déferlait partout, du ciel et de la terre ; elle courait, courait, à perdre haleine, comme si sa vie en dépendait. Presque à bout de bras, comme quelqu'un qui ne veut pas lâcher prise mais que la fatigue emporte, la fine silhouette, aussi noire que la nuit, révélée seulement par les sinistres éclairs, portait deux petites formes noires.

Lorsqu'elle pénétra dans le ventre béant de King's Cross, elle ne connut pas pour autant le répit ; l'immense verrière, si lointaine et si grande, retentissait de l'éclat des sursauts de l'orage, tandis que les hauts murs raisonnaient du bruit de ses propres pas. Le monstre affamé qu'était la gare l'avait engloutie, et l'écho de son rire vibrait dans le vacarme du tonnerre.

Essoufflée après sa longue course, la jeune femme se laissa glisser contre une barrière, entre les quais numéro neuf et dix. Elle était trempée, l'eau ruisselait de ses longs cheveux noirs. Le corps secoué de spasmes, elle pleurait, et la pluie se mêlait à ses larmes.

« OOUOOOOUUUUUUUUIIIIIIIIIIIIIIIIIIN !!! »

La jeune femme releva brusquement la tête. Toujours à genoux, elle se pencha sur les deux couffins qu'elle avait emportés dans sa chute. Dans chacun d'eux, et au milieu de douces langes, était blotti un tout petit enfant.

« Chut, mes chéries. Shhhhh... Là, du calme. Je vous promets... promets qu... que t... que tout sera fini, bientôt. Shhhht... oh ! taisez-vous, je vous en supplie ! »

Elle tentait d'être rassurante, mais sa voix tremblait, comme tremblait tout son corps. La jeune femme semblait submergée par le désespoir le plus profond, par la terreur la plus totale. Elle jetait des regards égarés de gauche et de droite, comme si quelque chose de terrible devait s'abattre sur la gare déserte, et les détruire, elle et ses enfants.

Ses mains tremblaient. Elle saisit pourtant dans chacune d'elles chacun des deux couffins délicats où pleurait un bébé ; et elle courut de nouveau, droit dans un des lourds piliers qui soutenaient l'immense voûte.

Bien au-dessus d'elle, Atlas vacillait sous le poids d'une autre voûte, et son souffle faisait trembler la terre.

--------------------

C'était toujours la même gare, mais c'était un autre quai. Le pilastre épais s'était changé en une arche solide ; et un panonceau orné attestait de la présence en ces lieux d'une autre ligne : le « quai 9-3/4 » affirmait sa destination par la mention « Poudlard Express ». La jeune femme avait déjà pris ce train, il y avait une éternité à présent. La grosse locomotive, rouge et rutilante, avait alors été synonyme de joie et d'insouciance. Mais depuis un temps indéfini, depuis ce qui paraissait trop lointain pour s'en rappeler jamais, elle ne connaissait plus la joie ni l'insouciance. Seulement cette frayeur constante, sinueuse, celle du renard pendant l'hallali. Et ce soir, plus que jamais...

Car elle avait peur. Oui, elle était terrorisée ; mais plus comme auparavant, parce qu'elle devait fuir : elle avait à présent la crainte de perdre deux êtres, deux tous petits bébés qu'elle venait de mettre au monde. Elle n'aurait jamais cru devoir fuir avec eux. Fuir...

Mais elle ne pouvait plus. Plus maintenant. Maintenant que des choses terribles allaient arriver, et qu'elle ne pourrait plus les protéger.

Qu'allait-il advenir des deux enfants ? Elle n'en avait aucune idée. Elle allait juste fuir, fuir encore. Mais avant...

Les nourrissons hurlaient à pleins poumons. Avaient-ils peur, eux aussi ? Oui, répondit la jeune femme avec ce qui pouvait encore passer pour de l'instinct maternel. En avait-elle jamais eu ? Elle en doutait. Eût-elle ainsi abandonné deux nouveaux-nés, sinon ? Peu importait. Elle ne connaissait qu'un seul endroit où ils auraient pu être en sûreté, plus qu'avec elle-même. Une seule personne pour veiller sur eux...

La seule personne qui saurait agir avant que la prophétie ne se réalise. Elle... elle n'aurait pas le courage de le faire.

Adieu...

Et elle s'en fut, après avoir embrassé les deux petits corps fragiles au creux de leurs jolis draps de soie. Les bébés s'étaient tus, comme si l'heure était trop grave pour gémir. La mère, elle, pleurait, et ses larmes glissaient sur la soie brodée.

Les deux paniers étaient attachés étroitement, et un bout de papier roulé comme un vieux parchemin était posé sur les couvertures de l'un d'eux. Dehors, l'orage se calmait, mais la pluie ruisselait toujours sur le toit vitré de la gare.

Cette fois-ci, c'était sous la mer que deux petits Moïse avaient été abandonnés.



--------------------



Hélios se pavanait dans le ciel radieux du premier jour de septembre. La pluie avait été vaincue pour un moment encore, et les rayons matinaux réchauffaient la terre de leur ardeur bienveillante. Le légendaire fog londonien avait cédé face à la douce chaleur d'un premier matin d'automne.

Il était encore tôt, et la gare de King's Cross encore presque déserte. Mais sur le quai magique...

« HhhrrRRRRRRRRRrrrrzzzzzzzzzz... »

Affalé sur un banc un peu étroit pour sa corpulente personne, un homme sommeillait plutôt bruyamment. Sa grosse barbe et ses cheveux hirsutes lui conféraient un aspect intimidant, mais pas autant que la taille gigantesque qu'il déplia en s'étirant. Il était quelque peu courbaturé pour avoir passé la nuit ici - sans compter un rêve étrange, où il entendait pleurer des -

« OOO...OOOOOUUUUUUUUIIIIIIIN !!!... »

- enfants.

Bien sûr.

Pesamment, l'immense Gardien des Clés et des Lieux à Poudlard (école de sorcellerie), déplaça sa lourde carcasse sur les lieux du crime. Son crime : l'empêcher de dormir convenablement, après une nuit passée à fêter... il ne se souvenait plus très bien quoi, à vrai dire. Peu importait.

Les fautifs - au nombre consistant de deux - dévisagèrent le géant avec de grands yeux intrigués. A quelque chose malheur étant bon, la surprise les avait momentanément fait taire. Hagrid eut un sourire ému.

« Vous êtes... vous n'êtes peut-être pas des bébés dragons, mais vous êtes rudement mignons, tous les deux ! »

Sa barbe s'agita sous l'effet d'un large sourire, et le phénomène provoqua l'intérêt le plus vif de la part des interpellés. Deux paires de mains se tendirent vers le curieux mastodonte.

« Mais vous êtes exactement pareils ! » fit Hagrid avec l'expression du plus pur ravissement, tandis que quatre mains s'acharnaient vigoureusement à lui arracher la barbe.

« Mais que... oh ! une lettre. Pour moi, on dirait... voyons, cher Hagrid... et oui, c'est bien moi. »

« Cher Hagrid,

Je sais que les temps sont bien durs pour vous aussi, et que vous auriez tout à fait le droit de jeter cette lettre, et avec elle d'oublier tout le reste. Mais Hagrid, oh ! si j'ai tant à me faire pardonner, qu'en est-il de mes deux petites ? Elles sont tout ce que j'ai, mais vous êtes tout ce qu'elles ont...

Oh ! Hagrid, je sais que j'aurais dû vous écouter, et écouter Albus ; mais j'étais si heureuse quand elles sont nées ! Elles sont si belles... Elles sont absolument pareilles, n'est-ce pas ? Je vous en supplie, Hagrid : ne vous inquiétez pas de moi, mais épargnez- les ! J'ai si peur, Il me cherche, et Il va bientôt me trouver. Je crois qu'Il peut sentir ma présence. aujourd'hui encore j'ai entendu Sa voix. Il parle de la Prophétie - oh ! Hagrid, il en parle sans arrêt. Je crois qu'Il a peur, Lui aussi.

Je n'aurais pas dû, n'est-ce pas Hagrid ? Mais c'est arrivé. Et elles sont si semblables... j'ai même cru un instant qu'elles n'étaient que de simples jumelles... mais leur pouvoir est si grand !

J'ai si peur, si peur... j'ai peur qu'Il les trouve, à présent. Mais je vous les confie, à vous et à Albus. Il saura quoi faire. Il l'a toujours su. Pour moi, tout est fini, ce n'est plus qu'une question de temps. Je sens Sa présence, Il se rapproche... le Maître m'aura pour ce que j'ai fait. Mais je vous en prie, il ne faut pas qu'Il ait ces enfants !

Donnez une chance à la Prophétie...

Qui peut tout détruire peut aussi tout sauver.

Souvenez-vous...

« ...Etrange sort qui les fit naître d'un même astre,

Leur conjonction lève deux voiles d'un secret.

Mais comme pièce a deux faces, or de même monnaie,

Elles offrent au regard l'éclat de deux reflets.

Si l'une paraît blanche et l'autre semble noire,

C'est tel qu'en un miroir : l'image est inversée... »

Faites-vite, je vous en prie.

Avec tout mon amour,

Cassiopée. »

Le géant hirsute laissa couler une larme le long de sa barbe touffue. Cassiopée... ainsi, tout était vrai ?

Oh ! Seigneur, il fallait rentrer sur le champ à Poudlard...

--------------------

« Tout était vrai, Professeur, Monsieur.

- Je le vois, Hagrid. Je le vois... mais qu'y pouvons-nous ?

- Mais, Professeur...

- Hagrid, je n'ai pas de solutions toutes prêtes pour chacun de mes problèmes. Si je dois aider ces petites, c'est en contrecarrant les projets de... qui vous savez.

- Mais...

- Cette affaire est trop risquée à entreprendre, Hagrid. Une prophétie comme celle-ci ne se prend pas à la légère. Nous ne pouvons pas agir directement...

- Mais, Professeur ! Nous condamnons ces petites...

- Rubeus, l'autre partie de la Prophétie des Astres est très claire : si nous voulons que ces petites filles vivent, il faut qu'elles aient une bonne raison de le faire. N'oubliez pas, Hagrid ; si les évènements terribles que vous savez se préparent, rien ne les dispose à accomplir quelque tache que ce soit. Mais si ils arrivent... vous serez chargé de les mettre en sûreté, car elle auront une grande importance dans les années à venir. Mais dans aucun autre cas. Vous m'avez bien compris, Hagrid ?

- Oui, Professeur. Je m'occuperai d'elles en attendant de... de savoir.

- Bien, Hagrid. Au fait, quels sont leurs noms ?

- Je crois qu'ils sont brodés sur les couffins, Monsieur... hum, est-ce que l'on sait de quels - hum - père il s'agit ?

- Elle devait me le révéler, avant de partir... nous nous sommes brouillés, et elle ne l'a pas fait. Je suppose que si cela importe, nous le découvriront... mais n'oubliez pas, Hagrid, qu'elles ne vivront peut-être pas longtemps... »

Le vieux directeur se tourna vers les deux berceaux, où reposaient les deux petites filles. Oui, qu'allait-il advenir d'elles, si la Prophétie se réalisait ? Il n fallait pas craindre seulement pour leur vie, mais aussi pour celle des autres... ceux dont le sort allait faire changer le Destin de face... changer le sort des deux petites filles...

Bonne chance, songea le vieil homme. Puissiez-vous être messagères de l'espoir, petites étoiles...

Dans leurs lits douillets installés au coin du feu, les deux petites filles dormaient, ignorantes de leur Destin, et des discours que tenaient les adultes pour savoir si, oui ou non, elles avaient le droit de vivre...

Pour l'instant, elles vivaient.

Mais pour combien de Temps ?











Et oui, j'ai réuploadé le chapitre. nananère ! je me dépêche de profiter de ma victoire-du-dernier-mot, parce que SeveRogue va me tuer. (Maman !)

Ne t'en fais pas, mon poussin, je fais ça seulement pour la mise en page, maintenant que je sais la faire à peu près propre !

Et puisque tu y tiens absolument (mais tout le monde s'en fout, mon c?ur), NON, il n'y a rien entre SeveRogue et moi !!! On a juste pris l'habitude de faire pas mal de bêtises ensemble depuis le lycée, c'est tout. Et moi, je te dis qu'ils s'en foutent comme de leur première liquette !

M'enfin. j'espère que plus de trois personnes ont lu ce bô prologue (je les en remercie d'ailleurs, et les avertis qu'elles ne sont pas au bout de leurs surprises), et que nous pourrons publier notre belle histoire dans une plus grande quiétude - d'esprit, d'esprit. Nos cerveaux travaillent nuit et jour pour vous servir (lol)

Fizwizbiz à tous,

Mélusine

PS : SeveRogue ! ne refais plus jamais de disclaimer sans m'avertir ! (mais tu sais bien que je t'adore)