Salut tout l'monde ! J'ai une p'tite inspiration et j'ai décidée de la poster ! A vous de juger !!
Commencement d'un destin…
Chaque personne possède un ange gardien, qui la protégera tout le long de sa vie, connaissant déjà sa destinée et le jour de sa mort. L'ange gardien doit seulement veiller à ce que ce destin soit respecté. Tout lui est permis pour accomplir son but, même tuer. Il est immortel, sauf s'il est puni car il a commis le crime suprême. La personne protégée est dans l'impossibilité de le voir.
Cette histoire va vous raconter la courte vie d'un ange gardien avec son protégé, qui tentera d'aller contre les règles, à cause de sentiments, à cause d'un cœur, à cause de ses émotions, qu'elle aurait pu rêver de ne jamais avoir.
« Muramasa-sama !! » , cria une petite fille, haute comme trois pommes. Malgré son jeune âge, ses cheveux étaient fort longs et retombaient gracieusement au niveau de ses hanches. Elle avait un joli regard émeraude, avec une lueur innocente qui les habitait, celle que seul les enfants ont. Son joli visage aux joues rondes était rayonnant, en partie grâce à son grand sourire révélant des dents bien blanches. Elle était essoufflée et ses joues arboraient un joli rouge dû à l'effort qu'elle venait de faire en courant jusqu'à l'interpellé. Il se retourna et sourit en voyant la fillette. Ses cheveux, blonds comme les blés, étaient aussi long que ceux de la petite. Ses yeux d'un bleu océan étaient remplis de gentillesse et il dégageait une aura de bonté qui donnait envie de se confier à lui, sans la moindre crainte qu'il se moque. Un père et une fille, voilà l'impression qu'ils dégageaient. Même si ce n'était absolument pas le cas.
« Qu'y a-t-il, Yuya-chan ?
-Qu'est-ce que c'est le crime suprême ? »
Le visage si souriant de l'homme s'assombrit quelque peu. Il vit les yeux remplis de curiosité de la petite fille et soupira.
« Je te le dirais plus tard, Yuya-chan.
-Plus tard ? Et pourquoi pas maintenant ?
-Parce que c'est quelque chose de fondamental, que seul les grands savent.
-Maiiiis ! Je veux savoir , fit Yuya avec une moue enfantine.
-Tu sauras plus tard », répondit tristement Muramasa.
Remarquant que l'aura de Muramasa avait changé, la petite décida également de changer de comportement.
« Promis ?
-Promis. »
La petite fille lui fit un grand sourire rempli d'innocence et de joie. Elle partit, allant probablement rejoindre ses amis pour jouer comme seul les enfants le font.
Mais le temps, dans son flot continu et sans fin, emporta l'enfance de Yuya et apporta quelque chose qui allait enclencher son destin et détruire celui de beaucoup d'autres, dont Muramasa.
« Muramasa-sama ! » , cria une jeune fille d'un ton désespéré et exprimant toute sa tristesse. Ce n'était plus une petite fille, loin de là. Son corps avait grandit et prit des formes, tout comme son esprit s'était aiguisé. Cependant, ses grands yeux verts émeraude avaient gardé leur innocence et son sourire restait toujours aussi pur. Malheureusement, en cet instant, seule les larmes ravageaient ce visage d'habitude si souriant.
La cause de sa souffrance ? Une maladie. Un seul mot, qui pourtant, représentait des milliers de douleurs, et qui pouvait aussi être, dans le pire des cas, synonyme de mort. Depuis quelques temps, au sein des anges gardiens, pourtant immortels, une maladie rongeait petit à petit ces êtres surnaturels. Les anges gardiens, qui jusque là, n'avaient presque pas connu la mort, ni la perte d'un être cher, comprirent les mots « douleur »et « souffrance », comme si on les tatouait au fer rouge sur leur peau meurtrie. Ils durent faire face au vide que représentait la mort de quelqu'un, et, pour son plus grand malheur, Yuya faisait partie de ceux qui « apprenaient ». Ce mal qui tuait à petit feu avait été nommé « maladie de la mort » .
« Muramasa-sama , retenta une nouvelle fois la jeune fille, espérant retenir l'homme qu'elle tenait entre ses bras d'être emmené par la faucheuse.
-Yuya-chan… », murmura faiblement l'homme blond. Il sourit à la vue de la jeune fille, son cœur à moitié mort se réchauffant, s'il le pouvait encore. Avec le peu de force qu'il lui restait, il leva la main vers Yuya et lui essuya ses larmes, lui chuchotant des mots réconfortants, oubliant pendant quelques instants la situation dans laquelle il se trouvait et sa mort imminente. Ils étaient de nouveau tous les deux, lui, l'homme robuste, essayant de réconforter la petite fille qu'elle était.
Mais sa main quitta la joue de la jeune fille à regret, la mort lui rappelant la réalité, bien loin de ce passé si doux, qui paraissait n'être qu'un rêve, un rêve déjà oublié dans les tréfonds d'une mémoire qui disparaissait petit à petit.
La jeune fille déglutit difficilement en sentant la chaleur quitter le corps de Muramasa. Ses larmes ne coulaient plus, l'ange avait compris que l'homme ne supportait pas de la voir pleurer à cause de lui. Un sourire timide revint sur son visage, montrant toute la reconnaissance et l'amour qu'elle avait à son égard. Malheureusement, les yeux de Muramasa étaient déjà vides et sans vie, incapable de voir tout cet élan d'affection. Puis, lentement, avec une douceur presque magique, son corps commença à se dissoudre, laissant le vent emporter les restes de ce qui fut un grand homme et qui le resterait toujours dans le cœur de la jeune Yuya, comme dans celui de tant d'autres.
« Muramasa-sama », chuchota la jeune fille. Son sourire laissant place aux larmes qu'elle avait tenté de retenir, sans grand succès. Elle se sentit comme une incapable, n'arrivant même pas à respecter son dernier souhait, qui n'était qu'elle ne pleure pas. Des ailes apparurent dans son dos, se déployant, grandes et majestueuses, la cachant à la vue des autres. Elle ne voulait pas qu'on la voie ainsi. Elle ne voulait pas que Muramasa ait honte d'elle pour ne pas savoir accomplir quelque chose d'aussi simple.
Quelques heures plus tard, quand enfin ses larmes furent taries, elle se releva doucement, ses membres s'étant engourdis pendant ses pleurs. Elle marcha tout aussi lentement, le vent faisant voler ses beaux cheveux blonds, ses beaux yeux verts étaient encore un peu rouges, tandis que son visage arborait un petit sourire triste. Elle parvint chez eux, qui n'était maintenant plus que chez elle. Cette maison lui parut soudain vide, beaucoup trop vide. Malgré cela, elle entra et alla se coucher. Elle espéra oublier tout cela en dormant. Malheureusement, son souhait ne fut pas exaucé et elle eut un sommeil particulièrement agité.
L'obscurité. Le vide. Seule. Elle était complètement seule, délaissé dans cette obscurité où aucun bruit ne se faisait entendre. Personne n'était là pour l'aider. Elle sentit des larmes couler le long de ses joues, et ses sanglots commencèrent à résonner, effaçant quelque peu ce silence si oppressant. La jeune fille tomba à genoux, ses forces la quittant peu à peu, comme si ce silence lui retirait le peu d'énergie qu'elle avait. Soudain, elle vit une petite flamme apparaître devant elle, suivit de près par un petit garçon. Ses cheveux étaient d'un blond pur, ses yeux étant aussi très clairs, tirant vers le gris. Il portait des clous à ses oreilles, chose surprenante pour un enfant aussi jeune. Il était habillé avec un kimono blanc. Tout son être, si lumineux, contrastait avec l'obscurité et l'atmosphère qui régnait dans cet endroit. Quant à la flamme qu'il avait fait apparaître au bout de sa petite main, elle réchauffait ce lieu si froid et sa voix brisa ce silence si oppressant.
« Pourquoi tu pleures ?
-Parce que je suis toute seule, répondit l'ange, tentant de ravaler ses larmes.
-Moi aussi, je suis tout seul. Et je pleure pas. »
La jeune fille regarda avec curiosité l'humain qui se tenait devant elle. Il était si jeune, mais paraissait déjà si fort. Plus fort qu'elle, alors qu'elle-même devra protéger une autre personne. Elle se demanda quelques instants si elle en serait vraiment capable. Elle en doutait.
« Si je suis là, tu n'es plus toute seule. »
Elle l'observa encore une fois, et sourit. Ce petit savait trouver les mots, il n'y avait pas à dire !
« Merci, petit garçon ! » , s'exclama Yuya. Il avait su effacer ses doutes en un instant, avec seulement quelques mots.
« Je suis pas petit , répliqua-t-il.
-Alors dis-moi ton nom.
-Luciole.
-Luciole ? Drôle de nom. Mais il te ressemble : tu brilles aussi fort qu'une luciole. Espérons que tu vivras plus longtemps qu'elles !
-Et toi ? Tu t'appelles comment ?
-Yuya.
-Tu crois qu'on se reverra ?
-J'en doute », sourit tristement l'ange.
Pendant qu'ils parlaient, l'obscurité disparaissait peu à peu, laissant place à une lumière douce. Soudain, tout devint blanc et Luciole disparut.
Yuya ouvrit lentement ses yeux, encore toute endormie. Etrangement, au lendemain de la mort de Muramasa, elle se sentait calme et apaisée. Ce petit garçon si différent des autres lui avait redonné courage. Ce qu'elle ne savait pas, c'est que ce rêve la conduisait tout droit vers son destin, un destin inéluctable qui l'amenait tout doucement vers la mort.
La jeune fille déploya ses ailes blanches avec vigueur, décidant de se rafraîchir les idées en s'élançant dans le ciel. En même temps, elle pourrait aller voir le monde des hommes et apercevoir, avec beaucoup de chance, la raison de sa bonne humeur. Quand elle s'envola, le vent lui caressa les joues, tout en faisant virevolter ses longs cheveux blonds avec grâce. Sou grand sourire était présent, aussi éclatant que le soleil qui dardait ses rayons sur elle. Elle fit quelques cabrioles pour se dégourdir ses membres engourdis, puis fit un piquet, bien décidée à trouver un certain petit garçon blond.
Le reste ne fut plus très clair pour elle, c'était comme si un chemin déjà tracé la guidait, elle vit des endroits inconnus, mais pourtant, pas une seule fois elle n'hésita sur la direction à suivre. Aucune pensée ne fit son apparition dans sa tête, seule sa destination comptait. Et, finalement, elle fut atteinte. Ses pieds se posèrent avec douceur sur le sol. Elle observa les alentours, et eut une agréable surprise. L'endroit dans lequel elle était arrivée était magnifique : un ruisseau coulait doucement, son eau pure se déversant avec grâce. Elle pouvait aussi apercevoir une forêt, avec ses grands arbres majestueux, et entendit le roucoulement oiseaux. Leur chant apaisa son cœur après sa course folle. Elle s'assit dans l'herbe moelleuse, savourant la paix du lieu. Elle oublia quelques instants la raison de sa venue, tant l'endroit était enchanteur.
Soudain, un cri retenti. L'ange sursauta, prise de court par ce cri si soudain. Elle se releva en toute hâte, cherchant l'origine de tout ce bruit. En effet, le cri ne s'arrêtait pas, mais continuait à troubler la paix de ce lieu. Elle marcha pendant quelque minute et aperçut une maison toute simple, mais qui restait néanmoins très jolie. L'ange s'approcha encore un peu plus, comme attirée par une force invisible, qui la poussait à aller plus près, toujours plus près. Elle arriva devant la maison et regarda par la fenêtre. A cet instant, elle vit un berceau, et elle comprit que l'origine de tout ce remue ménage n'était autre que l'occupant du berceau. Elle se demanda quelques instants pourquoi personne ne venait consoler le bébé. Alors, elle entra dans la maison, se sentant mal à l'aise, du fait de rentrer sans invitation. Elle alla vers le berceau, et quelle ne fut pas sa surprise quand elle vit une petite tête blonde bien connue. Elle pencha la tête pour avoir le loisir de l'observer de plus près, voulant être sûre de l'identité du bébé. Ce qu'elle ne remarqua pas, c'est la main du bébé qui se dirigea vers elle pour…s'agripper fermement à une de ses mèches de cheveux.
« Aïe ! »
Le petit être s'arrêta de crier et observa avec curiosité la nouvelle venue. Quant à Yuya, elle ne comprenait plus rien du tout. Depuis qu'elle était en âge de comprendre ce qu'on lui disait, on lui avait toujours rabâché que les humains étaient incapables de les voir, encore moins de les toucher. Et là, que faisait le gamin ? Il était quasiment en train de lui arracher les cheveux ! Il devait y avoir un problème quelque part ! Elle paniqua. Peut-être était-ce de sa faute ? Après tout, elle n'avait aucun droit de venir ici sous prétexte de voir un enfant qui l'avait consolée dans ses rêves ! Soudain, la prise sur ses cheveux se relâcha, pour être suivie par un cri. L'enfant pleurait de nouveau. A cet instant, une femme arriva dans la pièce.
Elle avait des cheveux bruns, coupés en carré, et une franche retombait devant son œil droit. Yuya remarqua que ses yeux étaient gris, de même couleur que ceux de Luciole. Elle supposa donc que c'était sa mère. Elle avait également la peau très claire, comme si elle était faite en porcelaine. Ses lèvres étaient d'un rouge carmin, sûrement grâce à un rouge à lèvres. Elle paraissait paniquée, et elle traversa Yuya dans sa course vers le berceau. Ce fut pour l'ange une impression très étrange, tout comme pour la supposé mère du bébé. L'une avait l'impression qu'un énorme coup de vent avait emporté une partie de son corps alors que l'autre pensait avoir traversé une cascade d'eau glacée. La femme se retourna, et ses yeux ne trouvèrent que du vide.
« Tiens, c'est bizarre…Il n'y a personne ? », murmura la femme brune pour elle-même. Elle retourna vite son attention vers l'enfant et le prit dans ses bras.
« Désolé, Luciole ! J'étais en train d'aller chercher de l'eau dans le puits et je ne t'ai pas entendue !! »
Ses excuses ne firent pas stopper le cri continu du nourrisson. Elle continua à lui demander pardon tout en quittant la pièce. Yuya la regarda partir, se disant que cette femme était complètement inconsciente pour laisser un bébé tout seul. Elle pensa d'ailleurs que sa venue ici avait été bien inutile, elle avait bien vu Luciole, mais en bébé ! Bien sûr qu'il était mignon, mais tout de même ! Elle ne pouvait pas le remercier, il ne comprendrait sans doute pas… L'ange n'avait plus qu'à retourner chez elle et revenir dans quelques années. Cependant, quand elle sortit de la maison et tenta de déployer ses ailes, rien ne se produisit. Comme si elle était attachée par une chaîne à cet endroit. La jeune fille comprenait de moins en moins. D'abord, un bébé parvenait à la voir et à la toucher, et maintenant, elle n'arrivait plus à partir ! Franchement, cela commençait à l'agacer sérieusement. Soudain, un éclair vint frapper le sol devant elle, alors qu'aucun nuage noir n'était en vue. La jeune fille ferma les yeux devant l'impact et, quand elle les rouvrit, tout demeurait inchangé. A un détail près. Une feuille blanche avec un message se trouvait à l'endroit ou l'éclair avait rencontré le sol. L'ange se pencha pour saisir la feuille et la lue avec attention. Les mots suivants y étaient inscrits.
« Prends bien soin de ton protégé ! »
